Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Prof et plus si affinités
Archives
Prof et plus si affinités
enseignement
24 mars 2009

Ulysse, reviens !

ulysse_31_1

Comme je me sens un brin désabusée et que j'ai perdu pas mal de mes illusions (tant sur le plan scolaire qu'ailleurs...), je me dis que sourire des perles de mes élèves est toujours mieux que d'en pleurer...

6ème, les contes et légendes de la mythologie

* Il est bouvier. cela consiste à garder les vaches et les beaux.
* Ulysse se fait passer pour un médiant.
* les prétendants sont ce qui voulait épousé la femme d'Ulysse et le tronne d'Ulysse
* ils ont une peur verte (trouvé environ quatre fois)
* il adopte l'attitude ennervée
* elles sont pandut avec un cable de navirent
* les dansseuces
* il à préférée dansez

6ème, grammaire, l'impératif

* il séret à donner un sanse à la phrase
* fraimirres (= frémir)
* tressaillir : c'est le verbe traillir
* assaillir : veut dire asseleï vous (= asseyez-vous...)
* t'est toi on ta pas parler !
* fais t'est devoir ! / fait-es devoir !
* assaillez-vous !
* ne s'oions pas découragés (ben ça va être dur...)

Publicité
21 mars 2009

La journée de la jupe

ecole_publique

Le souci des miroirs grossissants ou des loupes, c'est qu'ils peuvent déformer. Le film n'y échappait pas hier soir, forcément. Si l'on passe sur les incohérences et les impossibilités notables (les profs et le principal devant les caméras et "se lâchant", le jeune fille qui pianote sur le portable du grand méchant pendant que la prof cause avec son arme à la main, le coup de boule qui laisse Adjani sans une marque ni un nez cassé, les ados qui ont l'âge d'être en seconde ou première, les voir sortir de la salle sans aucun policier autour, etc...), ce film a été un coup de poing pour moi, je crois.
Certes, ma soirée avait été un peu lourde et j'étais légèrement à cran. Mais quand même. Comme le disait Télérama, le film commence sur une critique incisive, et s'achève en tragédie. On le sent. On est au coeur d'une tragédie moderne.

Les mots des collégiens sont ceux que j'entends, leur violence, leur absence de limites, leurs incohérences (que le scénario met bien en valeur : racisme, expressions toutes faites, notion d'honneur variable...) sont celles auxquelles je suis souvent confrontée.

Mettre en avant les origines arabes de la prof (et celles d'Adjani, n'oublions pas qu'elle est métisse) à la fin du film est une idée lumineuse (l'acteur qui joeu son père est très charismatique, d'ailleurs). Et cette réplique admirable après avoir entendu la prof parler arabe :

_ Madame, vous n'aviez pas dit que vous étiez...

_ ... prof de français. Je suis prof de français.

Toute sa foi d'enseignante est là, toute sa foi en l'école laïque, toute cette foi qui ne suffit pas à les sauver, à les amener plus haut qu'eux-mêmes, à transcender les inégalités, les injustices...

Jusqu'au bout, Sonia, cette enseignante abattue par tant d'idéaux déçus, aura voulu protéger ses élèves. Elle aura voulu être une justicière.

La dernière image, celle des filles en jupe devant son cercueil, est une jolie boucle, quoiqu'un peu surfaite. Je me suis dit, en me retenant de pleurer, que cela avait été peut-être sa seule victoire.

Moi, j'ai fait le bilan de mes échecs : échecs de prof, échecs de coeur, échecs de poids.

Et j'ai cessé de me retenir de pleurer.

(Mardi à 11h, Isabelle Adjani est l'invitée de l'émission Le fou de roi sur France Inter). Et n'hésitez pas à réagir, à donner votre avis, tout ça, parce que ce film s'y prête, forcément, et que c'est l'un des enjeux de celui-ci !

19 mars 2009

La journée de révolte citoyenne

Adjani_journ_e_jupe

Demain soir, sur Arte, passe en avant-première La Journée de la jupe, avec Isabelle Adjani. Le film sortira en salle mercredi prochain.
Je n'en ai vu que la bande annonce, et je suis déjà à moitié retournée : c'est l'histoire d'une prof de français dans un établissement difficile, qui découvre une arme à feu dans le sac de l'un de ses élèves. Et là, tout bascule. Le mince fil qui retenait cette prof de sombrer, se coupe.
Je me suis dit, dans l'après-midi, que finalement, c'était un miracle que ce genre d'événement n'arrive pas. Combien d'entre nous sont parfois au bord du précipice ? Qui connaît les tensions que l'on génère, celles que l'on reçoit au quotidien, la violence intrinsèque au métier aujourd'hui ?

Le film sera peut-être excessif, mais dans cette courte bande-annonce, dans la simple phrase d'un élève qui paraît innocente ("C'est bon, on veut étudier, nous..."), j'ai ressenti ce que je ressens parfois et que j'assume pleinement dans mon métier. Pourtant, de l'entendre hors contexte, cette phrase, elle m'a fait mal : le système retors de retournement de la situation (sous-entendu, c'est la prof qui s'énerve, pas moi, et elle m'agresse -cela me fait penser à un certain débat d'entre deux tours...), et la menace sous-jacente que l'on n'entend pas quand on est dans l'action...
J'ai dit à ma mère de regarder ce film sans savoir ce qu'il valait, même si les critiques disent Adjani et ces ados parfaits. Je serai demain devant mon écran. C'est assez rare pour être noté. Et je dirai ce week-end ce que j'en ai pensé.

Sarkozy et ses sbires (Darcos dans le peloton de tête) ne savent rien de nos vies, qu'elles fussent de prof, d'ouvrier, de médecin, de chômeur ou d'artisan. Comme premier pas, je leur suggère d'allumer aussi leur télé demain soir. Ils verront l'école que l'on redoute tous pour nos enfants, je crois, et la souffrance des profs à la loupe.

18 mars 2009

Ceux-là

pluie_tombe

Ceux-là vivent dans le bruit, la violence banalisée, le manque de mots, et le peu qu'ils savent est souvent classé vulgaire par "les autres".
Ceux-là ne sauront peut-être jamais la douceur de la pluie qui danse sur les toits. Le silence qui rassure. Les mots d'amour susurrés, excitants et enveloppants. Le vent dans les arbres.
Ceux-là écoutent des rythmes souvent saccadés, des syllabes décomposées, des musiques rapides. J'aimerais qu'ils connaissent l'étrange mystère d'un Jay Jay Johnson ou d'un Antony. Qu'ils s'attardent sur les voix. Pas forcément la mienne, mais qu'ils y soient sensibles. Pour apprécier celles qui charment. Celles qui sont comme du bon vin, du nectar. Et qu'ils refusent celles qui agressent.
Ceux-là disent que la poésie c'est difficile, c'est ringard, c'est nul. Tout ce qu'il faut pour refuser de l'affronter, car elle est souvent trop belle pour être comprise. J'aimerais leur en offrir tous les jours si je le pouvais, s'ils m'écoutaient... Je leur lirais quelque chose chaque jour, gratuitement, sans devoirs ensuite, sans questions auxquelles répondre. Juste pour le bonheur du texte, de la lecture, de la voix qui soupèse chaque virgule et retient son souffle quand il le faut. Avec des silences.

Ceux-là sont mes élèves, majoritairement.

Certains les connaîtront, ces petits bonheurs sonores. Mais si peu...

voix_de_son_maitre_

13 février 2009

Voilà...

... c'est fini. Enfin, nous partons tous du principe que Sakapus revient vraiment après les vacances.
J'ai bien du mal à me dire que 1) j'ai laissé "mes" élèves définitivement après presque six mois de bons et loyaux services; 2) je suis en vacances; 3) Sakapus risque de réduire en miettes mon travail de fourmi...
Ce soir, j'aurais voulu rentrer et être accueillie par une femme douce et aimante, qui m'aurait soit fait un bon repas, soit sortie au restaurant.

Mais j'aviserai pour le repas, je jouerai peut-être à la wii, me coucherai seule dans mon grand lit.

Voilà.

the_end

Publicité
7 février 2009

Grumpy

Gricheux

Suis ronchon parce que :

 

  1. Personne ne m'a reçue au lycée afin de convenir des décisions à prendre en fonction du potentiel retour de Sakapus après les vacances. Je suis donc relativement coincée. Une secrétaire m'a dit faussement gentiment : "Et on ne peut pas continuer et finir les cours la semaine prochaine comme d'habitude ?" J'aime beaucoup le "on" et la notion d'habitude, qui n'existe guère quand on fait cours. Bref, c'est débrouille-toi mémère, et improvise comme tu sais le faire.
  2. Une surveillance hier annoncée aux élèves et à moi-même comme durant une heure trente est miraculeusement passée à deux heures une fois le sujet distribué. Je n'ai rien dit mais je n'en ai pas pensé moins.
  3. Durant cette épreuve, j'ai corrigé quelques copies. Je n'avais pas senti que la table penchait. Mon stylo Mont Blanc a roulé sans prévenir et est tombé. Bilan : la plume est voilée. Je suis furibarde, inquiète, triste. J'irai au magasin Mont Blanc des Champs pendant les vacances sans doute.
  4. Les chats m'ont empêché de dormir à partir de 5h. J'ai sommeillé jusqu'à 8h. Suis fatiguée.
  5. Je vais devoir trouver des solutions miracles pour la semaine qui vient et je ne veux pas bosser ce week-end. Comment faire ?
  6. J'ai très exactement 197 copies à corriger avec mon travail en cours de route, les Bacs blancs et les épreuves communes de seconde.
1 février 2009

Galerie de portraits

Défilé de profs, saison 2008-2009.

galerie_de_portraits

Le prof de lettres qui raconte sa fille hystérique et à demi folle à 14 ans ("Tu ne sais pas la dernière de ma fille ? Comme on parlait avec ma femme et qu'elle voulait qu'on l'écoute, elle a pété mon écran d'ordi ! Elle est folle."), qui est systématiquement en retard à tous ses cours et fait semblant de s'en offusquer ("Putain, c'était la deuxième sonnerie !?), et qui laisse tout aussi systématiquement traîner sur les tables ses déchets (gobelets de café vides, détritus Mc Do...).

La prof d'anglais qui "adoooooooooooooooore Rihanna, elle est TROP belle !", et commence presque toutes ses phrases par "Mon mariiiii..." ou bien, grande variante, par "Géraaaaard, mon mariiiiiii..." (qui est prof de sport dans le même établissement). C'est aussi elle qui a découvert tardivement que nous avions des classes en commun pour le voyage en Irlande...

La prof d'espagnol à la voix qui agresse, et qui s'occupe des pots, collectes d'argent pour les cadeaux, bûches de Noyel, Beaujolais nouveau... Quand elle en annonce cela en salle des profs à la cantonnade, tout le monde semble s'en préoccuper comme de sa première tétine, et elle parle toute seule. Elle fait aussi partie de ces gens qui commentent TOUT ce qu'ils font : ah ben tiens je dois trier ma pochette, et puis je vais prendre un verre d'eau, ah mais où est mon stylo, je vais retourner à ma voiture, il faut que je fasse mes photocopies en prévision de...

Le prof d'allemand aux deux cents cravates (le chiffre est véridique) qui parle très fort, râle tout le temps, contre tout et tout le monde, et semble avoir des propos scabreux en cours...

Les deux profs enceintes qui vont accoucher à une semaine d'intervalle, et se comparent le ventre à chaque fois qu'elles se voient: "Oh ça pousse, hein ?" Oui, c'est fascinant. Donner la vie, blabla, nous sommes d'accord, mais savoir comment elles vont accoucher, je m'en passerais bien certains matins.

La prof d'éco super engagée dans le syndicalisme, à la voix de fumeuse qui râcle le fond de sa gorge toutes les cinq minutes, un peu survoltée, dans les nuages. Elle fait partie de ceux qui me demandent mon nom, ma mtière etc. Le seul truc, c'est que lorsque je lui ai dit que j''étais là depuis septembre, elle m'a répondu, interloquée : "Hein, t'es là depuis vingt-sept ans ?!" Dans la lune, je vous dis.

Le prof d'histoire-géo de deux mètres, qui se donne des airs de prof parfait : à l'écoute, sympa, apportant des croissants à l'administration, qui sait tout sur la pédagogie et la psychologie des ados. Le pire, c'est qu'il essaye toujours de faire de l'humour, d'avoir de la repartie, ou de rétorquer le bon mot intelligent, fin et drôle. En plus, il sifflote tout le temps pour montrer comme il est de bonne humeur et heureux de travailler. Cet homme parfait n'a jamais estimé qu'il pouvait me parler.

Le prof de physique-chimie super exigeant avec les élèves, et qui leur fait peur : cheveux courts au-dessus, longs sur la nuque, ongles démesurément longs aussi, pulls informes et infâmes. Il se donne des airs d'ours inspiré. Il a une tendance à accaparer la parole, surtout en conseil de classe.

Le prof de math qui m'a marché sur les pieds (au sens propre) une fois en se précipitant dans ma salle de classe car ses élèves avaient un contrôle. Il est toujours stressé, ne cesse de tourner et virer en salle des profs car il ne tient pas en place, et parle à longueur de temps. Il tente d'être drôle mais est le seul à rire. Il a des airs de psychotique effrayants.

C'est ce qui me vient pour l'instant, en étant tombée du lit à sept heures...

Edit du 02 février : en voici deux ou trois autres...

Le prof d'anglais faussement classieux et so british qui parle dès qu'il le peut dans la langue de Shakespeare pour faire profiter de son accent à tout le monde. Généralement, il rajoute à cela un sourire sur le côté du genre :"Si tu n'es pas initié, you can't understand". Avec sa fausse mèche-banane pleine de gel, ça me gêne.

Les profs -toujours les mêmes- qui te croisent aux toilettes mais qui éteignent en sortant avant toi, comme si tu n'existais pas. Ben oui, enfermée dans un wc, je disparais comme si j'étais à Poudlard. Généralement, ce sont les mêmes qui ne se lavent jamais les mains avant de sortir.

29 janvier 2009

Jonglerie

jongle

Mon coeur jongle. Un vrai pitre pas drôle.

La mère de Lulu est très remontée -paraît-il- et veut connaître mes "méthodes" parce que fifille avait 14 en seconde.

J'ai fini un paquet de dissertations et fait la correction de celle-ci, qui devrait faire tout drôle aux élèves.

Je n'ai eu aucun élève présent ce matin mais je suis quand même restée au lycée pour recevoir une mère d'élève de S ("merci pour votre disponibilité" ah ah la mère de Lulu m'a reproché le contraire) et subir une réunion pédagogique afin de finir de préparer les sujets des Bacs blancs et épreuves communes.

J'ai rongé mon frein de ne pas faire grave à cause d'une sale histoire d'argent. Parce que de ce côté-là, c'est comme le coeur : acrobatique.

Et je pense que cette manifestation n'a pas dû passer inaperçue... N'est-ce pas, Président ?

24 janvier 2009

A mort la passiflore !

Après quatre réveils nocturnes, plusieurs rêves dérangeants (dont un sur le Sénégal, et cela faisait des siècles que je n'en avais pas rêvé), je me suis levée à 8h.
Bref, la passiflore ne me fait plus d'effet.
Sinon, je fais beaucoup mumuse avec mon nouveau portable et je crains de laisser tomber l'autre ordi de bureau... D'ailleurs, mon entrée d'hier soir et celle que j'écris sont envoyées de mon joujou.

A part ça, mes STG étaient toujours aussi amorphes mais bavards hier (j'ai prévenu en haut lieu que -pour l'instant- je n'en voyais aucun avoir le Bac français; ça, c'est fait); la seconde frappée trèèèèès remuante; la S dissipée; l'autre seconde bien trop cool. Exemple : recherches à faire pour le retour des vacances sur le Romantisme, le drame, Hugo blabla.

Interro prévue cette semaine. Par acquis de conscience, je pose une ou deux questions avant de lancer le contrôle.: qu'est-ce qu'un drame romantique ? Et le romantisme ?

_ C'est quand tout est parfait !
_ Et ça parle d'amouuuur !

Bref, ils n'avaient rien fait comme travail digne du lycée. Quand je leur ai dit qu'ils pourraient s'asseoir sur leurs lauriers au deuxième trimestre, ils ont moins souri. L'avantage avec ce genre de classe compétitive, c'est que ces "arguments" fonctionnent assez bien. Et j'ai donné le contrôle de lecture quand même (après 20mn de cours accéléré sur les notions à traiter... chuis trop gentille).

du_bellay

Sinon, toujours dans les réponses édifiantes, une élève de STG que je visais dans mes propos sur le pompage Google lève la main, et me demande presque innocemment : "Madame, j'ai interverti le I et le II, cela va nuire à ma note ?"
Très rapidement, ma tête a bouillonné car : 1) je m'attendais naïvement à un mea culpa 2) je pensais qu'elle allait réagir peut-être un peu vivement 3) elle n'a aucune gêne 4) le souci, c'est qu'elle a 02/20.
Je lui dis de venir me voir à la fin de l'heure pour en discuter. Elle vient, repose sa question, et je lui explique que j'ai un problème avec sa copie : elle voit la note et l'adresse internet du site plagié. Elle prend un air vaguement étonné.

_ Curry, vous voyez bien que c'est tiré de tel site ? J'ai imprimé le commentaire proposé sur le net...
_ Oh, mais pas tout, Madame !
J'ai manqué tomber de ma chaise, là.
_ Deux, quand même... C'est la plus sale note, hein ?, dit-elle presque gaiement et résignée, en se tournant vers ses copines.
Et elle s'en fut, tranquille comme Baptiste.

Au fait, ce que je lui reprochais, entre autres, c'est de n'avoir eu aucun recul sur le fameux commentaire : le gus qui l'a mis en ligne a donné comme titre de partie "La préférence nationale"...

16 janvier 2009

8h30-21h30

17h30 : début de la réunion parents-profs.
20h45 : le dernier entretien s'achève avec un parent d'élève.
21h40 : je suis chez moi et je dîne enfin.

Fonctionnaire, un métier de planqués ?

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Newsletter
19 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 420 327
Publicité