Finalement, je comprends la Reine.
Donner quelques miettes aux oiseaux, c'est donner un sens à sa vie. On relativise. L'air triste de l'un, la malice de l'autre : tout nous ramène à des choses simples.

La Reine était tombée sur son balcon en voulant distribuer des biscuits aux moineaux. Et puis tout s'est enchaîné; sa mort semblait programmée. Irrémédiable. Rapide et terriblement lente.
Pour les oiseaux. Sans eux, sa vie n'avait plus de sens. Plus de joie. Malgré nous.

J'ai nourri quelques moineaux ce soir. Lasse de ma journée, ils m'ont fait sourire. Comme si mon bonheur dépendait du leur. Ou le contraire. Je ne sais plus.
On relativise. Une miette, du bonheur. De l'or friable.

Je suis riche, ce soir. Et la Reine me sourit.

18/06/07, 19h40

Je vais m'absenter pour le week-end (évidemment, le seul durant lequel les températures baissent). Je pars cet après-midi. Ce sera un week-end bénévole et donc de travail. Ce qui est bête, c'est que je sens vraiment la fatigue de l'année tomber, en ce moment. On verra bien.

Je vais utiliser en situation réelle mon beau GPS tout neuf. Chouette, ça.

Sinon, pour répondre à vos gentils commentaires, je ne suis pas déprimée face à mon absence de mut', mais plutôt désabusée. Lasse. Pas surprise par tout cela.
Au fait, Emy, il est impossible que je me retrouve dans notre fief : ce n'est pas ma zone de remplacement.

Je vais essayer de vous préparer un petit texte pour samedi ou dimanche, histoire de dire que je ne vous laisse pas face à un vide intersidéral virtuel. Je ne promets rien non plus.

Voilà. J'en suis à mon deuxième café, je suis toujours aussi décomposée; j'ai des millions de choses à faire avant de partir, et je manque d'énergie.

Quelqu'un m'envoie un petit remontant par coursier ?

J'ai la réponse :

"Vous n'avez pas obtenu satisfaction à votre demande de mutation."

Quel étonnement et quelle satisfaction de rester TZR.

Voilà, c'est presque fini. J'ai vu mes élèves pour la toute dernière fois. Leur question récurrente était : "Madâââââme, vous s'rez là l'an prochain, hein ?" Bêtement, ça me flatte.
Et puis pour la première fois de ma carrière, j'ai eu un cadeau (nan, pas de gourmette Mère Courage) : une jolie paire de boucles d'oreille de la part d'une cinquième.

J'ai vidé "mon" casier (quand je pense que la seule inquiétude de la Scie que je remplace a été : "Diiis, tu me rendras mon porte-vues ? Tu le mettras dans mon casier..." Et ce fut tout.). J'ai dit au revoir aux rares collègues francs et sympa que j'ai côtoyés.
Il ne me reste plus qu'à effectuer la surveillance du Brevet. Broutille : dix-neuf heures en trois jours. Je sais, les élèves planchent environ sept heures. Mais nous, les TZR-bonnes-à-tout-faire, nous sommes vernis : nous surveillons plus que les autres, just for the fun. Paraît-il que nous serions là pour les candidats libres.
On se demande pourquoi les profs en poste fixe ne pourraient pas le faire, mais bon. Ils s'en indignent eux-mêmes, et cela me rassure : je ne tombe pas dans certaines lubies ni dans la paranoïa.
Ensuite, j'aurai une commission d'appel à gérer. Je n'ai jamais fait ça de ma vie, mais avec trois jours de surveillance, je devrais trouver le temps de la préparer...
Après, après seulement, je serai en vacances. Et au risque d'indigner ceux qui ont des comptes à régler avec l'enseignement, je ne les aurai pas volées !

Pfff, chuis trop nulle : je n'ai pas vérifié à quelle heure j'étais censée avoir les 3èmes, qui sont en phase de révision ce matin (ce qui est assez stupide étant donné qu'un prof normalement constitué a passé ces deux dernières semaines à le faire avec eux).
Bref, je les avais les deux premières heures de la matinée. Et je me suis levée à 6h30, comme d'habitude. Les yeux collés, comme d'habitude.
Voilà pourquoi je peux faire une note à 7h40 du matin. Sinon...

Demain, c'est l'été. Et donc la fête de la musique. J'irais bien me balader dans les rues de Paris, au hasard des rencontres, des sons, des bruits, des harmonies... Sauf s'il pleut des trombes d'eau, comme cela arrive souvent en ce moment.
J'ai toujours adoré me laisser aller au gré de mes envies, avec cette sensation, illusoire sans doute, de liberté.
Va falloir que je regarde le programme de plusieurs pages pour cette fête dans Télérama, moi.

La chaleur + les derniers cours + les manuels scolaires rendus = journée épuisante. J'ai comaté sur les sièges des seventies de la salle des profs avec une collègue pour papoter de choses et d'autres en fin de journée : j'étais trop écrasée pour rentrer de suite.

Parfois, et c'était nouveau cette année, j'ai de légers tournis pendant que je fais cours. Comme si mes yeux avaient trop tourné sur eux-mêmes (de désespoir, de trop d'attention, d'énervement, de lassitude ou tout à la fois). Ou bien à l'aube d'une migraine à demi ophtalmique.

La pluie va arriver, libératrice. Je suis dans mon cocon, tranquille. Certes, demain je devrai ranger l'appart, faire du tri pour vider mon casier ainsi que mon bureau, effectuer de menus achats peut-être, mais je soufflerai un peu. Avant la matinée de jeudi, la dernière de "cours".

Ah, au fait, la pensée du jour, toujours du même Dom Juan (celui du slip) : dans le "questionnaire de Proust", sa devise est "Drague, mange, dors".
Pourtant, je l'aimais bien, cet élève. On en découvre des choses, avec le printemps !

La pensée du jour, par un élève de 3ème qui entrait dans ma classe : "Ohlala, qu'est-ce que je sue du slip aujourd'hui !"
A peine gêné de le dire devant moi, il renchérit en me voyant affligée : "Mais madame, c'est vrai, en plus !"

Oh oh oh, il n'y aurait sans doute qu'une vague bleu layette, comme l'écrit Libé. Yes, l'électorat de gauche s'est mobilisé, même si l'abstention a été trop importante, encore.
Il y aurait des doutes sur la TVA ? C'est étonnant.
J'aime quand ce qui est annoncé avec tambours et trompettes ne devient qu'un sifflement au fond des bois.

Il n'y a pas si longtemps, je vous avais promis la photo de cette gourmette offerte à ma collègue TZR, hallucinante de par son message et la naïveté des élèves :