Médaillés olympiques
Un ami archer m'a dit hier soir que mon blog était envahi par mes élèves, et quasiment plus par le tir. C'est pas faux.
Mais je vais continuer encore aujourd'hui car j'ai besoin d'évacuer mon désarroi...
Classe de 5ème, dernière heure de la journée.
Insupportables, je ne peux faire un corrigé d'exercice. Il reste dix minutes de cours.
"Bien, puisque c'est comme ça, on va faire un jeu bête et méchant, comme vous savez l'être parfois : sortez vos carnets ! Le premier qui parle a un mot." (Et donc une heure de colle)
Je prends deux carnets. Ils se taisent à peu près.
"_ Je pense que certaines et certains se mordront un jour les doigts de tout cela. Mais ce que je leur souhaite, c'est que ce soit le plus tard possible. Parce que les regrets, ça peut ronger.
_ Mais madame, c'est impossible de rester assis sur une chaise immobile et d'écouter un prof !
_ Bizarrement, les générations qui vous ont précédés y parvenaient. Ce n'est pas un exploit que d'aller en cours. On ne va pas vous remettre une médaille, quand même !"
Sérieuse, une des dindes rétorque juste avant la sonnerie : "Ben si, on en mériterait ! On se demande où vous avez fait vos études..."
(Une fois, ailleurs, "on" m'avait même sorti que les élèves devraient être rémunérés pour venir en cours...)
L'un des élèves à qui j'avais pris le carnet le récupère sous mes yeux, alors que je n'ai pas encore mis de mot. Je le rappelle en criant plusieurs fois; il ne revient pas alors qu'il m'a très bien entendue. Demain, je doublerai la sanction. Super, pour commencer l'heure.
Formidables derniers jours de ce remplacement. Et en plus je dois maintenant me coltiner les rédactions sur table de ces chers petits anges.