She's not a bitch. Just silly.

Pas trop le temps (ni l'énergie) de développer ce soir, mais je suis bien énervée contre la première prof que j'ai remplacée : elle me regarde de haut (madââââme a passé l'Agreg interne la semaine dernière) avec un air condescendant, et me prend pour une imbécile.
J'ai fait les choses bien pour lui passer le relais à son retour, mais le renvoi d'ascenceur, elle ne semble pas connaître.
Bitch.

Rédaction sur table niveau 5ème, sur le Moyen-Age

* Sa maison était en bazare qui était innormal.
* _ Où est Sophie ?
_ Dans tes fesse.
* Un nenorme conflie éclata entre de royaume.
* L'otre était méchant et radun.
* Il desida denvair
* Il était accès mystérieur et il était marons.
* On avait entendit dire.
* du thé qui était un orsocèlement
* à point fermer
* pour ésaiyé
* pouvoir régné sur le trône
* il décidère d'allait se balladait
* il été un prince
* il décidère d'aller la voir Rose est de lui demandait sa main.
* il éssaillait de sans débarassait
* le plus dur c'été de trouvé
* Pouraije-vous posez une question ?
* Que ce passe t-ils ?
* un chodront, un haire, nul par, auresement, serpends, derrier, maniac, inquié, prinssece, en surso
* Elle riya du chevalier
* Je vais tataquer
* Elle ses projectés vers la cheminée et prit feu
* très d'enscraie (= discret ?)
* une immense forêt d'arbre
* Un beau chevalier était chez lui en train de manger une pizza. Tout à coups il entendit le téléphone sonner.
* les clefs du cana (ah, la gym !)
* Il jeta sa lance droit sur la tête de la sorcière et elle tomba s'agita de tout les côtés et moura.
* chacun rentra chez eux
* Elle lui sotta dessus telement qu'il était beau et charmant
* Il l'enmaina
* A quelle que heures du tournoi
* Il prenna la clef et reparty
* Il désandit du chevale
* Il ce fesa passer pour un page
* Il se bébarasse des agrdes
* Le chevalier avait une peur, c'était noir.
* Il lui suivait le passage qui lui donnait la direction.
* une maison entée

Pour 22, quand elle passera par ici...

J'ai fait connaissance aujourd'hui avec mes quatre nouvelles classes. Ceux que l'on m'annonçait comme les rédempteurs du collège, la meilleure classe de l'établissement, gnagnagna, ont été bavards et inattentifs. Je pense qu'ils se reposent sur leurs lauriers, et que deux mois sans français leur ont convenu. Ils changeront de sons de cloche la semaine prochaine, avec sujet brevet maison sur l'autobiographie, lecture d'une oeuvre au choix accompagnée d'un contrôle de lecture et divers travaux... Mais ce qui est certain, c'est que c'est très agréable de pouvoir parler sans forcer trop sur la voix, et de se consacrer majoritairement à la littérature. Nous verrons pas la suite s'ils continuent de se tenir tous correctement dans les quatre classes.

Sinon, j'ai dû aller quémander des documents à l'administration : trombinoscope des élèves, liste des profs, plannings des classes... L'adjointe n'en revenait pas que j'aie tenu pendant un mois et demi sans tout cela...

"_ Ah bon, vous ne les aviez paaaaas ?
_ Non, madame, je n'ai rien eu." Sourire.

En plus, elle voulait me caser comme accompagnatrice d'un voyage avec plusieurs classes de sixième début mai. Out of question, dear. Je serai en stage handisport, na.
Il faut aussi savoir que je vais sans doute devenir pépé (Professeur Principal) de ma classe de sixième que je ne connais pas. Je dois donner ma réponse lundi. Personne ne veut l'être, et on ne peut cumuler deux fonctions de pépé, ce qui réduit le champ des possibles au sein des collègues.
Pas mal de boulot de préparation ce week-end en perspective. La barbe : encore le Moyen-Age à leur expliquer en 6ème/5ème. J'aime tellement les XIXème et XXème siècles !

En ce moment, j'ai en tête du Léo ferré, et plus particulièrement "Il patinait", sur un texte de Verlaine. Evidemment, on ne le trouve pas sur le net. Alors, par défaut...

Beaucoup trop de choses à faire en une seule journée : ménage, rangement, préparation de cours pour quatre nouvelles classes (je passe d'un remplacement à l'autre dans le même établissement; je l'ai appris hier à 13h...), aller à la Poste (je reporte à demain : pas le courage), terminer la correction des rédactions sur table 5ème, faire le repas du soir, m'occuper du linge...
Et puis envie de peindre enfin mes étagères pour la cuisine, de faire la déco de l'appart (les cadres sont encore emballés depuis le déménagement), de me lancer dans mon projet de mail art...
Piouh !

Ouhlala, quand on tape "speed rabbit" sur Gougueule images, on tombe sur de ces trucs...  De la pizza au godemiché, en passant  par du kart. Arf.

C'est étrange : suite à mon post d'hier, j'ai eu des réactions auxquelles je ne m'attendais pas (en commentaires ou par mail). Ce texte a sans doute une qualité : il a une forme d'universalité qui touche.
Mais je l'ai bien écrit pour quelqu'un de vivant, simplement en pensant à elle, après un énième rêve de réconciliation (cf. d'autres messages à ce sujet dans les archives).
Pour une fois que je mettais en ligne un texte écrit de ma main (et non improvisé face à un écran), je suis très étonnée. Je devrais sans doute donner de ma plume personnelle plus souvent, alors...

Waouh, c'est mon 700ème message !

Il y a eu la mort de mon père, évidemment. Et tes mains dans les miennes; seules ancres qui me retenaient du vide absolu de la douleur.

Il y a eu la khâgne, durant laquelle quasiment personne n'a voulu entendre mes appels au secours. Dépression, paraît-il. L'ombre qui était moi-même te cherchait.

Il y a eu la Fac insipide et anonyme, que j'ai traversée parce qu'il le fallait bien. Les échecs que je provoquais, seule. Seule.

Il y a eu les petits boulots insipides et absurdes, pour payer les factures. Mais je n'étais plus seule. J'ai eu peur d'enseigner, peur d'être mauvaise, certaine d'être toujours en-deça de mes modèles. Toi.

Il y a eu mes premiers remplacements où je me sentais si bien. Je cherchais à te ressembler en cours, sans le savoir.

Il y a eu le CAPES, décroché par hasard. Et je le dédiai à tous mes absents, morts ou vivants.

Il y a eu la mort de ma grand-mère, celle en qui je voyais encore mon père. Celle qui m'a attendue pour mourir, juste après mon retour de vacances. Et les vivants se terrent dans le silence.

Il y a  le bénévolat. Je cherche, encore et toujours, une utilité, une reconnaissance. Celle de mes absents.

Il y a les élèves inatteignables et violents. Et je me dis que tu aurais la solution. Les réponses à mes questions.

Il y a ces espoirs sans noms auxquels je me raccrocherai systématiquement, car je crois en cela. L'humain. Malgré tout.