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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
sentiments
15 septembre 2012

Cinéma, pour une fois

Il est rare que je vous parle cinéma, car je suis une quiche dans ce domaine, et surtout parce que j'y vais très peu. Une fois n'est pas coutume, j'ai envie de vous parler d'un film qui me reste en tête depuis que je l'ai vu : "Du vent dans mes mollets".

du-vent-dans-mes-mollets

Sous des airs légers, cette histoire à la fois tendre et grave évoque la perte, sous toutes ses formes. Alors forcément, on s'y retrouve à un moment ou à un autre. Agnès Jaoui, peu mise en valeur, est très touchante et je la trouve vraiment bonne actrice, tout en nuances. Quant à Denis Podalydès, qui parfois m'agace ou m'ennuie, il est brillant. Et les deux petites filles sont époustouflantes de naturel et de finesse, tout comme Isabella Rossellini et Isabelle Carré, surprenantes.

On ressort de ce film à la fois avec le sourire et un noeud à l'estomac. Etrange mélange, et délicieux résultat. J'ai envie de le revoir, pour voir des petits détails, et prendre le temps d'apprécier à nouveau l'histoire.

Du coup, j'ai aussi fort envie de voir "Camille redouble" qui, d'après Tinette, est du même acabit : faussement léger, finement drôle et profond sous les apparences. J'irai le voir avec Flûtine, qui revient enfin sur la région parisienne, vendredi...

 

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8 septembre 2012

Il existe encore des contes de fée

Hier, j'ai vécu l'un de ces moments qui justifie tout le travail fourni, les coups de blues et les déprimes momentanées, qui dépasse les attentes et surprend, au bon moment.

baguette magique

Après mes cours du matin, une surveillante frappe à la porte et me demande si je suis bien Mme Virgibri. J'acquièsce. Soulagée, elle me dit que quelqu'un me cherche partout, c'est une maman.

Très vite, je réfléchis et me dis qu'il n'est pas possible que j'aie commis un impair en une journée de rentrée, quand même. Et j'aperçois la dame. Je la reconnais : c'est la mère de l'un de mes anciens élèves de seconde (en 2011-2012). Je l'avais rencontrée par deux fois à l'époque où j'avais son fils , et eu au téléphone. Atteinte d'un cancer, elle gérait ses enfants au mieux, car le père était "absent". Son fils, R., avait de mauvais résultats en seconde car son voeu de fin de troisième n'avait pas été respecté : il rêvait de faire un BEP comptabilité, et ses professeurs l'avaient poussé à aller en seconde "car il avait le niveau". Ce genre de logique me donne des boutons, mais je ne m'y attarderai pas.

Il était donc malheureux. Il attendait que l'année passe, sans avoir conscience qu'il fallait nous parler de ce projet, et surtout qu'il ne serait pas prioritaire en fin de seconde pour ce type d'orientation.

Sa mère avait donc bousculé un peu les choses en nous expliquant son projet. Dans l'urgence, nous avions pris contact avec l'établissement privé qu'il visait. Nous avions préparé le dossier, pris contact avec la CPE et j'y avais ajouté une lettre de recommandation pour cet élève calme, sérieux et triste en nos murs. J'avais bien précisé à sa mère que les chances de R. étaient très minces, pour ne pas lui donner de faux espoirs, mais elle y croyait. Elle m'avait fait comprendre à demi mots qu'elle voudrait voir son fils heureux avant de mourir, si elle ne survivait pas à son cancer...

Hier, donc, j'ai appris que le dossier de R. avait été choisi pour passer des tests d'entrée dans cette école. Il était tellement motivé qu'il en était sorti premier, alors que tous ses concurrents étaient des fils à papa... Sa soeur s'était engagée pour payer ses frais de scolarité. Depuis, il est dans les premiers de sa classe, il est heureux et épanoui. Cerise sur le gâteau : il a décroché une bourse au mérite, qui lui paye maintenant sa scolarité.

Sa mère pense que ma lettre de recommandation a joué pour beaucoup, et que j'ai plus ou moins sauvé son fils car je l'ai écouté. Elle m'a tendu une assiette de pâtisseries marocaines pour me remercier. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai frissonné à son récit. Quand je le raconte ou l'écris ici, cela produit ce même effet. Je ne sais pas quelle est ma part dans cette réussite, et peu importe : R. est heureux et n'a finalement pas été broyé par le système comme tant d'autres.

Mon année a été illuminée par cette dame.

 

19 juillet 2012

Si rare

Canalblog refuse mes photos via l'iPhone mais je voulais juste vous dire que je viens de finir "Les années" d'Annie Ernaux, et que je viens de pleurer. Il y avait longtemps qu'un auteur ne m'avait chamboulée de la sorte.
2 avril 2012

Appelle un ami

Je reviens d'un petit jogging modeste, mais c'est une remise en route. Je cours comme un métronome, avec une régularité sans faille. J'ai repris aussi les adbos, même si je ne m'y mets pas tous les soirs. Je mange super équilibré et je me régale. Pour résumer, la cure de remise en forme a commencé.

Il faut que je compense des mois de fatigue cumulée, le travail au lycée qui s'alourdit à cause d'une certaine ambiance, et des déceptions, des déconvenues dues à la préparation d'agreg... Pour autant, je ne regrette rien : j'ai tellement appris pendant deux ans, qu'il serait idiot de renier tout cela. Appris sur les auteurs, les textes, et moi, bien entendu, mais aussi sur ceux qui m'entourent.

Par exemple, j'ai beaucoup apprécié la réaction de trois ou quatre collègues, dont je me suis rapprochée cette année, et que j'aurais crues moins "sensibles". J'ai compris qu'Asa n'était pas une amie, au sens le plus beau du terme. J'ai constaté que Tinette m'aimait comme je suis, exactement. Je me tourne encore plus vers ceux qui sont francs, généreux, et qui ne cherchent pas à faire du mal -consciemment ou non.

Si je suis honnête avec moi-même, je sais très bien que je n'ai pas assez travaillé pour avoir l'agreg cette année. C'est dû en partie à l'usure de la première année. Je ne suis pas jalouse d'Asa, et c'est ce qui me rassure sur moi-même. En revanche, je prends très mal toutes les petites humiliations cumulées, l'absence de soutien ou d'aide, et surtout, surtout, les mensonges, volontaires ou non. Si j'en parlais maintenant, on penserait que je vis mal mon échec et que j'envie Asa. J'ai donc deux solutions : soit me taire à jamais, soit attendre un certain temps pour en parler plus calmement que nous ne saurions le faire actuellement.

A part ça, je redécouvre la volupté des voluptés intellectuelles : choisir un livre qui nous fait envie. J'ai cumulé au moins une vingtaine d'ouvrages en deux ans, en me disant sans cesse : "après l'agreg, après l'agreg...". J'y suis. Le premier roman que j'ai choisi est sombre, mais peu importe : il s'agit de La Route de Cormac McCarthy, dans une édition limitée. Je ferai sans doute une entrée juste sur mes lectures et mes activités culturelles du moment. Pour étirer le temps et le plaisir de retrouver le blog, des repères, des envies...

helmut-newton-sigourney-weaver-los-angeles-1983

Sigourney Weaver par Newton en 1983

 

Car je croule sous les envies, voyez-vous, messieurs dames. En premier lieu, des envies de lectures, mais aussi d'expositions : je vais nous offrir la carte Sésame du Grand Palais pour commencer par celle consacrée à Helmut Newton. J'ai hâte d'y être ! Il y aura aussi Berthe Morisot, entre autres.
Et puis dimanche, randonnée de 17km de prévue avec des gens que je ne connais pas encore mais dont je vais faire la connaissance jeudi soir. C'est l'aventure, je vous dis !

En plus de tout cela, je veux resserrer mes liens sociaux et amicaux. Avec un tel programme, j'en ai au moins pour six mois d'occupations !

 

26 février 2012

C'est lourd, les cheveux

Alors voilà, j'ai les cheveux courts mais avec du mouvement et plein d'épaisseur. Je suis contente car cela fait ressortir mes particularités et mon visage. Je dois encore travailler sur le fait que cela ne me fait pas entrer dans un stéréotype et ne m'ôte aucune sensualité.
Mes amies lettreuses ont beaucoup aimé, en tout cas.

J'ai aussi envie de m'affirmer dans un style autre. Ou de m'affirmer tout court. Comme si avec les années, je m'étais de plus en plus effacée, moi, l'ado au caractère fort...

Albert-Nobbs-

J'ai vu deux films qui se répondent en écho, cette semaine : Tomboy en présence de Céline Sciamma à la fac de Nanterre, et Albert Nobbs avec Glenn Close. Ces deux films sont vraiment troublants à plus d'un titre. Ils interpellent sur la question de l'identité, du genre, et du désir. J'ai des périodes où je retrouve ce thème : c'est le cas en ce moment.
J'ai besoin de savoir si je peux plaire ainsi, en fait. Enfin, c'est bien plus compliqué que ça, mais je n'ai ni le recul nécessaire, ni le courage, ni le temps de vraiment développer.

Shakespeare m'appelle avec ardeur, et je louvoie ces derniers jours pour éviter de bosser l'agreg : j'ai peur. Tinette l'a bien senti, et cherche à me motiver pour que je m'accroche. Je pense qu'elle craint vraiment que je m'écroule si je ne décroche pas les écrits, et encore moins les oraux, si oraux il y a...

Allez, Willy me rappelle à l'ordre...

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30 janvier 2012

Cumul des socles

Il doit y avoir un cumul de plusieurs choses, car depuis hier, je me trouve dans un état proche de l'Ohio qui me rappelle mes passages à vide lorsque j'étais dépressive -chronique, donc tout s'explique.

L'agreg, une fois de plus, cristallise mes changements, mes questionnements, et canalise aussi mes soucis quotidiens et personnels. Au bord des larmes ou dedans, j'ai corrigé deux paquets de copies en deux jours parce que je n'avais pas le choix. Mais je n'ai aucune envie d'aller travailler demain.

J'ai lu Sarah Kane cet après-midi, ce qui est loin d'apporter un certain réconfort : je ne suis pas bégueule et il en faut pas mal pour me choquer, mais diantre, que d'horreurs ! Tout y passe : cannibalisme, viols, torture, sadisme n'en sont que quelques exemples...

J'ai ma tête des mauvais jours, qui n'arrange rien à l'affaire étant donné que j'ai une mauvaise image de moi-même en ce moment. Pour évacuer ma colère, hier soir, j'ai effectué 430 abdominaux, sans succès.

6 feet under

Et puis la saison 3 de 6 feet under a enrubanné le tout, je crois. J'adore les séries qui me dérangent, me bousculent; cependant je n'ai peut-être pas le bon timing, là.

Cette "sombritude" passera, no worry : en fin de semaine, trois jours de décompression sont prévus, et je ne vous dis pas encore où, sauf que ce n'est pas en France... Et nous partons à quatre : Asa, Tinette, Dolly et moi. Qui trouvera notre destination ?

23 mai 2011

Pensées galvaudées. Tant pis.

sac_h_pital

C'est fou comme on peut dire "je t'aime" en se taisant.

Ça déborderait presque.

Envie de relire, de parcourir Eluard.

plante_h_pital

10 mai 2011

Boulbanguer : être retourné(e) par une rencontre / croire à nouveau en quelque chose

En ce moment, les profs principaux courent après le temps. C'est la première vague des réorientations, et l'académie réduit à une peau de chagrin nos possibilités. De fait, les PP de seconde sont à cran. La semaine dernière, j'ai même cédé à la colère -ce qui n'est pas mon genre- lors d'une réunion d'urgence sur ces nouveaux délais : le proviseur n'a même pas rugi quand j'ai dit, la voix étranglée : "On nous demande d'accomplir en moins d'une semaine des miracles alors que l'on cherche à voir certains parents depuis huit mois ! Je vais bientôt me faire canoniser et je serai une sainte ! C'est aberrant ! On fait quoi, depuis septembre, selon vous ?"

En bref, tout le monde est à fleur de peau, et ça part à vau-l'eau.

Sauf que. Sauf que je viens d'avoir une maman au téléphone, et qu'elle m'a retournée. Je m'en voulais de ne pas l'avoir appelée avant, et je pensais me faire remonter les bretelles. Et elle commence par : "Vous êtes une femme formidable. Mon fils vous aime beaucoup." Je souris à l'autre bout du fil, de ce fils si discret en cours qui voulait absolument que ce soit moi qui aie sa mère au téléphone, et non mon collègue de sport co PP.
Sauf que j'apprends la situation de la mère, rongée par la culpabilité d'avoir vu son fils partir en seconde générale alors qu'il avait un projet professionnel.
Sauf qu'elle ne pouvait rien faire à ce moment-là pour l'aider : elle a enterré son fils ainé et lutte contre un cancer de la tyrrhoïde. Et qu'à l'époque, en fin de troisième, elle "était sur le billard", comme elle dit. Sa fille, doctorante en droit, s'est occupée de tout.
Sauf que le rectorat a pris le troisième voeu du gamin, le plus simple, par sectorisation, et n'a pas choisi son premier voeu professionnel.
Sauf que la mère est partie en clinique pour soins intensifs pendant des mois. Et qu'elle subit encore de la chimio. Et qu'elle pleurait au téléphone de vouloir "sauver" son petit dernier, avant la date "anniversaire" de la mort de l'ainé. Peut-être même avant de mourir.
Je voudrais vraiment l'aider. Je ferai mon possible, en espérant que la machine administrative ne broie pas cet élève. Je vois sa mère mardi prochain. Elle veut me faire une assiette de gâteaux :"C'est tout ce que je peux vous offrir pour vous remercier, laissez-moi faire ça !" Même si je lui dis que je prône la prudence, qu'on pourrait manger les gâteaux après l'affectation de son fils dans l'école qu'il veut. "Non, madame, vous êtes là pour aider mon fils, et c'est tout ce qui compte. Après, ça passe ou ça casse. Mais je veux vous offrir des gâteaux. La cuisine, c'est tout ce que je peux faire..."

 

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Ce coup de fil m'a redonné l'envie de me battre, et m'a donné l'illusion d'être un peu utile et reconnue. Si cet élève a son école, mon année aura été sauvée. Cela peut paraitre excessif, mais face au marasme restant, je vous assure que cette femme a illuminé ma journée. Plus encore.

Je vous laisse : j'ai une lettre de recommandation à faire.

 

PS : j'ai aussi pu discuter avec celle qui m'avait "agressée" sur le Coran, fort calmement. Et ça m'a fait du bien. Et je le lui ai dit.

23 juin 2010

Chamboule tout

Voilà, j'ai mes 41 ou 42 merveilleuses copies depuis ce matin. J'ai aussi compté le nombre de candidats que j'allais faire passer à l'oral : 45 en quatre jours. J'ai travaillé cet après-midi sur mes questions d'analyse. Mais j'avais la tête un peu ailleurs...
Explication.
Nous étions convoqués pour 9h au lycée huppé. Coincée dans quelques embouteillages malgré le scooter, j'arrive à 8h55, pénètre d'un pas sûr dans la salle, salue globalement, et cherche une chaise (c'est un peu le jeu des chaises musicales à chacune des réunions dans cette salle exigüe). Je m'installe, et me retrouve une fois de plus à côté de la prof qui m'avait taxé de force mon numéro de téléphone.
Ultra discrète comme à mon habitude, je me fonds dans le bruit et passe inaperçue. La secrétaire nous appelle les uns après les autres, pour nous distribuer nos plannings et les copies. Et là, j'entends un "Madame C.". Tiens, un homonyme de C., celle qui hante mon passé (les fidèles situeront assez bien qui elle est, et  pour les autres, en version light : ancienne prof de lettres de seconde et première, amie, mère spirituelle, cassure, je ne m'en suis jamais remise), me dis-je.
Une femme se lève de table. Ce n'est pas un homonyme, c'est C.. Prise de panique, je sens mon coeur battre plus vite,  mes mains tremblent et des pensées fulgurantes me traversent :

  1. elle est toujours belle
  2. va-t-elle m'ignorer ?
  3. je me sens assez minable intellectuellement parlant
  4. mon Dieu, en fait, je l'aimais; c'est la première femme que j'ai aimée
  5. il n'y a pas de hasard, ce n'est pas possible d'être dans le même jury alors que je suis seule de mon lycée à avoir été convoquée ici
  6. dois-je y voir un signe ?

Je pense que C. fait semblant de ne pas m'avoir vue pendant quasiment toute la réunion, (une feuille trônait devant elle avec mon nom écrit en gros) pour finir sur un "oh bonjour" très anodin parce qu'elle s'adressait à ma voisine et ne pouvait m'ignorer plus longtemps. Ensuite, au moment de partir, très court échange au cours duquel j'étais crispée :

_ Alors, tu enseignes en lycée maintenant ?
_ Euh, oui.
_ Tu es où ?
_ Au LycéeDésiré, à X.
_ Ah... Ce n'est pas trop dur ?
_ (Damned, je passe pour la prof de lycée difficile, alors que C. enseigne dans l'un des plus cotés du coin...) Euh... Je l'ai choisi...
_ Ah oui (acquiescement étrange de sa part, que je ne sais interpréter).
_ ...  la ZEP, tout ça. Disons que c'est assez "sport", mais je m'y plais.
Silence pendant que nous nous apprêtons à partir. Puis elle me lance, faussement (?) souriante : "Alors bon courage !"
Ce à quoi je ne sais que répondre. Je sors, désarçonnée. C. est la seule personne, je crois, avec qui je ne parviens pas à prendre de la distance, à enfiler une armure pour me protéger.
Je me sens comme nue, ou plutôt comme une enfant face à elle.

Donc, ce matin, j'ai passé un cap : je n'ai plus formulé le fait que j'avais dû être amoureuse d'elle, mais je l'ai senti. Un coup de batte de base-ball dans ma conscience, en quelques secondes.
Et alors qu'elle croit que j'ai été la maîtresse de son mari, je ne faisais que la vouloir, elle, à travers lui...
Il m'en aura fallu, des années, pour parvenir à cette prise de conscience. Comme l'évidence est longue à être formulée ! Et comme elle chamboule...

3 juin 2010

Depuis un moment

En boucle depuis que Jeanne me l'a offert pour s'excuser d'avoir conservé pendant six mois certains de mes CD... Et tout à fait dans l'ambiance de cette période.

Découvrez la playlist Biolay avec Benjamin Biolay

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