Je suis revenue en un morceau de mon périple tourangeau. Je le dis parce que :

1) samedi et dimanche, levée à 06h15, couchée à 01h.
2) j'ai passé mes journées à piétiner, prendre des photos, faire de la comm' (suis pas toujours bonne à ça). Mais mon we fut très bon, quoi qu'il en soit.
3) mais aussi à vomir quatre fois hier, à cause d'une énorme crise de migraine.  Youèh, c'est pas terrible de relater ça, mais c'est la vérité vraie.
4) j'ai dû faire la moitié de la route seule. Heureusement, mes amis m'ont accompagnée jusqu'à Orléans.
5) j'ai fait mes sept heures de cours avec les schtroumpfs surexcités, et toujours aussi insolents, sans en tuer un seul. J'ai dû pourtant mettre tout mon poids, agrippée à un bras, pour retenir un élève en classe...

Et pis ce soir, j'ai plein de trucs à faire pour le collège, et j'ai pas très envie. Allez savoir pourquoi...

A compter de cet après-midi, je serai ailleurs jusqu'à dimanche soir. Ce n'est pas une sortie, ni une promenade de santé, c'est du travail, avec du plaisir aussi, mais pas rémunéré.
Alors, le quizz du week-end, c'est : où vais-je, et faire quoi ?

Pour la remercier de me permettre d'être la femme que je suis en train de devenir. Mon modèle :

GRECO CHEZ RUQUIER

Comment se fait-il qu'à notre époque nous ayons besoin d'établir une journée de la femme, comme on ferait la journée "Sauvons les pandas !" ? Nous sommes donc une espèce rare, en voie d'extinction (il est vrai que la féminité est vécue parfois par les adolescentes comme un fardeau, et elles s'en dégagent de plus en plus, je trouve), dont il faut se souvenir une fois par an.
C'est le quota syndical de la bonne conscience, ainsi que le 1er novembre pour les morts, la fête des pères/mères et consorts : on a fait notre B.A., puis plus la peine d'en parler.
Je sais, l'on va me rétorquer que de nombreuses femmes meurent, luttent, souffrent de par le monde. Alors pourquoi ne ferait-on pas un reportage hebdomadaire, voire quotidien sur celles-ci ? Histoire que l'on n'oublie pas...
Sur le dernier album de Zazie, "J'étais là" fait plus ou moins écho à ce que je dis (à écouter sur ce blog). J'avais déjà mis en ligne cette chanteuse l'an dernier à la même date, tiens.

Zazie au Rex Club - J'étais là
(ça vaut ce que ça vaut, en vidéo pirate...)

Dessin tiré du blog "Tranches de vie"

Environ deux heures de ménage ce matin : aspiro (pauvre chat noir traumatisé ! il vient juste de ressortir du placard), lavage des sols au produit parfumé lys et orchidée tout à fait naturel, nettoyage de la salle de bain, descente des poubelles, courrier.
Formidable : il ne me reste plus que 250 copies à corriger, au bas mot.

Paolo Nutini à Taratata
En live
 

Paolo Nutini - Last Request
Le clip

J'ai enfin rencontré la Principale du collège, au bout de trois mois de remplacement. On a beau dire, un peu de reconnaissance professionnelle, ça fait du bien.
J'ai appris l'histoire de mon Funambule de 6ème; il n'en est que plus touchant.
En 3ème, César est arrivé avec des gants de moto gothiques ET une cravate à carreaux roses et noirs.
La Loreleï me plaît bien : outre qu'elle est toute mimi avec son sac et son pendentif "Jack" de Burton, elle est  intelligente, polie, travailleuse et discrète. Cela aussi, ça fait du bien. Elle a eu 19/20 à son contrôle de lecture sur Enfance de Sarraute, qu'elle "a adoré"... (Soupir de satisfaction) Mais elle ne le sait pas encore.
Avicenne, en 6ème, m'a sorti la perle du jour : il y a des ajectifs numérotatifs. Vous ne saviez pas ? Allô ?

Sinon, mon sondage sur le niveau technique du blog ne m'a pas du tout aidée : la moitié des participants ne sait pas de quoi je parle. Bizarrement, ça me fait penser aux sondages dont on nous bassine à propos des présidentielles.

Présidentielles auxquelles j'ai eu droit en salle des profs. Absence totale de débat réel : "Nan mais attends, putain, je peux pas voter pour la folle: elle est folle !" (figure de style de la répétition, utilisée par un prof de lettres censé apprendre aux élèves l'argumentation)

Autre discussion, ce matin, autour d'un café dégueu', à propos de "Brokeback mountain".
_ Nan, t'as regardé ce film ?
_ Ben oui, dit la prof naïve que j'avais remplacée dans un premier temps. Pourquoi ?
_ C'est à chier... C'est une histoire , disons... pour gonzesses, quoi.
_ Ah bon, tu trouves ? (sourire béat et incrédule aux lèvres) C'est une jolie histoire d'amour. (Elle doit encore avoir le bisounours de son enfance)
_ J'ai des échos très différents sur ce film... (Sourire complice)
_ Attends, ça parle de quoi ?, demande le prof exilé du sud avec son accent. C'est juste une histoire d'amour ? Y'a pas d'action ?
Et au milieu de ces répliques de haute volée, ça pouffe avec un air entendu. En gros, c'est un film de pédés, pas pour nous, les hommes, et faut être une gonzesse pour aimer ça.
Heureusement, je ne prends jamais de café à la machine de la salle des profs : je l'aurais vomi sur leurs pompes, je pense.

Encore une de ces journées où l'on doute : élèves totalement inattentifs, désabusés par leur propre inculture, fiers de leur insolence et de leur mépris à l'égard des profs... Mes quatre classes étaient difficilement supportables, aujourd'hui. Ce qui me rassure (m'enfin, si on veut), c'est que tous mes collègues étaient dans le même cas...

Ohlala, je ne réalise pas du tout que je reprends le collier demain ! La période des conseils arrive, donc les bulletins à remplir aussi, les corrections dans l'urgence, la préparation des commentaires, les retours à la maison tard...
Et puis les surprises des élèves au quotidien, leurs paroles incongrues, la salle des profs avec ses ragots. Tout cela.
Mais surtout le lever à 6h30. Argh.

Ce soir, nous allons à la fête d'anniversaire d'une copine. Il y a tellement longtemps que je ne suis pas sortie de ma caverne magique, que je fais le coup de la jupe. C'est assez rare et exceptionnel pour le noter.
Une preuve ? Bon, ok :

Et pis maquillage un peu plus appuyé que d'habitude, histoire d'être dans le même esprit. Parce que si j'ai le teint d'un bidet et des cernes, ça ne va pas le faire du tout, comme disent les élèves. (Bon, ok, on ne voit pas grand-chose avec la photo de la webcam, mais n'oublions pas que je dois garder l'anonymat gnagnagna, et mon droit de réserve, tralalala, enfin bref, blablabla).

Question subsidiaire : vais-je passer le cap des 15.000 visiteurs grâce à la jupe ?