Je m'ébaudis
Je crois que je dois bien à mes lecteurs fidèles, mais aussi à ceux qui sont cachés derrière le rideau, un petit récit des résultats et un bilan de mon état.
J'ai patienté du mieux que j'ai pu, assez sereine car totalement perdue face aux scenarii possibles. Mardi soir, d'ailleurs, Flûtine m'a emmenée dans un café concert pour me changer les idées et me faire découvrir Francesca Solleville (clin d'oeil à Ed, là). Rentrées tard, levée tôt le mercredi matin, j'étais quand même plus à cran que je ne pense : les secondes atteignant des sommets en ce moment (je vous raconterai plus en détails tout cela mais, en gros, problème d'alcool dans la classe dont je suis PP...), ils ont reçu une volée de bois vert assez rapidement dans la matinée de mercredi. A la pause du matin, j'ai évidemment regardé sur mon iphone si publinet avait fait paraitre les résultats. Rien. Et aucun horaire prévu d'affiché sur le site. Raisonnable, je me suis dit qu'il fallait que je fasse cours jusqu'à 13h sans regarder à nouveau.
Je dois reconnaitre que j'ai écouté parfois d'une oreille distraite les exposés passionnants (hum hum) de mes élèves sur Thérèse Raquin de Zola. NB : sur deux classes, le roman a été choisi... 16 fois par des groupes de deux ou trois élèves : c'était le roman le moins long parmi ma quinzaine de propositions de lecture. Passons.
13h, enfin. Je range mes affaires, je laisse les élèves sortir, et je prends mon téléphone. A ce moment, je vois le doux visage de Flûtine s'afficher sur l'écran :
_ Alors ?
_ Les résultats sont en ligne ?
_ Oui, mais je veux que tu sois la première à les voir...
_ Je te rappelle, à tout de suite.
Fébrile, je me connecte à publinet. Page d'accueil. Résultats et admissibilités. Agrégation interne de lettres modernes. L'académie. Que tout cela me parait long ! Puis l'alphabet. Je clique sur ma lettre. J'agrandis l'écran pour lire les noms. Et là, je me parle à moi-même : "Oh bon sang ! Je suis admissible !"
Je sors de la salle, je cours jusqu'à celle d'Asa, sans savoir pourquoi je commence par ça. Zut, elle est déjà descendue. Je retourne dans la salle, j'appelle Flûtine, puis Tinette, ma super coach, et je rejoins la salle des profs. Dolly, en bas, comprend tout de suite et me fait un immense sourire. Asa est déjà à la cantine, alors elle reçoit mon premier sms. Tout s'enchaine vite : je repasse par la maison pour prendre mes livres avant de filer à la fac. Puis festival de messages jusqu'au soir, et ici sur le blog.
Bilan sur la formation : quinze sont admissibles sur environ 45-50 candidats. Certains ont eu de bonnes notes à la dissertation (10,5 ou 12) mais ont sombré en didactique ( 4 ou 5). Du coup, pas d'admissibilité. La barre était cette année à 9,5. Ce que je trouve élevé.
Au total, sur la France entière, 237 candidats (dont moi, c'est dingue !) sont admissibles sur environ 2000 inscrits. Il y a 106 places cette année. Les oraux ont lieu dans trois semaines environ (durant la première semaine des vacances). D'ici là, tête dans le guidon comme jamais.
Je me suis même inscrite pour une colle en littérature comparée pour samedi matin, sur Neruda (clin d'oeil à Caro). Je viens de la préparer dans les conditions du concours, en deux heures. On verra à quel point c'est la catastrophe samedi.
Je dois lire Césaire, Charles d'Orléans et Hikmet en trois semaines, ainsi que relire tous mes cours, travailler la grammaire et revoir tous les auteurs de l'écrit.
Bagatelle. Hum.
Et puis Flûtine a dû repartir aujourd'hui d'un coup à cause du travail, et cela me plombe un peu. D'ailleurs, je n'ai pas encore fêté cette incroyable nouvelle d'admissibilité, en fait...