"J'ai appris ça en écoutant le gros [Bach] : le bonheur, ce n'est pas une note séparée, c'est la joie que deux notes ont à rebondir l'une contre l'autre. Le malheur c'est quand ça sonne faux, parce que votre note et celle de l'autre ne s'accordent pas. La séparation la plus grave entre les gens, elle est là, nulle part ailleurs : dans les rythmes."
"(...) quand on ne croit qu'à l'amour, on n'a pas d'humeur matinale, on reste entre les draps parce que l'amour est là. Ou parce qu'il manque."
Prise entre petite déprime et sensations nouvelles. Angoisses sur le plan matériel (comment trouver un appart' pas trop loin de Paris en étant seule pour payer ?). Aucune -mais alors aucune- envie de faire ma semaine de cours de 23 heures. Ma ville est passée à gauche alors que c'était un fief UMP depuis des lustres. Révélateur de quelque chose ? Je vais sans doute aller chez le coiffeur cette semaine. Moins de cheveux, ça peut alléger la tête ?
Léger mal de tête au réveil. Je serai à porte de Versailles cet après-midi. Je dormirai chez une amie ce soir. Qui a parlé de fuite en avant ? Les paquets de copies vont attendre un petit peu. Tant pis. Le rendez-vous avec la mère de Herky s'est plutôt bien passé. Elle voulait avoir ma version des faits. Pas de scandale, rien de méchant. Herky s'est braqué et a été apparemment poussé par ses petits "camarades". J'ai voulu prendre un rendez-vous chez le coiffeur hier, mais tout était overbooké. Signe du destin ?
Voilà, nous y sommes : j'ai écouté le dernier album de Juliette plusieurs fois. Le bilan est sans surprise : elle est toujours aussi excellente (même si je préfère encore l'album précédent, Mutatis mutandis). Je crois que ce qui me plaît le plus chez elle, c'est sa faconde, son amour des mots (je suis toute petite niveau vocabulaire comparée à elle !), sa gouaille. La richesse de son écriture est toujours sidérante, sans compter son inventivité musicale : chants tyroliens, choeurs, canons, cuivres, bruitages, cris d'animaux... Tout y passe. Et cela crée une harmonie musicale étonnante. Par ailleurs, Juliette a un humour que j'aime beaucoup. Après, ça passe ou ça casse selon ce que l'on apprécie. Sa chanson sur le magicien et les lapins, ou encore celle en hommage aux casseroles, sont irrésistibles. Juliette alterne toujours autant la drôlerie et l'émotion. Un peu comme Almodovar le fait dans ses films, et c'est ce qui me touche et me ravit.
Hier, en classe de seconde Stimorol, étude du portrait du père Goriot. Nous analysons les indices de sa déchéance.
Herky lève la main :
_ On peut dire aussi qu'il est moche... Parce qu'avant il allait voir "les filles" et qu'il ne peut plus parce qu'il est moche.
_ Euh, Herky, lisez le chapeau en italiques à gauche du texte pour comprendre qui sont "les filles"..., lui répondis-je avec un sourire.
Trois minutes après, je fais une phrase qui s'achève par "... les filles du Père Goriot. Car ce sont SES filles..." en regardant Herky, sur le ton de la taquinerie, sans rien d'autre.
Le voilà parti dans un délire du type :
_ Vous me prenez pour un imbécile !
_ Je n'ai jamais dit cela d'aucun de mes élèves, Herky.
_ Ouais, c'est ça, prenez-moi pour un con ! J'aime pas ça !
_ Et moi je n'aime pas la vulgarité; vous prenez la porte.
Un de ses camarades ajouta alors :
_ Il a raison...
_ Vous voulez l'accompagner, peut-être ?
Bizarrement, non, il n'était pas assez frondeur pour cela.
Ceci étant, ce matin, Herky arrive en cours en me montrant son carnet : l'un de ses parents demande un rdv suite à l'exclusion du cher petit. Ma rentrée a bien commencé, je trouve.
Ajout du 12 mars, 19h : Herky m'a lancé un "C'est ok pour vendredi !" en arrivant en cours ce matin, au milieu du brouhaha. Je verrai donc les heureux géniteurs de ce petit vendredi matin à 10h.
Reprise des cours demain. Comme à chaque fois, je me demande si je saurai encore enseigner. Et comme à chaque fois, passées les deux premières minutes, tout roulera. J'ai des tonnes de photocopies à lancer pour cette semaine.
Viens d'aller voter. Il n'y avait pas de corbeilles à papier au niveau des urnes. Je trouve cela regrettable.
J'ai "râté" un pot avec Emy et 22. J'espère que l'on pourra réitérer prochainement cette tentative...
Et puis j'ai froid, là.
En voilà un post passionnant en cette fin de dimanche !
Raphaël va sortir un nouvel album sous peu ("Je sais que la terre est plate", mars 2008). Passé mon premier enthousiasme en entendant "Le vent de l'hiver" à la radio, je me suis demandé si je l'aimais encore.
Son live m'avait beaucoup déçue, alors que les albums studio me convenaient tout à fait. Mais ce qui faisait son originalité, sa fraîcheur à ses débuts, me semble être devenu répétitif. Le nouveau single fera carton plein, c'est sûr : mélodie efficace, toujours la même voix un peu erraillée et légèrement nasale, paroles très "raphaëliennes".
Alors quoi ? Qu'est-ce que j'attendais en découvrant les nouveaux titres de Raphaël ? Ce que l'on aime chez un chanteur, c'est justement de retrouver des pivots, des points de rencontre, des éléments invariables qui font qu'on le reconnaît tout le temps. D'un autre côté, j'admire par exemple le renouveau dont a su faire preuve Juliette Gréco dans ces derniers albums, s'entourant de musiciens jazz, d'auteurs contemporains, d'arrangeurs tendance...
Ce que je crains de ne pas aimer chez Raphaël, c'est le côté mécanique bien huilée, finalement. Pas de notion d'aventure ni de surprise. Je découvre son single qui lui ressemble parfaitement, sans étonnement. Dès les premières notes, je sais que c'est lui.
Alors que l'album de Juliette (pas Gréco, vous suivez ?), je le découvre comme un cadeau de Noël, sans savoir ce qu'il contiendra. Une sorte de pochette-surprise musicale, quoi.
La lecture analytique sur Hernani m'a pris plus de temps que prévu. J'en ai profité pour faire une synthèse sur le drame romantique. Hop, deux travaux pour le prix d'un ! Emballé, c'est pesé. Ma pause déjeuner étant achevée, je vais m'attaquer au commentaire sur Musset... Pardonnez-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. :-p Mais je me sens fatiguée à l'avance...
Edit de 14h45 : j'en ai corrigé quatre, et c'est effroyable... Help !
Pour le plaisir, quand même :
"Hernani, n'allez pas sur mon audace étrange Me blâmer. Etes-vous mon démon ou mon ange ? Je ne sais, mais je suis votre esclave. Ecoutez, Allez où vous voudrez, j'irai. Restez, partez, Je suis à vous. Pourquoi fais-je ainsi ? Je l'ignore. J'ai besoin de vous voir et de vous voir encore Et de vous voir toujours. Quand le bruit de vos pas S'efface, alors je crois que mon coeur ne bat pas, Vous me manquez, je suis absente de moi-même; Mais dès qu'enfin ce pas que j'attends et que j'aime Vient frapper mon oreille, alors il me souvient Que je vis, et je sens mon âme qui revient !"
J'avais ouvert un oeil à 7h35, en me disant que c'était assez idéal pour profiter de ma matinée et faire tout ce que j'ai à faire. Mais je me suis rendormie jusqu'à 8h50. Tant pis. Là, après un petit-déjeuner qui a traîné, une douche, et avoir ramassé le vomito des chats (merci à eux), je vais me mettre au boulot. Peaufinage de cours, puis attaque d'une série de copies de première sur un extrait de Musset...
J'ai réécouté l'album de Juliette, mais je ne suis pas encore prête à faire un post dessus. J'envisage aussi d'en faire un sur Raphaël.
Envie de prendre l'avion pour partir vers un ailleurs qui m'oxygènera. Rome, Barcelone, Londres... Pas très original, mais j'ai envie de cela. Poser mes valises sans culpabilité, tout laisser en plan pour vivre pleinement. Pour changer. Pour couper la monotonie quotidienne. Pour m'exalter. Pour faire des photos. Pour alléger mon plexus. Pour combler le manque. Pour vivre ailleurs. Pour me sentir encore plus vivre. Tout bonnement.
Mais je vais descendre les poubelles dans la journée, me commander des capsules de café, acheter du pain, travailler pour mes élèves.