Là où sont mes pieds, je suis à ma place.
Ouhlala, comme la fatigue me joue des tours en ce moment ! Des cauchemars qui me font crier, le discours pour mon collègue Grand Chef baigné de larmes, des copies de Bac qui me mettent dans un état très border line, une fête de fin d'année qui ne semble pas si joyeuse que ça...
Une petite image kistch
Mais j'étais quand même "déguisée" en petite squaw, avec un arc traditionnel en main, un collier de perles sur le front (qui a fasciné mon proviseur, je crois), une robe noire, un cordon de ceinture avec une toute petite plume, et un collier avec des sortes de clochettes au bout. Dès le titre de ma bafouille, je me suis mise à pleurer, ce qui n'était pas du tout prévu. Et apparemment, j'ai bien failli faire pleurer l'assemblée. Grand Chef était très ému. A la fin, me prenant dans ses bras, alors que je m'épongeais sur son t-shirt, il m'a dit en pleurant lui aussi : "Je suis content que ce soit toi qui aies fait ça !" Et moi de lui répondre : "Tu voyais quelqu'un d'autre en indienne, franchement ?"
Alors nous avons ri et pleuré en même temps.
Pour répondre à vos questions concernant le cherokee, j'ai effectué une recherche sur le net et j'ai trouvé des mots dans cette langue, que j'ai retranscrits dans mon discours. Il y en a de très beaux : asgaya/femme, agehya/homme, dideloquasdi/école, tawodi/faucon, etc. Je ne m'étais pas trouvé de nom indien chouette, c'est dommage.
Je ne suis pas partie très tard, parce que la fatigue se faisait sentir; parce que je sentais aussi que tout le monde s'inquiétait pour l'année prochaine, en tâchant d'oublier celle qui vient de finir; parce que je savais aussi que je devais entamer mon paquet de 56 copies aujourd'hui.
Dans la journée, j'ai corrigé TOUTES les questions de corpus. J'ai trié les travaux d'écriture : 31 commentaires, 8 inventions, 17 dissertations. Je pense corriger demain le maximum de ces dernières. Je dois tout rendre jeudi matin, à 10h. Sans être très fort en maths, on comprend rapidement qu'il faut au moins douze copies quotidiennes pour s'en sortir...
Et là, je n'en peux plus de cette année. De la souffrance de la fin. De la marche agrégative ratée de peu. De la vie sociale réduite à cause du boulot. De la séparation géographique avec Flûtine. Des aller-retour à Sousse-Perpète pour les oraux. Des tensions qui émergent au lycée.
Ce matin, au-dessus de mon paquet sans fin, j'ai failli craquer. Et puis non. Comme d'habitude.
Tenez, un cadeau pour la fin : un proverbe amérindien que j'ai glissé dans mon intervention pour Grand Chef : "L'amitié entre deux personnes dépend de la patience de chacun".