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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
amitie
31 décembre 2012

Manager ses angoisses

N'imaginez pas que je reste cloîtrée chez moi, prostrée sur le canapé, à ruminer. Je gère chaque journée comme je peux, avec un seul objectif modeste quotidien : faire le ménage ou les courses, voir une amie, préparer un plat, m'occuper à une tâche administrative, recevoir quelqu'un ou aller dans Paris.

Tout cela paraît dérisoire aux yeux de certains, mais je sais que c'est le seul moyen pour ne pas tomber dans un épisode dépressif : "l'action est le remède à l'angoisse". Sauf que mes angoisses, qui avaient disparues quasiment complètement depuis que j'étais avec Flûtine, ont fait un retour grandiose. J'avais occulté à quel point elles dévastent et écrasent. Mon coeur est comme encagé, étouffé, et je ne peux rien faire contre.

Je sais d'expérience qu'à part surnager, je n'ai rien à ma disposition pour lutter. Je prends de l'euphytose, c'est-à-dire l'équivalent de bonbons somatiques, pour dormir à peu près correctement (et je m'éveille chaque nuit à 4h), mais je me refuse à aller chez le médecin pour avoir une quelconque aide chimique. Je n'en ai pas pris dans les pires moments de ma vie, je n'en prendrai pas pour mon chagrin d'amour.

Donc, comme je le disais, au milieu de ce marasme et entre deux crises d'angoisse, les amis se relaient et me soutiennent. 

J'ai mangé deux fois japonais avec Micahuète, et une avec Emy, avant de visiter avec cette dernière une expo au musée Guimet sur le thé.
J'ai déjeuné sucré-salé chez Comtesse, puis nous nous sommes baladées dans Paris.
Je me suis offert un nouveau boîtier photo Nikon, le D7000, d'occasion (avec un objectif 18-105mm) en attendant d'avoir vendu mon D50. J'ai fait une belle affaire (et une belle folie) mais je voudrais me remettre vraiment à la photo. Il va d'ailleurs falloir que je réinvestisse la chambre d'amis/bureau de Flûtine pour en faire un espace créatif (photo, calligraphie, mail art peut-être)...

nikon d7000


Je suis allée à la manif pour le mariage pour tous avec Harry et Ed. Il y a même eu un chocolat chaud en fin de journée avec elle.
Tinette m'invite à prendre le thé dès qu'elle le peut et m'envoie au moins quatre sms par jour.
Sandy est venue dormir à la maison et voir enfin mon appartement.
Miss R m'amène dès qu'elle peut devant une bonne assiette et/ou un bon verre.
S. me fait aussi goûter certains vins raffinés et me demande des nouvelles quasi au quotidien.
Pumpkin m'a reçue chez elle pour une soirée tapas et développement personnel personnalisé !
Ma mère a voulu me gâter et a décidé hier qu'elle m'offrait un nouvel Iphone 4 car mon 3S me lâche totalement. Une sorte de Noël après Noël, quoi.

Ce soir, ce sera petit réveillon chez Harry qui me récupère "comme je suis". J'ai préparé un vatrouchka digne des pâtisseries de la rue des Rosiers (oui, oui, je m'encense sur le plan culinaire) au lieu de prendre le risque de réaliser mes premiers macarons maison...

 

PS : et j'avoue honteusement que je ne parviens pas à rester sans nouvelles de Flûtine, avec qui j'échange des sms sporadiques, dont l'inanité m'effraie et me rassure à la fois...

 

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11 novembre 2012

Des vacances, vraiment (2)

"J'ai vu aussi l'autre expo du Grand Palais, "Bohêmes" : intéressante, surtout la partie sur le XIXème siècle avec une mise en scène assez juste (murs au papier déchiré, par exemple). Et j'ai enfin vu en vrai la toile de Georges de la Tour, avec le jeune homme qui se fait joliment trousser par "La diseuse de bonne aventure".

(Ma note sera à continuer mais Ed s'est levée depuis le début de ma rédaction à 9h, et je dois me préparer avant d'aller voir "Dans la maison" d'Ozon cet aprèm et il faudra aussi que je vous parle de Melody Gardot, de L'Avare et de Racine par la Racine... Teasing !)"

Je reprends donc le fil de ce que je disais il y a quelques jours.

Ed et moi sommes allées voir le dernier film d'Ozon, Dans la maison. Il est difficile de ne pas trop en dire, mais voici le pitch : Luchini (génial, évidemment) interprète un prof de lettres marié à une galeriste d'art contemporain (Kristin Scott-Thomas, un délice) et mène sa vie de prof sans grand enthousiasme, jusqu'au jour où un nouvel élève de seconde s'avère être un potentiel futur écrivain. Un échange se crée entre eux, qui tourne parfois au malsain car la réalité rencontre la fiction, et la fiction repose sur la réalité...

Ozon

Le film lui-même s'interroge et nous interroge sur ces tiroirs imbriqués, et sur l'inspiration artistique "réaliste". Jusqu'au dix dernières minutes, j'étais totalement "dans" le film : et puis tout s'accélère, et on y croit de moins en moins... ce qui semble être la volonté d'Ozon : où le vrai ? où est le réel ? cette fin est-elle vraiment la fin ?

Outre ce rapport ambigu entre le prof et l'élève (les adolescents sont tout aussi excellents dans leurs rôles), il y a des passages très drôles, surtout quand on est dans le milieu éducatif (les premières minutes du film sont grandioses). C'est donc un film à voir, et à revoir, je pense. Y a-t-il des gens dans la salle qui veulent en parler ?

Sinon, je suis allée deux fois au théâtre  : l'une pour voir une mise en scène de L'Avare de Molière pour jeune public (au théâtre Michel), et l'autre une présentation drôle et enlevée des onze tragédies de Racine (créée au festival d'Avignon en 2010, et qui tourne depuis), Racine par la Racine. Pour l'une comme pour l'autre, je vous suggère d'y aller : c'est bien fait, c'est drôle, c'est énergique; ce n'est ni pompeux ni docte et c'est pourtant intelligent. L'Avare s'adresse tout autant aux adultes qu'aux adolescents (il y a de véritables trouvailles côté mise en scène).

Enfin, pompon sur le cake, Flûtine et moi avons vu Melody Gardot à l'Olympia lundi dernier. Nous avions les places depuis six mois, presque incrédules. Le concert a été... comment dire ? au-delà de nos espérances, parfois trop intense pour Flûtine. Les musiciens qui accompagnent Gardot sont époustouflants, et la dame elle-même est sublime : sa voix, identique à celle des albums, est un véritable velours sur lequel on glisse; ses facilités vocales sont déroutantes; et physiquement, quelle grâce ! Quelle féminité "facile", au sens où celle-ci se dégage naturellement de Melody Gardot.

melody-gardot-photo-dl-michel-thomas

melody-gardot

Telle que nous l'avons vue

(Photo de M. Thomas)

 Elle était très touchante de ne pas vouloir quitter la scène de l'Olympia car elle était là, à Paris, heureuse et épanouie. Le concert a duré presque deux heures trente, et après trois rappels, la dame est sortie comme une fée de scène, s'appuyant légèrement sur sa canne, et ses talons sans fin...

Et demain soir je vais à un concert seule, alors que j'ai deux places... La vie est mal faite, parfois : c'est si bon de partager ces moments-là.
8 novembre 2012

Quel heureux hasard ! Vous ici ?

Je sais bien que je dois terminer ma précédente entrée, mais je m'y attellerai demain ou samedi : ce matin, je vais travailler un peu et préparer une activité de l'après-midi... J'ai proposé à mes premières S de nous retrouver de façon totalement fortuite (hum hum) au Louvre. Six d'entre eux ont accepté.

Je leur mets le pied à l'étrier, et peut-être y retournont-ils plus tard, seuls. Là, ils n'osent pas encore même si c'est gratuit pour eux. Et leur donner rdv en dehors de toute sortie scolaire me donne plus de liberté. Je leur ferai un petit retour à la gare en nous promenant dans Paris à pied.

Finalement, mes ambitions sont modestes.

Et incroyables.

Ajout du 9/11 à 10h

Les six élèves prévus étaient là, et à l'heure, en plus. Trois filles, trois garçons, ce qui équilibrait bien les choses. Deux discrets, quatre plus sonores, mais ils ont tous été impeccables. Ils m'ont suivie dans le petit parcours prévu, alors que les galeries se refusaient à moi (une fermée, et les autres dans lesquelles on se perd facilement). Ils ne m'ont pas tenu rigueur de devoir remonter les siècles en arrière, alors que j'avais prévu le contraire.

Face à la Joconde, ils étaient plus intéressés par "Les noces de Cana" de Véronèse. J'en étais baba, mais je ne l'ai pas montré. Je pense avoir été très simple, à la fois parce que ces élèves le permettent, et parce que je ne voulais pas tomber dans l'intellectualisme docte et repoussant (parfois). Ils ont vu des toiles de David, Vigée-Lebrun, Watteau, Fragonard, Delacroix, Ingres, Chardin, la victoire de Samothrace et des statues antiques.

Fragonard_VERROU

J'ai adoré que l'un d'eux me demande pourquoi on exigeait peu de bruit dans le musée : ils pensait que c'était pour les tableaux, que cela influait sur eux, comme un flash d'appareil photo... Et une fille s'est interrogée sur le fait que le sexe des statues antiques était tout petit.

Ensuite, les sentant un peu fatigués, nous sommes ressortis par la pyramide, avons traversé les Tuileries, puis la rue Royale et la Madeleine. Je les ai laissés du côté des grands magasins, car certains rêvaient d'un... Mc Do.

Pour ma part, je me suis trouvé deux pulls "à raclette/à ski" chez H&M et une très jolie doudoune bleu marine chez Uniqlo : Flûtine m'en a adorablement "emprunté" une...  J'ai profité du quartier, puis suis rentrée en train pour reprendre ma voiture au parking, et j'ai filé rejoindre Micahuète dans un restaurant japonais.

Si je résume donc, ce fut encore une très bonne journée.

Il me reste plein de copies, des cours à préparer, des lectures massives pour ceux-ci à effectuer, des courses rudimentaires à faire, mais je me sens plutôt bien.

6 novembre 2012

Des vacances, vraiment

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas profité de mon repos ainsi, et cela me fait le plus grand bien.

Je reçois des amies à la maison, et j'adore passer de l'idée à la concrétisation (l'achat de l'appartement avec une chambre en plus pour recevoir me motivait beaucoup) : je les promène dans Paris, je me balade aussi, je cuisine, nous causons... Actuellement, c'est Ed qui dort encore qui est ici. Nous avons vu ensemble l'expo Hopper hier. Je reconnais que je suis un brin déçue par rapport au foin auquel nous avons eu droit dans les médias. Quelques toiles m'ont touchée, mais l'ensemble est très varié, composé de nombreuses oeuvres d'autres peintres que Hopper (ses maîtres, ses contemporains, ses amis, ses concurrents...) et j'ai du mal à identifier clairement la "patte" de ce dernier : il est passé par diverses étapes, parfois étonnantes (la plus frappante est celle où l'on croirait voir du Manet).

Les peintures les plus célèbres sont en fin d'exposition, et tout le merchandansing autour oublie le reste... Par ailleurs, la scénographie manque totalement de logique et n'est pas bien pensée : la façon dont les panneaux explicatifs sont mis crée des "bouchons" dans les couloirs des galeries. Malgré tout, je pense que l'expo mériterait une deuxième visite, que je ferai avec Flûtine, d'ailleurs (vive la carte Sésame !).

Georges_de_La_Tour_la_Diseuse_de_bonne_aventure

J'ai vu aussi l'autre expo du Grand Palais, "Bohêmes" : intéressante, surtout la partie sur le XIXème siècle avec une mise en scène assez juste (murs au papier déchiré, par exemple). Et j'ai enfin vu en vrai la toile de Georges de la Tour, avec le jeune homme qui se fait joliment trousser par "La diseuse de bonne aventure".

(Ma note sera à continuer mais Ed s'est levée depuis le début de ma rédaction à 9h, et je dois me préparer avant d'aller voir "Dans la maison" d'Ozon cet aprèm et il faudra aussi que je vous parle de Melody Gardot, de L'Avare et de Racine par la Racine... Teasing !)

12 octobre 2012

Piflouter : tenir le cap malgré la fatigue.

Il faut bien reconnaître que je suis, en quelque sorte, noyée. J'ai aussi peu de temps qu'à l'époque où je préparais sérieusement l'agreg. C'est donc du grand n'importe quoi.

IMG_1572

Dès que débute mon mardi, je suis en apnée jusqu'au vendredi 11h. Et cette semaine, mon mardi a commencé à 6h (rien que de très normal) et terminé à 22h puisque je devais aller à une présentation d'un projet théâtral auquel je fais participer mes élèves de seconde (ceux qui sont choupinoux et que nous gérons Hype et moi en tant que profs principales). Autant dire qu'une journée de seize heures, ça use d'entrée de jeu. Enfin couchée, j'ai compris que j'allais retourner au lycée seulement huit heures après...  Je devrais songer à m'installer une tente ou un sac de couchage sur place, peut-être.

Le reste de la semaine semblait moins chargé, et pourtant. Huit heures de cours hier, dont quatre heures de secondes le matin, cela vous impose d'être un sportif de haut niveau pour tenir le choc. Plus sérieusement, la contrainte physique et l'énergie que demandent nos cours me sidèrent toujours. Et on n'a même pas le temps de s'amuser un peu avec les collègues que l'on aime bien en salle des profs : peu de place à la détente, hélas, et nous ne parlons que travail...

Porsche

Au milieu de tout cela, j'ai décidé de changer de voiture pendant que la mienne a encore un brin de valeur : ma Ford est trop spacieuse pour moi seule, et très honnêtement, je m'ennuie avec sa motorisation. Je cherche donc à vendre celle-ci, et à me trouver une Twingo dynamique et économique d'occasion (vous vous attendiez à une Porsche ?). Même une Fiat 500 avec plus de 50000km est trop loin de mon budget, c'est dire.

Puisque nous parlons voiture, j'ai débuté ma journée de ce matin avec un magnifique PV de 90€ attrapé à 7h10 : pour éviter une attente de vingt minutes afin de passer un rond-point outrageusement mal fait, j'ai emprunté, comme un tiers des conducteurs du coin au moins, un raccourci. Il s'agit d'une rue à double sens, avec une voie bus. Au bout de deux cents mètres, je vois les girophares, trop tard (comme un nombre considérable d'autres conducteurs ensuite).

Le gentil policier me demande si je sais pourquoi je suis contrôlée. Je prends mon air le plus innocent et ahuri (à cette heure-là, je suis encore plus au point que d'habitude) et je glisse un timide : "A cause des travaux ?" Que nenni, évidemment. Normalement, j'aurais dû avoir un retrait de quatre points et 180€ d'amende. Je n'ai eu "que" 90€ à payer. Je n'ai quand même pas remercié le policier qui m'a verbalisée, hein. Mon talent de comédienne, en revanche, me vaudrait parfois quelque récompense.

Pendant que ce monsieur remplissait laborieusement mon PV (20mn pour le faire...), je m'impatientais. Oui, parce que le pire dans tout cela, c'est que malgré mes finances peu reluisantes, je ne pensais qu'à une chose : je vais être en retard au lycée. Je me demande si ce dévouement n'est pas un peu grave, quand même.  J'ai même prévenu Miss R au cas où, mais je suis arrivée au lycée deux minutes avant la sonnerie fatale, me précipitant à la photocopieuse -comme s'il en allait de ma vie que les premières aient un corrigé la veille de leur DST de type bac. (Car oui, j'y retourne demain quatre heures, pour surveiller mes louveteaux)

J'y ai croisé Asa, qui opère un jeu très adolescent avec moi depuis quelques jours : elle m'ignore, comme si j'étais transparente. Mercredi midi, elle n'a pas eu d'autre choix que de manger en face de moi à la cantine. Pendant tout le repas, elle ne m'a pas parlé ni regardée et a ostensiblement évoqué le sujet qui nous oppose : l'aménagement de la salle des profs. Je n'ai rien répondu, j'ai testé mes résistances. Ce qui m'agace le plus, c'est que son mépris m'atteigne. Auparavant, j'aurais royalement ignoré cette attitude. Mais avant quoi, me direz-vous ?

Avant que l'amour ne m'adoucisse, sans doute.

En bref, son attitude me chiffonne, et j'ai deux alternatives : soit continuer à faire sembler d'ignorer son mépris et sa colère; soit la prendre entre quatre yeux et lui demander directement pourquoi elle me fait la tête. Seul souci : elle va nier totalement et me dire que je me fais des idées, que tout va bien, blablabla. Pfffff, pourquoi est-ce que je perds du temps à ces gamineries ?

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Mon robin qui me fait Robine (à gauche)

Et puis cela n'a rien à voir, mais je voulais quand même évoquer ici ma reprise du tir. J'en suis à deux entrainements seulement, et j'y prends du plaisir malgré un manque d'endurance certain. Tirer des branches d'une puissance de 32 livres, c'est bien beau, mais je ne passe pas actuellement le cap des quarante flèches par séance. Il n'empêche que j'ai de beaux restes, puisque j'ai fait "un robin" : j'ai éclaté une flèche sur une tirée précédemment, au même endroit. Du coup, les gens présents dans le gymnase m'ont baptisée "Robine". J'ai trouvé cela plutôt sympa.
Quant à leur regard, je vois bien dans celui-ci que j'ai gardé une certaine aisance. On m'a déjà proposé d'aller tirer avec les équipes et les compétiteurs... Comment ? Je me flatte ? Ah, vous croyez ?

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5 octobre 2012

Stop affaire ! Poètes en soldes !

Mercredi, j'ai vu Tinette pour son anniversaire : j'ai profité de cette occasion pour lui offrir l'album pléiade sur Montaigne, afin de la remercier pour les deux années de préparation de l'agreg. Je dois préciser que ce cadeau assez docte reflète juste le goût prononcé de Tinette pour cet auteur -sur lequel je suis tombée en explication de texte à l'oral et en dissertation à l'écrit- qu'elle lit chaque soir...

J'avais aussi pour elle un album de Michèle Bernard, Quand vous me rendrez visite, qui compte beaucoup pour moi : j'avais travaillé pour cette magnifique chanteuse, dans cette usine photographiée sur la couverture du CD... Nous en avions parlé récemment, Flûtine, Tinette et moi.
Mais l'album m'a été envoyé un peu tard : j'ai dû le déposer au domicile de Tinette tout à l'heure. Juste après, pour me changer un peu les idées et sortir de cette semaine de dingue, j'ai fait un crochet à la Keufna.

aragon_triolet

Certains magasins font des sortes de soldes en ce moment, et je voulais regarder un peu les appareils photos, les amplis, les home cinémas... Au détour d'un rayon, je tombe sur des livres soldés. Généralement, il s'agit d'ouvrages dont personne ne veut, invendables, sur la dentelle de nos grands-mères, la culture du maïs en Amérique du sud ou les vers de terre.
Mais là, je vois tout de suite que les ouvrages sont intéressants : Hanna Arendt avec Condition de l'homme moderne, de la philo "facile", de beaux livres de voyage et des poètes. Aloysius Bertrand, Aragon, Michaux. J'ai craqué pour les deux derniers, avec Le Fou d'Elsa et L'Infini turbulent. Je ne peux même pas dire que les livres sont abimés. J'ai acheté ces poètes -j'ai failli écrire "mes poètes"- avec le sentiment d'accomplir un geste important et dérisoire : sauver du pilon de la poésie; être la gardienne d'un temple mis à sac. Heureuse et désoeuvrée, j'ai fait un sms à Tinette pour lui dire que la poésie n'était plus importante pour grand monde.

C'est à la fois me placer sur un piédestal puisque moi, je la sauve et je l'aime; sombrer dans une certaine mélancolie et un pessimisme latent en me disant que la poésie est soldée car personne n'en veut; et être satisfaite d'en lire, car je ne dois pas être la seule à me réjouir à l'idée de faire une affaire avec des livres "beaux".

Pour finir, un vers d'Aragon, au débotté :

"J'ai passé dans tes bras l'autre moitié de vivre" (Cantique des cantiques, Le Fou d'Elsa)

 

30 septembre 2012

Super héroïne du quotidien

Je n'ai rien vu de ma semaine, passée avec Flûtine et dans le travail jusqu'au cou. Mon emploi du temps m'éreinte deux jours par semaine, dont je dois me remettre rapidement. Comme il y a eu une énième mise à jour de nos plannings et des salles attribuées, cela crée aussi des flottements.

Par ailleurs, j'ai eu un grand agacement mercredi soir. Alors que Flûtine travaillait et que je me réjouissais de retrouver les Desperate housewifes, j'ai eu la mauvaise idée de consulter mes mails sur l'iphone. Grand mal m'en a pris : Asa avait écrit un message collectif à l'ensemble des professeurs, concernant notre salle. En effet, vendredi dernier, au matin, nous avons découvert avec étonnement que les tables avaient été bougées en un système alvéolaire (j'associe dorénavant la salle des profs à une ruche), et surtout que le haut des casiers avait totalement disparu. Certains ont cherché leurs polycopiés, leurs cours, et... leurs copies, en vain : tout avait été jeté. Mais par qui ? De murmures en soupçons, quatre noms ont émergés : Asa et trois autres profs, qui étaient tous présents au fameux stage pédagogo fumeux le mardi d'avant...

Ils n'ont pas vraiment revendiqué leur geste, comprenant leur bévue d'avoir tout jeté sans prévenir sans doute. Le soir même pourtant, ils s'occupaient de l'étiquetage des casiers (l'administration en ayant été incapable depuis la rentrée...), en vidant ceux qui posaient problème... Donc, presque une semaine plus tard, Asa écrit un mail à la centaine de profs que nous sommes.

Aucun mot d'excuse ou d'explication concernant les pertes subsidiaires des uns et des autres, mais des auto compliments et une information présentée en quatre points numérotés, pour expliquer que le changement est loin d'être achevé : ce n'était qu'un début. Un plan de la future salle des profs a été établi (par maximum quatre profs) puis présenté au proviseur, qui est d'accord, évidemment.

Dans mon canapé, malgré la délicieuse Lynette et ses comparses, j'ai senti la colère poindre. D'autant plus que je n'étais pas du tout d'accord avec des décisions absurdes et illogiques. J'ai aussi constaté que certaines idées que j'avais pu proposer il y a deux ou trois ans étaient reprises, alors qu'elles avaient été balayées avec mépris d'un revers de la main... J'ai décidé de ronger mon frein, de patienter au lieu de répondre sous les effets de l'agacement, car ce qui en résulte n'est jamais bon.
J'ai évacué avec Flûtine, qui a eu les mêmes réactions que moi. J'ai lu les six ou sept mails de remerciements de collègues à Asa, mais aucun retour négatif : pourtant, ça avait bien causé le vendredi et après.

Jeudi, j'ai effectué ma journée tunnel de huit heures de cours. La colère est retombée seulement vers 13h. En rentrant, je me suis tranquillement installée, et j'ai rédigé une réponse très mesurée, contenant une seule pointe finale, et proposant arguments et alternatives potentielles aux différents points qui étaient proposés. J'ai tout pesé, fait relire à Miss R, et envoyé mon mail.

Qu'elle n'a pas été ma surprise de recevoir des remerciements de collègues, presque chuchotés, dès mon arrivée à 7h30 au lycée le lendemain ! Ou des sourires, des regards complices. J'ai eu aussi deux mails de collègues de lettres, adhérant totalement à mes propos...

Je sais bien que ces petites histoires sont dérisoires, mais j'ai eu l'impression alors d'être légitimée, et d'avoir dit ce que je devais dire. Je verrai l'accueil d'Asa mercredi, mais pour l'instant, c'est calme plat côté réponses.

Sinon, il y a eu aussi des balades en forêt avec Flûtine, qui m'ont occupée. Et puis nous sommes allées voir "Camille redouble" : étrangement, j'ai moins aimé que "Du vent dans mes mollets", mais j'ai plus pleuré (j'ai même continué dans le train en rentrant, en parlant de mes impressions à Flûtine : deux jeunes hommes ont dû croire que je traversais une épreuve, en me voyant). Yolande Moreau est sublime d'humanité.

Ce matin, j'ai déposé ma douce à la gare avec regret, mais je souriais tout de même de tant de chance dans mon existence. Je suis repartie et au lieu de rentrer directement, je suis allée au rayon orchidées de chez TruffO : j'aurais voulu en prendre une de chaque espèce. J'ai acheté un oncibium jaune soleil (1) qui était bradé car il allait certainement être jeté. Je mets un point d'honneur à le sauver.

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Ma préférée est un cambria d'un violet foncé tigré (2).

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Et j'ai craqué pour une troisième, un dendrobium blanc à tiges (3 le mien avec plein de bourgeons, et en 4 une version fleurie).

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Là, je viens de réaménager le salon en fonction des plantes. Et c'est beaucoup plus joli encore qu'avant.

Je vous propose un jeu, ou du moins une contribution : j'aimerais donner un nom à chacune de ces orchidées. J'écoute toutes vos propositions ! Cela peut aller du nom inventé à celui d'un personnage littéraire en passant par une couleur ou ce que vous voudrez. A vous !

Vous dites ? Les copies ? Les cours à préparer ? Ah oui, c'est vrai...

 

24 septembre 2012

Potirons & C°

potiron

Après deux jours de cuisine et de repas amicaux, je me dois de travailler. Mais commençons d'abord par le menu : dégustation de fromages avec chutneys et tapenade; lasagnes de potiron/potimarron, avec ou sans fromage frais et des herbes. Le tout, accompagné d'une salade de mâche et sa vinaigrette aux graines de tournesol et vinaigre de Modène. Pour finir, cheesecake citronné maison, sur fond de speculoos émiettés, servi avec un café. Les repas ont été arrosés de Cabernet-Saubignon, de Chassagne-Montrachet, de Sauternes, ou de Bordeaux blanc selon l'humeur et les envies.

Evidemment, la compagnie était de bon goût, tant samedi que dimanche. Malheureusement, Peaceandream et Micahuète n'ont pu venir. Il faudra donc que je cuisine à nouveau, ohlala. ;-)

Sachant que samedi matin, nous avions la première réunion parents-PP de seconde au lycée, l'activité cuisine a primé. Je n'ai rien vu passer. La preuve en est que je n'ai aucune photo des repas !

Aujourd'hui, c'est donc la punition : remplir pronote alors que pas grand-chose n'est au point sur le logiciel (mes classes n'apparaissent pas pour le relevé de notes; les emplois du temps sont erronés et les semaines paires et impaires inversées); achever le travail de PP suite à la réunion de samedi; corriger des copies (trois paquets m'attendent déjà, joie !); préparer mes cours pour la semaine (oui, j'agis au coup par coup depuis la rentrée, je ne parviens pas à faire mieux pour l'instant).

Mais la présence de Flûtine allège tout cela de façon magique. Papistache avait peut-être raison en écrivant que j'évoluais dans le Pays Merveilleux de Virgibri.

 

Edit : aujourd'hui, mon noirot a douze ans, et cela m'émeut sans doute car j'ai cru qu'il allait mourir cette année.

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3 septembre 2012

Où est le cheveu ?

Mon emploi du temps respecte tous les voeux que j'avais émis. Il va même au-delà de mes attentes : je termine le vendredi à 11h pour reprendre le mardi à 8h.

Je me retrouve PP avec Hype, sans l'avoir demandé : le prof avec qui j'étais prévue voulait être avec son copain d'espagnol, donc nous avons interverti. Du coup, je vais partager la classe avec une collègue qui m'amuse beaucoup. Et le comble, c'est que la seconde que nous aurons est l'une des deux classes européennes : là aussi, je n'avais rien demandé.

Mes équipes pédagogiques tiennent vraiment la route, sur les trois classes.

J'ai mis seulement 35mn ce matin et 20mn ce soir pour aller au lycée et en revenir.

J'ai reçu trois cadeaux de mes collègues : deux qui viennent du Royaume-Uni et un du Pérou.

Alors forcément, je cherche où va être le problème.

Une rentrée sous de tels augures, il y a un bail que je n'ai pas connu cela...

 

2 septembre 2012

Non, non, non, non

Il est absolument impossible que nous soyons au seuil de la rentrée. Je refuse d'y croire. J'ai passé mon été dans les banques et sur mes comptes, chez le notaire, dans les magasins d'ameublement, dans les cartons, le rangement, le tri, les déménagement et l'emménagement... Et ma sciatique a repris. Evidemment, ce projet est particulièrement positif et améliore vraiment mon quotidien. Mais je ne peux pas tout à fait parler de "vacances".

J'ai quand même pris un rythme hors saison en me couchant assez tard le soir, et en oubliant le réveil (depuis deux semaines, avant j'étais à l'heure du lycée). J'ai rouvert mon cartable à contre-coeur, même si une fois en classe, tout me sera évident et que je m'éclaterais à faire cours sur mes nouveaux projets en littérature et société, en première, et en ECJS (les cours de seconde sont beaucoup moins palpitants, sauf très rares exceptions). Hélas, les paquets de copies reviendront eux aussi, mais pour la première fois de ma carrière, je les corrigerai sur un bureau. Sur mon bureau.

Je ne sais pas encore comment j'irai au lycée, étant donné que ma demande de pass Navigo d'il y a dix jours sur le net n'a toujours pas été honorée. Demain, j'irai en scooter, donc.

Pour compenser ces angoisses de rentrée, je me suis inscrite à la médiathèque de ma ville : j'y ai déjà emprunté plusieurs choses, un peu au hasard selon ce qui me tombait sous la main. Deux dvd : "Le bal des actrices" de Maïween et "Sous le sable" d'Ozon. J'ai regardé les deux. Le premier a mis du temps à me paraitre intéressant, et finalement le travail de mise en abyme est vraiment fécond. Cela m'a fait pensé au théâtre dans le théâtre. Les actrices ont eu de l'audace pour jouer ces rôles... dans leur propre rôle. Quant à Ozon, c'est tout en subtilité, avec des frontières mouvantes qui perdent et perturbent le spectateur. Rampling est magnifique dans ce rôle de femme blessée, je trouve.

J'ai aussi attrapé quatre cd dans les rayons : Camelia Jordana (mignonnet mais pas transcendant), Coralie Clément (du Biolay sans la voix de Biolay, ça s'oublie vite), et deux albums de Morrissey, pas encore écoutés. Quant au live d'Antony, je suis un peu déçue : il y a un "morceau" au cours duquel il ne fait que parler, et cela dure un certain temps. L'album étant déjà court, je trouve cela moyen.

IMG_1986

Sinon, je poursuis mes joggings et mes tours à vélo. L'environnement est très agréable pour ça.

Et dès demain soir, ma vie sociale dans mon château débutera par un G4. Pouvoir recevoir, quel luxe nouveau pour moi !

A tous mes lecteurs qui auront un nouveau casier demain, je souhaite une bonne pré-rentrée. Qu'elle soit la plus légère possible.

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