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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
neologisme
25 septembre 2011

Croquaille : n.f. Bruit de la noix qui est cassée avec une pince monseigneur ou un outil de bricolage.

noix pince

Cette année, quelque chose me perturbe, me chiffonne aux entournures par rapport à la préparation de l'agreg. Je tourne autour mais je crois que je suis bien plus consciente de l'esprit de compétition qui existe, sans doute parce que je me mets une certaine pression pour cette deuxième session.

Hier, j'ai assisté aux premiers cours de la Fac, que "j'essayais" : je fais un grand tri, pour m'alléger quelque peu. J'ai retrouvé des têtes connues, beaucoup d'admissibles qui retentent leur chance comme moi, tout ça... J'ai été très sensible au fait que nombreux sont ceux qui n'écoutent pas, restent dans une forme d'autisme, presque. La question qui suit est évidemment : en suis-je aussi ?

Ou alors je suis vexée parce que j'ai l'impression que l'on ne m'écoute pas, moi. Comme si ma parole ne valait pas grand-chose. Je le ressens aussi au lycée, avec les collègues (et jamais avec les élèves).

Par ailleurs, je sens bien que je n'ai jamais été fort combative non plus. Par contraste avec Asa, c'est flagrant.

J'ai aussi appris qu'une fille absolument incompréhensible et pédante, qui passait l'agreg pour la troisième fois, avait eu 20 en littérature comparée. Je savais qu'elle était bien classée, et je m'étais dit que l'atout de la simplicité n'en était pas un pour l'agrégation. Cela m'a donc été très fortement confirmé hier. Je reste aujourd'hui incapable de produire de tels commentaires pompeux, verbeux. Même si je parvenais à nouveau aux oraux, je me casserais sans doute le nez de la même façon.

N'allez pas croire que je déprime. Je prends conscience de certaines choses, d'un malaise, et je tente d'avancer pour ne pas redevenir l'ancienne Virgibri, abattue, pessimiste, vaincue d'avance. J'ai quand même commencé à travailler mais, même si cela peut paraitre prétentieux, mon souci ne se situe pas là : je dois croire en moi, et me pousser, seule.

 desserts noix

Pour me changer un peu, j'ai préparé un gâteau aux noix (que l'on a ramassées avec Flûtine le week-end dernier) et une tarte pommes/noix zossi. J'aime quand ça sent bon dans l'appartement. Dommage que j'y sois seule...

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16 septembre 2011

Billoter le Sahara : Exp. pop. Impression de marcher dans le sable en déployant beaucoup d'énergie.

Je n'ai pas disparu, non, non. J'ai juste des semaines chargées, et je vois que cette rentrée s'annonce en fanfare. J'ai mal à la tête depuis plus d'une semaine, de façon lancinante et régulière, sans sombrer vraiment dans la migraine. Les chefs nagent dans le n'importe quoi; le réseau informatique est complètement kaput; on manque de moyens, et pourtant, pourtant, je suis bien dans ce LycéeDésiré.

désert

J'ai eu aussi quelques angoisses, liées complètement à la préparation de l'agreg : impossible de m'y mettre vraiment. Grosse crise de confiance, en fait. J'ai vu Tinette hier, pour évacuer, formuler ces inquiétudes, analyser un tant soit peu cette paralysie. Elle m'a aidée à établir un planning, aussi. Je vais fonctionner par quinzaine dorénavant, et réapprendre à travailler beaucoup seule. Pour les deux semaines à venir, ce sera La Fontaine. A fond les manettes.

Mes élèves semblent assez étonnants cette année, sinon : pas de classe "parfaite" mais des élèves, des classes qui bossent majoritairement, qui essayent, qui participent, qui écoutent. Je dépense donc beaucoup d'énergie pour "assurer" (et me rassurer ?).

Ce soir, je pars rejoindre Flûtine, enfin. Nous vivons nos rentrées en parallèle, le nez dans le guidon, alors que j'aimerais revenir chaque soir à la maison et me rassurer auprès d'elle, dans la tornade de cette période de reprise. Je vais donc m'accorder trois jours de "vacances" -avec les fables sous le bras, quand même. J'arriverai tard dans la nuit, mais qu'importe.

 Et puis en début de semaine prochaine, j'aurai peut-être mon nouveau modem Free, puisqu'Alice a été rachetée par cette marque. J'ai décidé de réactualiser mon matériel gratuitement. J'espère juste que je ne serai pas privée du net trop longtemps...

11 septembre 2011

Racouniffe : n.m. Basilic qui perd de sa fraicheur, indiquant que l'été s'en va.

Je pense que le jeudi et le vendredi, j'alimenterai peu mon blog : ces journées vont me lessiver. J'avais oublié à quel point je donnais de moi-même en cours chaque heure, et quelle pression l'on peut s'imposer en période de rentrée, de façon consciente ou non. Le vendredi, je suis au lycée de 7h30 à 16h15, et je donne six heures de cours, par exemple.

J'ai l'impression que cette année, les données sont inversées : mes deux secondes me laissent perplexe (ils ont leur matériel, ont fait le travail, restent calmes, lèvent la main pour répondre, etc) et ma première d'adaptation -je dois lui trouver un surnom-, comment dire ? Je ne la sens pas.

Du coup, je dois redoubler de travail pour, d'un côté, alimenter l'appétit des secondes (ce qui ne signifie pas qu'ils ont un beau niveau pour autant, mais qu'est-ce que c'est agréable d'avoir des élèves devant soi !), et de l'autre, cadrer la première.

Sinon, je suis allée hier matin à la réunion d'accueil pour l'agreg 2012. Je me suis sentie un peu comme à l'époque de la prépa : légèrement ironique face à mon expérience, pour pouvoir survivre... Nous verrons la suite des événements. Au retour, quand j'ai lu Rabelais, je me suis endormie. Même résultat qu'avec Robbe-Grillet l'an dernier. Zut.

Pour changer le rythme de l'agreg, Flûtine et moi avons décidé d'aller voir des spectacles fréquemment, et je suis ravie d'avoir déjà quelques places en réserve... Je vous dira lesquelles progressivement. Na !

 

Globalia

A part ça, je fais de la littérature buissonnière avant de me coucher. Je lis une contre-utopie, Globalia de Jean-Pierre Rufin. J'avais dans l'idée l'an dernier de la faire lire en lecture complémentaire mais c'est trop long. Dommage, car ce n'est pas mal du tout.

Vendredi soir, pour évacuer mes deux journées intenses de cours, je suis allée au cinéma avec Pumpkin. Nous avons vu RIF, grâce à Ed qui m'avait donné deux places gratuites. Autant le dire tout de suite, ce film est d'une platitude absolue, ne décolle jamais et nous n'avons pas su pourquoi il avait été tourné. Pourtant, ça nous a amusées de voir un navet.

 

RIF

Sinon, j'ai décidé d'accepter l'offre de Free qui a racheté Alice et de passer à la freebox version 5. J'aurai peut-être moins de bugs du modem. C'est étrange, d'ailleurs, comme il se déconnecte de façon intempestive toutes les dix minutes quand Flûtine est là. Je sais qu'elle a de l'électricité, voire du magnétisme dans les mains, mais c'est troublant. A chaque fois qu'elle repart, je n'ai plus un seul bug...

Là, il pleut et le noirot s'est couché le long de l'ordi, près de moi. Il cache son nez sous mon bras. J'ai mal à la tête (la migraine trainait depuis jeudi, la voici). Mais je vais préparer quand même mon agenda pour avoir l'esprit tranquille.

8 septembre 2011

Taquiner le nez du dragon : loc. pousser quelqu'un dans ses retranchements. Par ext. agacer.

Punaise, j'avais oublié à quel point je dépensais de l'énergie en faisant cours ! J'ai eu cinq heures de secondes aujourd'hui, dont quatre d'affilée. Il faut dire que j'ai commencé sur les chapeaux de roue, pour leur faire comprendre que ça-n'allait-pas-rigoler-hein. Enfin, je schématise.

Ils ont un peu halluciné quand même, je crois. Je me demande parfois si je n'ai pas la capacité de les "captiver" en les effrayant en même temps. Une sorte de monstre pédagogique, quoi.

En tout cas, ce soir, je suis crevée. J'ai corrigé soixante tests de connaissances littéraires, ce qui n'a pas aidé. Là, je meurs de faim.

Le plus étonnant, dans tout cela, c'est que malgré le torchon qui brûle en salle des profs, malgré le manque de moyens, malgré la désorganisation quasi programmée de cette rentrée, et malgré l'incompétence des chefs, tous les professeurs de seconde ont la même perception des élèves : ils ont l'air "normaux", gentils, et ils écoutent -pour l'instant. Il y a même une humeur relativement légère entre profs : on s'entraide, on se donne des infos, et on rit de ce qui ne tourne pas rond. Cela n'empêche pas de faire certains constats affligeants, évidemment, mais je me dis que nous avons de sacrées ressources pour tenir le coup.

profs remplaçants

Dans nos dernières inventions, nous avons créé le CEDTP : le club des emplois du temps pourris. C'est sans doute idiot, mais ça nous amuse. Cet acronyme est à lire très vite, comme une mitraillette. Il devrait y avoir pas mal de membres : je n'entends aucun collègue dire que l'un de ses voeux a été respecté, et j'en entends beaucoup découvrir des changements sans avoir rien demandé.

Demain, huit heures de présence et six heures de cours. Well done, monsieur l'adjoint !

6 septembre 2011

Se méfier du vent : loc. Se dit de discours creux, finalement pernicieux.

Sentant la rentrée chaotique dans mon LycéeDésiré, je laisse le vent souffler, et j'en oublie de venir ici. Je ressens comme un changement de ton de la direction, qui opte pour langue de bois & consorts, fait preuve de mauvaise foi et semble dépassée dès septembre. Des collègues se tirent dans les pattes, ou plutôt : l'Education nationale parvient à ses fins en nous montant les uns contre les autres.

prof croco

J'ai découvert la classe de première dont je suis PP hier, et il n'y a rien d'alarmant à signaler pour l'instant. Je me suis juste sentie bête au moment où je n'ai pu leur dire qui aurait quoi comme cours jeudi matin : certaines informations manquaient sur l'emploi du temps. Ça fait sérieux.

Je suis à peu près prête pour la rentrée, même si je dois encore remplir mon joli cahier de texte personnel puisque j'ai enfin un emploi du temps "fixe". Il est assez pitoyable, mais je ferai avec. Je travaille du mardi au vendredi, pour 20 heures de cours. Demain matin, énième réunion inutile, au cours de laquelle je lutterai contre le brouhaha ambiant.

A part ça, je réfléchis à des solutions pour ma voiture, dont le contrat de leasing s'achève début octobre : dois-je en reprendre une ? la rendre au concessionnaire ? chercher une occasion de ce fait, ou bien renoncer à une voiture tout court ? Mon esprit se situe donc au niveau des pneus.

Mais pas que.

J'ai de grandes envies de spectacles, de sorties culturelles, d'expositions. J'ai déjà repéré des choses... Je vous en reparlerai. On finit en musique ?

PS : toujours pas d'amateur pour Almodovar... Révélateur ? Lisez mon blog-it express dans la colonne de droite si vous ignorez de quoi je parle.

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3 septembre 2011

Poustillonner : râler un jour, et l'oublier le lendemain

HP DOS

Après une nuit de sommeil (tardif), quelques makis et un premier café, ma mère et moi avons songé à la même chose : elle veut un nouvel ordinateur depuis un bail (et un portable), et moi j'étais coincée pour ma rentrée. Bilan de l'arrangement : une fois le Sony réparé, ma mère me le "rachètera" et moi j'en aurai un nouveau. Nous n'avons pas patienté trois semaines pour avoir un Vaio armé d'une nouvelle carte mère et une autre carte graphique (quitte à griller, autant bien griller les composants) : j'ai comparé ce matin plusieurs modèles dits "polyvalents" ce qui signifie milieu de gamme, et j'ai finalement investi dans un 15 pouces HP très féminin, qui était un peu bradé car il s'agissait du modèle d'exposition. Et j'ai pris l'assurance complémentaire, puisque le vendeur m'a fait une fleur dessus.

HP BLANC 1

J'écris donc sur mon nouveau joujou, avec lequel j'ai imprimé mes documents de rentrée (alléluia). Au passage, c'était étonnant, nous étions quatre dans le même cas au magasin, dont trois profs. Tous aussi inquiets de ne pouvoir bosser correctement en cette période de rentrée, et tous avec des ordinateurs grillés.

Sinon,  j'ai travaillé un peu mais je m'activerai plus demain sur mes cours et mon accueil des élèves de première en tant que PP. Je suis encore bloquée, ne sachant pas si je dois me fier à mon emploi du temps très bof, mais temporaire. Il va aussi falloir que j'intègre des séances de travail pour l'agreg, et que j'intègre aussi l'idée d'être quasi seule à nouveau : Asa est très indépendante, et semble avancer de son côté. Je dois en faire autant, pour ne pas rester au bord de la route. Mais ça fait assez mal de le constater, alors que passer l'agreg avec elle était l'une de mes motivations pour replonger cette année...

Allez, j'ai envie sans aucune transition de vous mettre un titre ancestral qui donne la pêche !

8 juillet 2011

Bichouille : n.f. Action qui permet potentiellement de se sentir mieux.

 cloch

Alors voilà : il parait que c'est fini. J'ai oeuvré du mieux que j'ai pu, sachant que j'étais vraiment fatiguée. Par le rythme annuel, l'ambiance de fin d'année, les oraux à Sousse-Perpète, les tensions diverses et variées, quoi.
J'ai rendu mes 56 copies hier matin. Comme d'habitude, l'harmonisation ne sert à rien d'autre qu'à faire joli. Nous avions tous entre 9 et 12 de moyenne. Je bouillais d'impatience d'en finir enfin.

Après fait un énième recomptage des copies, j'ai pris la route pour rejoindre directement Flûtine chez elle. J'ai mis plus de temps que prévu : j'ai dû m'arrêter deux fois en bord de route pour dormir afin d'éviter tout risque d'accident. C'est rare que je doive prendre ce type de précaution.

D'ailleurs, là, je ne comprends pas que je suis en vacances. J'ai la tête pleine de ce maudit bac qui ne veut plus dire grand-chose; des soucis qui se profilent pour la rentrée (coordo chaotique en lettres, trop-plein d'élèves, violence, etc); des envies de déménagement impossibles à réaliser...

Alors voilà : il parait que c'est fini. Il parait seulement. Je sais que je vais mettre du temps à me détendre. Et je pense ne pas pouvoir retirer cette petite boule au creux du ventre. Enfin, c'est ce que je me dis maintenant.

Mais je sais que le sourire de Flûtine peut me faire oublier beaucoup de soucis.

26 juin 2011

Massefeuille : n.f. Charge de travail importante, alors que l'on pense que vous vous tournez les pouces.

Vingt-trois candidats, donc, ont passé avec moi leur oral en deux jours. Ce rythme est épuisant, d'autant plus que je me lève à 5h30 et que je pars à 6h50 pour éviter les bouchons et être à l'heure.

J'ai vu des élèves sans surprise, avec des noms "bien français", très lisses. En même temps, ils sont issus d'un lycée coté de banlieue chic. Pas de relief, donc, sur le plan de l'identité de ceux-ci.

Parfois, même, ils sont bien trop sûrs d'eux, voire pédants. L'un d'eux, de façon très maladroite, s'est mis à me poser des questions rhétoriques pendant sa prestation. Exemple : "Tirso de Molina a écrit Le Barbier de Séville... N'est-ce pas ? " Je voulais lui dire qu'il faisait une grosse bourde, mais je me suis contentée de lui indiquer que c'était moi qui posais les questions. Deux minutes après, il évoque la scène célèbre du pauvre dans Dom Juan, s'arrête soudain, et en me pointant presque du doigt, lance : "Mais vous ne l'avez peut-être pas lue ? Vous la connaissez ?" Là, j'ai suspendu mon stylo, j'ai haussé un sourcil : "Vous me demandez à moi, professeur de lettres, si j'ai lu la pièce ?" On nageait dans l'absurde.

Dans un autre genre, un élève ayant une sorte de bégaiement particulier, portant sur la syllabe finale de chaque mot, m'a beaucoup touchée par ses efforts. Le stress de l'examen n'arrangeait d'ailleurs rien. Il s'en sort avec une très bonne note, donnée non pas par pitié, mais bien parce qu'il était bon.

Après lui, j'ai fait pleurer une élève qui était interrogée sur l'impasse (Baudelaire) qu'elle avait faite. Pas de chance. Le pire, c'est qu'elle n'a même pas essayé de produire quelque chose de modeste, et que sur les questions les plus larges ("quel est votre poème favori dans le corpus ?"), elle ne répondait rien. Je lui ai suggéré d'en tirer certaines leçons, et de ne plus faire d'impasses...

Sinon, j'ai eu un élève excellent sur un texte difficile :"Femme noire" de Senghor. Quant il m'a répondu à propos de la négritude que Sartre la définissait comme "la négation de la négation de l'homme", j'ai bu du petit lait. Comme quoi, c'est possible d'avoir de bons élèves, même s'ils restent très scolaires dans ces établissements.

Au retour, vendredi, j'écoutais la radio, abrutie par ma journée. Je suis tombée sur deux chansons très différentes. J'ai décidé ensuite d'aller dans Paris, pour me changer les idées. J'avais oublié les soldes. Ou plutôt : je ne pensais pas que les gens se précipitaient après le travail dans les boutiques. Le bruit, la cohue m'insupportaient. Je ne me suis pas détendue, mais j'ai trouvé ce que je cherchais : un casque audio soldé pour mon ipod puisque mes écouteurs grésillent. J'avais peur de l'acheter uniquement pour l'esthétique et de ressembler à tous les loulous de banlieue; il a en fait un bon son et me plait beaucoup : avec mon ipod rouge new-yorkais, j'adore.

Wesc-Conga-Medium-Blue

Depuis ce temps de shopping, j'ai rangé et nettoyé l'appartement, j'ai diné avec ma mère, j'ai dormi beaucoup (pas assez, en fait). Là, j'hésite à aller courir : la chaleur grimpe. Cet aprèm, je compte voir Emy.

Je n'ai pas touché à mes 56 copies en attente. Tant pis.

 

13 juin 2011

Possicailler : hésiter à sortir par temps pluvieux.

L'espace du blog a été longtemps pour moi une soupape, une sorte de catharsis  dans laquelle je m'exprimais, bien plus que dans la vie. Mais il semblerait que je sois mystérieuse même pour les êtres les plus proches de moi. Pourtant, j'ai l'impression d'avoir progressé en ce domaine, malgré mes silences à répétition (que je recherche puisque mon métier, c'est de parler, et j'en suis saoule souvent).

Mais surtout, surtout, je ne veux pas chouiner, geindre comme beaucoup le font : cela m'insupporte. Je me dis que ceux qui m'aiment prendront le train sauront voir quand je vais mal. Pas toujours vrai, et cela me joue des tours.
Je passe pour la femme inébranlable, solide, voire indifférente, qui gère tout au mieux. Sauf que cette femme fatigue. J'aurais besoin de béquilles pour marcher que je ne le dirais pas : j'irais les chercher moi-même à cloche-pied -ou je ramperais.

Ces derniers temps, je voudrais me lover contre Flûtine, me taire, et peut-être pleurer. J'ai tenu, je suis allée au bout de l'année avec les élèves, mais à quel prix ? Ces dernières semaines se sont présentées à moi sous le signe de l'échec : pédagogique, littéraire, physique.
Je me vois mauvaise prof, mauvaise candidate à l'agreg, toujours aussi balourde et sans séduction. J'ai cumulé, j'ai encaissé, et voilà le résultat : je reviens en arrière.

Alors actuellement, je lutte pour ne pas retomber dans une de ces phases de dépression chronique dont j'avais le secret, et qui ne m'avait pas atteinte depuis plus d'un an.  Je n'ai guère d'enthousiasme, et en dehors de lieux ou de personnes réconfortants, je fuis. Le terme est sans doute excessif, mais c'est l'idée.

J'aurais envie de parler d'amour, de me recouvrir d'amour, et de m'en servir comme d'une béquille, ce que je faisais au début de ma relation avec Flûtine : je planais à un mètre du sol.

Aujourd'hui, je vais sans doute me balader dans Paris, puisque je n'ai pas fait cela depuis un bail à cause du rythme effréné que nous subissons en fin d'année. Mes balades solitaires parisiennes ont toujours été essentielles. Je prendrai l'appareil photo (autre catharsis), et j'irai un peu au hasard. Ou pas.

 nikon_d50

29 mai 2011

Scrignoufade : n.f. égratignure plus ou moins marquée, et qui brûle la peau.

Après mon footing de fin de matinée, j'ai décidé d'aller voir ma mère à vélo, par ce beau temps (l'idée d'encenser une fête inventée par Pétain ne me réjouissait guère, mais ma mère avait envie de me voir, alors bon...). Auparavant, je donnais un cours particulier aussi.

vtt_dessin

Alors que le soleil brillait, que les oiseaux devaient chanter (impossible à entendre en cette ville), et que je pédalais tranquillement, j'ai décidé de me placer sur le large trottoir afin d'éviter les risques. Las ! La roue arrière de mon VTT rouge presque pimpant a glissé le long dudit trottoir, et je me suis ramassée méchamment sur le bitume.

Le côté droit de mon corps presque svelte a douillé, mais j'étais quelque peu sonnée pour m'en rendre tout à fait compte. Un charmant couple s'est arrêté sur la voie bus pour m'aider. Les lunettes de travers sur le nez, me tenant la tête et sentant mon bras droit endolori, j'ai fait ma vaillante dix secondes tout au plus.

Ils m'ont aidée à me relever, m'ont proposé de mettre le vélo dans leur voiture et de me déposer quelque part, d'appeler quelqu'un (un ami ou le 50/50 ?) et j'ai même ouvert grand la bouche pour la dame à qui je disais que j'avais mal à une dent à cause du choc...

J'ai repris mes esprits grâce à ces gens sympathiques et serviables (je m'étonne trop de cela, vous croyez ?) et je suis repartie très doucement. Comme j'avais prévenu la mère de mon élève, elle m'attendait presque avec le brancard, la scie médicale et les compresses. J'ai tenté de laver la plaie, mais tout me picotait affreusement (et je ne crois pas être douillette).

Encore maintenant, je n'y parviens pas. Je sautillai sur place chez ma mère quand celle-ci voulut simplement asperger mon bobo... d'eau claire. Je pense en fait que mon bras a des micro-coupures et que la peau a "brûlé" (je pense fortement aux motards qui tombent...). Bref, je me tortille sans pouvoir faire grand-chose.

J'ai mis un pansement contenant un désinfectant pour protéger le tout, mais si vous avez des idées/suggestions, n'hésitez pas...

En bref, y a-t-il un médecin dans la salle ? ;-)

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