Le lundi, c'est pas ravioli
Décidément, c'est un jour assez maudit pour moi : la semaine dernière je "craquais" en fin de journée, et là, j'ai eu droit à une "leçon de morale" haute en couleur de la part d'une élève de 4ème.
Explication : je leur avais dit de réviser les poésies étudiées en cours, ainsi que la fiche-bilan de leur livre en vue du contrôle d'aujourd'hui. Et là, ils tombent des nues.
Oh, il fallait vraiment travailler.
Ca s' fait pas !
Vas-y, c'est abusé.
Etcaetera, etcaetera.
Une élève, quasi absente perpétuellement, cherche à me foudroyer du regard -en vain : j'ai toujours gagné à ce jeu-là. Alors, elle prend un air hautain et écrit sur sa copie les choses suivantes :
"On a pas de cour alors on ne peut pas apprendre faites du cour comme Mme X et la on apprendra. Ne dites pas que vous faites du cour car vous nous dites pas d'écrire." Dans la marge : "Je n'était pas là quand vous avait parlé de Baudelaire. pendant une semaine" (dixit)
Et ses deux réponses sur un sonnet de Baudelaire sont : "Le sujet est : du sang" et "Baudelaire est du 18ème siècle. Il fait du poésie en clair c'est un poète".
Je relève. Lui dis d'un air à demi désabusé qu'elle aura un rapport. "Ouais, et alors ?"
Cette jeune fille, je l'ai appris ensuite, a cette attitude depuis la 6ème (absences prolongées, aucun travail, attitude négative...). Mais cette année, elle a avorté en cachette de ses parents, alors que tout le collège est au courant (sauf moi, pauvre tzeureuh de m.....), et elle a eu des complications médicales suite à l'IVG.
Alors, c'est quoi la solution miracle ? Elle a outrepassé ses droits d'élève en critiquant mon enseignement ("Pour la énième fois, leur répétai-je, JE NE SUIS PAS Mme X !") et en cherchant à faire celle qui en sait plus que moi sur le plan pédagogique (arf), mais je vais écrire quoi, sur cette satanée copie ?