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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
lycee
20 septembre 2012

Qui dit cogito dit agito

Je sais bien que je ne prépare plus l'agreg, donc je ne peux utiliser cette excuse pour l'année en cours, mais je suis le nez dans le guidon et j'ai l'impression de courir après le temps sans cesse. Ce sera pire à partir de la semaine prochaine car mon emploi du temps a été légèrement modifié (pas à ma demande, évidemment) : je ferai huit de cours le jeudi, sept le mardi. Deux trous de 9h à 10h alors que je commence à 8h. Et surtout, je me retrouve dans une salle pourrie au fin fond d'un couloir. Rien de bien grave en soi, mais ça m'a chiffonnée. La question de la salle sera une question de survie mentale. J'ai demandé un changement sur ce point, parce qu'enseigner toute seule au fond du lycée dans une cage à lapins, très peu pour moi.

Tout cela pour vous dire que je suis là, que je m'agite, que je n'arrête pas.

Allez, une jolie petite perle : en seconde, au moins cinq élèves étaient persuadés que l'expression "loin des yeux, près du coeur" était juste. Il m'a fallu un certain temps pour leur montrer l'illogisme de cette pensée, et les convaincre du contraire...

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12 septembre 2012

Au-delà des frontières du réel

Je pensais que cela venait de moi, étant donné que mon été n'a pas été de tout repos, et que je dois me lever quatre jours d'affilée à six heures pour partir à sept, mais non : mes collègues étaient dans le même état que moi ce matin. Au quatrième jour, nous avons des cernes. Les premières semaines sont toujours très intenses, car il faut trouver ses marques, repérer les élèves, lancer le programme, fixer des règles et s'y tenir jusqu'à juin, reprendre le rythme...

On oublie vite l'énergie phénoménale que cela demande. Pour l'instant, je constate que l'une de mes classes de seconde va être explosive, et que certains se veulent particulièrement pénibles. Ils ne connaissent pas de limites, et quand on les fixe, cela les dépasse. Il y a donc eu deux haussements de ton hier après-midi, un élève pris à part, et un autre qui a fui ce matin pour ne pas que je lui parle entre quatre yeux. Le tout dans la même classe, sinon ce n'est pas drôle.

La classe dont je suis PP avec Hype est beaucoup plus sympa, et ma première aussi, quoique faible, je le sens bien. J'écris cela et je repense à deux élèves qui m'ont testée et scotchée en même temps, même si je n'ai rien montré. L'un m'a demandé si l'on pouvait comparer Oenone dans Phèdre à Narcisse dans Britannicus... L'autre, si en parlant des passions, on pouvait évoquer la poésie élégiaque... J'ai ronronné intérieurement et j'ai répondu du tac au tac, sans sourciller. Donc, il y a de l'espoir.

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A part ça, les tensions semblent quelque peu apaisées en salle des profs, mais méfions-nous de l'eau qui dort. Ou alors, c'est le nouvel adjoint qui a double effet kiss cool sur l'assemblée.

Je n'ai pas grand-chose d'autre à raconter car mes temps de "repos" sont consacrés au travail, et j'ai le nez dans le guidon... Ah si, je suis allée au cinéma, et il faudra que je vous en parle !

 

8 septembre 2012

Il existe encore des contes de fée

Hier, j'ai vécu l'un de ces moments qui justifie tout le travail fourni, les coups de blues et les déprimes momentanées, qui dépasse les attentes et surprend, au bon moment.

baguette magique

Après mes cours du matin, une surveillante frappe à la porte et me demande si je suis bien Mme Virgibri. J'acquièsce. Soulagée, elle me dit que quelqu'un me cherche partout, c'est une maman.

Très vite, je réfléchis et me dis qu'il n'est pas possible que j'aie commis un impair en une journée de rentrée, quand même. Et j'aperçois la dame. Je la reconnais : c'est la mère de l'un de mes anciens élèves de seconde (en 2011-2012). Je l'avais rencontrée par deux fois à l'époque où j'avais son fils , et eu au téléphone. Atteinte d'un cancer, elle gérait ses enfants au mieux, car le père était "absent". Son fils, R., avait de mauvais résultats en seconde car son voeu de fin de troisième n'avait pas été respecté : il rêvait de faire un BEP comptabilité, et ses professeurs l'avaient poussé à aller en seconde "car il avait le niveau". Ce genre de logique me donne des boutons, mais je ne m'y attarderai pas.

Il était donc malheureux. Il attendait que l'année passe, sans avoir conscience qu'il fallait nous parler de ce projet, et surtout qu'il ne serait pas prioritaire en fin de seconde pour ce type d'orientation.

Sa mère avait donc bousculé un peu les choses en nous expliquant son projet. Dans l'urgence, nous avions pris contact avec l'établissement privé qu'il visait. Nous avions préparé le dossier, pris contact avec la CPE et j'y avais ajouté une lettre de recommandation pour cet élève calme, sérieux et triste en nos murs. J'avais bien précisé à sa mère que les chances de R. étaient très minces, pour ne pas lui donner de faux espoirs, mais elle y croyait. Elle m'avait fait comprendre à demi mots qu'elle voudrait voir son fils heureux avant de mourir, si elle ne survivait pas à son cancer...

Hier, donc, j'ai appris que le dossier de R. avait été choisi pour passer des tests d'entrée dans cette école. Il était tellement motivé qu'il en était sorti premier, alors que tous ses concurrents étaient des fils à papa... Sa soeur s'était engagée pour payer ses frais de scolarité. Depuis, il est dans les premiers de sa classe, il est heureux et épanoui. Cerise sur le gâteau : il a décroché une bourse au mérite, qui lui paye maintenant sa scolarité.

Sa mère pense que ma lettre de recommandation a joué pour beaucoup, et que j'ai plus ou moins sauvé son fils car je l'ai écouté. Elle m'a tendu une assiette de pâtisseries marocaines pour me remercier. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai frissonné à son récit. Quand je le raconte ou l'écris ici, cela produit ce même effet. Je ne sais pas quelle est ma part dans cette réussite, et peu importe : R. est heureux et n'a finalement pas été broyé par le système comme tant d'autres.

Mon année a été illuminée par cette dame.

 

6 septembre 2012

Eros est partout

J'avais presque oublié à quel point être en classe demande de l'énergie... J'ai donné cours six heures aujourd'hui (huit à compter de la semaine prochaine avec l'enseignement d'exploration en seconde), et donc découvert mes trois classes. L'une d'elles risque d'être explosive mais s'est tenue à carreau pour l'instant. Les deux autres ont l'air pas trop mal. A suivre... Je n'ai pas de quoi me plaindre, tant dans la composition des classes que pour mon emploi du temps.

Mon accueil a été identique aux autres années, mais je me sens tout de même plus à l'aise, malgré le petit noeud à l'estomac qui serrait le kiki, entre 7h30 et 8h, à la moindre de mes certitudes.

profs rentrée

Je me sens aussi plus rigoureuse organisée impliquée investie cadrée zut je ne sais pas comment le dire sans doute grâce à mes deux années d'agreg. J'ai trouvé : plus ambitieuse et plus sûre de moi. J'ose des textes différents, des thèmes grandioses (Eros et Thanatos, Médée...) sans pour autant me prendre au sérieux, ce qui me parait le plus important.

J'ai envie de tout prendre le plus légèrement possible (à se remémorer pour plus tard dans l'année), c'est-à-dire de dédramatiser certains aspects de notre métier. Sinon, il y aurait de quoi y laisser sa peau.

Pour éviter de ne penser qu'à cela, j'ai décidé de reprendre le tir à l'arc dans la compagnie de ma ville. Pour ceux qui s'y connaissent, il s'agit vraiment d'une compagnie et non d'un club, et cela se sent. Mais je ne vais pas m'offusquer du côté quelque peu sectaire parfois de ce type de pratique, et rester sur mon idée première de m'inscrire là. C'est à 5-10mn de chez moi en scooter, cela serait fort dommage de s'en priver.

Il est trop tôt pour dire si je referai de la compétition. Il va surtout falloir que je dérouille la bête et que je retrouve une certaine aisance pour gagner en sérénité. Ceci étant, j'ai beaucoup changé depuis que j'ai arrêté le tir; je ne serai donc sans doute pas la même archère...

 

3 septembre 2012

Où est le cheveu ?

Mon emploi du temps respecte tous les voeux que j'avais émis. Il va même au-delà de mes attentes : je termine le vendredi à 11h pour reprendre le mardi à 8h.

Je me retrouve PP avec Hype, sans l'avoir demandé : le prof avec qui j'étais prévue voulait être avec son copain d'espagnol, donc nous avons interverti. Du coup, je vais partager la classe avec une collègue qui m'amuse beaucoup. Et le comble, c'est que la seconde que nous aurons est l'une des deux classes européennes : là aussi, je n'avais rien demandé.

Mes équipes pédagogiques tiennent vraiment la route, sur les trois classes.

J'ai mis seulement 35mn ce matin et 20mn ce soir pour aller au lycée et en revenir.

J'ai reçu trois cadeaux de mes collègues : deux qui viennent du Royaume-Uni et un du Pérou.

Alors forcément, je cherche où va être le problème.

Une rentrée sous de tels augures, il y a un bail que je n'ai pas connu cela...

 

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2 septembre 2012

Non, non, non, non

Il est absolument impossible que nous soyons au seuil de la rentrée. Je refuse d'y croire. J'ai passé mon été dans les banques et sur mes comptes, chez le notaire, dans les magasins d'ameublement, dans les cartons, le rangement, le tri, les déménagement et l'emménagement... Et ma sciatique a repris. Evidemment, ce projet est particulièrement positif et améliore vraiment mon quotidien. Mais je ne peux pas tout à fait parler de "vacances".

J'ai quand même pris un rythme hors saison en me couchant assez tard le soir, et en oubliant le réveil (depuis deux semaines, avant j'étais à l'heure du lycée). J'ai rouvert mon cartable à contre-coeur, même si une fois en classe, tout me sera évident et que je m'éclaterais à faire cours sur mes nouveaux projets en littérature et société, en première, et en ECJS (les cours de seconde sont beaucoup moins palpitants, sauf très rares exceptions). Hélas, les paquets de copies reviendront eux aussi, mais pour la première fois de ma carrière, je les corrigerai sur un bureau. Sur mon bureau.

Je ne sais pas encore comment j'irai au lycée, étant donné que ma demande de pass Navigo d'il y a dix jours sur le net n'a toujours pas été honorée. Demain, j'irai en scooter, donc.

Pour compenser ces angoisses de rentrée, je me suis inscrite à la médiathèque de ma ville : j'y ai déjà emprunté plusieurs choses, un peu au hasard selon ce qui me tombait sous la main. Deux dvd : "Le bal des actrices" de Maïween et "Sous le sable" d'Ozon. J'ai regardé les deux. Le premier a mis du temps à me paraitre intéressant, et finalement le travail de mise en abyme est vraiment fécond. Cela m'a fait pensé au théâtre dans le théâtre. Les actrices ont eu de l'audace pour jouer ces rôles... dans leur propre rôle. Quant à Ozon, c'est tout en subtilité, avec des frontières mouvantes qui perdent et perturbent le spectateur. Rampling est magnifique dans ce rôle de femme blessée, je trouve.

J'ai aussi attrapé quatre cd dans les rayons : Camelia Jordana (mignonnet mais pas transcendant), Coralie Clément (du Biolay sans la voix de Biolay, ça s'oublie vite), et deux albums de Morrissey, pas encore écoutés. Quant au live d'Antony, je suis un peu déçue : il y a un "morceau" au cours duquel il ne fait que parler, et cela dure un certain temps. L'album étant déjà court, je trouve cela moyen.

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Sinon, je poursuis mes joggings et mes tours à vélo. L'environnement est très agréable pour ça.

Et dès demain soir, ma vie sociale dans mon château débutera par un G4. Pouvoir recevoir, quel luxe nouveau pour moi !

A tous mes lecteurs qui auront un nouveau casier demain, je souhaite une bonne pré-rentrée. Qu'elle soit la plus légère possible.

29 août 2012

Cosmogirl

Les vacances se réduisent à une peau de chagrin. J'ai du mal à croire qu'elles sont passées comme un coup de vent, absorbées par mon projet immobilier. Hormis quelques jours sur Avignon, je n'aurais pas beaucoup bougé... J'ai presque honte de l'avouer, mais je suis fatiguée. Pourtant, m'approprier de plus en plus mon appartement m'apporte un certain équilibre. Même si je mets bien plus de temps pour aller et venir sur Paris en transports, le retour est si apaisant qu'il compensera ces aléas.

Aujourd'hui, je vais effectuer quelques démarches dans ma nouvelle ville : passage à la mairie pour voir s'il n'y a pas un "kit du nouvel arrivant", inscription à la médiathèque (youpi, je pourrai emprunter des dvd !), peut-être un passage au centre des impôts...
Et puis je vais cuisiner des bricks de brousse à la menthe, et inaugurer ma yaourtière (offerte par Flûtine). Comment cela, je procrastine la rentrée ? Oui, oui, je m'y mettrai dans l'après-midi, promis. Rien que de défaire mon cartable et de sortir mon planning, j'en ai des petits noeuds à l'estomac...

A part ça, j'ai entamé le roman de Delillo, Cosmopolis, et je sens la densité de l'écriture, une certaine "profondeur" qui ne sied pas à la lecture tardive à moitié endormie. J'avais lu un roman de cet auteur il y a quelques années (dont j'ai même oublié le titre) tant il était passé loin de moi -ou le contraire.

Celui-ci, j'ai hâte de l'avoir lu pour voir ensuite ce que Cronenberg en a fait. Car le concept est bien curieux...

Delillo

Pour finir, je me suis offert deux cd bradés à la Keufna : Jeanne Moreau et Etienne Daho lisant/disant Genet, et l'album live d'Antony & the Johnsons. Je me les réserve, je ne les ai pas encore écoutés pour apprécier, imaginer, peut-être être déçue mais l'attente prolonge le désir...

12 juillet 2012

Surmeiller : verbe, être trop fatigué(e) pour bien dormir.

J'ai beau vouloir me coucher pas trop tard, j'ai du mal à m'endormir, avec ces angoisses tenaces. Pourtant, je m'active pour l'appartement, et en dehors des derniers achats les plus importants (les canapés), je crois tout avoir. J'ai même décidé de garder ma table de salon, et d'en faire une table de cuisine devant laquelle tout le monde s'extasiera, forcément.

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J'ai mis au moins trente minutes (c'est long, dans deux rayons du RoyMerlin) à me décider, pour choisir au final un coloris artichaut (dont Tinette est fan, je l'ai su après) aux reflets patinés rouges. J'ai hâte de customiser ma table !

Par ailleurs, comme je n'ai pas encore réussi à décrocher du lycée (tiens, je pense aux élèves qui emploient maladroitement le terme "accrocher le lecteur"), j'ai fait mes achats de rentrée pendant qu'il y a encore du choix. Ma pochette de copies sera siglée Little Marcel, j'assume. Quant au reste, je n'ai jamais choisi un agenda de prof aussi luxueux ? classe ? cher ? original ? beau ? pratique ? tout à la fois ? Et pour mon agenda perso, je suis restée dans la même gamme de couleur taupe, avec un format pas trop petit. Je ne suis jamais parvenue à passer à l'agenda électronique, qui ne laisse finalement aucune trace.

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A part ça, je vous parle matériel pour éviter de penser à mon petit moral, que j'explique par ce fameux vide-plein de fin d'année, et une fatigue cumulée qui s'abat sur moi ces derniers jours...

10 juillet 2012

Le vide et le plein

Comme à chaque fin d'année scolaire, et en particulier pour celle-ci, j'ai des angoisses. Les activités multiples, la gestion des problèmes en tout genre, l'activité intellectuelle (agreg et cours), les relations humaines (professionnelles, amoureuses, amicales) retombent comme un soufflé, d'un coup. La fatigue me tombe dessus, aussi, mais j'ai du mal à récupérer rapidement.

De plus, je sais que ces vacances seront déterminantes puisque je vais déménager, et donc changer de vie. Une sorte de grand vide, totalement empli. Oui, je sais, c'est paradoxal.

J'ai en plus dans la tête des idées bien floues pour la rentrée et les cours de l'an prochain. J'ai même fait un cauchemar de fin août (les élèves ne m'écoutaient ni ne m'obéissaient, c'était la révolution dans ma classe) il y a deux nuits. Il faut que je me détende, docteur.

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A part ça, j'ai acheté ma peinture (titane et forge, j'ai hâte de m'y mettre) et trouvé deux bureaux (un simple mais splendide pour Flûtine, un d'angle en métal et verre pour moi) bien bradés. Sachant que je rêve d'un grand Chesterfield marron vieilli dans le salon, il faut bien que j'économise quelque part. J'ai aussi repéré un clic-clac pas mal du tout pour la chambre d'amis. J'ai investi dans un VTC Gitane d'occasion, qui est à la révision, là.

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Si je résume, j'ai la tête à ma nouvelle vie, et cela est à la fois excitant et tétanisant.

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6 juillet 2012

De la pluie, des fleurs, un peu de soleil

Cette semaine a été étrange, chargée et libre à la fois; lourde et légère; ensoleillée et pluvieuse; nostalgique et tournée vers l'avenir...

Après le départ de Flûtine lundi -qui m'a été douloureux-, il a fallu se mettre aux copies. Heureusement, le soir même je dînais avec ma copine Pumpkin, avec qui je passe toujours de bons moments. Nous avons évité de justesse la pluie en terrasse.

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Le lendemain, journée correction non-stop afin de moins culpabiliser car j'ai passé la journée de mercredi sur Giverny avec mes copines profs de churros et de fish and chips. Pique-nique maison (tarte poireaux, lardons, chutney figue/épices et pain d'épices pour ma part), sur une nappe de carte postale, visite de la maison que je connais maintenant par coeur mais qui garde son charme malgré mes multiples passages, les nymphéas bien sûr... Pas mal de cancans du lycée, des confidences, des rires, beaucoup de satisfaction durant cet aller-retour dépaysant pour nous toutes. J'ai joué au petit taxi pour ces dames, et cela m'a fait plaisir.

Jeudi, j'aurais dû m'activer encore sur les corrections mais 1) j'ai cuisiné des muffins chocolat blanc/framboise pour le lycée; 2) j'ai déjeuné avec Sandy et sa petite croquignolette de neuf mois dans un restau japonais que nous adorons, après avoir faussement erré dans le Bihetchevi (mais je n'y ai rien acheté, pas même un agenda pour septembre) NB : ce qui a été très drôle, c'est que Sandy et moi avons été prises pour un couple avec enfant dans le Marais. C'était fort amusant de voir que cela semblait fort simple voire naturel, même si le quartier s'y prête; 3) il y avait à 17h le pot du proviseur, puis la "fête" du lycée. Impossible donc de caser la moindre copie au milieu de ces activités.

La soirée du lycée, donc, qui a eu lieu hier : elle était le triste reflet des dernières tensions entre collègues, qui se sont échangé des mails corsés et décevants depuis deux semaines. J'ai éprouvé une sorte de tristesse à sentir tout le monde "faire comme si" et à finalement ne parler que de cela sous le manteau. L'un d'entre nous semble déterminé à saboter la rentrée pour se venger, alors que les autres veulent faire retomber le soufflé.
Je me suis sentie comme isolée malgré des personnes étrangement importantes autour de moi; personnes qui n'étaient pas forcément "proches" physiquement, mais qui me rassurent parfois par leur simple présence, justement.

Tinette me parlait fort judicieusement récemment de ces regards qui nous soutiennent quand on descend en salle des profs, et que l'on a un réconfort certain par la seule présence amicale de quelqu'un. Juste un regard qui permet de tenir la journée. Une complicité qui permet soit de rire, soit d'évacuer, soit de craquer sans aucun jugement. Tinette a été cela pour moi pendant quelques mois seulement, avant de partir en retraite. J'ai senti son départ comme un vide, après. J'avais un regard de moins sur lequel m'appuyer en salle des profs. Et cette année, cela a ressemblé à une véritable valse des regards, qui vont et viennent, changent, disparaissent, apparaissent...

Je crains aussi d'être en attente de certaines amitiés, par manque de confiance : si untel ne vient pas vers moi, c'est que je ne suis pas intéressante. A contrario, s'il vient vers moi, mon ego remonte.
Pathétique.

C'est aussi pour croire un peu plus en moi, en ma capacité de séduction (toutes les relations sont séduction, si je commence à bien comprendre) que je me suis mise en robe et talons compensés, hier. Pour me prouver que je peux aussi m'assumer ainsi. Et puis patatras, j'ai vu Hype arriver dans un style bluffant, et ma maigre tentative m'a parue bien ridicule en regard de ce qu'elle est capable d'assumer. Malgré les compliments de Tinette, je n'ai pas trouvé ce que je cherchais en me mettant en robe. Ou bien j'ignore ce que j'en attendais, et je l'ai eu... Mystère.

Tinette, justement, est partie tôt dans la soirée, et mon petit coeur s'est serré : j'ai compris que l'été serait assez isolé, que tout le monde allait filer rapidement sous peu. Je ne crains pas la solitude, mais je redoute ce flou sur mes vacances. Le déménagement va me prendre beaucoup de place, de temps et d'argent. Cet été sera sous le signe du changement : il est sans doute normal que j'en aie peur. Et comme j'anticipe, hélas, sur la rentrée, j'ai eu quelques angoisses hier soir, au milieu des masques de gaieté.

Ceci étant, mes muffins étaient très bons. Les valeurs sûres, comme la cuisine, c'est toujours très rassurant. Surtout quand celles auxquelles on croyait se sont effritées méchamment au sein du lycée...

Aujourd'hui, j'ai dépassé les vingt copies corrigées : il m'en reste quatorze pour demain. J'aurai aussi mon nouveau lave-linge de livré dans la journée, et j'irai récupérer un VTC acheté d'occasion sur Ebay : je vais habiter près de la forêt, et j'aimerais beaucoup me déplacer en vélo du côté de mon futur chez moi. Ah, et puis autre chose importante que j'ai faite en ce jour : j'ai renvoyé mon offre de prêt signée.

Décidément, mon titre est bien choisi, alors que le temps est à l'orage au-dessus de ma tête, et que le soleil cherche à pointer encore son nez.

 

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