La journée de révolte citoyenne
Demain soir, sur Arte, passe en avant-première La Journée de la jupe, avec Isabelle Adjani. Le film sortira en salle mercredi prochain.
Je n'en ai vu que la bande annonce, et je suis déjà à moitié retournée : c'est l'histoire d'une prof de français dans un établissement difficile, qui découvre une arme à feu dans le sac de l'un de ses élèves. Et là, tout bascule. Le mince fil qui retenait cette prof de sombrer, se coupe.
Je me suis dit, dans l'après-midi, que finalement, c'était un miracle que ce genre d'événement n'arrive pas. Combien d'entre nous sont parfois au bord du précipice ? Qui connaît les tensions que l'on génère, celles que l'on reçoit au quotidien, la violence intrinsèque au métier aujourd'hui ?
Le film sera peut-être excessif, mais dans cette courte bande-annonce, dans la simple phrase d'un élève qui paraît innocente ("C'est bon, on veut étudier, nous..."), j'ai ressenti ce que je ressens parfois et que j'assume pleinement dans mon métier. Pourtant, de l'entendre hors contexte, cette phrase, elle m'a fait mal : le système retors de retournement de la situation (sous-entendu, c'est la prof qui s'énerve, pas moi, et elle m'agresse -cela me fait penser à un certain débat d'entre deux tours...), et la menace sous-jacente que l'on n'entend pas quand on est dans l'action...
J'ai dit à ma mère de regarder ce film sans savoir ce qu'il valait, même si les critiques disent Adjani et ces ados parfaits. Je serai demain devant mon écran. C'est assez rare pour être noté. Et je dirai ce week-end ce que j'en ai pensé.
Sarkozy et ses sbires (Darcos dans le peloton de tête) ne savent rien de nos vies, qu'elles fussent de prof, d'ouvrier, de médecin, de chômeur ou d'artisan. Comme premier pas, je leur suggère d'allumer aussi leur télé demain soir. Ils verront l'école que l'on redoute tous pour nos enfants, je crois, et la souffrance des profs à la loupe.