Dibouïr : Glaner des informations un peu partout sans trop savoir qu'en faire.
Comment vous dire ces journées folles, au cours desquelles les élèves partent en vrille, au soir desquelles je tente de réviser, et au coeur desquelles je me perds et me retrouve tout à la fois ?
Dans le désordre, voici ce qu'il y a eu ces derniers jours à gérer, à vivre :
- une réunion parents-profs avec seulement neuf parents sur trente. Il faut donc fixer maintenant vingt-et-un rendez-vous avant les vacances... Totale folie en cette période pour moi.
- un appel ce soir à des parents tombant des nues : leur fils ne vient plus en cours mais fait semblant de partir chaque matin.
- une classe qui se décompose progressivement : après l'alcool et l'absentéisme, je demande la falsification de documents, le renvoi de cours, les mensonges éhontés aux parents, les contrôles sabordés, et j'en passe...
- le racket qui devient omniprésent aux abords du lycée, et l'un de mes élèves qui s'est fait tabassé par neuf individus qu'il connait (il ne portera donc pas plainte), parce qu'il avait défendu un copain racketté l'avant-veille. Bilan : une moitié d'oreille perdue, un trauma cranien et la peur au ventre.
- des leçons sur Charles d'Orléans, assommantes et inquiétantes si je tombais sur lui.
- ma convocation pour les oraux : je fais partie de la première vague. Libérée au plus tard le 13 au soir, j'aurai ensuite à patienter cinq jours pour savoir si je débouche une bonne bouteille ou si je reste au pied du podium.
- une crise de migraine méchante de lundi à mercredi. Je suis restée à la maison mardi, en culpabilisant -et en révisant.
- le retour de Flûtine mercredi matin, avec l'envie de plonger dans ses bras et de la retenir.
- le concert de Marianne Faithfull mardi, au Châtelet. Il faudrait que je développe mais, en gros, nous avons passé un moment agréable mais pas transcendant : le tout manquait de préparation, de finitions... (Faites-moi penser à en reparler longuement plus tard, siouplè).
- une envie de glace assez envahissante.
Et le pire, dans tout ça, c'est que je sens que j'en oublie.