Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Prof et plus si affinités
Archives
Prof et plus si affinités
mort
26 mai 2010

Les sentiments... (2)

Varennes

Moi qui me targuais de ne pas ressentir grand-chose, me voilà embarrassée : je viens de m'éveiller d'une sieste ravageuse par ses cauchemars funèbres. Ma mère était à l'église, et moi à côté d'elle. Je voyais tous les membres morts de sa branche familiale, en me demandant comment ils avaient fait pour venir... Et ma mère les voyait, leur parlait, pleurait sur leur épaule. J'avais mal pour elle de savoir qu'ils n'étaient qu'illusion, et qu'il allaient à nouveau disparaître.
Réveil en sursaut. Cette sieste a donc été agitée. Le sommeil de cette nuit aussi.
L'enterrement de ma grand-mère aura lieu en province vendredi après-midi. J'ai posé ma journée. Etrange situation où je dois prendre un air affecté mais pas trop en annonçant ce décès.
Les cours de ce matin m'ont paru pourtant interminables. Je songeais à ma mère sur la route, et n'étais guère rassurée par la pluie, sa fatigue, son chagrin. Je redoute aussi qu'elle fasse un report sur moi, puisque nous sommes dorénavant la seule famille de l'autre...

Et pendant ce temps, côté travail, je suis coincée pour les orientations de seconde car Kracoukass, en arrêt maladie depuis deux semaines, a gardé chez lui les fiches navette. Les premières finiront aussi ric rac le programme du Bac. Mes descriptifs seront remis demain à l'administration pas Asa, qui s'occupe des photocopies de ceux-ci.

Ce soir, cours au Louvre alors que j'ai la tête farcie et simplement envie de dormir. En plus, l'ambiance est tendue avec S. et Flûtine est à l'autre bout du monde...

Je ne dis pas que je vais mal, non. Il y a juste un coup de mou, un accroc au tissu.

Publicité
25 mai 2010

Les sentiments...

Ma grand-mère maternelle vient de mourir.
C'est terrible peut-être -quoique- mais je ne ressens rien, sauf pour ma mère qui pleurait au téléphone. Elle ne lui laissera rien comme trace d'amour. Et ma mère aura passé sa vie à la chercher, cette trace.
Les choses sont mal faites.

30 avril 2010

Pesons et balances

balance_metal

Reconnaissons-le tout de go : j'ai quand même du mal à travailler. J'ai corrigé un paquet de copies, certes. Je suis plus ou moins au point dans mes cours, certes. Mais j'ai la tête si légère...
Hier soir, petites angoisses de la perte, de l'absence : peur de perdre Flûtine, peur de la mort, peur de perdre ceux  ("celles", en fait) qui comptent, peur du retour, lundi. J'ai souvent eu ce type de réaction quand je vivais des événements heureux. Disons que ce n'est qu'un juste retour des choses, et que ces angoisses se font rares depuis que je suis amoureuse. Alors je les prends comme elles viennent, et hier soir, j'avais cette magnifique possibilité de me rouler-bouler contre le corps de l'Autre, pour me rassurer.

Ce matin, je suis allée au Monop faire quelques courses, et j'avais ce sentiment étrange d'habiter là. Au programme de cet aprèm, petit tour en ville, car j'ai repéré deux trois choses pour Flûtine... Et j'ai envie, allez savoir pourquoi, de m'acheter de fins bracelets en cuir. Ce n'est pas cela qui me coûtera une fortune, et je pense que j'en serai ravie. Comme quoi, les bonheurs simples me conviennent parfaitement.

Vraisemblablement, j'aurais encore perdu du poids (presque un kilo), mais je patienterai jusqu'à mon retour pour en être certaine. Ne nous réjouissons pas trop vite, et pesons-nous toujours au même endroit, à la même heure, sur la même balance, pour éviter les déconvenues. N'est-il pas ?

Le temps est toujours doux, mais passé à la pluie fine. Je marchai tout à l'heure dans la rue, découverte, portant juste un t-shirt et un pull en V noirs. Je ne me suis pas protégée de la pluie : je prends tout ce qui s'offre à moi.

Tout.

25 avril 2010

Le soleil, la mer, le passé

_8_

Me revoici enfin sur les ondes, même si mon bonheur est peut-être rébarbatif -voire pénible-, je vais continuer à l'étaler...
Nous sommes donc parties, Flûtine et moi, jeudi et vendredi sur Deauville. La destination fait sans doute trop carte postale, mais nous nous sommes régalées. Avant de prendre notre chambre à l'hôtel (l'Ibis devant le port est charmant), nous avons pique-niqué très succinctement sur la plage de Cabourg. Le vent était froid mais le temps superbe. Nous étions habillées comme des pouilleuses, dans des jeans trop grands, des blousons d'hiver, lunettes de soleil au front et t-shirt rayés comme il se doit.

La plage de Cabourg était quasi déserte. Ensuite, après cette longue pause, en milieu d'après-midi, nous longeons la côte pour rejoindre Deauville. Et là, flash back auquel je ne m'attendais pas : je redécouvre Villers-sur-Mer et le centre de vacances où nous avions passé quinze jours avec mes parents il y a des années. Je devais avoir environ dix ans. Je n'avais rien vu de la mer, car j'avais attrapé un très méchant virus (je délirais à 41° de fièvre) et je regardais mon père nager au loin, avec des jumelles. Il était de plus en plus petit; un simple point noir sur l'horizon... Je m'inquiétais un peu, je le guettais, et je suivais son retour dans les flots, régulier et impressionnant.

Là, en voiture avec Flûtine, je me suis arrêtée cahin-caha devant le centre de vacances, vide et fermé à cette époque de l'année. Je suis sortie un peu pantelante. J'ai fixé la mer, comme si elle allait me rendre mon père, des années après. Comme elle l'avait fait il y a peu, il y a des siècles, quand je le guettais ardemment, assise derrière la fenêtre, dans la chambre.

Je n'ai pas bougé. J'ai mis mes larmes sur le compte du vent qui fouettait mon visage. J'ai fixé la mer. Aussi longtemps que cela m'a paru nécessaire. J'ai fixé le centre de vacances. J'ai alterné. J'ai revu ces images rares et lointaines.

La mer ne m'a pas rendu mon père.

Retrouver ce lieu m'a perturbée plus que je ne croyais. Il faut dire aussi que la veille, Flûtine m'avait offert sur cd-rom la seule vidéo existante de mon père... qui datait de 1990, ainsi que celle d'une chanson que j'avais créée en 1997 lors de mon stage BAFA... consacrée à mon père. Alors, forcément, Villers et les vidéos, ça chamboule...

Une fois à Deauville, nous avons posé ma petite valise Dragibus (elle est fuschia) et avons filé sur la célèbre plage chabadabada...

La suite ? Vous l'aurez peut-être après le dîner, ou bien demain.

DSC_0996

30 janvier 2010

Donner et recevoir

Pour le défi 91, il fallait raconter un cimetière de son choix... et y insérer une épitaphe que nous aimerions nous attribuer. Voici ma participation, intitulée "Donner et recevoir".

Il y a les gisants et les vivants

Tous ceux qui nous frôlent

Les inquiétants

Les apaisants

Les discrets

Au milieu des gisants

Je trônais

C’était il y a longtemps

Un temps où les appareils photos cliquaient

Où les fenêtres s’obturaient

Un an après la répartition de ses cendres

Devant une plaquette dorée infâme

A son nom, avec ses dates

Je m’étais dit que non

On ne se réduisait pas à ce paquet sombre

J’avais décidé de goûter la vie

Même dans ses amertumes

Tous ses goûts

Sans excès

Chaque détail importait

J’étais au milieu des gisants

Il y a longtemps

Armée de mon boîtier

J’ai trouvé les morts beaux

Une sorte de romantisme

Exacerbé

De la vie dans la pierre

Des femmes de toute beauté

Des inscriptions passionnées

Des amours mortes

Et encore si vivaces

Si l’on pouvait dire

De moi

Elle a aimé

Ou plutôt

Elle a beaucoup donné

Et a su recevoir

Mais je ne sais où je me poserai

Pas de lieu-clef

Pas grand-monde pour me causer

Au-dedans de la pierre

J’étais au milieu des gisants

Il y a longtemps

Moi la demie vivante

Mes yeux vibraient

Mes yeux cadraient

Mes yeux fuyaient

La mort

En la figeant

En noir et blanc

Elle a beaucoup reçu

Et a tellement donné

Qui sera là pour l’écrire

Ou le murmurer

P_re_Lachaise_1994

Père Lachaise, 31 octobre 1994

Publicité
4 janvier 2010

Lhasa, canta !

Et voilà, la foutue bête à pinces a encore emporté quelqu'un... Lhasa est morte à l'aube de 2010. J'aurais dû la voir en concert avec Sandy, mais celui-ci avait été annulé en raison d'une maladie... Tout s'explique bien tristement, même si l'on s'en doutait.
Mais bon sang, elle avait trente-sept ans ! Je ne dis pas qu'il y a un âge pour mourir, loin de là, mais c'est si jeune, encore... Encore.
Son premier album, La Llorona, je l'avais écouté en boucle à une époque. C'était il y a un peu plus de dix ans. La voix granuleuse, chaude, et si particulière de Lhasa m'avait enveloppée.

Il fait froid, dehors.

9 novembre 2009

Des murs, encore des murs

9 novembre 1989
Le Mur de Berlin tombe. J'ai encore les images en tête, et je sens l'importance de l'événement. J'ai quatorze ans, et je me dis que oui, ça y est, je vis quelque chose de grand sur le plan de l'actualité. Je pourrai dire plus tard : "Je l'ai vu". Mon père ne commente guère. Je crois qu'il relativise beaucoup, en disant : "Qu'est-ce que ça va changer concrètement, dès demain ?" Mais j'invente, sans doute, ce souvenir.
Mon père se moque de ses quarante ans, comme de tous ses anniversaires. Impossible de me souvenir de ses cadeaux. Des livres, sans doute. Ma mère me dit une gourmette en argent, aussi.

9 novembre 1993
Mon père est mort dix jours avant. Les mois d'octobre et de novembre me seront à jamais pénibles.

DSC_0492

9 novembre 2009
Les vingt ans de la chute du Mur de Berlin. Commémorations, blabla, analyses.
Mon père aurait eu soixante ans aujourd'hui. On lui aurait offert des livres, c'est sûr : il adorait ça.
Je prends en photo la fameuse plantapapa. Elle résiste aux années. Moi aussi.

DSC_0483DSC_0485

31 octobre 2009

Scorpions

piccolini

Clochette a la tête couchée sur les pattes avant du gentil noiraud. La télé est évidemment éteinte. J'ai mangé des piccolini  mini farfalle pour les enfants au roquefort, agrémentés d'un demi verre de vin blanc -reste du repas de samedi dernier. Entre régression et âge adulte, quoi.
Là, je mâchonne des bonbons halloween. La cuisine est en désordre. Un peu comme mon esprit. La nuit dernière a été pénible et douloureuse. Du coup, j'ai été assez molle dans mes démarches shoppinesques avec Micahuète aujourd'hui. La preuve, nous n'avons RIEN acheté du tout, l'une comme l'autre -c'est dire.
Heureusement, nous nous sommes délectées d'un délicieux japonais (l'un de mes deux préférés) le midi.
Au retour, vers 16h, j'étais décidée à faire la sieste puisque j'avais failli m'endormir dans le train. Mais rien à faire.
Demain, je tâcherai de me noyer dans le boulot, au milieu d'une journée morne, grise, froide, triste.

***

Il y a très longtemps, quelques jours après la mort de mon père, je suis tombée sur une cassette audio qu'il utilisait pour enregistrer à la va vite, comme nous pouvions en ce temps-là, des chansons qu'il entendait à la radio. Je m'étais effondrée, en larmes, agenouillée par terre, en tombant sur celle-ci, non seulement parce qu'elle est belle, mais aussi parce que je me suis dit à ce moment-là que j'ignorais beaucoup de lui, et que je ne saurais jamais ce qu'il aimait en cette musique, lui, l'amateur des grandes orgues de Notre-Dame... Il y avait aussi Kim Wilde...
Que de silences à jamais vides...

22 octobre 2009

La lumière du vide

Je crois qu'outre le manque de temps certain, je n'ai pas écrit depuis deux jours ici parce que j'aimais à me voir petite fille, au milieu de ce texte. Encore au centre de la pièce...
Mais il faut bien avancer. Encore et toujours. C'est usant, je trouve. Faire comme si on allait, faire comme si on savait encore le bonheur, la joie, faire comme si la douleur s'estompait...
Je vois S. plongée dans celle-ci, et je retrouve d'une certaine façon ce que j'ai vécu il y a un peu plus de quinze ans. Nos stigmates sont différents, notre deuil aussi -chaque deuil l'est-, mais c'est toujours, pour qui sait voir, la chair qui trinque, le corps qui dit la douleur à l'intérieur. Les yeux, la peau, la maigreur, les rondeurs, peu importe : rien ne ment.

DSC_0004

Le vide occupe tout l'espace, alors.

Je ne sais que vous dire d'autre, là, ce matin. Je ne suis pas "que" dans ces angoisses et cette tristesse, même si elles ont la première place. Il y a aussi le vide sentimental subi/choisi, le côté je-suis-débordée-au-lycée et je m'y prends mal pour organiser des sorties (je ne sais ni n'ose faire), et puis le temps qu'il faut pour ranger l'appartement alors que je vis seule, organiser ma soirée de samedi...

Allez, je vais commencer le ménage pour cesser de geindre. Cela me sera toujours plus utile.

21 septembre 2009

Le poids des mots, le choc des photos

C'est bizarre : j'ai des photos que je trouve très intéressantes, mais je ne parviens pas encore à les mettre en ligne ici. Peut-être parce qu'elles me dérangent, à leur façon. Il s'agit d'animaux que je suppose empaillés, bardés d'objets luxueux. Des visages qui semblent souffrir, au milieu de paysages étranges. Les images en soi sont belles. Ce qu'elles dégagent, c'est autre chose.
Je les avais évoquées dans une autre entrée, il y a peu de temps, en disant que les surréalistes les auraient adorées. Je crains sans doute de vous mettre mal à l'aise. Ou alors ces photographies me renvoient à la mort, si je suis honnête avec moi-même... Images sur papier glacé, images glaçantes, taxidermie, luxe ostentatoire, esthétisme à froid, le beau pour le beau...

Gds_magasins_sept_09__4_

Dans le lot, j'en sors certaines aux reflets changeants et argentés, un ou deux autoportraits extrêmement subtiles, de la déco aux couleurs tendance -noir, blanc, métal-, un gant qui me fait penser à la Nadja de Breton, encore et toujours (c'est fou comme ce texte m'aura marquée !)...

Gds_magasins_sept_09__12_

J'aimerais retourner aux grands magasins, cette fois-ci armée de mon boîtier Nikon, et en faire de véritables images, tellement belles qu'on en oublierait presque leur "obscure clarté"...

Si je n'avais pas été enseignante, j'aurais voulu être photographe.

A vous de voir ce que vous pouvez en déduire... Et moi.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Newsletter
19 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 420 335
Publicité