Casser la voix
Ce matin, je suis allée au lycée pour éviter à mes secondes d'avoir permanence dès 8h. Je savais que je ne tiendrais pas la journée. Ils se sont installés, j'ai écrit au tableau : "Bonjour à tous". Etonnés, ils ont lu ensuite : "Je suis aphone". Et là, forcément, j'entends certains : "Ça veut dire quoi ?".
J'ai alors fait les mêmes gestes qu'un chef d'orchestre au début d'une oeuvre délicate (je m'en rends compte maintenant), et j'ai murmuré, très bas et doucement : "Je n'ai plus de voix. Je suis à mon maximum." Ils ont souri, pas par méchanceté, mais de l'originalité de la situation.
J'ai écrit les consignes de travail, suis passée dans les rangs pour les aider. Le silence était exceptionnel. De façon drôle, quand nous avons corrigé les exercices, les élèves répondaient très bas, par mimétisme. J'ai trouvé cela amusant.
A la fin de l'heure, je les ai libérés, et suis allée voir l'adjoint du proviseur. J'avais à peine ouvert la bouche, qu'il me libérait à son tour. J'ai laissé des consignes pour mes premières, et j'en ai collé deux pour ne pas laisser traîner cette décision qui date du jour des vacances, puis je suis enfin rentrée chez moi, avant de repartir chez le médecin.
Bilan rapide : j'ai une laryngite aigüe. Finalement, j'ai eu raison de m'arrêter aujourd'hui et de dormir cet après-midi. Demain, grosse journée : quatre heures de surveillance le matin, et trois heures de cours à la Fac l'après-midi.
J'avais oublié que ça troublait autant de "perdre" sa voix, du moins de ne pas la maîtriser.
A vous les studios !