Faire une pouillie : avoir l'air de raler. Seulement l'air. Pas le refrain.
C'est sûr, j'ai repris.
Hier, quatorze candidats aux oraux blancs. Idem demain, et neuf vendredi.
Ce matin, sortie théâtre avec mes deux classes de seconde. Cet aprèm, fac : Charles d'Orléans (que je n'ai toujours pas lu, tout va bien) et Racine.
Ce soir, rangement succinct de la cuisine, avec préparation au passage d'un clafoutis aux pommes ultra light : 20g de maïzena, agave, édulcorant, oeufs, lait de soja, pommes rapées, cannelle, pavot.
Ces douceurs diététiques me feront du bien : je ne suis pas dans la tristesse ni exactement dans le manque de Flûtine. C'est plus compliqué que cela. Elle est tout le temps là, présente à mon esprit, me faisant sourire, enrubannant ma vie de légèreté et de tendresse, mais justement, elle n'est pas là.
Quand je suis rentrée lundi soir, le voyage en train aurait dû être plein d'elle, de ses yeux sur le quai, de sa voix murmurant et riant, de son petit mot glissé dans mon sac. Mais j'ai vécu un trajet bruyant et odorant : ma voisine du fauteuil d'en face a parlé fort et répondu au téléphone qui ne cessait de sonner; une autre sur la droite écoutait tellement fort de la musique zouk que j'avais l'impression d'être la tête dans le synthé; mon voisin de gauche s'était encapuchonné pour dormir et sentait le Mc Do à plein nez. Et puis la dame au téléphone a décidé, en fin de parcours (le TGV avait d'ailleurs 20mn de retard), de se parfumer de déodorant. Oui, se parfumer de déodorant, il n'y a pas d'erreur. J'ai eu peur que cela ne me déclenche une migraine : c'était insupportable. Je me suis réfugiée tout d'abord dans mon col, puis derrière ma main, et enfin hors du wagon. Elle a vu, je crois, ma réaction. Peu importe.
Allez lire du Neruda dans tout ce brouhaha, et pensez à l'amour dans ces conditions.
Je suis de plus en plus effarée par le niveau sonore que supportent ces gens qui pensent que plus leur casque audio est gros, plus ils sont mélomanes. Impression qu'ils deviennent sourds. Ou qu'ils se font volontairement du mal.
Idem pour mes élèves, qui, même s'ils sont avec des copains, gardent au moins un écouteur sur deux enfoncé dans l'oreille. Non seulement ils signifient d'une certaine façon qu'ils ne sont pas vraiment là, avec les autres, mais ils ont par ailleurs deux sources sonores. Comment s'y retrouver ? Comment apprécier la musique ou les discussions ? Je parais peut-être être une vieille schnock, mais je ne supporterais pas cela de mes amis.
Ah et puis pour parler musique, je voulais juste dire que Zaz, qui a remporté la victoire de la musique de la chanson de l'année, me saoule. Je n'accroche pas du tout. Mais on s'en fiche, après tout.