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Prof et plus si affinités
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enseignement
11 janvier 2009

Florilège

Première S, commentaires composés

* ils l'anlédisse
* ils font présentire une fin machabre
* les stuperfuges
* C'est en 1772 que le siècle s'arrête
* la morale qui close le texte
* il est tout tourné
* il fin de dénoncer la guerre
* le loup loue Allah
* une élévation animale terrestre
* les carcaces de soldats
* le malheureux paysage de cadavre
* il fut déconsterné
* les contrés orientale qui se bataille Jérusalem

Seconde, contrôle sur le Réalisme

* Mais croyant que se fut l'effet des coquillages qu'il eut un enfant neuf mois plustard, il ne savait pas que sa femme l'avait tromper.
* ils organisèrent les noces, il fut enterré vivant.
* toute sa famille ont éssaye de survivre par eux même
* Au début, même proche de la fin...
* il a survéqui
* il est immigré de Marseille à Paris
* toute l'eau engloutit tout
* il n'est prouvait aucun sentiment
* mais cette voici
* le corps-billard
* sa femme ne lui témoigne que de la méprise
* les crocmorts
* il se retrouve paralysé après être tombé dans les pompes
* toute la famille moura après le renversement du radeau
* enfet
* inextrêmiste (= in extremis)
* il se retrouve fauché et accepte un deal
* c'est laba que...
* elle est en sainte/ensinte/il la metta en seinte
* aux furent à a mesure
* seula (= cela)
* neuf mois plus tard, elle tomba enceinte
* le bord de mère
* une fois remis de plomb
* l'iniaurence (nuit beaucoup, en effet)
* ils mouraient noyer
* c'est l'histoire est comique
* la cocucité d'Hector
* par le bier de la façon dont l'historie est conté, on est omniciant

STG, interrogation sur la poésie

* le temps est l'ennemi de beaucoup de femme (propos tenu par un garçon, of course)
* le soir elle était déjà fânie
* une métaphore philé

Seconde, suite d'une nouvelle de Bradbury

* ils éclatèrent leurs joies
* une situation incomprenable (les copies aussi)
* je n'y crois pas mes yeux ! (et nous donc...)
* il prenu son écu, courit / il prena son épée et parta au combat / ils courrirent, fermirent / ils galopirent / ils avençairent
* et t'es-ce donc ça ?
* sans furtivité
* nessecair
* sonner par ce choque, il se réveilli (j'aimerais me réveiller, moi aussi)
* à l'équart
* il les vincis (= vainquit)
* mon âme tranquille dant l'haudela
* actaquer
* la que du dragon (= queue du dragon)
* tant d'orreure
* il a une alaine de fromage qu'on sent à 100 mètre de lui
* son sozi
* il tua légèrement le second chevalier
* je n'en temps plus rien, tu sais bien que ya pus des hommes dans ce pays de dragon
* il ne se rendez pas conte
* un charoniare
* l'un d'eux en silence s'écriat
* il se jettait au sol comme un gros sac de patate
* Attendaient ! ne me tué pas
* il achevit le dragon. Je l'ais, exclama-t-il.

Pour ma part, j'achève cette première fournée grandiose... J'en garde sous le coude, sinon on n'apprécie plus et on met du temps à s'en remettre...

dragon

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8 janvier 2009

Tortionnaire

Je viens de finir un paquet de commentaires de Première. Alléluia. Encore trois de seconde, et un quatrième qui arrivera demain. Apfiouh.
Si j'ai le courage, je taperai très prochainement les perles récoltées ces dernières semaines. Il y a un bail que je n'en ai mis en ligne.
Allez, au dodo avec le dernier Gavalda, maintenant !

4 janvier 2009

Au demeurant, c'est joli, une fouine

fouine

Comment vais-je faire ? C'est la question que je me posais faiblement hier, et la première qui m'est venue à l'esprit au réveil.
Parce que je me suis levée chaque matin des vacances entre 8h30 et 9h30 (chose qui ne m'arrive que rarement), je ne vois pas où je vais trouver la ressource demain de me lever à 6h20 et faire ma plus grosse journée de la semaine.

Comment vais-je faire pour :

  • Me lever ?
  • Me motiver pour faire cours aux STG et à la seconde frappée ?
  • Leur expliquer que leurs copies ont sommeillé durant 15 jours ?
  • Avoir le sourire et me forcer à prononcer le fameux "bonnannée" d'un bloc en ayant l'air d'y croire un tant soit peu ?
  • Etre prête avec mes cours que je bosse seulement depuis deux jours ?
  • Accepter d'aller en cours demain alors que mon arrêté n'a pas été renouvelé ?

Voilà mes interrogations et mes premières angoisses pour 2009.

Ah et puis je dois ranger mon linge, repasser, rendre à la cuisine un aspect sympathique. Bref, tout comme un mercredi, jour de "repos" (je sais, je l'ai bien cherché en ne faisant rien des vacances. Mais comme j'ai rêvé cette nuit que je giflais la Fouine en seconde frappée, je me dis que si je n'avais pas fait relâche, ce rêve aurait été prémonitoire...).

10 décembre 2008

C'est la guerre (éducative)

A lire ici, des propos assez intelligents en regard de ce que xD nous assène...

10 décembre 2008

Make the voice be with you

vader1

Ce matin, jour de "repos", j'ai une voix de Robert. Pas encore de Dark Vador, c'est déjà pas mal, me direz-vous. Certes. On verra si demain je fais cours avec cette voix-là.
Hier matin, je n'avais que des cours de seconde. J'ai trouvé ma première heure peu convaincante. Les deux heures suivantes se déroulaient avec la seconde frappée, celle qui ne me donne aucune satisfaction pédagogique et génère une forme de  frustration désespérée commune à tous les profs de cette classe. Les élèves étaient fascinés par la météo : car tombait la neigeuh.
J'ai quand même eu ma perle  de la semaine grâce à l'un d'eux : je parlais de Sganarelle, Arlequin, la Commedia dell arte, tout ça.

_ Et où retrouve-t-on aussi le personnage de Sganarelle ?
_ Dans les Schtroumpfs !

J'attendais des titres de pièces de Molière, par exemple. Devant mon air à la fois affligé et amusé, Guignol a lancé juste après un petit : "Non ? C'est pas ça ?"

Rideau.

Sinon, j'ai enfin installé ma Wii et j'ai apprivoisé la wii mote. J'étais comme une gosse hier soir ! Et pour l'instant, j'ai simplement essayé les jeux de base fournis avec la console (bowling, tennis, baseball, golf, boxe). D'ailleurs, j'assure en boxe : j'ai mis mes adversaires virtuels KO alors que j'y avais jamais joué. C'est un bon défouloir, ça.
J'ai aussi créé des Mii, petits personnages que l'on fait jouer et qui nous représentent. Je crois que celui de ma mère est le plus réussi. Bizarrement, j'ai fait celui de mon père et cela ne me rend pas triste...

mii mii_fen_tre

Enfin bon, avec tout ça, je me suis couchée seulement à minuit, alors que j'ai aujourd'hui un vaste programme à me concocter : encore quatre paquets de copies que j'aimerais finir avant les vacances (illusion ? je ne serai pas là ce we pour avancer...), écrire une lettre aux parents de première S pour les rassurer (de quoi ? alors que pour moi, tout semble plutôt bien aller en dehors des arrêtés quasi hebdomadaires), faire quelques courses (le froid me motive peu), changer les draps et ranger un peu la maison (super enthousiasmant, ça), etc...

Bon heureusement, je suis allée chez le coiffeur hier pour m'occuper de moi, et j'ai encore acheté quelques cadeaux de Noyel. Mais j'en profite à chaque fois pour m'en faire ! Là, ça a été un coffret de trois cd de La Callas pour 15€ (un peu bonheur !), un opéra de Vivaldi (Orlando furioso avec Jaroussky) et une deuxième wii mote pour pouvoir jouer à deux.

C'est bon de se faire du bien, même si ça fait mal au porte-monnaie...

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3 décembre 2008

Tambours

sapin

Je devais voir Sandy cet après-midi mais un mal de tête + la pluie + le froid + le boulot ont raison de moi...
J'ai dormi assez tard (8h30, c'est beaucoup pour moi) pourtant hier soir Pumpkin, sa moitié et moi-même avons été sages (même si l'on a bien ri) : j'étais à la maison à 23h. Congelée car rentrée en scooter, mais rentrée.
J'ai fini un paquet de copies (il m'en reste quatre); je dois faire un corrigé de commentaire (que je retarde depuis des jours par peur d'en faire un mauvais); je dois remplir les bulletins de S; faire mon planning et recopier mes listes d'élèves sur un nouveau carnet de bord car le mien est fini.

Pourtant, j'ai envie de me reposer. M'arrêter un peu. Respirer.

Demain, après les cours, j'irai voir pour m'acheter un sapin. Il sera sur mon balcon. Ce sera ma petite bouffée d'oxygène.

Et puis dimanche matin, je vais au cirque !

2 décembre 2008

L'art pour l'art

picasso_Maya

Ce matin, ma super seconde m'a donné mal à la tête et m'a ôtée beaucoup d'énergie. On travaillait sur Zola et le genèse de son roman L'Oeuvre, portant sur un peintre en échec face à son génie. Je ne sais plus pourquoi ni comment mais l'un des meilleurs élèves me sort, sans aucune provocation, que l'art est une distraction, rien de plus. Qu'il nous suffit de boire, manger, dormir pour vivre, rien d'autre. Tout le reste est distraction.
J'ai bondi.
Ils étaient tous plus ou moins d'accord. Ils n'établissent aucun hiérarchie entre allumer la télé sur la star Ac' et composer une chanson, par exemple. Ou entre le dessin de leur petite soeur sur le frigo familial et un Picasso. C'est le principe du "tout se vaut". Ils ne sont pas vraiment fautifs, car c'est ce que la société leur balance à l'envi.
Mais je me suis sentie totalement inutile à ce moment précis. En échec, même. Car peu m'importe finalement qu'ils aiment ou non Manet, Zola et consorts : je veux juste qu'ils fassent la différence entre le talent des uns, et l'arnaque intellectuelle des autres. Qu'ils aient un sens critique. Une ouverture sur le monde. Une absence de passivité face à ce qu'on leur offre. Qu'ils reconnaissent le génie là où il est. Dans tous les domaines.
Pas entendre que l'art ne sert à rien, n'est pas vital comme manger ou boire. Nous ne sommes pas que des estomacs, bon sang !

24 novembre 2008

L'effet domino

domino

Ma journée a mal commencé : j'avais décidé de me mettre en jupe (je ne sais pas pourquoi, les jours de conseil de classe, j'ai besoin de ma sentir sûre de moi) mais mon collant était filé. J'ai donc dû changer et mettre des Dim up.
Clochette jouait avec le collant, moi je m'empêtrais et je perdais du temps. Je suis partie à 7h40 au lieu de 7h30.
Je ronchonnais déjà dans la voiture car j'avais des photocopies à faire de la liste des chansons et je voulais arriver tôt pour préparer mon poste, les cd, tout ça.

Mais c'était rêver éveillée : un accident sur l'autoroute a eu raison de mon timing. Il n'y a pas eu un matin où j'ai été mise en retard, et il a fallu que ça tombe ce matin, pour ma séance musicale.

Je suis arrivée à 8h27 pour... 8h30.

Et juste avant, sur le parking, en me garant, j'ai supposé une chose : que j'avais oublié mes clefs pour ouvrir mon casier et mes salles de classe.

Bingo, j'avais raison.

Donc je n'ai pas pu faire les photocopies,  et j'ai dû demander à ce que l'on m'ouvre la salle. Tout cela chargée comme un âne, évidemment, sinon ce n'était pas drôle.

J'ai donc débuté ma séance musicale rouge comme une écrevisse, légèrement en retard, avec quatre élèves absents. Je n'ai pas eu assez des deux heures et je devrai finir vendredi matin.

Comme à chaque fois face à ce genre de cours peu banal, les réactions sont variables. Il y a ceux que ça berce et qui dorment à moitié sur la table, ceux que ça indiffère et qui font leurs devoirs en même temps, ceux qui sont passionnés et qui en redemandent, ceux qui sont touchés et qui vivent cela à fleur de peau (une élève a pleuré sur "La chanson des vieux amants" de Brel...), ceux dont on ignore tout, ceux, ceux, ceux...

Je verrai vendredi les réactions moins à chaud, sans doute.

Ensuite, j'ai eu une heure de seconde (toujours avec le problème d'ouvrir la salle...), trois heures de trou durant lesquels j'ai rempli les cahiers de texte, corrigé deux trois copies, déjeuné, préparé mes moyennes. J'ai enchainé avec une heure de seconde frappée juste avant leur conseil : cinq retards, des devoirs non faits, du brouhaha, un délégué insolent qui a manqué de prendre la porte... Bilan : un fond de mal de tête lancinant.

Vint le conseil haut en couleurs de deux heures. et je suis enfin rentrée, à 18h10. J'ai enfin pu retirer mes bas qui me compressaient les cuisses.

Tant pis pour le tir ce soir : je dois gérer ma fatigue au mieux, et demain mon programme ressemblera beaucoup à celui d'aujourd'hui.

4 novembre 2008

Aïhi aïho

7_nains_au_boulot


Aujourd'hui et demain, étant donné que pendant ces vacances j'ai été anesthésiée de toute envie de travailler, je vais devoir bosser d'arrache-pied pour être un minimum crédible en cours jeudi...
J'ai toujours six paquets de copies en attente (je n'en ai corrigé que 32...), des cours de première sur la poésie à préparer, une nouvelle séquence avec les secondes, un ou deux contrôles bilan à faire...
Je ne me sens guère d'attaque pour cette reprise. Sans doute parce que contrairement à Ed, je n'ai pas de jolies images en tête...

22 octobre 2008

Mondes parallèles

Les secondes frappés m'ont tuée hier, comme d'hab'. Je les trouve très vulgaires, mais ils ne comprennent pas où est le problème.

Nous étudiions (le mot est ambitieux pour ce que j'ai fait durant ce cours) une nouvelle qui marche bien d'habitude : "Quand Angèle fut seule" de Pascal Mérigeau.

Voici le texte :

"Bien sûr, tout n'avait pas toujours marché comme elle l'aurait souhaité pendant toutes ces années ; mais tout de même, cela lui faisait drôle de se retrouver seule, assise à la grande table en bois. On lui avait pourtant souvent dit que c'était là le moment le plus pénible, le retour du cimetière. Tout s'était bien passé, tout se passe toujours bien d'ailleurs. L'église était pleine. Au cimetière, il lui avait fallu se faire embrasser par tout le village. Jusqu'à la vieille Thibault qui était là, elle qu'on n'avait pas vue depuis un an au moins. Depuis l'enterrement d'Émilie Martin en fait. Et encore, y était-elle seulement, à l'enterrement d'Émilie Martin ? Impossible de se souvenir. Par contre, Angèle aurait sans doute pu citer le nom de tous ceux qui étaient là aujourd'hui. André, par exemple, qui lui faisait tourner la tête, au bal, il y a bien quarante ans de cela. C'était avant que n'arrive Baptiste. Baptiste et ses yeux bleus, Baptiste et ses chemises à fleurs. Baptiste et sa vieille bouffarde qu'il disait tenir de son père qui lui-même...
En fait ce qui lui avait déplu aujourd'hui, ç'avait été de tomber nez à nez avec Germaine Richard, à la sortie du cimetière. Celle-là, à soixante ans passés, elle avait toujours l'air d'une catin. Qu'elle était d'ailleurs.
Angèle se leva. Tout cela était bien fini maintenant. II fallait que la mort quitte la maison. Les bougies tout d'abord. Et puis les chaises, serrées en rang d'oignon le long du lit. Ensuite, le balai. Un coup d'oeil au jardin en passant. Non, décidément: il n'était plus là, penché sur ses semis, essayant pour la troisième fois de la journée de voir si les radis venaient bien. II n'était pas non plus là-bas, sous les saules. Ni même sous le pommier, emplissant un panier. Vraiment, tout s'était passé très vite, depuis le jour où en se réveillant, il lui avait dit que son ulcère recommençait à le taquiner. II y était pourtant habitué, depuis le temps. Tout de même, il avait bientôt fallu faire venir le médecin. Mais celui-là, il le connaissait trop bien pour s'inquiéter vraiment. D'ailleurs, Baptiste se sentait déjà un peu mieux... Trois semaines plus tard, il faisait jurer à Angèle qu'elle ne les laisserait pas l'emmener à l'hôpital. Le médecin était revenu. II ne comprenait pas. Rien à faire, Baptiste, tordu de douleur sur son lit, soutenait qu'il allait mieux, que demain, sans doute, tout cela serait déjà oublié. Mais, quand il était seul avec elle, il lui
disait qu'il ne voulait par mourir à l'hôpital. II savait que c'était la fin, il avait fait son temps. La preuve, d'autres, plus jeunes, étaient partis avant lui:.. II aurait seulement bien voulu tenir jusqu'à la Saint-Jean. Mais cela, il ne le disait pas. Angèle le savait, et cela lui suffisait. La Saint-Jean il ne l'avait pas vue cette année. Le curé était arrivé au soir, Baptiste était mort au petit jour. Le mal qui lui sciait le corps en deux avait triomphé. C'était normal.
Angèle ne l'avait pas entendue arriver. Cécile, après s'être changée, était venue voir si elle n'avait besoin de rien. De quoi aurait-elle pu avoir besoin ? Angèle la fit asseoir. Elles parlèrent. Enfin, Cécile parla.De l'enterrement bien sûr, des larmes de quelques-uns, du chagrin de tous. Angèle l'entendait à peine.
Baptiste et elle n'étaient jmais sortis de Sainte-Croix, et elle le regrettait un peu. Elle aurait surtout bien aimé aller à Lourdes. Elle avait dû se contenter de processions télévisées.
Elle l'avait aimé son Baptiste, dès le début, ou presque. Pendant les premières années de leur mariage, elle l'accompagnait aux champs pour lui donner la main. Mais depuis bien longtemps, elle n'en avait plus la force. Alors elle l'attendait, veillant à ce que le café soit toujours chaud, sans jamais être bouillant. Elle avait appris à le surveiller du coin de l'oeil, levant à peine le nez de son ouvrage. Et puis, pas besoin de montre. Elle savait quand il lui fallait aller nourrir les volailles, préparer le dîner. Elle savait quand Baptiste rentrait. Souvent Cécile venait lui tenir compagnie. Elle apportait sa couture, et en même temps les dernières nouvelles du village. C'est ainsi qu'un jour elle lui dit, sur le ton de la conversation bien sûr, qu'il lui semblait avoir aperçu Baptiste discutant avec Germaine Richard, près de la vigne.
Plusieurs fois au cours des mois qui suivirent, Cécile fit quelques autres discrètes allusions. Puis elle n'en parla plus. Mais alors, Angèle savait. Elle ne disait rien. Peu à peu, elle s'était habituée. Sans même avoir eu à y réfléchir, elle avait décidé de ne jamais en parler à Baptiste, ni à personne. C'était sa dignité. Cela avait duré jusqu'à ce que Baptiste tombe malade pour ne
plus jamais se relever. Cela avait duré près de vingt ans. Son seul regret, disait-elle parfois, était de n'avoir pas eu d'enfants. Elle ne mentait pas. Encore une raison de détester la Germaine Richard d'ailleurs, car elle, elle avait un fils, né peu de temps après la mort de son père, Edmond. Richard, un colosse aux yeux et aux cheveux noirs avait été emporté en quelques semaines par un mal terrible, dont personne n'avait jamais rien su. Le fils Richard, on ne le connaissait pas à Sainte-Croix. II avait été élevé par une tante, à Angers. Un jour cependant, c'était juste avant que Baptiste ne tombe malade, il était venu voir sa mère. Cécile était là, bien sûr, puisque Cécile est toujours là où il se passe quelque chose. Elle lui avait trouvé un air niais, avec ses grands yeux bleus délavés. Angèle en avait semblé toute retournée.
Cécile était partie maintenant. La nuit était tombée. Angèle fit un peu de vaisselle. Elle lava quelques tasses, puis la vieille cafetière blanche, maintenant inutile, puisque Angèle ne buvait jamais de café. Elle la rangea tout en haut du bahut. Sous l'évier, elle prit quelques vieux pots à confiture vides. A quoi bon faire des confitures, elle en avait un plein buffet. Elle prit également quelques torchons, un paquet de mort-aux-rats aux trois-quarts vide, et s'en alla mettre le tout aux ordures. Il y avait bien vingt ans qu'on n'avait pas vu un rat dans la maison."

Quand j'ai demandé, par exemple, ce que l'on pouvait supposer à propos de la mort suspecte du mari de Germaine, Edmond, j'ai eu droit à : "Sa femme elle avait le sida et elle lui a refilé !" ou encore "Il fumait la pipe donc il a eu un cancer" (erreur sur le personnage, en plus).

Quant à la vraie raison de l'assassinat, ce fameux enfant qu'Angèle n'a pas eu, le pire a été un truc du genre : "C'est de sa faute !" en parlant de la femme. Celui qui m'a dit ça avec l'air benêt et convaincu (il l'a répété plusieurs fois malgré mes remarques) ne comprenait pas que je sois choquée par ses propos d'adolescent du XXIème siècle au style médiéval...
Ensuite, il y a eu l'avalanche de propos sexistes (le sexe faible, tout ça) mais c'est moi qui étais méchante et injuste avec les hommes, selon eux.
Une fois le dos tourné au tableau pour écrire trois mots en guise de réponse à la question, j'ai entendu un sonore "Ta mère la pute !" qui ponctuait un de leurs dialogues...

Bref, j'étais dans un monde absurde. Et j'ai toujours 2 textes de retard avec eux par rapport à l'autre classe de seconde : impossible d'avancer.
En plus de cela, j'avais deux paquets de copies à leur rendre. J'avais prévu 7mn pour le faire, ce qui est largement suffisant. Mais non. Un seul a été distribué sur les deux.

C'est long, 7 minutes entières pour donner 32 copies. Long.

Après cela, bizarrement, j'ai ressenti une douleur au niveau du crâne : une énième migraine.

Heureusement, dehors, le spectacle automnal m'a quelque peu apaisée...

2008_10_21_21102008098

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