Mon médecin généraliste, qui me suivait depuis presque dix ans, est décédé mercredi dernier. Je l'ai appris hier seulement. Etrange sensation, puisque je ne le voyais pas si souvent que ça, ce nounours qui avait trois filles de mon âge, à l'air bougon, et qui était si pertinent dans ces diagnostics médicaux...

Le médecin qui meurt avant le patient, c'est peut-être là aussi un paradoxe. En plus, il connait tout de nous au travers de nos maladies, de nos confidences discrètes... Et il meurt suite à des complications sur une table d'opération... Ironie du sort.

Alors, égoïstement, on se dit : qui vais-je aller voir, maintenant ? Comme si notre médecin nous faisait faux-bond de façon volontaire. Que c'est pathétique, d'être humain !

Hier, première étape de la Division 2 par équipe. Nous étions sur Chartres, donc au milieu de la Bauce, mais le vent a été plutôt clément avec nous. Je suis même revenue avec des coups de soleil ridicules sur le nez, les joues et les mains. Super pour la reprise aujourd'hui !

Au tir de qualif', je fais un meilleur score qu'à Nemours (46 points de plus), mais je sais que je suis en-deça de ce que je pourrais faire. En cumul, nous finissons deuxième de notre poule.

Restent les duels de l'après-midi, avec 9 flèches à tirer en trois minutes, pour trois archères. T., notre entraineur, me choisit comme 3ème archère, place difficile à gérer pour mon ego car j'ai peu de temps pour tirer et je fais des flèches très moyennes (suis montée jusqu'à 9, mais la majeure partie du temps, c'était plutôt 6) comparée à mes coéquipières.

Nous gagnons avec de bons scores deux matches sur trois, mais celui du classement pour monter sur le podium est perdu. Nous sommes donc 4èmes sur 8 équipes, ce qui est un très bon résultat d'après le coach et le président du club.

Gros sentiment de culpabilité à la sortie du dernier match, en me disant que j'ai tout fait foirer. Mais même si j'avais aligné trois bonnes flèches, nous aurions perdu. Difficile pour moi d'admettre que nos scores sont ceux d'une équipe, et non pas des résultats individuels.

D'autant plus que les tensions sont palpables au sein du groupe, car T. ne fait pas de sentiments et choisit celles qui vont tirer en fonction d'une tactique précise. Du coup, l'une de nous n'a pas tiré de l'après-midi, et ne l'a pas accepté, malgré le discours du coach sur le fait que l'équipe est composée de plusieurs archères, et que nos résultats sont le fruit de cette équipe dans sa globalité.

Bref, encore une expérience profitable pour moi afin de mieux gérer mon stress, et d'accepter de me reposer aussi sur les autres sans croire que le monde repose sur mes épaules. Mais il y a encore du boulot...

Quel débat sur la liste de profs à laquelle je suis abonnée ! De mille calculs plus ou moins savants, à des propos révolutionnaires, tout y passe, et je ne sais plus où j'en suis !

Il est évident que le gouvernement nous prend pour des imbéciles (ce n'est pas nouveau), mais faire grève ce jour-là rapporterait plus d'argent à l'Etat (1/30ème de mon salaire déduit de ma paye, au lieu de 0,3%), sans passer par la case "enveloppe vieux et handicapés". Tout cela me dégoûte. L'argent est déjà là, suffirait d'être un peu moins mercantiles et hypocrites, messieurs les ronds de cuir.

Et pourtant, j'ai bien envie de dire "NO RAFFARAN" le 16 mai, car la léthargie ambiante de la France m'inquiète. On fait avaler non plus des couleuvres mais des boas, et personne ne bronche.

Allô, la France révolutionnaire et démocratique, vous m'entendez ?

http://www.lesamisdulundi.com

Allez, quelques perles tirées de copies de 3ème, dans un contrôle sur l'autobiographie :

* "elle vieillissait au fur et à mesure que le temps passait"

* "par le billet du suicide / de l'autostop" = par le biais de...

* "Et que je poursuivrai les buts que j'ai imaginé à travers le coma" (NB : je laisse les fautes)

* "elle avait une maladie inconnue que personne ne connaissait"

* "des médecins spécialisés dans les maladies"

* "En 1822 (...) sur l'autoroute A14, on pouvait voir une carcasse de voiture dans un fossé"

Programme du jour : rdv avec V. pour aller voir l'expo du Grand Palais sur les peintres français des XVIIème et XVIIIème siècle. Nous allons y retrouver un de ses anciens collègues de Rueil, F., qui semble être le prototype de l'agrégé torturé, et normalien, en plus...

Dire que j'ai fait Prépa moi aussi... L'inspectrice m'a même dit que cela crevait les yeux. Je ne suis pas sûre de le prendre comme un compliment, même si cela en était un venant de sa part.

A suivre dès ce soir ou demain pour faire le récit de cette journée.

J'ai beau être repos, les jolies perles tirées des copies de mes chers petits ne tarissent pas :

* Molière a écrit Le Bourgeois petihomme et Les Fourberies de sapin.

Les conjugaisons... Le passé simple de l'auxilaire être devient :

* Je fus/ tu fus/ il fut/ nous futons/ vous futez/ ils futaient

* J'êta/ tu êtas/ il êta/ nous êtîmes/ vous êtîtes/ ils êtaient

Vous remarquerez l'incroyable logique de ces erreurs (3ème du sg en A, le S de la 2ème personne du sg...) et l'ouverture aux pays d'Asie, Japon en tête.

   

    Les amoureux fervents et les savants austères
    Aiment également, dans leur mûre saison,
    Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,
    Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
   

Charles Baudelaire, évidemment

    Amis de la science et de la volupté,
    Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
    L'Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,
   S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.                                             
   
    Ils prennent en songeant les nobles attitudes
    Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,
    Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
   
    Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,
    Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,
    Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.

La première semaine des vacances est déjà passée; je compte bien bosser cette semaine : je mise sur un paquet de copies par jour.

Surtout que dimanche je serai de D2 du côté de Chartres toute la journée (ah, le vent de la Bauce pour les flèches !), et la veille au soir à une fête africaine. En plus, j'ai aussi l'intention de voir des amies et de faire des expos...

Ahlala, quelle vie de femme active !

Bon, allez, le premier paquet de copies m'attend : interro sur l'imparfait et le passé simple. L'extase, avec tous les barbarismes qu'ils m'inventent.

Comme promis, voici enfin quelques photos de notre petite Vodka, délicieuse et malicieuse...

Courez voir ce film extraordinaire, mais allez-y avec des mouchoirs d'avance, car c'est beau et triste à la fois :

En 1984, des milliers d'Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps au Soudan. A l'initiative d'Israël et des Etats-Unis, une vaste action est menée pour emmener des milliers de Juifs éthiopiens vers Israël.
Une mère chrétienne pousse son fils de neuf ans à se déclarer juif pour le sauver de la famine et de la mort. L'enfant arrive en Terre Sainte. Déclaré orphelin, il est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-Aviv. Il grandit avec la peur que l'on découvre son double-secret et mensonge : ni juif, ni orphelin, seulement noir. Il découvrira l'amour, la culture occidentale, la judaïté mais également le racisme et la guerre dans les territoires occupés.

La musique est splendide; les acteurs étonnants de simplicité et d'audace contenue... Seul petit hic : la vision donnée des Juifs d'Israël est parfois trop subjective.

Dès qu'il sortira en DVD, nous l'achèterons. Et de la part d'une cinéphile à la petite semaine, c'est un sacré compliment.

http://www.vavisetdeviens-lefilm.com/