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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
agregation
29 octobre 2011

Pouplonnerie : n.f. Désir de rester tranquille, vaincu par des envies de sorties.

Mes journées de vacances filent entre travail pour l'agreg (Maupassant et Rabelais, incommensurables), sommeil massif et pourtant peu réparateur, sorties dans Paris (théâtre, cinéma surtout), un ou deux rendez-vous avec des amis.

Le soir de mon anniversaire, nous devions aller voir l'exposition Fra Angelico (qui m'émeut beaucoup) au musée Jacquemart-André, en nocturne, puis diner dans un restaurant choisi au hasard. Mais face à l'afflux (la queue n'avançait pas, et donnait sur la rue), nous avons renoncé. Un peu dépitées, nous avons improvisé et sommes allées voir The Artist dans un ciné de St Lazare. Ce fut un très bon moment : le film a un charme suranné alors que nous savons bien qu'il est récent; il reprend des codes anciens et se construit avec différentes trappes; l'ensemble est léger et pourtant pas creux; les acteurs sont délicieux (Bérénice Béjo est charmante, et en plus, il parait que j'ai quelques airs de la jeune femme, ce qui ne gâche rien à mon plaisir).

the-artist

Finalement, nous sommes rentrées après et avons diné simplement d'une omelette au chèvre vers 22h30. Cette improvisation m'a bien plu; d'autant que je voulais simplifier au maximum cette journée d'anniversaire. Ah et puis j'ai eu comme cadeau un album magnifique de Corominas d'après Le Portrait de Dorian Gray de Wilde, deux bouchées de chocolat (framboise et coco), et le ciné, évidemment.

corominas

Sinon, mercredi soir, sortie théâtre du côté de Montparnasse, en prenant des tarifs bradés sur le net. Il s'agissait de Madame de... Vilmorin, interprété par Coralie Seyrig (la nièce de Delphine). Au début du spectacle, nous sommes restées dubitatives, car la mayonnaise ne prenait pas : les regards de l'actrice partaient loin de nous, ce qui empêchait le contact, et la diction était particulière. Puis, progressivement, le charme a opéré, essentiellement grâce aux répliques de Louise de Vilmorin, très drôle, légère et profonde à la fois. Le lendemain, j'ai regardé une vidéo de la dame (morte en 1969) : elle était exactement comme Seyrig la jouait... Déroutant.

Aujourd'hui, visite d'un musée, achat d'une imprimante (j'ai un mauvais karma avec la technique depuis septembre, je crois), et théâtre encore ce soir !

Allez, Maupassant m'appelle un peu... Je l'entends qui râle.

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2 octobre 2011

Soufflinoter : ignorer les propos agressifs / censurer les injures

Je reviens d'un jogging plutôt court, mais ma foulée devient moins lente ce qui signifie que je fais la même distance mais plus rapidement. Vous me suivez ? J'essaye de trottiner tous les deux ou trois jours, pour appliquer le vieil adage "mens sana in corpore sano". Pas toujours évident de trouver la motivation, surtout par cette chaleur.

Je sais que j'alimente moins le blog (on dirait un enfant qu'il faut nourrir...), sans doute parce que je m'y accomplis moins qu'avant, ou encore parce que ce dont j'aimerais parler n'a pas forcément sa place ici, mais aussi parce que je suis le nez dans le guidon, à ne plus savoir par quoi commencer certains jours...

Les cours de la fac sont une fois de plus très inégaux, et me ramènent parfois à mes oraux ratés, ce qui me fait bouillir sur place puisque je ne comprends toujours pas ce qu'il fallait faire.

Sinon, je n'ai pas beaucoup de vie sociale, même en salle des profs. C'est étrange : à la fois je me sens très bien dans ce LycéeDésiré, et par instant j'ai les mêmes sensations que lorsque j'étais TZR...
Heureusement, Emy m'a permis hier de lutter contre cette fatalité, et comme d'habitude nous avons pris une glace été sages et avons papoté discuté philosophie et cours du diesel.
En la quittant, je suis passée devant l'église St Gervais, et je suis entrée alors qu'il y avait un office. C'était assez beau.

St Gervais

Demain, je vais rendre ma voiture qui était en leasing, en priant tous les saints de la mécanique que l'on ne me demande pas de payer des frais de réparation supplémentaires.

Là, je reste un peu devant l'écran pour éviter d'affronter mes devoirs de prof, ainsi que la mise en fiches des livres d'agreg...

PS : je modère les commentaires suite à des interventions d'un troll quelque peu immoral, mais ne vous inquiétez pas : je publierai vos réactions aussi rapidement que possible !

25 septembre 2011

Croquaille : n.f. Bruit de la noix qui est cassée avec une pince monseigneur ou un outil de bricolage.

noix pince

Cette année, quelque chose me perturbe, me chiffonne aux entournures par rapport à la préparation de l'agreg. Je tourne autour mais je crois que je suis bien plus consciente de l'esprit de compétition qui existe, sans doute parce que je me mets une certaine pression pour cette deuxième session.

Hier, j'ai assisté aux premiers cours de la Fac, que "j'essayais" : je fais un grand tri, pour m'alléger quelque peu. J'ai retrouvé des têtes connues, beaucoup d'admissibles qui retentent leur chance comme moi, tout ça... J'ai été très sensible au fait que nombreux sont ceux qui n'écoutent pas, restent dans une forme d'autisme, presque. La question qui suit est évidemment : en suis-je aussi ?

Ou alors je suis vexée parce que j'ai l'impression que l'on ne m'écoute pas, moi. Comme si ma parole ne valait pas grand-chose. Je le ressens aussi au lycée, avec les collègues (et jamais avec les élèves).

Par ailleurs, je sens bien que je n'ai jamais été fort combative non plus. Par contraste avec Asa, c'est flagrant.

J'ai aussi appris qu'une fille absolument incompréhensible et pédante, qui passait l'agreg pour la troisième fois, avait eu 20 en littérature comparée. Je savais qu'elle était bien classée, et je m'étais dit que l'atout de la simplicité n'en était pas un pour l'agrégation. Cela m'a donc été très fortement confirmé hier. Je reste aujourd'hui incapable de produire de tels commentaires pompeux, verbeux. Même si je parvenais à nouveau aux oraux, je me casserais sans doute le nez de la même façon.

N'allez pas croire que je déprime. Je prends conscience de certaines choses, d'un malaise, et je tente d'avancer pour ne pas redevenir l'ancienne Virgibri, abattue, pessimiste, vaincue d'avance. J'ai quand même commencé à travailler mais, même si cela peut paraitre prétentieux, mon souci ne se situe pas là : je dois croire en moi, et me pousser, seule.

 desserts noix

Pour me changer un peu, j'ai préparé un gâteau aux noix (que l'on a ramassées avec Flûtine le week-end dernier) et une tarte pommes/noix zossi. J'aime quand ça sent bon dans l'appartement. Dommage que j'y sois seule...

21 septembre 2011

Aquegnifier : Parler très vite en faisant/pensant à plusieurs choses à la fois.

Dire que mes semaines sont lourdes serait un doux euphémisme cette année encore, je crois. Je ne lève pas le nez du guidon quand je suis au lycée. On attend tous le moment où l'on se dira : "C'est bon, on est sur des rails, ça roule !" Pour l'instant, je n'arrête pas. Et pourtant, les premières copies ne sont pas encore "tombées"...

Heureusement, je me suis accordé un week-end avec Flûtine dans la Chartreuse. Il a même neigé sur les cimes face à nous. Hélas, mon train de vendredi soir -le dernier- a accusé un retard d'une heure, et je suis arrivée à destination à 1h10 du matin, épuisée.

Sinon, j'ai installé aujourd'hui ma nouvelle freebox. A dire comme ça, c'est anodin. Mais même pour moi qui m'intéresse à la technologie, le défi a été d'éviter un conflit entre mon imprimante wifi et le routeur. J'ai mis deux heures, je crois, à résoudre ce problème. Je n'ose même pas y penser, alors que j'entamai un joli cahier sur La Fontaine (message personnel : Hermione, contacte-moi par mail !). Je me suis acharnée car j'avais besoin du scanner pour remettre encore à jour le trombinoscope de la classe dont je suis PP. En première d'adaptation, il y a beaucoup de turn-over, et l'on ne s'y retrouve plus ces derniers jours. N'ayant pas la photo d'une énième nouvelle élève arrivée aujourd'hui, j'ai mis dans sa case cette image...

ecureuil

Honnêtement, ça m'amuse beaucoup !

A part ça, il me reste mille choses à faire d'ici la fin de la semaine :

  • récupérer dans Paris mon ancien ordi Sony réparé.
  • l'installer chez ma mère, avec wifi, etc... Hum.
  • prendre rdv chez le garagiste pour rendre ma voiture.
  • aller en voir d'occasion (j'ai répéré un chouette modèle d'une marque pas française).
  • préparer un contrôle de lecture et une lecture analytique.
  • continuer à travailler sur La Fontaine.
  • faire une séance de travail pour l'agreg dimanche avec Asa et Tinette.
  • préparer un gâteau aux noix. Oui, c'est une urgence vitale.
  • faire quelques courses de fruits et légumes.
  •  m'inscrire sur les listes électorales.
  • établir un devis d'assurances à la Maif pour quitter la Maaf, qui me réclame l'argent donné pour mon ancien scooter volé.
  • aller à la Fac toute la journée de samedi pour l'agreg.

En dehors de ça, rien de spécial. Et vous ?

16 septembre 2011

Billoter le Sahara : Exp. pop. Impression de marcher dans le sable en déployant beaucoup d'énergie.

Je n'ai pas disparu, non, non. J'ai juste des semaines chargées, et je vois que cette rentrée s'annonce en fanfare. J'ai mal à la tête depuis plus d'une semaine, de façon lancinante et régulière, sans sombrer vraiment dans la migraine. Les chefs nagent dans le n'importe quoi; le réseau informatique est complètement kaput; on manque de moyens, et pourtant, pourtant, je suis bien dans ce LycéeDésiré.

désert

J'ai eu aussi quelques angoisses, liées complètement à la préparation de l'agreg : impossible de m'y mettre vraiment. Grosse crise de confiance, en fait. J'ai vu Tinette hier, pour évacuer, formuler ces inquiétudes, analyser un tant soit peu cette paralysie. Elle m'a aidée à établir un planning, aussi. Je vais fonctionner par quinzaine dorénavant, et réapprendre à travailler beaucoup seule. Pour les deux semaines à venir, ce sera La Fontaine. A fond les manettes.

Mes élèves semblent assez étonnants cette année, sinon : pas de classe "parfaite" mais des élèves, des classes qui bossent majoritairement, qui essayent, qui participent, qui écoutent. Je dépense donc beaucoup d'énergie pour "assurer" (et me rassurer ?).

Ce soir, je pars rejoindre Flûtine, enfin. Nous vivons nos rentrées en parallèle, le nez dans le guidon, alors que j'aimerais revenir chaque soir à la maison et me rassurer auprès d'elle, dans la tornade de cette période de reprise. Je vais donc m'accorder trois jours de "vacances" -avec les fables sous le bras, quand même. J'arriverai tard dans la nuit, mais qu'importe.

 Et puis en début de semaine prochaine, j'aurai peut-être mon nouveau modem Free, puisqu'Alice a été rachetée par cette marque. J'ai décidé de réactualiser mon matériel gratuitement. J'espère juste que je ne serai pas privée du net trop longtemps...

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11 septembre 2011

Racouniffe : n.m. Basilic qui perd de sa fraicheur, indiquant que l'été s'en va.

Je pense que le jeudi et le vendredi, j'alimenterai peu mon blog : ces journées vont me lessiver. J'avais oublié à quel point je donnais de moi-même en cours chaque heure, et quelle pression l'on peut s'imposer en période de rentrée, de façon consciente ou non. Le vendredi, je suis au lycée de 7h30 à 16h15, et je donne six heures de cours, par exemple.

J'ai l'impression que cette année, les données sont inversées : mes deux secondes me laissent perplexe (ils ont leur matériel, ont fait le travail, restent calmes, lèvent la main pour répondre, etc) et ma première d'adaptation -je dois lui trouver un surnom-, comment dire ? Je ne la sens pas.

Du coup, je dois redoubler de travail pour, d'un côté, alimenter l'appétit des secondes (ce qui ne signifie pas qu'ils ont un beau niveau pour autant, mais qu'est-ce que c'est agréable d'avoir des élèves devant soi !), et de l'autre, cadrer la première.

Sinon, je suis allée hier matin à la réunion d'accueil pour l'agreg 2012. Je me suis sentie un peu comme à l'époque de la prépa : légèrement ironique face à mon expérience, pour pouvoir survivre... Nous verrons la suite des événements. Au retour, quand j'ai lu Rabelais, je me suis endormie. Même résultat qu'avec Robbe-Grillet l'an dernier. Zut.

Pour changer le rythme de l'agreg, Flûtine et moi avons décidé d'aller voir des spectacles fréquemment, et je suis ravie d'avoir déjà quelques places en réserve... Je vous dira lesquelles progressivement. Na !

 

Globalia

A part ça, je fais de la littérature buissonnière avant de me coucher. Je lis une contre-utopie, Globalia de Jean-Pierre Rufin. J'avais dans l'idée l'an dernier de la faire lire en lecture complémentaire mais c'est trop long. Dommage, car ce n'est pas mal du tout.

Vendredi soir, pour évacuer mes deux journées intenses de cours, je suis allée au cinéma avec Pumpkin. Nous avons vu RIF, grâce à Ed qui m'avait donné deux places gratuites. Autant le dire tout de suite, ce film est d'une platitude absolue, ne décolle jamais et nous n'avons pas su pourquoi il avait été tourné. Pourtant, ça nous a amusées de voir un navet.

 

RIF

Sinon, j'ai décidé d'accepter l'offre de Free qui a racheté Alice et de passer à la freebox version 5. J'aurai peut-être moins de bugs du modem. C'est étrange, d'ailleurs, comme il se déconnecte de façon intempestive toutes les dix minutes quand Flûtine est là. Je sais qu'elle a de l'électricité, voire du magnétisme dans les mains, mais c'est troublant. A chaque fois qu'elle repart, je n'ai plus un seul bug...

Là, il pleut et le noirot s'est couché le long de l'ordi, près de moi. Il cache son nez sous mon bras. J'ai mal à la tête (la migraine trainait depuis jeudi, la voici). Mais je vais préparer quand même mon agenda pour avoir l'esprit tranquille.

7 juin 2011

Du jour et de la nuit

Ouh, ben dites donc, c'est rare que je laisse le blog en suspens à ce point ! Pourtant, j'ai beau réfléchir, je ne vois pas ce qui m'a empêchée de l'alimenter. Au choix : une faiblesse d'inspiration, peut-être. Un trop-plein au lycée. Un rythme effréné. Un bras endolori. Un aller-retour chez Flûtine.

cerises crêpes

J'en suis revenue hier soir, d'ailleurs, avec une valise assez lourde : j'ai profité de ces moments avec elle pour symboliquement acheter ensemble... les livres du programme de l'agreg 2012... Enfin, juste ceux de l'écrit : pour la littérature comparée, j'attends un peu (les éditions choisies sont encore et toujours onéreuses, et j'y vais doucement sur le plan intellectuel/moral avec cette nouvelle session). Au programme : Rabelais, La Fontaine, Maupassant, Lagarce.

(photo à venir : canalblog buggue)

Sinon, j'ai constaté que lorsque Flûtine me change mon pansement, ma plaie cicatrise plus vite. Non, je n'affabule pas ! Pffff.

J'ai aussi repris doucement l'écriture. Lentement. Comme si j'étais rouillée.

Aujourd'hui, j'entame la dernière semaine de cours. Je traine encore plus des pieds pour y aller. Demain, j'irai chercher mes descriptifs à Trifouillis-les-oies. J'ai aussi trois jours de surveillance de bac, au cours desquelles je bosserai justement sur les questions du bac à préparer. Et une réunion de travail mardi prochain. Et trois conseils de classe.

Et je désespère de revoir Flûtine avant début juillet. Je dois trouver une solution.

25 avril 2011

Mais clique don' !

Dali_fen_tre

Dali, "Jeune fille à la fenêtre"

Tout à l'heure, j'ai eu un déclic. Flûtine m'a dit quelque chose qui m'a libérée : "ouvre les fenêtres". Pas mes vraies fenêtres, celle de l'appartement, ouvertes dès le matin pour laisser entrer l'air printanier. Non. "Mes" fenêtres.

Elle m'a dit que si je n'avais pas l'agreg, et si je n'étais pas "douée" pour l'oral, par exemple, j'étais douée pour d'autres choses, dans d'autres domaines, plus humains, moins "intello" et tout aussi importants -voire plus. Qu'il faudrait des options du type jardinage de fleurs, cuisine improvisée, bricolage ou tir à l'arc à l'agreg, et que là, je cartonnerais.

Et en mangeant sur mon balcon, face à un verre de Coca citron, dans la brise légère et douce, admirant mes pousses de jardinières, j'ai souri. En fait, quand on ouvre les fenêtres, il fait sacrément beau.

Je me suis dit que j'étais peut-être "douée" pour l'amour, aussi prétentieux cela peut-il paraitre. J'en ai énormément à donner, et aujourd'hui, j'assume totalement de dire ce que je ressens face à ceux que j'aime; je laisse mon trop-plein déborder. C'est cela aussi qui me rendait légère, ces derniers mois.

Je suis peut-être "douée" avec les élèves. Et cela, aucune agrégation, aucun jury, aucun inspecteur ne sera capable de le cautionner, de le valider, de le jauger, de le juger correctement.

Je suis peut-être "douée" en photographie, en tir à l'arc, en amitié, en calligraphie, en mail art, en ski, en maquillage, en yoyo, en pétanque, en shopping, en déco, en deltaplane, que sais-je encore ?

Sans le savoir, Val a aussi sa part dans ce déclic : un échange de mails m'a fait dire que je savais simplement renouer le contact, et dire les choses comme elles sont. Elle y a répondu tout aussi simplement, validant mes pensées et mes envies de simplicité, dans le noble sens du terme.

Et puis ce matin, en trainant des pieds, des sabots et des boulets de canon, je me suis remise à travailler pour le lycée. Je me suis bien rendu compte que je "savais" faire, avec efficacité. J'ai enchainé avec un très léger paquet de copies. Aussi déprimant fut-il (une moitié de classe n'avait pas lu trois pauvres nouvelles en un mois), je n'ai pas failli, pas douté.

Je suis peut-être "douée" pour l'agreg seulement en didactique (ma seule très bonne note), et ça serait déjà pas mal.

Reste à savoir si je retente l'aventure l'an prochain, et dans quelle optique. Reste à gérer la fatigue engrangée ces dernières semaines. Mais ça va mieux : il fait si beau, dehors !

DSC_1262

24 avril 2011

Rebilloter : se remettre en cause quand on a la tête sur le billot.

Je pensais que cette histoire de dépression post agreg était exagérée. Mais si je dois être honnête, je crois bien en passer par là. J'ai peu envie de causer, je m'oblige à sortir et à me préparer, je fais la sieste à cause d'une fatigue lancinante, je ne parviens pas à travailler pour le lycée.

Je tente de ne pas voir cette non-admission comme un échec, et pourtant. Pourtant ce ratage fait remonter à la surface de nombreux souvenirs et des sentiments sombres du passé.

Les humiliations quotidiennes de la classe prépa pendant deux ans. La copie de spécialité philo sur laquelle le prof avait noté : "Vous feriez mieux de planter des poireaux que de faire de la philosophie".

Ma soutenance de mémoire avec une peau de vache qui commence l'entretien par "C'est de vous ?" avec un mouvement méprisant de menton vers mon travail, et qui achève la soutenance par :

_ Vous envisagez quoi, après ?
_ Passer le capes, et peut-être l'agrégation.
_ Le capes à la rigueur, et ça sera difficile. L'agrégation, oubliez.

Le Viking, mon seul ex masculin, qui m'avait lancé, alors que je lui annonçais que je passais en khâgne : "Avec tes notes ? Ils te laissent passer avec de telles notes ?"

Tous les collègues et chefs d'établissement qui me regardaient de haut ou ne me voyaient pas car j'étais "seulement" TZR, et qui ignoraient pour beaucoup que le T signifie "titulaire".

C., qui pensait que je l'avais trahie en faisant une khâgne de philo plutôt que de lettres.

J'en oublie sans doute. Et puis injustement je ne mentionne pas tous ceux qui ont crû ou croient en moi. Leurs mots se gravent moins en mon esprit que les reproches et les humiliations des autres.
Alors j'aurais voulu l'avoir, cette agrégation, juste pour prouver une fois que je pouvais viser l'excellence intellectuelle. Réussir brillamment. (J'ai décroché le capes dans des conditions équivalentes, alors que j'étais à plein temps, mais vraiment sans "briller" : je suis arrivée ric rac en bas de la liste des admis)

J'appréhende beaucoup la reprise au lycée, de fait. Dire et redire "Non, je ne l'ai pas eue". Sans rentrer dans les détails, sans chercher à me justifier.

Bon sang, j'ai beau savoir au fond de moi que je vais sans doute repiquer une année, je n'ai pour l'instant aucune énergie, aucune motivation réelle, aucune foi !

J'ai juste envie de repartir sur les chemins, d'avoir de véritables vacances avant de reprendre, d'avoir une maison avec un jardin, Flûtine près de moi tout le temps.

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20 avril 2011

Désagrégée ?

Je me demande depuis ce matin si je dois faire une entrée sur le blog. D'un côté, je suis dans une telle période de doute que je n'ose tapoter quelques mots indécis; de l'autre, je ne veux pas non plus que l'on me pense au 36ème dessous.

Depuis lundi, je suis passée -et je passe encore, d'une heure à l'autre- par différents stades (cette phrase ne veut rien dire, j'en ai conscience) et surtout par de multiples sentiments et impressions.

En premier lieu, la douleur. La vexation. La déception. Je pleurais devant l'écran d'ordinateur, surtout à la vue des notes de l'oral, que je n'ai pas envie de mentionner ici. Une incompréhension totale de ces dernières, alors que mon estimation sur l'écrit était correcte.
Vivre au rythme de l'agrégation pendant des semaines, aller vaillamment aux oraux, en ressortir en pensant avoir joué le jeu honorablement, et se retrouver avec des notes minables, c'est dur à encaisser en quelques secondes.

Puis, il y a eu la colère, un petit peu. Justement à cause de cette simplicité qui m'est propre et qui ne sert à rien, apparemment, à l'oral de l'agrégation.

L'honnêteté a pris le dessus : je ne suis pas au niveau à l'oral, soit. Mais pourquoi ? C'est ce qui me turlupine depuis lundi. Et j'aurai difficilement des réponses. Je vais débriefer tout cela avec Tinette samedi, en tâchant de ne pas pleurer.

Hier, en rentrant de chez Flûtine, j'ai beaucoup réfléchi en conduisant. J'ai tenté de revenir à la source : pourquoi ai-je voulu passer l'agrégation ? Pour me "rafraichir" intellectuellement, surtout. Et surtout pour moi, pour le plaisir de redevenir étudiante alors que je suis en poste. Il fallait donc revenir à l'essentiel, et l'essentiel n'était pas de l'avoir. L'admissibilité était un cadeau, une aubaine, qui m'a permis d'y croire et donc d'espérer. Oui, j'y croyais. Naïvement, sans doute.

Maintenant, je tâche de me raccrocher au positif. L'admissibilité, justement. L'expérience gagnée. Les connaissances acquises. Pourtant, je crains le retour au lycée et la systématique question sur mon admission ou non. J'espère parvenir à un état plus serein d'ici une semaine, et surtout croire à ces points positifs; ne pas tomber dans le regret et la déception. Je ne fais aucune distinction entre mes collègues certifiés et agrégés. Je sais que certains le font plutôt deux fois qu'une. Mais je ne suis pas moins bonne prof malgré ma note d'explication de texte sur Montaigne. Sans l'agrégation, je reste à 18h de cours et mon salaire est le même. Voilà tout. (C'est décousu, cette entrée : comme mes pensées)

Vos commentaires ici et là m'ont fait du bien : les lire m'a permis aussi de revenir à ce qui compte et de prendre légèrement conscience de l'exploit de l'admissibilité du premier coup. Je vais me raccrocher à cela.

Et maintenant je suis groggy, assez perdue. Je ne sais que faire pour l'année prochaine. J'ai du mal à trancher, à être motivée pour repasser le concours. Je sais qu'il serait bon d'enchainer. Et pourtant, j'ai des envies personnelles, culturelles, voire sportives, auxquelles je ne veux renoncer encore pendant des mois.

Indécise, je vous disais, indécise...

 

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