Démagnétisée
Je ressors d'une sieste de deux heures -oui, encore- qui m'est bénéfique sur le plan de la fatigue, mais qui sclérose un peu mon dimanche... Remarquez, sachant que je n'ai RIEN fait depuis ce matin, cela ne change pas grand-chose à l'affaire.
J'ai fait des rêves étranges de voitures, de ma mère, de noms juifs, de route en lacets, de coffre à ranger avec mille objets, de route vers... qui, vers quoi ? Je l'ignore...
Enfin bon, me voilà éveillée, alors je fais une petite entrée. La nuit est tombée sur la ville. La Défense commence à s'illuminer au loin. Je devrais culpabiliser car j'ai laissé le boulot en plan, mais même pas.
Hier soir, donc, pot dans Paris avec Emy. Rendez-vous était pris devant le café où nous nous sommes rencontrées la première fois -chabadabada !- à Nation. Par flemme et parce que j'avais froid (si vous suivez bien, nous avons depuis hier : larmes + absence d'activité + fatigue et sieste + froid = trop difficile à trouver, mmm ?), je n'ai pas pris le scooter. Je crois avoir bien fait malgré tout, car j'ai découvert au matin que mon parasol crocheté à la barre du balcon était tombé sous la force du vent !
Une fois à Nation, nous avons marché un peu pour rejoindre un café plus calme que ceux des alentours, bondés de supporters footballeux. Nous avons parlé, parlé, parlé de choses et d'autres, petites ou grandes. J'ai tourné autour du pot pour ce qui me tracassait. Et je n'ai pas pleuré !
Je me suis dit que j'étais étrangement pleine de tics et de tocs face à Emy : je me touchais le bord de lèvres (je crois que je fais une allergie à un gloss Sephora), pliait les bras, agitait les mains, me titillait le visage... Je me voyais faire cela, et n'y changeai rien. Heureusement qu'Emy m'avait déjà rencontrée !
Nous avons constaté qu'il y avait des points communs entre nos vies. Le passé a resurgi sous diverses formes : Emy et moi avons eu quelques profs en commun au collège et au lycée, dont C.. Alors bon, forcément, deux profs parlant profs... Vers 00h45, j'ai rencontré quelqu'un qui s'inquiétait parce qu'Emy ne répondait pas au téléphone : son Boubou ! Oui, le Boubou légendaire, en chair et en os de chaperon. C'était mimi.
Ensuite ils m'ont raccompagnée au métro, dans lequel j'ai voulu passer mon dernier ticket... démagnétisé. J'étais la seule à m'agiter devant les machines sur le quai (il y a des stations pour lesquelles c'est le cas, je le précise pour ceux qui l'ignoreraient). J'ai demandé à un couple non loin de là s'ils pouvaient m'aider en ouvrant les sorties automatiques, mais ça ne marchait pas. La dame m'a ensuite passé son Navigo gentiment (et un peu craintive, je l'ai senti), mais comme il était déjà bipé, impossible de passer non plus. Je leur dis que ce n'est pas grave, que je vais remonter à la station m'acheter un carnet et qu'ils sont déjà très gentils. Ils discutent à voix basse, la femme dit à son compagnon "Donne-lui". Il ne s'agissait pas d'un truc illicite, mais d'un ticket dont il ne se servait pas. J'ai été très agréablement surprise par ce "cadeau", ce geste que je trouve rare. La situation économique/sociale/politique actuelle fait-elle que la solidarité revient ? Je l'ignore, mais j'ai pu attraper le métro qui arrivait grâce à ce couple, et rentrer un peu avant deux heures du matin chez moi.
Ce matin, les chats étaient programmés sur 6h30, comme d'habitude. Mais moi je n'avais que quatre heures de sommeil. J'ai ronchonné, fait des câlins, puis somnolé jusqu'à dix heures.
Depuis, j'ai une flemmatite aiguë. Tant pis...
La nuit est vraiment noire, maintenant.