Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Prof et plus si affinités
Archives
Prof et plus si affinités
blues
26 avril 2009

Wet wet wet

Pour poursuivre dans les joyeusetés, j'ai dû libérer la chambre manu militari, et là j'attends dans le hall de l'hôtel. Il pleut dehors, il semble faire froid.
Encore cinq heures à ce rythme. Génial.
Allez, je vais m'offrir un Diet Pepsi pour fêter cet exil forcé.

Publicité
26 avril 2009

Miss Caribou

Je viens de me réveiller. J'ai une tête affreuse. J'ai bien et mal dormi : bien à cause de la fatigue nerveuse sans doute, et mal à cause du frigidaire. Parce que la chambre est si grande qu'il y a deux lits, deux fauteuils club, un immense bureau, une télé, un frigo donc, une table à repasser... C'est une sorte de petit appartement, en somme.
Il me reste à prendre une longue douche, m'habiller de mes vêtements qui puent, prendre mon petit-déjeuner à 10$ (au besoin, je complèterai parce que ça va être léger, je pense), revenir sur le net (je n'ai que ça à faire, en dehors de jouer à la Nintendo et écouter mon Ipod.
Rebelote avec le lunch. Puis navette pour l'aéroport vers 18h, heure locale.
Qui a dit que j'étais ronchon ?

dollar_canadien

Edit de 10h45 : j'ai pris ma douche à coup de savonnette pour récurer et décrapouiller tout ça. Bon, je suis propre mais j'ai la peau qui râcle. Je donnerais pas mal pour avoir une crème hydratante (surtout pour le visage). Après, petit-déj. J'avais un bon de 10$ mais ce n'était que pour le buffet chaud : on paye un supplément pour boire un café et un jus d'orange ! Bref, merci la carte Visa premier.

26 avril 2009

Ah ah ah

Il presque minuit, je viens de dîner, je suis dans un hôtel Best western à Toronto. Dans cette liste, qu'est-ce qui cloche, selon vous ?
L'avion que j'ai pris à NY aurait dû atterrir tranquillement à Toronto mais nous avons plané au-dessus de la ville pendant presque 45mn (ah ça, j'en ai mangé du nuage !) à cause de violents orages et d'une interdiction d'atterrir à tout avion. Du coup, nous avons migré sur Ottawa.
Là-bas, plein d'essence, retour en arrière vers Toronto. Seul problème : toutes les correspondances. Mon avion pour Paris était à 21h. Nous sommes arrivés à 20h40 environ. Après, c'était beau comme dans les films : j'ai couru, couru, couru, interrogé des gens (ben oui, faut pas oublier la valise), passé les douanes, couru, couru, couru vers les salles d'embarquement pour m'entendre dire qu'il venait juste de décoller, mon avion.
Ce qu'on ne dit/montre pas dans les films, c'est que l'héroïne qui court court court, ben elle transpire comme un phoque.

Et l'héroïne s'est donné tant de mal parce qu'il n'y a qu'un vol par jour vers Paris. Je dois donc attendre le vol de 21h de dimanche... On m'a offert l'hôtel avec trois coupons pour les repas (ce soir, j'ai pu m'acheter une entrée avec et pas de Pepsi), j'ai dégoté un "kit fraîcheur" pour me maintenir en vie et tuer les odeurs, et je n'ai pas ma valise.

Donc aucun vêtement de rechange, rien. Nada. Pas de t-shirt, pas de lingerie, pas de pyjama.

Parce que ma valise, voyez-vous, était pré-enregistrée pour partir sur Paris : je n'avais pas besoin de la récupérer. Mais là, y'a comme un problème. Logiquement, elle sera sur le vol de demain. Et moi avec. Inch allah.

Petit détail de quand on m'a annoncé que l'avion avait décollé : j'ai failli pleurer. De rage, de solitude, d'agacement. De ce que vous pouvez imaginer.

Et lundi, je ne sais pas comment le collège va le prendre. Ils vont croire que j'ai poursuivi mes vacances...

Je suis énervée et je sens que je vais avoir du mal à dormir. J'ai pourtant une chambre avec deux (oui, deux) lits king size.

Mais qu'est-ce que je fais là ? Encore heureux qu'ils aient le wi-fi...

16 avril 2009

NY 5

5h20 pour vous, et moi je reviens de ma soirée... Je suis toujours très raide au niveau des jambes, même si ce matin j'ai décidé de faire relâche : levée à 10h30, partie une heure après. Petit déjeuner bof dans un Dunkin Donut : le café m'a été servi avec du lait et du sucre.
J'ai tourné dans le Midtown, et trouvé par hasard le Rockfeller center (assez décevant de l'extérieur). Auparavant, j'étais retournée sur Times Square, que je trouve assez fascinant. J'ai vu des choses que je n'avais pas repérées hier, comme la boutique du chocolatier Hessmer. Achat de quelques babioles souvenirs pour mes proches, au passage.
Sinon, je suis retombée encore sur l'Empire state building. Je me suis posée en face pour écrire mon défi du samedi, et j'ai ensuite appelé Juan, l'ami de Kim, pour le retrouver en ville, sur 2d avenue. Je suis assez fière de moi avec le métro : je me débrouille comme une chef.
Nous avons pris un pot dans l'East side et voulu dîner dans différents restaurants, archi blindés. Nous avons fini dans un japonais assez étonnant par rapport à un restaurant équivalent en France. En gros, je préfère ceux de chez nous, ma bonne dame !
Retour tranquille à l'appartement. J'ai aperçu au loin l'immeuble Chrysler et l'Empire illuminés : c'est beau, tout bêtement.
Les photos de la journée seront traitées demain, je pense. Il ne faudra pas m'en tenir rigueur.
J'ai comme un petit vague à l'âme de vivre tout cela complètement seule, même si je le partage autant que je peux avec vous tous...

21 mars 2009

La journée de la jupe

ecole_publique

Le souci des miroirs grossissants ou des loupes, c'est qu'ils peuvent déformer. Le film n'y échappait pas hier soir, forcément. Si l'on passe sur les incohérences et les impossibilités notables (les profs et le principal devant les caméras et "se lâchant", le jeune fille qui pianote sur le portable du grand méchant pendant que la prof cause avec son arme à la main, le coup de boule qui laisse Adjani sans une marque ni un nez cassé, les ados qui ont l'âge d'être en seconde ou première, les voir sortir de la salle sans aucun policier autour, etc...), ce film a été un coup de poing pour moi, je crois.
Certes, ma soirée avait été un peu lourde et j'étais légèrement à cran. Mais quand même. Comme le disait Télérama, le film commence sur une critique incisive, et s'achève en tragédie. On le sent. On est au coeur d'une tragédie moderne.

Les mots des collégiens sont ceux que j'entends, leur violence, leur absence de limites, leurs incohérences (que le scénario met bien en valeur : racisme, expressions toutes faites, notion d'honneur variable...) sont celles auxquelles je suis souvent confrontée.

Mettre en avant les origines arabes de la prof (et celles d'Adjani, n'oublions pas qu'elle est métisse) à la fin du film est une idée lumineuse (l'acteur qui joeu son père est très charismatique, d'ailleurs). Et cette réplique admirable après avoir entendu la prof parler arabe :

_ Madame, vous n'aviez pas dit que vous étiez...

_ ... prof de français. Je suis prof de français.

Toute sa foi d'enseignante est là, toute sa foi en l'école laïque, toute cette foi qui ne suffit pas à les sauver, à les amener plus haut qu'eux-mêmes, à transcender les inégalités, les injustices...

Jusqu'au bout, Sonia, cette enseignante abattue par tant d'idéaux déçus, aura voulu protéger ses élèves. Elle aura voulu être une justicière.

La dernière image, celle des filles en jupe devant son cercueil, est une jolie boucle, quoiqu'un peu surfaite. Je me suis dit, en me retenant de pleurer, que cela avait été peut-être sa seule victoire.

Moi, j'ai fait le bilan de mes échecs : échecs de prof, échecs de coeur, échecs de poids.

Et j'ai cessé de me retenir de pleurer.

(Mardi à 11h, Isabelle Adjani est l'invitée de l'émission Le fou de roi sur France Inter). Et n'hésitez pas à réagir, à donner votre avis, tout ça, parce que ce film s'y prête, forcément, et que c'est l'un des enjeux de celui-ci !

Publicité
15 mars 2009

Volutes

Alain Bashung meurt.

Mes amours meurent, aussi.

Sale week-end.


Alain Bashung - La nuit je mens

 

11 mars 2009

Cercle vicieux

cercle_zen

Je voudrais m'aimer rien qu'un peu. Un tout petit peu. Pour qu'on m'aime.

Je voudrais qu'on m'aime. Rien qu'un petit peu. Pour m'aimer.

9 mars 2009

Je suis l'âme errante

nadja

Je sens que je ne vais faire que passer dans ce nouvel établissement : j'y entre, je fais cours, je sors. Aucun collègue ne me parle, alors qu'une nouvelle tête à cette époque de l'année, cela intrigue.
Je survis comme je peux dans ce collège au profil difficile. Impression de ne pas savoir faire, alors que je ne pense pas être trop mauvaise prof, globalement. Encore un élève renvoyé aujourd'hui, deux carnets remplis, donc trois rapports. Mal aux deux tympans. Je n'avance pas dans le cours, non plus. Ce à quoi j'avais pensé comme travail pour une semaine m'en prendra trois, je pense.
Ces chers petits s'envoient pour rigoler des pointes de compas dès que j'ai le dos tourné. J'ai évité les blessures. Youpi.
Ils vont aussi faire une lettre au prof que je remplace, sur idée du prof principal. C'est sympa, mais ils comptent tous mettre "Revenez !", ce qui est terriblement flatteur pour moi, même si cela ne devrait pas m'atteindre : c'est pure logique. Je suis l'élément étranger qui perturbe leurs habitudes.

A quand la stabilité d'un poste pour être celle à qui l'on dit "Revenez !" ?

André Breton, lorsqu'il demanda à Nadja "Qui êtes-vous ?" répondit "Je suis l'âme errante"...

9 mars 2009

Trentenaire

2009_02_20_20022009841

Passé trente ans, on se fatigue plus vite. Les soirées jusqu'à pas d'heure, ce n'est plus notre truc, ou alors on met plusieurs jours à s'en remettre. A la soirée d'anniversaire de Pumpkin, samedi, que des femmes trentenaires autour de la table (et que des homos; diable, elles se reproduisent !) qui ont fini en buvant une tisane bio affalées au fond du canapé... L'une d'elles a vu juste : "Avant, j'aurais bu une bière et j'aurais filé en boîte finir ma nuit...", dit-elle avachie et à demi couchée. Pour ma part, je suis rentrée vers 1h30 et mon réveil fut assez chaotique.
Alors quoi ? On vieillit tant que ça ? Ou l'on peut taxer la vie active de notre état ?
Tout ce que je sais, c'est que mes nouveaux gnomes m'épuisent bien plus que mes quatre classes de lycée (malgré la seconde frappée, oui oui !). On a l'impression que ce n'est pas le même métier, presque. Enfin, l'énergie n'est pas dépensée dans les mêmes choses, disons.
Avoir trente ans, c'est aussi dresser quelques bilans. Qui est encore dans notre cercle d'amis ? On compte d'ailleurs les amitiés en douzaine d'années. On regarde dans le rétroviseur, on s'inquiète de ne plus y voir les mêmes gens. On se demande pourquoi certains ont disparu du paysage. Pourquoi ils ne reviennent pas nous faire un signe. On flirte avec la culpabilité : qu'est-ce que j'ai fait ? qu'aurais-je dû dire ? et aujourd'hui, comment réagir ?
Du coup, hier soir, je ne sais ce qui m'a pris, mais j'ai écrit un mail à C. (énième tentative auprès d'elle) , et j'ai tenté d'appeler Mousse, son mari. Quand il a décroché, j'ai manqué de courage et profité de la mise en route intempestive de son répondeur pour raccrocher sans dire un mot.
Je ne sais pourquoi je n'ai pas parlé. Enfin, si : sa voix était lointaine et altérée par le temps. Il faut dire que je ne les ai pas revus depuis plus de dix ans... Après cela, j'ai fait redescendre mes pulsations cardiaques, et j'ai envoyé un sms sur son fixe. J'ai tenté de rappeler une heure après, en vain : il ne décrochait plus et avait débranché le répondeur.
Alors quoi ? Je devrais laisser tomber ? Le message a beau être clair, je n'y parviens pas. Quand on a encore le choix de parler à l'Autre, celui qui nous manque, celui qui manque à notre vie, parce qu'il est là, tout proche, il m'est insupportable d'envisager l'idée d'y renoncer totalement.
Quand la mort m'aura tout ôté, soit. Mais avant, non.

2009_02_20_20022009840

Photos prises rue de Rivoli, février 2009

5 mars 2009

Victimes sociales

Bilan de cinq heures de cours et deux jours de remplacement dans un collège classé difficile :

  • cinq carnets relevés
  • un élève exclu au bout de dix minutes
  • un mal de tympan à l'oreille droite
  • deux vagues migraines
  • un nez en sang dans la cour en allant les chercher
  • une bousculade féroce et effrayante dans le couloir devant ma salle
  • des papiers à la pelle par terre

Qui ose encore dire que le métier de prof est une planque ?


Anne Roumanoff. La classe sensible en ZEP.

 

Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>
Newsletter
19 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 420 354
Publicité