Le poids des mots, le choc des photos
C'est bizarre : j'ai des photos que je trouve très intéressantes, mais je ne parviens pas encore à les mettre en ligne ici. Peut-être parce qu'elles me dérangent, à leur façon. Il s'agit d'animaux que je suppose empaillés, bardés d'objets luxueux. Des visages qui semblent souffrir, au milieu de paysages étranges. Les images en soi sont belles. Ce qu'elles dégagent, c'est autre chose.
Je les avais évoquées dans une autre entrée, il y a peu de temps, en disant que les surréalistes les auraient adorées. Je crains sans doute de vous mettre mal à l'aise. Ou alors ces photographies me renvoient à la mort, si je suis honnête avec moi-même... Images sur papier glacé, images glaçantes, taxidermie, luxe ostentatoire, esthétisme à froid, le beau pour le beau...
Dans le lot, j'en sors certaines aux reflets changeants et argentés, un ou deux autoportraits extrêmement subtiles, de la déco aux couleurs tendance -noir, blanc, métal-, un gant qui me fait penser à la Nadja de Breton, encore et toujours (c'est fou comme ce texte m'aura marquée !)...
J'aimerais retourner aux grands magasins, cette fois-ci armée de mon boîtier Nikon, et en faire de véritables images, tellement belles qu'on en oublierait presque leur "obscure clarté"...
Si je n'avais pas été enseignante, j'aurais voulu être photographe.
A vous de voir ce que vous pouvez en déduire... Et moi.