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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
22 octobre 2009

La lumière du vide

Je crois qu'outre le manque de temps certain, je n'ai pas écrit depuis deux jours ici parce que j'aimais à me voir petite fille, au milieu de ce texte. Encore au centre de la pièce...
Mais il faut bien avancer. Encore et toujours. C'est usant, je trouve. Faire comme si on allait, faire comme si on savait encore le bonheur, la joie, faire comme si la douleur s'estompait...
Je vois S. plongée dans celle-ci, et je retrouve d'une certaine façon ce que j'ai vécu il y a un peu plus de quinze ans. Nos stigmates sont différents, notre deuil aussi -chaque deuil l'est-, mais c'est toujours, pour qui sait voir, la chair qui trinque, le corps qui dit la douleur à l'intérieur. Les yeux, la peau, la maigreur, les rondeurs, peu importe : rien ne ment.

DSC_0004

Le vide occupe tout l'espace, alors.

Je ne sais que vous dire d'autre, là, ce matin. Je ne suis pas "que" dans ces angoisses et cette tristesse, même si elles ont la première place. Il y a aussi le vide sentimental subi/choisi, le côté je-suis-débordée-au-lycée et je m'y prends mal pour organiser des sorties (je ne sais ni n'ose faire), et puis le temps qu'il faut pour ranger l'appartement alors que je vis seule, organiser ma soirée de samedi...

Allez, je vais commencer le ménage pour cesser de geindre. Cela me sera toujours plus utile.

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19 octobre 2009

Remember the time

Ce que Papistache m'a gentiment demander de faire est loin d'être évident pour moi : je n'ai guère de souvenirs avant mes sept ou huit ans. Je sais plus ou moins pourquoi, d'ailleurs. Alors évoquer "mon plus ancien souvenir" relève du défi...

Moi_petite

J'ai peut-être cinq ans. Ou un peu moins. Le matin, nous sommes allées ma mère et moi voir quelqu'un en blouse blanche qui m'a fait une piqûre. Je déteste les piqûres. Mais j'ai été courageuse, paraît-il. Enfin, c'est le souvenir que j'en ai. Peut-être n'y a-t-il aucune piqûre dans cette histoire. Je ne le saurai jamais.
Je n'ai aucune idée de ce que j'ai pu faire durant la journée. Arrive le soir. Ma mère prépare à manger (une soupe ? ça sent les légumes) et s'active en cuisine.
Je suis assise confortablement par terre dans l'entrée, au carrefour de toutes les pièces. Je vois ma mère à droite, ma chambre un peu derrière moi sur la gauche, la porte d'entrée face à moi. Je joue avec une poupée ou un nounours. Ou autre chose. Je n'ai jamais été très poupées, pour une fille (vive les clichés).

Je me sens comme une héroïne. J'ai sans doute un pansement depuis le matin. Je n'ai plus mal.

La lumière est très jaune autour de moi. J'ai l'impression qu'il est tard. On attend, je le sens bien.

Soudain, des clefs dans la porte d'entrée. Cet homme immense, brun, au menton qui râpe un peu, semble content de me voir. Je sais qu'il est beau. Mais je refuse de l'admettre. Il demande comment s'est passée la piqûre. Evidemment, il le sait déjà car il adore le téléphone. Mais je l'ignore encore à mon âge. Il se baisse vers moi. Je ne sais plus s'il m'a prise dans ses bras. Mais en moi-même, je me dis, avec mes mots d'enfants, basés sur des impressions : "Il est étranger. Il est trop brun. Il vient d'un autre pays. Et moi je ne lui ressemble pas."

Je trouve qu'il nous dérange, ma mère et moi. Nous étions dans la quiétude du soir, avec l'odeur des légumes, la lumière jaune, mes jouets, et moi au centre de tout.

Ce soir-là, j'ai dû comprendre beaucoup de choses.

Cet homme, c'était mon père.

Cet homme, c'était mon père, celui qui m'a élevée, acceptée, adoptée.

Cet homme, c'est celui qui a refusé d'avoir d'autres enfants pour ne pas faire de différences.

Cet homme, c'est celui qui m'a donné son nom.

J'ai su tout cela bien tard, alors que je n'étais plus en âge de jouer, assise dans l'entrée, dans la quiétude du foyer.

Cet homme nous a donné un foyer. Un lieu chaud et rassurant.

Je l'ignorais, à quatre ou cinq ans. J'ai commencé à lui ressembler très vite. Et deux ans après sa mort, alors que j'avais moins de vingt ans, j'ai compris qu'il m'avait laissée petite fille, perdue sans lui, au milieu de l'entrée.

Je trouve qu'il fait froid, depuis.

Moi_petite_invers_e

18 octobre 2009

Procrastination

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Musée d'Orsay, fin septembre 2009

J'aurais dû, j'aurais dû écrire un peu sur le blog aujourd'hui, oui. Au lieu de cela, j'ai jeté quelques photos de paysages citadins ce matin.
Alors demain, je tâcherai de raconter ma première fête au lycée, mes copies, ma soirée entre filles qui approche, et puis, à la demande de Papistache, peut-être, oui peut-être, écrirai-je mon plus ancien souvenir... Qui sait ?

14 octobre 2009

Espace-temps

femme_double

Il n'y a pas si longtemps que ça, enfin, il me semble, je n'avais pas de cernes bleus lorsque j'étais fatiguée. On ne me faisait pas remarquer non plus que j'avais de "jolis cheveux blancs sur les tempes".
Mes collègues d'une vingtaine d'années ne m'intègrent pas vraiment dans leur groupe. En revanche, les plus âgées, oui... Je psychote peut-être, me direz-vous. Mais je crois que je commence vraiment à vieillir. Mes bientôt 34 ans auront bon sonner "jeune" pour beaucoup d'entre vous, je persisterai à le dire : je change et je ne suis plus aussi résistante qu'auparavant.
Ou alors je m'adapte mal au rythme du lycée. Pourtant, je mange correctement, je dors au moins sept heures par nuit, je m'aère un minimum.
A côté de ça, j'ai des collègues qui me rajeunissent et me disent que je ne fais pas mon âge. Etrange décalage.

Il n'empêche que je dois faire une sieste cet après-midi pour tenir en cours du soir au Louvre, et que je dois aussi aller chez Sephora pour acheter de bons produits efficaces... Bientôt l'anti-rides ?

13 octobre 2009

Pacse-moi

pacs

On parle beaucoup des dix ans du Pacs, en ce moment. Dix ans. C'est peu et c'est beaucoup. J'entends partout les fameux pourcentages sur le nombre de couples hétéro (95% l'an dernier) face aux couples homo pacsés. Sur les dépacsages (16%, contre 45% de divorces), aussi.
Comme s'il fallait se justifier sur le succès du Pacs. Ou se positionner absolument face aux hétéros. Et puis c'est si rassurant de se dire que 95% des Pacs l'an dernier ont été contractés par des couples "standards"...
Et bien moi, cela m'agace de rentrer dans les statistiques qui rassurent les bonnes gens : je suis dépacsée de cette année. Je n'ai toujours pas ouvert le courrier qui l'officialise. Oui, c'est très facile comme démarche à effectuer. Et c'est aussi personnel et enthousiasmant que lors de la signature du pacte entre deux personnes qui s'aiment : froid, distant, mécanique.

Oui, j'ai quitté S. et j'ai donc rompu le contrat de moi-même, implicitement. Nous allions vers nos cinq ans de Pacs. Six en novembre. Que les homophobes se réjouissent, donc.

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9 octobre 2009

Pourquoi tant de haine ? *

bon_colere

A écouter

Il y a des jours, comme ça, où l'on rentre en se disant qu'on ne sert pas à grand-chose, pourtant le fil tendu ne s'est pas brisé et ce n'est déjà pas mal.
Il y a des jours où l'on se demande si on a bien fait, bien dit, bien réagi.
Il y a des jours où l'on rentre en se demandant pourquoi il y a tant de haine enfouie en les autres, et pourquoi ma colère ne surgit pas, elle. Pourquoi je la contrôle parfaitement depuis des années. Des années trop longues pour être vraiment comptées.
Pourquoi cet élève détourne le regard par affront, et pense que je le prends pour un demeuré. Pourquoi il est toujours sur la défensive, et considère que ce mode de fonctionnement est la "normalité".
Pourquoi ce furoncle vivant sur son scooter a fait demi tour pour venir taper violemment ma vitre de voiture, devant le commissariat.
Pourquoi il voulait ma peau. Pourquoi je suis restée calme, lui disant d'un ton neutre, avec un demi sourire aux lèvres : "Ce n'est pas moi qui m'énerve, c'est vous." Et j'ai redémarré, pensant l'espace d'un instant qu'il allait me suivre jusqu'à la rue d'après - jusqu'à chez moi, donc.
Il y a des jours où  j'ai l'impression de donner beaucoup de moi au travail, dans la vie, et où je me positionne au-dessus du lot, de façon sans doute injuste : le facteur qui dépose un colis sur le paillasson d'un voisin, alors qu'il m'est adressé; le proviseur qui enterre l'affaire; des élèves qui sont de mauvaise foi et refusent de travailler; des collègues qui refusent d'affronter les élèves... L'incompétence a toujours été inacceptable à mes yeux. L'exigence que je me porte, je l'attends des autres. Grossière erreur, que je ne parviens pas à corriger.
La moitié de la classe de STG ne m'a pas attendue plus de trois minutes ce matin : ils sont partis. Puis revenus deux heures plus tard, comme des fleurs. Alors que moi, j'attends. Je suis experte, en attente. D'une patience infinie.
Il y a des jours que l'on aimerait recommencer, peut-être pour faire autrement. Ou pour bien les enregistrer, et garder un peu d'amour en soi, beaucoup de patience, énormément de foi en ce que l'on fait.

Vous m'y aidez un peu, en me lisant.

* Etonnante coïncidence en cette journée d'attribution du prix Nobel de la paix...

8 octobre 2009

Kawa party

J'ai beaucoup cauchemardé cette nuit. Entre autres, mon pti sushi de requin sautait du sixième étage... L'image de son saut me reste en tête. Tête chargée d'un début de migraine, d'ailleurs.
Sinon, après avoir tenté de dégonfler les boules qui me servent d'yeux au quotidien, j'ai passé l'aspirateur comme une folle, rangé la cuisine, fait tourner une machine, préparé le sèche-linge, attendu le livreur de la Poste en vain (j'avais un petit mot hier dans ma boîte disant qu'il repasserait ce matin : n'allez pas croire que je sois désespérée au point d'attendre un facteur qui ne vient jamais et qui serait mon seul ami...), pris ma douche à toute vitesse et maintenant je dois cuisiner mon déjeuner.

270820091513

Ceci étant, j'ai à peine déballé mon zouli cadeau. J'ai bien envie de m'en occuper cet après-midi, histoire de ME consacrer un peu de temps. Les copies sont en stand by.Il faut encore tenir deux semaines. Qui ménage sa monture va loin, dit-on. Pas faux.

Et l'air de rien, il me reste à ranger mon linge propre, réparer le net chez ma mère, annuler un cours particulier (pas en forme et pas envie), préparer mes cours, et peut-être m'occuper de mes jardinières. C'est suffisant pour le reste de ma journée de "repos", je crois.

7 octobre 2009

Rush

Je suis censée être de repos jusqu'à vendredi 10 heures, mais j'ai tellement de choses à faire que je ne sais plus où donner de la tête...
Etablir un devis pour le rétroviseur de mon scooter, et donc contacter le gentil fautif pour qu'il me rembourse.
Aller chez Sephora pour enfin m'acheter mes produits de beauté manquants. Je n'en ai eu qu'un sur trois...
Faire le ménage car je ne serai pas là ce we, et je ne veux pas rentrer dans une porcherie.
Prendre rdv chez le médecin pour bêtement faire renouveler mes ordonnances. Sauf qu'il n'y avait plus de rdv de libres.
Acheter des capsules Nespresso, ma drogue du matin.
Réparer le modem de ma mère et relancer son internet.
Récupérer mon cadeau que je me suis fait à moi rien qu'à moi dans un relais Kiala.
Corriger au moins un paquet de copies sur quatre.
Anticiper mes cours pour la fin de semaine et gérer les bacs blancs, lectures programmées, le blog pour les élèves, etc.
Penser à acheter ce qu'il faut pour la fête du lycée et des p'tits nouveaux (dont moi !). Prévoir aussi le menu pour une soirée chez moi sous peu...
Préparer une machine, un sèche-linge et repasser.
Lancer un lave-vaisselle.
Donner un cours particulier.
Aller à mon cours du soir au Louvre.
Enfin m'occuper des sorties théâtre pour les élèves, et d'une visite de musée...
Acheter de l'euphytose pour me détendre un peu.
Répondre à la lettre de F. qui date de... juillet.
Appeler Comtesse.
Et respirer, respirer, respirer...

hurry

Edit de 18h45 : j'ai barré ce que j'ai fait aujourd'hui, et en plus mon scooter est réparé ! Et mon cadeau de moi pour moi est bôôôôô !

Edit du jeudi, 11h30 : en violet, ce que j'ai réussi à faire ce matin, mais je viens de me rendre compte que ma liste est incomplète... Piouh !

5 octobre 2009

Faut-y que j'sois solide !

violence__cole


Outre le fait que j'ai passé une journée de repos assez nulle en soi (soucis administratifs au pays des shadocks de l'immobilier), je pensais naïvement trouver en rentrant un message au moins du lycée afin de savoir où nous en étions et comment agir demain.
Mais rien. Nada. Queutchi. Niet.
Super facile à gérer, vraiment.

3 octobre 2009

Dilemme

Z'êtes zentils, tous, de répondre à mon histoire barbante de rasoirs !

 

croquettes_chaton

Pendant que je faisais 45mn de queue chez Karouf (je hais les supermarchés le samedi, mais je n'avais vraiment pas le choix pour cette fois), Ipod new-yorkais sur les zoreilles (envie de Z ce soir, cela pose un problème à quelqu'un ?), je me disais que je pouvais adopter deux positions face à tout cela :

  • soit jouer l'indifférence, prendre ça de haut et avec mépris, pour tuer leur goujaterie dans l'oeuf, en prenant le risque qu'ils recommencent dans une autre gamme car ils n'auront pas été sanctionnés pour ce qu'ils ont fait;
  • soit laisser mes collègues aller en délégation lundi comme prévu, car ils veulent monter au créneau, et faire des activités bêtes et méchantes en cours tant que rien ne sera résolu. Souci : la proviseur a menacé de convoquer les parents -que je risque de me mettre à dos-, et l'action de mes collègues risque peut-être aussi de me mettre sur la liste rouge clignotante du proviseur...

Sachant que tout au plus quatre élèves sont concernés sur les deux classes, je ne sais de quel côté faire pencher la balance. D'ailleurs, vos opinions sont très partagées sur la question, et me prouvent qu'il n'est pas évident de trancher.

Bon, je vais peut-être enfin dîner. La prochaine fois que j'aurai besoin de courses un samedi, j'opterai pour manger les croquettes des chats plutôt que d'aller chez Karouf. Mais je suis quand même contente : j'ai acheté mes premiers pomelos chinois. J'adore ça !

 

pomelos_chinois

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