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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
9 mars 2009

Trentenaire

2009_02_20_20022009841

Passé trente ans, on se fatigue plus vite. Les soirées jusqu'à pas d'heure, ce n'est plus notre truc, ou alors on met plusieurs jours à s'en remettre. A la soirée d'anniversaire de Pumpkin, samedi, que des femmes trentenaires autour de la table (et que des homos; diable, elles se reproduisent !) qui ont fini en buvant une tisane bio affalées au fond du canapé... L'une d'elles a vu juste : "Avant, j'aurais bu une bière et j'aurais filé en boîte finir ma nuit...", dit-elle avachie et à demi couchée. Pour ma part, je suis rentrée vers 1h30 et mon réveil fut assez chaotique.
Alors quoi ? On vieillit tant que ça ? Ou l'on peut taxer la vie active de notre état ?
Tout ce que je sais, c'est que mes nouveaux gnomes m'épuisent bien plus que mes quatre classes de lycée (malgré la seconde frappée, oui oui !). On a l'impression que ce n'est pas le même métier, presque. Enfin, l'énergie n'est pas dépensée dans les mêmes choses, disons.
Avoir trente ans, c'est aussi dresser quelques bilans. Qui est encore dans notre cercle d'amis ? On compte d'ailleurs les amitiés en douzaine d'années. On regarde dans le rétroviseur, on s'inquiète de ne plus y voir les mêmes gens. On se demande pourquoi certains ont disparu du paysage. Pourquoi ils ne reviennent pas nous faire un signe. On flirte avec la culpabilité : qu'est-ce que j'ai fait ? qu'aurais-je dû dire ? et aujourd'hui, comment réagir ?
Du coup, hier soir, je ne sais ce qui m'a pris, mais j'ai écrit un mail à C. (énième tentative auprès d'elle) , et j'ai tenté d'appeler Mousse, son mari. Quand il a décroché, j'ai manqué de courage et profité de la mise en route intempestive de son répondeur pour raccrocher sans dire un mot.
Je ne sais pourquoi je n'ai pas parlé. Enfin, si : sa voix était lointaine et altérée par le temps. Il faut dire que je ne les ai pas revus depuis plus de dix ans... Après cela, j'ai fait redescendre mes pulsations cardiaques, et j'ai envoyé un sms sur son fixe. J'ai tenté de rappeler une heure après, en vain : il ne décrochait plus et avait débranché le répondeur.
Alors quoi ? Je devrais laisser tomber ? Le message a beau être clair, je n'y parviens pas. Quand on a encore le choix de parler à l'Autre, celui qui nous manque, celui qui manque à notre vie, parce qu'il est là, tout proche, il m'est insupportable d'envisager l'idée d'y renoncer totalement.
Quand la mort m'aura tout ôté, soit. Mais avant, non.

2009_02_20_20022009840

Photos prises rue de Rivoli, février 2009

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Commentaires
M
J'aime.
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A
On est tous un jour ou l'autre confrontés à ces situations. Peur de mal faire et de faire mal aussi. Peur de faire irruption et de déranger. En même temps, il y a cette culpabilité qui vous ronge(grr). Oui, moi aussi je vais bientôt lui écrire, à elle. A lui aussi.
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H
Retrouver des amis perdus de vue, ça n'est jamais simple... J'ai depuis deux semaines l'adresse d'une amie collée sur un post-it sur l'écran de l'ordinateur, et je n'arrive pas à prendre un stylo et une feuille pour lui écrire. Et pourtant, ce n'est pas qu'une connaissance, c'est bien plus que ça, c'est elle qui avait la primeur de mes bonheurs et de mes malheurs, c'est moi qui suivais sa vie avec autant d'attention qu'elle suivait la mienne. J'espère avoir le courage de lui écrire,bientôt.
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