Je viens de finir de prendre mon petit-déjeuner, il fait gris dehors, j'anticipe mon programme du jour.
Hier soir, j'étais invitée chez une jeune collègue pour sa crémaillère. J'ai décliné l'invitation : je ne me sentais pas d'être au milieu d'une vingtaine de personnes inconnues dans un deux pièces. Et puis je l'aime bien cette collègue, mais je sens que je ne passerai pas le stade de la camaraderie avec elle. Autant avec mes copines du cercle littéraire (autrement dit le "G5"), cela coulait de source pour moi, autant là, j'ai un frein (sans trop savoir lequel, d'ailleurs).
J'avais donc décidé de repasser tranquillement devant quelques épisodes d'Ally Mc Beal. Le repassage, passé à la trappe hier soir, va donc être fait aujourd'hui.
Ensuite, et bien évidemment, je dois aller voter dans mon ancienne commune de résidence (je n'ai pas encore véritablement investi ma "nouvelle" ville et donc pas fait les démarches pour être inscrite ici). J'ai fait un cours en ECJS vendredi sur les régionales pour expliquer l'importance de ce vote dans notre vie quotidienne. Je lis partout que l'on craint les 50% d'abstention (rien de tel pour que ce soit le cas et que les gens s'habituent au chiffre). Cela me désespère et me mettrait presque en colère -chose rare chez moi, réellement. Quand je pense aux Irakiens qui se sont déplacés par millions sous les bombes, affrontant les attentats des extrêmistes pour aller voter, certains y laissant leur vie, je me dis que vraiment, ce confort de l'électeur français est un luxe que beaucoup oublient.
Depuis que je suis en âge de voter, je n'ai raté aucune élection. Enfin, un seul tour pour une régionale, à cause d'un accident de voiture dont j'ai réchappé par miracle, ce qui me paraît être une assez bonne excuse. Systématiquement, je ressens une grande fierté et presque un "pouvoir" d'être une femme dans un pays libre, qui a le droit de voter. L'image, le symbole peuvent sembler galvaudés aux yeux de certains, mais je pense toujours à celles et ceux qui se sont battus pour ça.
Par ailleurs, j'aimerais cuisiner aussi en ce dimanche : fondue de poireaux, compotée de pommes vapeur, pain perdu allégé.
Enfin, je dois ranger le linge propre, changer les draps, préparer trois contrôles de lecture et revoir mes cours.
Sinon, et cela n'a rien à voir avec mon dimanche -quoique-, je pense à Jean Ferrat, le poète engagé qui est parti aussi délicatement que possible hier. J'aimais beaucoup, en collège, faire étudier et écouter aux élèves "Nuit et brouillard" dans le cadre de la poésie engagée.
On m'a "offert" un texte d'Aragon que j'aimerais mettre ici, mais il est un peu long. Alors cliquez sur le lien...
Edit de 13h : furax, dépitée, verte, déconfite. Voilà les mots qui me viennent à l'esprit. Tenez-vous bien : moi qui prône l'importance du vote, moi qui voulais lutter contre le taux d'abstentionnisme, tout ça, je ne peux voter. J'ai été radiée des listes électorales de mon ancienne commune. La raison est floue, mais l'on suppose que c'est à cause du retour des courriers électoraux, étant donné que j'ai déménagé. Seul souci : aux dernières élections, j'avais pu voter sans problème. Je suis en colère contre moi-même parce que je ne me suis pas inscrite dans ma ville, certes, mais surtout en colère contre ce système expéditif. Je ne ferai même pas partie des pourcentages d'abstention ! Je ne suis même plus électrice. Quel camouflet !