Dilemme

Z'êtes zentils, tous, de répondre à mon histoire barbante de rasoirs !

Pendant que je faisais 45mn de queue chez Karouf (je hais les supermarchés le samedi, mais je n'avais vraiment pas le choix pour cette fois), Ipod new-yorkais sur les zoreilles (envie de Z ce soir, cela pose un problème à quelqu'un ?), je me disais que je pouvais adopter deux positions face à tout cela :

• soit jouer l'indifférence, prendre ça de haut et avec mépris, pour tuer leur goujaterie dans l'oeuf, en prenant le risque qu'ils recommencent dans une autre gamme car ils n'auront pas été sanctionnés pour ce qu'ils ont fait;
• soit laisser mes collègues aller en délégation lundi comme prévu, car ils veulent monter au créneau, et faire des activités bêtes et méchantes en cours tant que rien ne sera résolu. Souci : la proviseur a menacé de convoquer les parents -que je risque de me mettre à dos-, et l'action de mes collègues risque peut-être aussi de me mettre sur la liste rouge clignotante du proviseur...

Sachant que tout au plus quatre élèves sont concernés sur les deux classes, je ne sais de quel côté faire pencher la balance. D'ailleurs, vos opinions sont très partagées sur la question, et me prouvent qu'il n'est pas évident de trancher.

Bon, je vais peut-être enfin dîner. La prochaine fois que j'aurai besoin de courses un samedi, j'opterai pour manger les croquettes des chats plutôt que d'aller chez Karouf. Mais je suis quand même contente : j'ai acheté mes premiers pomelos chinois. J'adore ça !

Comments

[Saint Luc]

Globalement je suis assez d'accord avec Ed et Arycie, le mépris n'est pas une très bonne solution (ce que comprennent les adultes c'est je n'en ai cure/ça ne me touche pas, ce que comprennent les adolescents c'est je suis démunie et impuissante), et les parents ne se formalisent pas que l'on veuille sanctionner des sous-entendus menaçants.

De façon générale, je suis plutôt du genre à faire ce que dit Emy, sauf que là ça me paraît avoir des proportions qui dépassent ce que ce genre de chose pourrait aplanir ou améliorer, je n'y aurait pas recours dans ces circonstances.

Et si c'est vrai que ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre ce genre de problèmes, ce n'est pas tous les jours non plus que l'on a des collègues prêts à te fournir des armes...

Donc techniquement, je pense qu'à ta place et d'après ce que tu en as dit, je ferai :

1/ faire une main courante, pour conserver une trace et en même temps bien marquer le coup;

2/ dire à mes élèves qu'il y a un rapport de fait, qu'une main courante a été faite et qu'il y aura forcément des sanctions vu la gravité de ce qui a été fait, mais sans m'étendre davantage, c'est pour les informer, pas pour ouvrir un débat;

3/ informer l'administration de la main courante, et leur dire qu'en attendant de plus amples informations et des certitudes, il n'est peut être prématuré de convoquer des parents;

4/ dire à mes collègues que je suis touchée et honorée qu'ils se mobilisent pour moi, les remercier chaleureusement, et je les laisserai prendre les mesures qui leur semblent appropriées, tout en expliquant que ça ne peut et ne doit qu'être provisoire;

5/ essayer de n'avoir ni remords, ni pitié : même si ce n'est que quelques élèves qui sont concernés, ils ont du se concerter et ce n'est donc pas quelque chose d'isolé ou de non prémédité, il n'y a pas à hésiter dans ce cas il me semble et frapper assez fort pour mettre un coup d'arrêt à toutes velléités à venir ou toute escalade.

Bien sûr, je me doute bien que comme disait quelqu'un c'est bien plus facile à dire qu'à tenir, alors je te souhaite bon courage.


Ps : je me trompe ou ce n'est pas Clochette que l'on voit faire ripaille ? Y aurait-il un nouveau monstre chez toi ?

Ps 1 : ce n'est pas jour de consigne je ne sais plus trop combien ? On aurait oublié de faire ses devoirs ?

Ps 2 : désolé si j'ai été bavard et un peu longuet, mais ce que tu racontes me semble mériter de prendre le temps des explications et des éclaircissements...

[papistache]

Ah ! Un petit clin d'œil humoristique pour introduire ce billet. J'aime assez.

[arycie]

Je suis d'accord avec Ed : je n'ai jamais vu des parents d'élèves innocents s'insurger parce qu'on essayait de solutionner un problème dans la classe de leur enfant, ça les rassure plutôt. En outre, l'attitude solidaire de tes collègues montre surtout que tu as été capable de susciter leur respect en tant que collègue. Dans une salle des prof, on soutient rarement en bloc des incapables... Et ça, en général, les proviseurs en sont conscients.
Courage !

[miacontessa]

Moi je dramatise plus ...pardon, je n'ai pu réagir plus tôt en ressentant l' immense violence de ce geste. La ré-itération a déjà eu lieu. Je pense qu'il faut carrément porter plainte, avertir un syndicat, solliciter peut-être l'assistance de l'Autonome (assurance que tu as dû prendre) en cas de procédure, voir si c'est de leur compétence... je suis désolée de relancer sans doute l'angoisse avec ce commentaire, bravo aux collègues s'ils assument une réaction avec Toi, et Toi, tu n'es coupable de rien ....entendu ???!!!
Je t'embrasse et Je te soutiens.

[emy]

virg, bon en même temps c'est mon point de vue et c'est ma façon d'être mais moi je communique tout le temps et avec tout le monde.
Une fois j'avais été vexé parce qu'un petit nouveau a débarqué dans une de mes classes vers le mois de mai et m'avait jeté de la patafix dans les cheveux quand j'écrivais au tableau. J'avais arrêté le cours, refusé de les reprendre tant que personne ne s'était dénoncé. Puis comme ça ne marchait pas, j'ai parlé: je les ai pris en classe entière et j'ai déballé mes sentiments sur la table. J'ai dit que ça m'avait blessé que je pensais être respectée que j'étais humaine et que ça faisait mal. Le lendemain j'avais une lettre de soutien signée par une partie des élèves s'excusant de leur attitude passive.
Depuis quand je suis déçue ou triste je le dis...
Mais ce n'est qu'un point de vue, que ma façon à moi de fonctionner.
Je te soutiens à fond dans toute décision que tu prendras.