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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
agregation
28 mars 2011

Haussoir : n.m. Caractère de ce qui permet d'élever ses capacités. Tenir le haussoir.

Prescription médicale : chaque jour, lisez au moins une heure. Le week-end, la prise est plus importante : entre cinq et six heures de lecture sont nécessaires. L'ordonnance vaut encore pour deux semaines.

Donc, hier et aujourd'hui, j'ai consacré quelques heures à Nazim Himet, Racine et la grammaire. Heureusement, mon proviseur a accepté de me donner trois jours -répartis soigneusement- pour réviser. Demain, vendredi et mardi prochain, je n'irai donc pas au lycée. J'ai choisi des jours relativement légers, qui ne feront pas perdre trop d'heures aux élèves. J'en profiterai pour lire et lire encore, mais aussi aller chez le coiffeur et me chercher un pantalon noir.

Ben oui, car avec mes kilos perdus, je n'ai plus vraiment de chouette pantalon à mettre. C'est drôle car pendant la période d'attente des résultats de l'écrit, je m'étais fait cette remarque dans une boutique : je regardais, presque insconsciemment, ce que je pourrais m'acheter et donc porter pour les oraux, si oraux il y avait...

Le souci, c'est que j'ai presque des tocs dans le cadre des examens : je dois porter certains vêtements, certains bijoux, avoir mes gris-gris, me mettre du vernis aux orteils même si personne ne les verra, et tutti quanti. Alors j'anticipe, pour me sentir vraiment à l'aise devant mes jurys.

Sinon, j'oscille entre assurance et doute. Il parait que c'est sain et plutôt normal (comme je n'aime pas ce mot !).

freesia_mixed

Et pour finir, je vous offre une citation de Pablo Neruda, parce que c'est le printemps : mes plantations de jardinières me l'indiquent. J'ai choisi des freesias et des renoncules cette année. J'ai planté les germes de la beauté. J'attends les fleurs.

"Le printemps est inexorable."

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25 mars 2011

Dibouïr : Glaner des informations un peu partout sans trop savoir qu'en faire.

Comment vous dire ces journées folles, au cours desquelles les élèves partent en vrille, au soir desquelles je tente de réviser, et au coeur desquelles je me perds et me retrouve tout à la fois ?

IMG_0352

Dans le désordre, voici ce qu'il y a eu ces derniers jours à gérer, à vivre :

  • une réunion parents-profs avec seulement neuf parents sur trente. Il faut donc fixer maintenant vingt-et-un rendez-vous avant les vacances... Totale folie en cette période pour moi.
  • un appel ce soir à des parents tombant des nues : leur fils ne vient plus en cours mais fait semblant de partir chaque matin.
  • une classe qui se décompose progressivement : après l'alcool et l'absentéisme, je demande la falsification de documents, le renvoi de cours, les mensonges éhontés aux parents, les contrôles sabordés, et j'en passe...
  • le racket qui devient omniprésent aux abords du lycée, et l'un de mes élèves qui s'est fait tabassé par neuf individus qu'il connait (il ne portera donc pas plainte), parce qu'il avait défendu un copain racketté l'avant-veille. Bilan : une moitié d'oreille perdue, un trauma cranien et la peur au ventre.
  • des leçons sur Charles d'Orléans, assommantes et inquiétantes si je tombais sur lui.
  • ma convocation pour les oraux : je fais partie de la première vague. Libérée au plus tard le 13 au soir, j'aurai ensuite à patienter cinq jours pour savoir si je débouche une bonne bouteille ou si je reste au pied du podium.
  • une crise de migraine méchante de lundi à mercredi. Je suis restée à la maison mardi, en culpabilisant -et en révisant.
  • le retour de Flûtine mercredi matin, avec l'envie de plonger dans ses bras et de la retenir.
  • le concert de Marianne Faithfull mardi, au Châtelet. Il faudrait que je développe mais, en gros, nous avons passé un moment agréable mais pas transcendant : le tout manquait de préparation, de finitions... (Faites-moi penser à en reparler longuement plus tard, siouplè).
  • une envie de glace assez envahissante.

Et le pire, dans tout ça, c'est que je sens que j'en oublie.

20 mars 2011

Troubliant(e) : effet de ce qui trouble et met dans un état de vide, de creux, de non-conscience.

Me revoilà, après deux heures et soixante pages de Charl'o, une fiche sur les prépositions, et un peu de méange (à petite dose). Je me suis levée à 7h30, assez en forme, je crois, malgré la semaine chargée que j'avais eue.

Je ne sais ce que je ressens concernant l'admissibilité : assez sereine d'un certain côté, et sceptique de l'autre. Des gens très méritants et bosseurs ne l'ont pas eue, et d'autres bien étranges et manquant de finesse sont avec moi en cours... Où dois-je me situer ?

Le plan de guerre des révisions, établi avec Tinette hier, est impressionnant. Heureusement que nous l'avons fait pour prendre conscience de la masse de travail restante. Je vais pas mal m'isoler pendant trois semaines, mais il faut savoir ce que vouloir.
Quant à ma colle d'hier sur Neruda, le positif c'est que je suis agréable à écouter (voix, diction, rythme), que j'avais des idées, mais mon plan était mauvais car thématique. Je constate aussi que dès que l'on passe à l'entretien, je perds de ma superbe... Il vaut mieux se planter maintenant, pour apprendre de ses erreurs, je le sais.

Là, pause déjeuner pour me reprendre un peu puis deux heures de copies. Impossible de faire autrement : je dois les rendre à mes collègues. Toutes celles de mes élèves vont cependant passer à la trappe jusqu'aux vacances d'avril. Ensuite, je prendrai enfin ma douche, et je me préparerai pour un G4 chez Tinette : nous allons fêter mon admissibilité.

Dites-moi, ce n'est pas bien passionnant, ce que je vous raconte. J'en aurais presque honte, parfois. Le pire, c'est que je risque de répéter tout cela assez souvent pendant un mois...

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Une douceur d'il y a quelque temps, avec Flûtine...

17 mars 2011

Je m'ébaudis

Je crois que je dois bien à mes lecteurs fidèles, mais aussi à ceux qui sont cachés derrière le rideau, un petit récit des résultats et un bilan de mon état.

J'ai patienté du mieux que j'ai pu, assez sereine car totalement perdue face aux scenarii possibles. Mardi soir, d'ailleurs, Flûtine m'a emmenée dans un café concert pour me changer les idées et me faire découvrir Francesca Solleville (clin d'oeil à Ed, là). Rentrées tard, levée tôt le mercredi matin, j'étais quand même plus à cran que je ne pense : les secondes atteignant des sommets en ce moment (je vous raconterai plus en détails tout cela mais, en gros, problème d'alcool dans la classe dont je suis PP...), ils ont reçu une volée de bois vert assez rapidement dans la matinée de mercredi. A la pause du matin, j'ai évidemment regardé sur mon iphone si publinet avait fait paraitre les résultats. Rien. Et aucun horaire prévu d'affiché sur le site. Raisonnable, je me suis dit qu'il fallait que je fasse cours jusqu'à 13h sans regarder à nouveau.
Je dois reconnaitre que j'ai écouté parfois d'une oreille distraite les exposés passionnants (hum hum) de mes élèves sur Thérèse Raquin de Zola. NB : sur deux classes, le roman a été choisi... 16 fois par des groupes de deux ou trois élèves : c'était le roman le moins long parmi ma quinzaine de propositions de lecture. Passons.

13h, enfin. Je range mes affaires, je laisse les élèves sortir, et je prends mon téléphone. A ce moment, je vois le doux visage de Flûtine s'afficher sur l'écran :

_ Alors ?
_ Les résultats sont en ligne ?
_ Oui, mais je veux que tu sois la première à les voir...
_ Je te rappelle, à tout de suite.

Fébrile, je me connecte à publinet. Page d'accueil. Résultats et admissibilités. Agrégation interne de lettres modernes. L'académie. Que tout cela me parait long ! Puis l'alphabet. Je clique sur ma lettre. J'agrandis l'écran pour lire les noms. Et là, je me parle à moi-même : "Oh bon sang ! Je suis admissible !"

Je sors de la salle, je cours jusqu'à celle d'Asa, sans savoir pourquoi je commence par ça. Zut, elle est déjà descendue. Je retourne dans la salle, j'appelle Flûtine, puis Tinette, ma super coach, et je rejoins la salle des profs. Dolly, en bas, comprend tout de suite et me fait un immense sourire. Asa est déjà à la cantine, alors elle reçoit mon premier sms. Tout s'enchaine vite : je repasse par la maison pour prendre mes livres avant de filer à la fac. Puis festival de messages jusqu'au soir, et ici sur le blog.

Bilan sur la formation : quinze sont admissibles sur environ 45-50 candidats. Certains ont eu de bonnes notes à la dissertation (10,5 ou 12) mais ont sombré en didactique ( 4 ou 5). Du coup, pas d'admissibilité. La barre était cette année à 9,5. Ce que je trouve élevé.

Au total, sur la France entière, 237 candidats (dont moi, c'est dingue !) sont admissibles sur environ 2000 inscrits. Il y a 106 places cette année. Les oraux ont lieu dans trois semaines environ (durant la première semaine des vacances). D'ici là, tête dans le guidon comme jamais.

jury

Je me suis même inscrite pour une colle en littérature comparée pour samedi matin, sur Neruda (clin d'oeil à Caro). Je viens de la préparer dans les conditions du concours, en deux heures. On verra à quel point c'est la catastrophe samedi.
Je dois lire Césaire, Charles d'Orléans et Hikmet en trois semaines, ainsi que relire tous mes cours, travailler la grammaire et revoir tous les auteurs de l'écrit.

Bagatelle. Hum.

Et puis Flûtine a dû repartir aujourd'hui d'un coup à cause du travail, et cela me plombe un peu. D'ailleurs, je n'ai pas encore fêté cette incroyable nouvelle d'admissibilité, en fait...

15 mars 2011

Titilloter : faire patienter un candidat de concours en décalant la date des résultats.

Edit du mercredi 16 mars, 18h : Oui oui oui, je suis admissiiiiiiiiible !

Ce soir ou demain, je serai fixée. Les résultats de l'interne seront tombés. Il y a encore une commission d'harmonisation cet après-midi, puis tout sera mis en ligne. Les admissibles verront d'ailleurs leur nom de suite, par académie. Sinon, les autres taperont leur numéro candidat et leur date de naissance pour connaitre le détail de leurs notes et comprendre pourquoi ils ne sont pas dans la jolie liste.

Je ne saurais vous dire exactement ce que je ressens. Je sais simplement qu'il y aura un avant et un après résultats. Je suis à la fois sereine car fataliste (tout est joué depuis fin janvier, à quoi bon paniquer ?) et inquiète, forcément. Il serait mensonger et pédant de dire que cela ne m'atteint pas, que je suis au-dessus de ces considérations. Je pense à tous ceux qui m'ont entourée et m'entourent encore, à leur réaction, et puis aux collègues qui se réjouiront de savoir que je suis admissible -ou justement le contraire...

Le programme de l'an prochain est paru très tôt : on le connait depuis quelques jours. Je vous en reparlerai plus tard. La question se posera, évidemment, de savoir si j'embraye une seconde année à ce rythme en cas d'échec à l'écrit.

Pour savoir les résultats, il faudra que vous actualisiez cette page du blog : c'est ma 2000ème entrée, et je trouve ce hasard joli. J'annoncerai donc la grande nouvelle (dans tous les cas, elle est grande) en éditant le blog, pas en créant une nouvelle entrée.

orlando_furioso

A part ça, hier soir, nous sommes allées voir un opéra : j'avais décidé d'y inviter Flûtine pour son anniversaire, et les places me narguaient depuis un mois et demi. Il s'agissait d'Orlando furioso de Vivaldi, avec Philippe Jaroussky et Marie-Nicole Lemieux -entre autres. Cette dernière, malade, et dans l'incapacité de chanter, a seulement joué son rôle et a été doublée par une jeune cantatrice qui l'a remplacée au pied levé dans la journée même : grandiose de maitrise et de classe. Elle avait pris un avion de Zurich à 13h hier pour chanter à... 19h30.
C'était mon premier opéra "classique", sur le plan de la mise en scène. Outre quelques kistcheries propres au baroque, j'ai été totalement charmée par l'ensemble musical (dirigé de façon splendide par Spinosi) et par les voix des uns et des autres. Jaroussky, dont le seul nom fait vendre, ne voguait pas au-dessus des autres chanteurs. Des femmes jouaient des rôles d'hommes, et l'histoire était assez complexe (en trois actes, trois heures, deux entractes), mais la mise en scène qui oscillait entre gothique et carnaval de Venise permettait de se concentrer sur d'autres éléments que l'intrigue ou les personnages.
Nous avions apporté des jumelles, ce qui nous a permis de bien observer les détails du décor, et surtout les visages des chanteurs.

Et surtout, surtout, cela m'a permis de me changer les idées.

A ce soir ou demain, donc...

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10 mars 2011

Gadaréfier : relativiser une mauvaise nouvelle.

Alors, suite aux dernières nouvelles un peu grises que je vous ai données hier soir, je venais rassurer un peu les troupes. Les 18 heures supprimées ne représentent pas un poste. Du moins, pas une perte physique réelle, en fait. J'ai du mal à comprendre ce genre de subtilités, mais quoi qu'il en soit, mon poste ne sauterait pas (notez l'utilisation du conditionnel : je reste sur mes gardes). Il s'agirait du reliquat d'heures de Tinette (partie à la retraite), utilisé pour notre stagiaire cette année.

J'ai lu cela par mail à 6h30 ce matin.

violences_faites_aux_femmes

Depuis, j'ai fait cours avec toute l'énergie possible, décoré ma salle avec des panneaux sur Zola effectués par les élèves (mais aussi avec des posters contre les violences faites aux femmes), géré une notation erronnée d'une collègue, et retrouvé, enfin, Flûtine à la maison.

Demain, cours, conseil de classe, travail avec Tinette sur l'agreg, théâtre avec les copines du G4 (sortie scolaire, ne rêvons pas trop).

Samedi, fac all day long.

Allez, je poursuis mon travail pour le lycée.

9 mars 2011

Gadalouzer : prendre conscience d'une mauvaise nouvelle avec du retard.

Avant de ranger un peu l'appartement en vue de l'arrivée de Flûtine demain, je passe ici, sans trop savoir comment présenter mon état actuel.

Je reviens de la fac, là, après trois heures de grammaire sur Rimbaud. J'ai eu cinq heures de cours ce matin, comme chaque mercredi depuis septembre. J'ai entamé le visionnage d'un film en ECJS : La Journée de la jupe. Ce qui me fait frissonner ou me raidit, fait rire franchement certains élèves.
En deux jours de cours, j'ai confisqué trois portables.
Lundi, lors du conseil de "ma" classe de seconde, nous avons distribué sur 30 élèves : 23 avertissements (conduite, absence, travail cumulés); 20 suggestions de réorientation ou redoublement; 4 encouragements seulement. En français, on débute à 2,3 de moyenne.
La classe cumule pour ce trimestre 413 demies journées d'absence. Même après cette douche froide, les élèves restent égaux à eux mêmes. J'en ai même renvoyé un ce matin, ce qui est rare pour moi. Je ne le supportais plus.

D'un autre côté, je suis à cran, bien plus que je ne le crois sans doute : lundi, avant mon conseil, j'ai appris qu'un poste  de 18 heures allait être supprimé en lettres à la rentrée prochaine. Comme je suis la dernière arrivée, je suis la première concernée. Le lendemain matin, je suis venue à la réunion sur la DHG (à 8h alors que je commençais à 11h). Avec le sourire, mais de façon inattendue pour le proviseur, j'ai demandé si j'avais la tête sur le billot. Sa réponse n'a pas été du tout claire.
Si l'on me forçait à quitter Lycéedésiré, ce serait une catastrophe pour moi. J'y ai des amis, je m'y sens bien, il est proche de chez moi, et ce n'est pas un collège. Dans le doute complet (on souffle le chaud et le froid d'un collègue à l'autre), je commence à être tendue.

grain_caf_

Et puis les résultats de l'agreg sont dans une semaine pile, alors cela n'arrange rien, forcément. Je constate juste que les agrégatifs se réduisent à une peau de chagrin, et qu'ils sont tous aussi broyés que moi -comme des grains de café.

Du coup, cette nuit, j'ai rêvé (cauchemardé ?) de mon proviseur. Je me sens épuisée : j'ai dormi assise cet après-midi. Je ne parviens à finir ce maudit Chant général de Neruda. Ni à entamer une autre lecture d'agreg.

Bref, j'ai un petit coup au moral, même si je me sens encore solide -pour l'instant.

5 mars 2011

Luminifier : se sentir pertinent(e), intelligent(e) devant des spécialistes.

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Je viens de rentrer d'une journée de colloque sur Melville et Le Cercle rouge. Je craignais de m'y ennuyer ou de ne rien comprendre, mais tout le contraire s'est passé. Ouf. Grand OUF car je peux très bien tomber en leçon dessus à l'oral (ben oui, je fais comme si je pouvais y aller, à l'oral).

Je l'avais regardé une deuxième fois hier soir, après les cours, pour l'avoir en tête. Et je ne suis pas mécontente de moi : j'avais vu pas mal de choses alors que je n'ai jamais suivi de cours de cinéma. Je commence même à beaucoup apprécier ce film, soit dit en passant.

Et puis le cadre du colloque était magnifique.

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Je pense quand même que la fatigue ne va pas tarder à se manifester, car j'ai écouté une dizaine d'intervenants, entre 9h30 et 17h30. Ensuite, je suis allée faire quelques courses au Monop (j'aime bien les promos "un acheté, un offert" qui me donnent l'illusion de ne pas trop me faire avoir par le système) pour me ravitailler et me faire un bon repas réconfortant ce soir. J'irai peut-être même jusqu'à m'offrir une bière, en regardant la saison 4 d'Ally Mc Beal. C'est trop la fête.

Demain, mon programme, c'est : bosser, bosser, bosser et bosser. Mes cours de la semaine, les lectures d'agreg, corriger les copies, remplir les bulletins, préparer mon conseil de lundi en tant que PP. A part ça, non non, je ne ressens pas de fatigue.
Je me suis juste trouvée un peu palotte  au retour, mais je mets cela sur le compte du trajet en scooter.

Je dois être rigolote à voir, avec des moufles de ski, pour conduire.

2 mars 2011

Faire une pouillie : avoir l'air de raler. Seulement l'air. Pas le refrain.

C'est sûr, j'ai repris.

Hier, quatorze candidats aux oraux blancs. Idem demain, et neuf vendredi.

Ce matin, sortie théâtre avec mes deux classes de seconde. Cet aprèm, fac : Charles d'Orléans (que je n'ai toujours pas lu, tout va bien) et Racine.

Ce soir, rangement succinct de la cuisine, avec préparation au passage d'un clafoutis aux pommes ultra light : 20g de maïzena, agave, édulcorant, oeufs, lait de soja, pommes rapées, cannelle, pavot.

Ces douceurs diététiques me feront du bien : je ne suis pas dans la tristesse ni exactement dans le manque de Flûtine. C'est plus compliqué que cela. Elle est tout le temps là, présente à mon esprit, me faisant sourire, enrubannant ma vie de légèreté et de tendresse, mais justement, elle n'est pas là.

Quand je suis rentrée lundi soir, le voyage en train aurait dû être plein d'elle, de ses yeux sur le quai, de sa voix murmurant et riant, de son petit mot glissé dans mon sac. Mais j'ai vécu un trajet bruyant et odorant : ma voisine du fauteuil d'en face a parlé fort et répondu au téléphone qui ne cessait de sonner; une autre sur la droite écoutait tellement fort de la musique zouk que j'avais l'impression d'être la tête dans le synthé; mon voisin de gauche s'était encapuchonné pour dormir et sentait le Mc Do à plein nez. Et puis la dame au téléphone a décidé, en fin de parcours (le TGV avait d'ailleurs 20mn de retard), de se parfumer de déodorant. Oui, se parfumer de déodorant, il n'y a pas d'erreur. J'ai eu peur que cela ne me déclenche une migraine : c'était insupportable. Je me suis réfugiée tout d'abord dans mon col, puis derrière ma main, et enfin hors du wagon. Elle a vu, je crois, ma réaction. Peu importe.
Allez lire du Neruda dans tout ce brouhaha, et pensez à l'amour dans ces conditions.

casque_audio

Je suis de plus en plus effarée par le niveau sonore que supportent ces gens qui pensent que plus leur casque audio est gros, plus ils sont mélomanes. Impression qu'ils deviennent sourds. Ou qu'ils se font volontairement du mal.
Idem pour mes élèves, qui, même s'ils sont avec des copains, gardent au moins un écouteur sur deux enfoncé dans l'oreille. Non seulement ils signifient d'une certaine façon qu'ils ne sont pas vraiment là, avec les autres, mais ils ont par ailleurs deux sources sonores. Comment s'y retrouver ? Comment apprécier la musique ou les discussions ? Je parais peut-être être une vieille schnock, mais je ne supporterais pas cela de mes amis.

Ah et puis pour parler musique, je voulais juste dire que Zaz, qui a remporté la victoire de la musique de la chanson de l'année, me saoule. Je n'accroche pas du tout. Mais on s'en fiche, après tout.

23 février 2011

Matètehéto : Loc. orig. inca. Malédiction portant sur le crâne. Dériv. : migraine.

gourmet_mousses

Mon programme du mercredi, après deux -voire trois journées- la tête dans un étau migraineux, était le suivant :

1) puisque le noirot doit poursuivre son traitement pendant encore un mois (le vétérinaire me l'a confirmé hier), j'ai prévu de racheter des mousses Gourmet pour les huit pattes qui se baladent dans l'appartement. Impossible de rester en rade alors que je serai chez Flûtine et que ma mère va s'occuper des chats en mon absence. Donc, il fallait aller chez Karouf.

2) préparer ma valise, justement, en vue de mon départ.

3) lire Neruda, encore et encore. Le principe de l'oeuvre est le suivant: raconter l'histoire du Chili depuis le XVème siècle, retracée poétiquement dans une grande fresque.

4) aller à la fac, au cours sur Charles d'Orléans avec des colles.

Pour concilier tout cela, je m'étais dit qu'éventuellement je me ferais plaisir en mangeant quelque part dehors, rapidement.

Bilan à 15h :

1) Karouf, c'est fait. Tout le bazar pour les chats est acheté, ainsi que du terreau et des graines à planter pour le printemps et l'été (c'est le point positif de ma folle journée).

2) ma valise est en partie prête. Reste le sac avec ordinateur, copies, livres, et tout le toutim à faire.

3) Neruda est lu à petites doses. Je suis arrivée au début du XVIIIème siècle. Wouèh !

4) J'ai déjeuné sur le pouce et dans le bruit avec des enfants dépassant le mur du son autour de moi. Ensuite, direction la fac, que je trouve étrangement vide. Et pour cause : il n'y a pas de cours cette semaine. J'ai mal lu mon planning d'agreg, et je me suis déplacée pour rien. J'ai donc prévu toute ma journée en fonction de ce non-événement.

Alors j'ai voulu, en rentrant, me faire plaisir et m'occuper de moi : direction body minute pour parfaire mes sourcils. Je trouve une place facilement, bon point. Je marche vers l'enseigne, et je vois deux esthéticiennes en train de papoter sur le pas de la porte. L'une d'elles me lance un : "C'est pour une épilation ?" J'ai failli répondre quelque chose de totalement décalé du type "Non, c'est pour acheter une planche de surf" mais je suis restée aimable et j'ai simplement acquiescé, en haussant les dits sourcils irréguliers pour signifier que je ne voyais pas pour quelle autre raison je serais ici. (Imaginez si j'étais là pour une épilation beaucoup plus intime, à devoir afficher comme ça en pleine rue... J'ai trouvé cette façon de faire assez verte, finalement.)
Elle me rétorque tout de suite, l'air débordé : "Aujourd'hui, ça va pas être possible ! Il faudrait repasser dans une grooooooooooooosse demie heure parce que..." Je vous épargne le longue explication concernant leur collègue absente, blabla, elles ne sont que deux, impossible, et les grooooooos yeux de la jeune femme qui roulent.
Gentiment, et assez lasse, je lui dis que ce n'est pas grave, ce n'est pas ma journée, ça arrive. Et que non, je ne vais pas tourner trente minutes dans le quartier en attendant potentiellement de me faire arracher trois poils. Je suis repartie, en me prenant un shampooing réconfortant Petit Marseillais au Monop pour mes cheveux tout aussi fatigués que moi, apparemment.

petit_marseillais

C'est par où, la cure de sommeil, siouplè ?

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