Nuit de cauchemars. Ma grand-mère, vivante mais dans un sale état, et je ne faisais guère grand-chose, impuissante. Ambiance glauque. Eveillée en sursaut à quatre heures du matin. Puis à cinq et sept heures.

J'ai corrigé hier un tiers des rédactions du brevet blanc seulement. Je dois poursuivre aujourd'hui avec ardeur. Hum.

Depuis plusieurs jours, je suis la proie des pollens, chose qui ne m'arrive jamais. Oppression sur les poumons; respiration par la bouche; éternuements. (Fascinant, ce que je raconte)

Hier après-midi, je suis allée voir Spider-man 3. Je n'avais pas vu le 2, mais on arrive à suivre. C'est gentil, quoique un peu long : ceux que l'on croit morts reviennent au bout d'un quart d'heure. Impression qu'il n'y aura jamais de dénouement. Il y a à mon sens trop d'intrigues dans ce film, qui dure quand même 2h15.

L'ascenceur de l'immeuble n'est toujours pas réparé. Il est tombé en panne samedi, alors que Bibi était dedans, avec ses grosses poubelles qui puent, of course. J'ai dû forcer la porte pour en sortir, car la communication avec le service de dépannage avait été coupée à l'improviste. Les pollens + l'ascenceur, ça faisait beaucoup pour résister à une claustrophobie possible. J'ai beau avoir bossé à la Tour Eiffel, j'ai mes limites.

Je vais manger mon petit yaourt du matin, puis aller traumatiser les chats avec l'aspirateur, avant de me traumatiser moi-même avec les rédactions de nos chers bambins.

J'ai toujours une boule au ventre. Qu'est-ce qui nous pend au nez ? Imaginons...

• Je deviens TZR forever, sans espoir d'avoir un poste fixe pendant cinq ans.
• Il y a moins de profs donc plus d'élèves par classe (alors qu'Iznogoud veut les dédoubler -les classes, pas les élèves). Damned, je ne peux pas me recycler prof de math ou comptable, c'est sûr, maintenant !
• On hérite, dans le pire de mes cauchemars, de MAM comme ministre de l'Education. Après l'armée, hop-là, elle vous remet tout ça en ordre !
• Le PS explose et n'arrive pas à se reconstruire. Iznogoud démolit Bayrou au sein même de l'UDF, et l'empêche de créer son nouveau parti d'une façon ou d'une autre.
• Iznogoud détruit toute support de critique envers son gouvernement -et donc lui : adieu Libé, Charlie, Le Canard, les Guignols et consorts...
• On fait amis/amis avec les States et on retourne notre veste (la seule chose pour laquelle je respecte Chirac, c'est pourtant cela : d'avoir résisté au chantage américain). "On" les soutient, en envoyant quelques troupes françaises, par exemple. Waouh, la gueule des jeunesses sarkozystes quand on leur dira ça (hier soir, il y avait Paul-Antoine, Charles et Marie qui étaient interviewés : échantillon très représentatif des jeunes français, non ?) !
• Tous les blogs de profs seront fermés manu militari et nous aurons des sanctions disciplinaires. On cherchera à nous faire taire.
• Les chefs d'établissement auront le devoir de faire de la délation concernant leurs équipes pédagogiques. Les avancements au mérite se feront ainsi.
• Les riches ont moins d'impôts et les entreprises moins de charges. C'est tout. On ne peut pas plaire à tout le monde, hein ?
• Les femmes qui resteront au foyer seront récompensées (ça en fera moins en politique, déjà).

Voilà, j'ai voté. Pour moi et par procuration pour S.. J'ai eu la bonne idée d'aller dans ces bureaux de vote aux tranches horaires sur lesquelles mon ancien voisin, Grokipu, avec son vieux caddie dégueu, allait lui-même voter; puis je suis tombée nez à nez avec mon psy que je n'ai pas rappelé depuis six mois... En galant homme, il m'a laissée passer, et j'ai fui, honteuse.

Dans les corbeilles des isoloirs, certains électeurs n'ayant pas daigné faire une boule informe du bulletin restant, j'ai vu par deux fois qu'il y avait plus de "Royal" que de "Sarkozy". Cela ne veut rien dire, dans l'absolu, je le sais bien. Mais la corbeille serait-elle le marc de café moderne, la boule de cristal du XXIème siècle, l'augure revisité ?

Doit-on accepter l'augure des sondages, aussi ? J'ai beau préférer Racine à Corneille, je ne suis pas janséniste : l'homme peut lutter contre son destin, même si cela est terriblement difficile. Nous ne sommes pas irrémédiablement sauvés ou condamnés.

La politique, finalement, ressemble par certains aspects à la tragédie antique.
La beauté en moins.

Hier soir, je me suis fait plaisir : j'ai regardé les Desperate housewifes (pas en VO, quel dommage !), puis j'ai enchaîné avec Nip/Tuck. Du coup, dodo à 01h40.
Je vais devoir m'activer ce matin car V. vient déjeuner vers 12h30. Je vais attaquer mon deuxième café avant de me préparer pour aller faire quelques courses.
Les copies du Brevet blanc vont patienter. J'ai déjà corrigé les dictées (sur 10 pts) :il y a 17 zéros sur 30 copies, et seuls 7 élèves ont plus de 5. Très motivant pour la suite : 30 questionnaires, et 30 rédactions...
Hier après-midi, je suis restée coincée dans l'ascenceur de l'immeuble. Je raconterai cette petite aventure plus tard, avec mon opinion sur le débat (je n'ai pas oublié, pas taper !).

(Mon 800ème message va être bien anodin, comme tant d'autres.)
Comme je termine le vendredi à 13h, j'en ai profité pour enfin aller m'acheter des fleurs à rempoter. C'est la première fois de ma vie que je fais ça, rempoter des plantes dans de jolies jardinières.

Mon balcon était rempli de terreau, de sacs, d'ustensiles. Mais au final, ce ramdam en valait la chandelle. J'ai changé l'agencement du balcon par la même occasion. Non pas que je m'exalte à propos d'une terrasse de 50m2 : mon petit bout d'oxygène fleuri fait 3m2. Comme j'ai dégoté un parasol modeste chez IK&A (un miracle : avec ce beau temps, ça a été la razzia), qui se fixe aux barres du balcon, j'ai peaufiné le tout et pris quelques photos.

J'ai acheté pour trois francs six sous une variété de marguerite pour les mettre à l'unité dans des pots de couleur. Je les ai dispersées dans toute la maison, comme des clins d'oeil.

J'ai aussi rempoté mon orchidée (un phalaenopsis somme toute banal mais qui est assez resplendissant). Une expérience nouvelle pour moi, et qui a des risques : si je l'ai mal fait, ma fleur peut mourir... C'est fragile, ces choses-là. Comme les femmes.

Après, j'ai voulu ranger mes affaires d'hiver pour les mettre à la cave. Et là, horreur : les mites se régalaient de mes pulls en laine ! J'avais pourtant surveillé, mais pas assez. On ne mite m'y reprendra plus. Maintenant, ça pue le pin dans la penderie à cause de l'antimites.

Il me reste à ranger la table du salon qui n'a jamais été aussi encombrée d'objets incongrus réunis ensemble. Finalement, je me pose seulement maintenant. Pfiou.

Ça y est, les esprits s'échauffent à la veille du premier tour : enquête contradictoire avec les récents sondages (Royal en tête, Le Pen à 5%), débat sur l'horaire légal de diffusion des résultats (au passage, le blog de Morandini contient des fautes d'orthographe; cela fait peu sérieux, je trouve), articles sur le web et dans la presse jouant avec une boule de cristal...
Face à tant de flou, je crois que mon choix se confirme car toutes les options sont envisageables, et un vote, mon vote, a trop d'importance pour jouer avec le feu.

(Clin d'oeil perso)

Ceci étant, je vais devoir me botter les fesses pour faire ce que j'aurais dû faire (comme d'habitude) durant mes vacances : mes cours, mes contrôles (je suis en galère enquiquinée avec le Moyen-Age, qui n'est pas du tout ma cup of tea) et peut-être encore des copies si j'ai le temps...

Sans oublier ce satané ménage, évidemment.

Pas de rêve trop bizarre cette nuit, mais je me suis rendormie encore une fois. Du coup, j'ai la tête un peu cassée et je ressemble à l'as de pique. Je vais pourtant devoir terminer mon troisième paquet de copies ce matin, car cet aprèm je vais me balader dans Paris afin d'y retrouver une copine virtuelle...
Le temps est splendide encore aujourd'hui, ce qui ne donne aucune envie de travailler, en fait. Allez, le contrôle sur l'autobiographie m'attend : j'ai fait la moitié du paquet, et je n'ai qu'une copie au-dessus de la moyenne (un 10,5/20...). Très motivant, non ?

Je sors à peine d'un très étrange rêve fait sur le petit matin, quand je me suis rendormie :

J'étais avec Dalida. Je veux dire que j'étais très proche d'elle. Ce qui est difficile à expliquer, c'est que dans mon rêve, je vivais déjà cette impossibilité comme quelque chose d'extraordinaire. Dalida à nouveau vivante, que je voyais chanter, rire, s'émouvoir... Elle était plus grande que moi; je semblais plus jeune qu'aujourd'hui et elle me le disait.

Il y avait une soirée hommage pour elle, mais faite de son vivant, avec des artistes des années 70, dans un théâtre actuel. Et pourtant j'étais là.
A un moment donné, j'ai senti qu'elle n'allait pas bien, et je l'ai accompagnée dehors. Elle a failli se faire renverser par une voiture, et je lui ai dit que c'était la troisième fois dans la journée qu'elle manquait de se faire faucher. Elle a ri car j'ai ajouté que cela suffisait.
Elle me tenait par l'épaule. Sa peau semblait très douce. Avant de retourner dans la salle de spectacle, une sorte de groom, sous une immense porte cochère, l'a parfumée. J'ai voulu savoir de quel parfum il s'agissait parce que la bouteille ressemblait à l'un de ceux que je mets. Il a fallu insister. Je n'ai eu que le nom (je ne m'en souviens plus), et pas la marque. Elle m'a dit en riant : "Peu de gens le connaissent..."

Nous allions nous séparer, elle côté loges, moi côté salle. Elle (ou moi ?) m'a doucement collée contre un mur, m'a regardée droit dans les yeux, et m'a embrassée. Ce baiser n'était étonnamment pas agréable : il y avait dans sa bouche toute l'amertume de sa vie. Mais je ne refusais pas ses lèvres.
Je lui ai même proposé de partir avec moi.

_ Ce serait excitant et fou !
_ Après le concert. Je ne te priverais jamais d'un concert.

Elle me prit dans ses bras. En marchant vers la scène, elle murmurait : "Tu es si jeune..." avec un sourire triste.

Et je me suis réveillée.

DALIDA Je suis malade

 

Pour changer, je vais aller à la poste aujourd'hui (je vends pas mal de mes anciens livres, en fait). Et puis je rejoindrai S. au commissariat pour faire établir une procuration concernant la présidentielle : je ne veux pas prendre le risque de ne pouvoir voter le jour-dit, à cause d'une compétition de tir à l'arc ou du bénévolat.
Ensuite, rangement de la cave, qui en a grandement besoin, et début d'une longue série de journées diététiques et sportives... J'ai repris du poids, encore. Il faudrait que je me mette au footing. J'ai commencé les abdos (cent par soir)
Manger léger, sans grandes gourmandises, va être le plus difficile pour moi au début. Mais avec la reprise au collège, je n'aurai guère le temps d'y penser...

Communiquer ne relève vraiment pas de la langue : D. et mi n'avons "que" l'anglais en commun, qui n'est pas notre langue maternelle à l'une comme à l'autre, et pourtant le courant passe. Bien. Même très bien.

Je me suis formulé plusieurs choses durant ces trois jours :

• je m'entends bien avec des gens qui ont un vécu, un passif lié à la souffrance (physique, morale ou les deux).

• la complicité que l'on peut avoir avec quelqu'un relève de l'alchimie, et non uniquement d'une culture, d'une langue ou d'une tranche d'âge.

• le sourire de D. est bien plus sincère que les fausses révérences de certains collègues. Lapalissade, mais c'est bon de le dire, pour garder ce sourire en tête.

• D. monte dans son avion à cet instant, et j'ai vraiment le sentiment qu'une amie s'en va, pas comme ceux que je nommais de la sorte, qui soit me renient, soit font semblant de ne pas me voir dans le métro...

• je me dois de prendre soin de mon corps parce que cela n'est pas donné à tout le monde.

• j'adore Paris, de plus en plus (si cela est possible).

• D. ressemble étonnamment à Romy Schneider, surtout quand elle (sou)rit. Wonderful. (la preuve ci-dessous)

Sinon, toutes les phrases me viennent en anglais après trois jours de blabla british. Je dois me reprendre pour parler français. Funny.