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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
ecriture
10 octobre 2009

Nikè et compagnie

Suite à la consigne 76 sur les interviews sportives, j'ai participé timidement aux défis du samedi cette semaine. Il fallait écrire trois versions : en cas de victoire, d'égalité et de défaite.
Voici mon défi, intitulé "Nikè et compagnie".

baskets


« Je tenais le match, je le sais. J’étais à l’aise dans mes baskets Niquele sans lesquelles je ne ferais rien, mais tout a basculé à un moment donné… Il faisait chaud, la sueur me coulait dans les yeux… J’ai cru que je voyais mal… J’ai compris que je perdais le match quand j’ai vu la navette spatiale atterrir… »

« Le problème, c’est qu’eux et nous, nous avions les mêmes baskets Adadas. Alors forcément, pour nous départager, c’était dur… L’amorti, la chambre à air intégrée, le mini frigidaire, l’ABS, les lacets phosphorescents et le GPS vers les buts, toutes ces options ne pouvaient nous départager. Mais la prochaine fois, on aura un autre sponsor, c’est sûr ! Comment ? Nos performances sportives ? Notre entrainement ? Euh… Je dois filer aux vestiaires, on m’attend pour des photos, désolé ! »

« Tout d’abord, je tiens à remercier mes sponsors sans qui rien n’aurait été possible, le maire de cette si belle ville qui nous a ouvert le stade pour une somme modique, ma grand-mère qui m’a donné le goût de l’effort, mon entraineur Joseph qui est un ami et… Pardon ? Non, je n’ai pas changé d’entraineur récemment. Euh, ah oui, c’est Jacques. Donc Jacques qui est mon ami depuis toujours, et mon chien avec qui je cours quotidiennement. C’était un beau match, vraiment. Je sortais d’une blessure au lobe d’oreille, et j’avais vraiment peur de ne pas assurer aujourd’hui. J’ai puisé au plus profond de moi-même, j’ai bien lacé mes chaussures Le Poulet sportif et j’ai foncé ! Non, vraiment, y’a pas à dire, on court vite avec ça. J’ai bien pris appui sur mes cuisses et j’ai couvert les ailes avant. Voilà, tout le secret est là. »

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28 septembre 2009

Femmes, je vous aime (attention, cette entrée risque d'être fort longue...)

Il y a bien longtemps que je n'ai fait une entrée sur mes lectures... Celles que j'envisage, ou celles qui sont achevées. Et comme Ed a lancé une petite requête aux bloggeurs qui la lisent, je me lance ! (Même si je ne crois pas en une écriture féminine...)

Voici donc des lectures d'écrivains femmes qui m'ont marquées (NB : je déteste l'appellation nouvelle d'écrivaine ou de professeure, que vous ne verrez jamais sous ma plume). Mes choix vous paraitront souvent classiques, et je m'en excuse à l'avance...

duras_douleurDuras_mer__crite

La première qui me vienne à l'esprit, c'est Marguerite Duras. J'ai eu ma grande époque, depuis le lycée jusqu'à la fin de mes années d'études. Mes deux livres les plus marquants ont été La Douleur et L'Amant. Pour des raisons fort différentes, d'ailleurs. Le premier parce qu'il est la douleur sur papier, et que j'y ai découvert un aspect de sa vie que j'ignorais : la résistance, le lien fort avec celui qui allait devenir plus tard président de la République, son mari déporté... Le second, bien plus connu, pour sa sensualité, ce regard acéré sur l'existence, l'adolescence, la famille. Enfin, un dernier ouvrage m'a bouleversée : La Mer écrite. Il est paru juste après sa mort, que j'avais apprise alors que je passais un stage BAFA. J'étais la seule à être bouleversée, et peu connaissaient Duras. Ce petit livre est composé de photographies, commentées par Duras. C'est la quintessence de son art et de toutes ses années d'écriture, à mon sens. Un écriture sèche, humaine, désarçonnante.

Yourcenar_Anna_sororColette_pur_et_impur

Ensuite, j'hésite entre deux monuments de la littérature, qui m'ont toujours impressionnée fortement par leur intelligence -et le mot est faible. Il s'agit de Marguerite Yourcenar et de Colette.
Assez vite, vers quatorze ans, j'ai voulu lire la série des Claudine, sans trop savoir pourquoi. Enfin, si : Comtesse adorait Colette, je voulais donc à la fois comprendre pourquoi, et me rapprocher d'elle de cette façon, sans doute (la littérature a été toujours été pour moi un moyen de grande proximité intellectuelle avec ceux que j'aime). J'ignorais que j'allais tomber sur une écriture aussi magistrale, à la fois simple et ciselée comme les plus merveilleux cristaux de Bohême... J'ai vite arrêté les Claudine pour passer à d'autres oeuvres telles que La Chatte ou Le Pur et l'impur. Depuis, j'ai investi dans les volumes de la Pléiade, jamais ouverts : ils me font presque peur par leur beauté... Je dis toujours que si je pouvais avoir le dixième du vocabulaire de Colette, je serais ravie, par exemple.
Mais je crois que ce syndrome d'infériorité est encore pire avec Yourcenar. C'est l'une des intellectuelles qui me foudroie par son intelligence. Elle n'avait même pas besoin de parler : son regard brillait autant que son intellect. Son écriture me paraît souvent trop profonde; j'ai l'impression que quelque chose d'important m'échappe et que je ne suis pas capable de la comprendre... J'ai lu son autobiographie, dont la première phrase m'est restée en mémoire : "L'être que j'appelle moi vint au monde le 8 juin 1903..." Mais aussi Anna Soror et Feux. Je n'ai jamais dépassé quelques pages sur Les Mémoires d'Hadrien. J'ai en mémoire un entretien de Pivot avec Yourcenar, qui m'avait saisi et hypnotisée. J'aimerais beaucoup le revoir, d'ailleurs.

Lajja

Ensuite, même si l'écriture en soi n'est pas excellente, j'avais envie de mettre dans cette liste Taslima Nasreen, lue dans les années 90. Cet écrivain était condamné à mort dans son pays, le Bangladesh, pour avoir défendu le droit des femmes... Livrée à une fatwa systématique, elle s'est exilée dans de nombreux pays, dont la France. Son parcours m'intéressait et j'étais dans mes années de révolte. Du coup, C. m'avait offert son roman à sa sortie : Lajja.

Woolf_OrlandoBeauvoir_2_me_sexe

Pour finir, car il y a peu de femmes dans ma bibliothèque, mais c'est l'histoire de nos sociétés qui veut cela, je terminerai avec encore deux "classiques"  : Virginia Woolf et Simone de Beauvoir.
Woolf, je l'ai lue progressivement, à partir de la khâgne, je crois, ou un peu avant. Mon souvenir le plus net, c'est Orlando. Et Woolf, c'est comme Yourcenar : trop intelligent pour moi, je pense. J'aime pourtant sa perception du temps et de la solitude... Entre les actes m'avait laissée perplexe, et je crois me souvenir que Mrs Dalloway aussi.
Quant à Simone de Beauvoir, le coup de coeur est venu après celui pour Sartre (il semblerait que pour beaucoup de lecteurs ce soit le cas), alors que j'avais eu en cadeau pour mes dix-huit les Mémoires d'une jeune fille rangée, avec une superbe dédicace de mes professeurs d'espagnol et de dessin de terminale, époux à la ville et parents d'un ami. Je reviens à Beauvoir, sans doute avec l'âge et grâce à mes études. J'avais dû la lire trop jeune, sans doute. Et l'un de ses romans, L'Invitée, n'est quasiment plus lu aujourd'hui. Là, j'ai décidé de me plonger dans Le Deuxième sexe et de peut-être relire ses mémoires, avec la suite, La Force de l'âge.

Ce que je constate surtout dans cette liste réduite, c'est qu'il m'est fort difficile de scinder les oeuvres de la vie de ces auteurs. Je m'explique : je crois qu'elles me fascinent parce qu'elles ont des parcours qui me passionnent, parce que leur courage, leur foi en ce qu'elles faisaient est admirable, parce que j'aurais aimé avoir leur force, leur subtilité, aussi.

Si je reprends tous ces noms, il ne s'agit que d'intellectuelles engagées, qui ont lutté quelle que fusse leur époque, pour s'imposer dans leur art et vivre ce qu'elles avaient à vivre. Duras engagée politiquement, mais aussi pour le droit à l'avortement avec de Beauvoir (pensez au manifeste des 343 salopes); Nasreen avec l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête depuis des années; Colette qui divorce, pratique le mime, aime femmes et hommes, fume; Yourcenar, aussi discrète que possible, qui vit son histoire d'amour avec une femme (connue en 1937... jusqu'en 1979, à la mort de celle-ci) et entre la première à l'académie française; Woolf, femme torturée et touchante, investie comme son mari dans la publication des auteurs en qui ils croyaient, et qui se suicide avec des cailloux dans les poches, en s'enfonçant dans l'eau...

Oui, elles me fascinent et j'ai envie de les relire, quitte à lutter contre ma petite intelligence, parce qu'elles le méritent tant, et que je n'aurai jamais fait le tour de leurs mondes...

"Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres." Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien

26 septembre 2009

Déclics

Je programme ce post pour être synchrone avec les défis du samedi... pendant que je ferai cours. La consigne 74 portait sur une citation de Lamartine : "objets inanimés, avez-vous donc une âme ?"

Voici mon texte, qui s'intitule : "Déclics".



Elle n’en a jamais rien su. Des nuits à l’attendre dans le noir, de la poussière qui s’entassait sur mon corps, de la sueur qui coulait le long de mes hanches lorsqu’elle me tenait. Rien non plus sur la jouissance qu’elle me donnait du bout des doigts, des fenêtres qu’elle ouvrait sur ma vie, des pupilles qui se dilataient, encore moins de ma solitude dans le coffre de métal qui devait me protéger.

Elle sait pourtant le bonheur du soleil d’hiver sur mes joues, et mes paupières délicates. Les ombres ne m’ont jamais fait peur. Je ne pouvais pas avoir peur : elle était là.

Jamais elle n’a tremblé.

Ah, si, une fois. Enfin, elle a eu peur de trembler. Elle a craint de rater l’image parfaite, de ne pouvoir la saisir. Je sais qu’elle aime les portraits. Elle dit qu’elle rend les gens beaux. Qu’elle ressort d’eux cette beauté, parfois insaisissable.

C. était là, dans la lumière déclinante du début de soirée, après une promenade dans les monts auvergnats. Les pantalons et les pulls avaient souffert, mais nous étions arrivés jusqu’à Saint-Nectaire. Nous étions passés par les champs interdits. Les chemins de traverse. Le moment était parfait.

C., assise sur un banc de fortune, perdue dans le fil de ses pensées, vraisemblablement heureuse à ce moment-là, précis et infime. Prête à se lever, seule sa main se mouvait, comme un signe de départ.

Elle m’a pris entre ses mains légèrement tremblantes, à la fois empressées et savourant l’instant parfait. La lumière. L’arbre noueux en arrière-fond. Ne pas manquer le tronc ancien, qui entourait le visage de C.. Les yeux de cette dernière ont braqué notre regard, et ont ébauché un sourire. C’était le signal.

Elle n’a pas tremblé. Le portrait serait parfait, forcément. En noir et blanc, forcément.

Plus tard, quand C. sortirait violemment de sa vie, elle me rangerait dans une valise rembourrée. Je l’ai attendue des mois, des années peut-être. Ma meilleure amie. Ma plus belle amante. Celle qui se cache derrière moi pour mieux se voir au travers des autres. Inconnus ou personnes aimées.

Il y a maintenant des milliers de cadeaux que nous avons faits ensemble. De l’infiniment petit. Des nus. Du très proche. Des œuvres d’art. Paris. Beaucoup de portraits.

Elle n’a jamais tremblé. Juste failli une fois. C’était il y a longtemps. Des mois, des années, c’est sûr.

Elle n’en saura jamais rien. Des nuits à l’attendre dans le noir, de la poussière qui s’entasse parfois sur mon corps, de la sueur qui coule le long de mes hanches lorsqu’elle me tient. Rien non plus sur la jouissance qu’elle me donne du bout des doigts, des fenêtres qu’elle ouvre sur ma vie, des pupilles qui se dilatent, et encore moins de tout l’amour que l’on s’échange, entre deux miroirs…

 

12 septembre 2009

C'est bon, l'intelligence

Proust

Ce matin, j'ai fait deux heures de cours sur Pascal, puis autant en réunion parents-profs de seconde. Je vous rappelle que je suis pépé (PP = prof principal). Je suis rentrée fourbue par ma première semaine complète de cours. Enseigner en lycée est vraiment différent du collège sur le plan de la fatigue. Je ne sais pas comment le dire pour l'instant, mais ce sont des fatigues différentes.
Du coup, après déjeuner, je me suis écroulée sur le lit avec les chats. Faire une sieste m'arrive régulièrement, mais pas de deux heures et demie... Et encore, je me suis réveillée à cause du portable qui sonnait : il était 16h55, et j'avais rendez-vous à... 17h. Panique à bord, glissade en chaussettes sur le parquet, enfilache de chaussures, branle-bas de combat en me ruant dans la voiture...

En revenant chez moi, j'ai écouté la radio (mon esprit était enfin éveillé). Je suis tombée sur des merveilles. Je n'ai pas reconnu de suite de qui elles étaient : Proust. Une lecture magnifique, intelligente, subtile. Un texte tout en ronds de jambe, finesse, ironie, humanité, beauté... C'était sur France Inter, l'émission "ça peut pas faire de mal" (à podcaster ici). La semaine prochaine, il s'agira des moralistes du XVIIème siècle. Comment ai-je pu passer à côté de ces pépites pendant si longtemps ?

Et Proust, lu à haute voix, c'est délectable. Quelles délices !

D'ailleurs, j'ai enfin mis le doigt sur une impression diffuse : Papistache a un côté proustien très net. Je ne sais s'il en est un grand lecteur, mais c'est dorénavant une certitude pour moi.

12 septembre 2009

La nuit s'avance

La consigne 72 des défis du samedi portait sur la notion de temps qui passe : l'heure la plus longe, ou la plus courte, c'est selon...
Voici ma participation.

Dali_montre


Sous un soleil de plomb Sur les marches glacées Mes pas résonnent Ma bouche est sèche J’ai mis mon habit d’oiseau noir Sans ailes Celui qui me ceint Les larmes se retiennent Et puis tout se restreint Regards portés vers les Autres Que je veux plein d’amour Mais tout est aveugle Tout est assourdi Il n’y a rien sur mes lèvres Juste le silence Parfois l’ébauche d’un sourire Je me retourne Tout le monde est là Les assis Les debout Les vivants Qui voudraient le rejoindre Et le mort Tellement vivant Que l’on entend son rire Taper contre les vitraux Ma voix s’élève Je dis des mots Auxquels je ne crois pas Je ne retiens que l’Amour C’est déjà trop Et pas assez Ma voix s’élève Et se fait plus sûre Ma voix assène Ma voix martèle Il faut aimer Nous devons aimer Face à la bière C’est dérisoire Et puis si vrai Ma voix s’arrête Les larmes coulent La gorge sèche J’enveloppe d’un regard Tous ceux qui l’aiment Tous ceux qu’il aime Le savent déjà trop C’est le manque qui est insupportable C’est l’absence Qui devient présence Et que l’on hait Quelques gouttes bénies Sur son corps meurtri Sur son corps éteint Au-dessus du portrait Au sourire immense Un défilé sans fin Un amour sans fin Une douleur sans fin La fin la fin Je ne veux pas achever Il le faut bien A-t-on le choix

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6 septembre 2009

Avant la sonnerie

Les défis du samedi ont repris. La consigne 71 était la suivante : il fallait raconter un événement, une chose, vus de différentes façons, sous plusieurs angles, en gros... Ce que l'on voit et ce que l'autre voit...

Voici ma production, faite un peu vite pour cause de rentrée...




Ohlalala, j’espère que j’vais être dans la classe à Chloé ! Kevin est là. Il est trop beau ! En plus il a bronzé. J’adoooore son t-shirt !

Bon, voyons un peu les gagnants de cette année. Pourvu que je n’aie pas encore Kevin en cours. Il a l’air toujours aussi… kévinesque. Les minettes sont drôles avec leur sac au creux du bras. Tiens, lui, il va arrêter de faire l’amour à son chewing-gum dès que nous serons en classe.

Vas-y, c’est quoi ces profs ? I’ sortent d’où ? Non, mais t’as vu sa tronche à c’ui-là ? Pourquoi elle m’regarde comme ça, la prof ? P’tain, j’la sens mal, c’te année ! Qu’est-ce que j’fous là ?

Je vais faire avec eux l’argumentation, d’abord. En lecture intégrale, Candide. Ou bien Orwell. Cela dépendra de leur  niveau. En même temps, la méthode du commentaire composé pour leur faire faire l’Eldorado en lecture analytique personnelle. Plusieurs apologues pour varier les plaisirs, et j’en mettrai quatre sur leur liste de Bac. Après, en lecture complémentaire…

Wouah, l’beau gosse ! Tes darons t’ont acheté les nouvelles Nike ? Trop cool.

Il ne faut pas qu’ils devinent que je suis néo-tit. Ne pas sourire. Oui, c’est ça, je ne vais pas sourire. Et puis faire de la discipline de suite. A l’IUFM, ils ne savent pas ce que c’est, eux, d’être en ZEP. Je crois n’avoir rien oublié ce matin. Je vais vérifier encore mon cartable. Ne pas sourire.

Pffff, ce qu’ils sont nuls ! Ils se la pètent mais c’est tout ce qu’ils savent faire. Moi je veux mon Bac. Mes parents ont raison.

Non seulement je dois gérer la rentrée, mais aussi les profs. Je sens bien qu’ils ne m’ont pas trop écouté hier, à la réunion. Pourtant, je trouvais mes efforts payants. Il y en a déjà trop qui viennent se plaindre. J’en ai pour des heures de boulot à tout refaire…

Si je garde ces heures de cours du vendredi matin, je ne vais pas pouvoir tenir. C’est effroyable. Je n’ai qu’un tiers-temps et ils me mettent tout le matin. Oh, que je suis mal ! Je sens les angoisses revenir. Il faut absolument que j’en reparle au proviseur.

Elle a l’air jeune la prof d’espagnol ! T’as vu ? Tu crois que c’est sa première année ? A ton avis, notre prof principal, il enseigne quelle matière ? Il est trop mignon !

Allez, c’est ma classe maintenant. On va pouvoir monter après l’appel. Ils ont de bonnes têtes. Je vais juste leur faire un peu peur au début. Après, je relâcherai la pression. Quelle angoisse, quand j’avais leur âge…

On m’a appelée ! Chloééééééééééééééé !

Installez-vous dans le calme. Je vais faire l’appel…

24 août 2009

FET

 

La nuit n’est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin, une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée.
Il y a toujours un rêve qui veille
Désir à combler, faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.

Paul Éluard

23 août 2009

Il restera de toi...

Mon père aimait cet écrivain...

"Il restera de toi" de Simone Weil

Il restera de toi
Ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.

Il restera de toi de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée.
Ce que tu as donné
En d'autres fleurira.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils.
Ce que tu as souffert
En d'autres revivra.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.

Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton cœur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé
En d'autres germera.
Celui qui perd sa vie
Un jour la trouvera.


C'est tellement mieux que l'extrait de la Bible que je vais devoir lire, et qui fait partie des textes les "moins pires" du catalogue "Je suis la Vie", gentiment donné par le curé... Oui, on doit choisir dans un catalogue du pack all included de l'Eglise.

Qui veut un Rennie ?

22 août 2009

Page noire, écriture blanche

snow

Oui, il n'y a rien à dire face à la mort.
Les mots sont creux, ou déplacés. Je sais tout cela.
Pourtant je cause un peu ici. Seule.
Le mois d'août n'aide pas.
C'est le mois du soleil. Du repos.
Dans tous les sens du terme.

Lundi, je mettrai mon habit noir.
Celui qui cache le coeur meurtri.
Celui de l'affront au soleil.
Ce soleil qui était jaloux de toi.

Lundi, je lirai mon texte devant une église bondée.
On compte sur moi.
Ma voix sera tendue comme un arc.

Lundi, ta famille verra cette vidéo que j'ai faite.
Ces images qui me font pleurer.
Et puis on la diffusera.

J'ai pris conscience que je n'avais pas de photo avec toi.
Je pleure aussi pour cela, sans doute.
J'ai ta voix en tête.

Lundi.
Lundi.
D'ici-là, faites-moi signe...

20 août 2009

Car on peut encore voir...

Lumière
Visage
Amer
Freinage


Jil Caplan - Entre les tombes

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