Je n'ai rien vu de ma semaine, passée avec Flûtine et dans le travail jusqu'au cou. Mon emploi du temps m'éreinte deux jours par semaine, dont je dois me remettre rapidement. Comme il y a eu une énième mise à jour de nos plannings et des salles attribuées, cela crée aussi des flottements.
Par ailleurs, j'ai eu un grand agacement mercredi soir. Alors que Flûtine travaillait et que je me réjouissais de retrouver les Desperate housewifes, j'ai eu la mauvaise idée de consulter mes mails sur l'iphone. Grand mal m'en a pris : Asa avait écrit un message collectif à l'ensemble des professeurs, concernant notre salle. En effet, vendredi dernier, au matin, nous avons découvert avec étonnement que les tables avaient été bougées en un système alvéolaire (j'associe dorénavant la salle des profs à une ruche), et surtout que le haut des casiers avait totalement disparu. Certains ont cherché leurs polycopiés, leurs cours, et... leurs copies, en vain : tout avait été jeté. Mais par qui ? De murmures en soupçons, quatre noms ont émergés : Asa et trois autres profs, qui étaient tous présents au fameux stage pédagogo fumeux le mardi d'avant...
Ils n'ont pas vraiment revendiqué leur geste, comprenant leur bévue d'avoir tout jeté sans prévenir sans doute. Le soir même pourtant, ils s'occupaient de l'étiquetage des casiers (l'administration en ayant été incapable depuis la rentrée...), en vidant ceux qui posaient problème... Donc, presque une semaine plus tard, Asa écrit un mail à la centaine de profs que nous sommes.
Aucun mot d'excuse ou d'explication concernant les pertes subsidiaires des uns et des autres, mais des auto compliments et une information présentée en quatre points numérotés, pour expliquer que le changement est loin d'être achevé : ce n'était qu'un début. Un plan de la future salle des profs a été établi (par maximum quatre profs) puis présenté au proviseur, qui est d'accord, évidemment.
Dans mon canapé, malgré la délicieuse Lynette et ses comparses, j'ai senti la colère poindre. D'autant plus que je n'étais pas du tout d'accord avec des décisions absurdes et illogiques. J'ai aussi constaté que certaines idées que j'avais pu proposer il y a deux ou trois ans étaient reprises, alors qu'elles avaient été balayées avec mépris d'un revers de la main... J'ai décidé de ronger mon frein, de patienter au lieu de répondre sous les effets de l'agacement, car ce qui en résulte n'est jamais bon.
J'ai évacué avec Flûtine, qui a eu les mêmes réactions que moi. J'ai lu les six ou sept mails de remerciements de collègues à Asa, mais aucun retour négatif : pourtant, ça avait bien causé le vendredi et après.
Jeudi, j'ai effectué ma journée tunnel de huit heures de cours. La colère est retombée seulement vers 13h. En rentrant, je me suis tranquillement installée, et j'ai rédigé une réponse très mesurée, contenant une seule pointe finale, et proposant arguments et alternatives potentielles aux différents points qui étaient proposés. J'ai tout pesé, fait relire à Miss R, et envoyé mon mail.
Qu'elle n'a pas été ma surprise de recevoir des remerciements de collègues, presque chuchotés, dès mon arrivée à 7h30 au lycée le lendemain ! Ou des sourires, des regards complices. J'ai eu aussi deux mails de collègues de lettres, adhérant totalement à mes propos...
Je sais bien que ces petites histoires sont dérisoires, mais j'ai eu l'impression alors d'être légitimée, et d'avoir dit ce que je devais dire. Je verrai l'accueil d'Asa mercredi, mais pour l'instant, c'est calme plat côté réponses.
Sinon, il y a eu aussi des balades en forêt avec Flûtine, qui m'ont occupée. Et puis nous sommes allées voir "Camille redouble" : étrangement, j'ai moins aimé que "Du vent dans mes mollets", mais j'ai plus pleuré (j'ai même continué dans le train en rentrant, en parlant de mes impressions à Flûtine : deux jeunes hommes ont dû croire que je traversais une épreuve, en me voyant). Yolande Moreau est sublime d'humanité.
Ce matin, j'ai déposé ma douce à la gare avec regret, mais je souriais tout de même de tant de chance dans mon existence. Je suis repartie et au lieu de rentrer directement, je suis allée au rayon orchidées de chez TruffO : j'aurais voulu en prendre une de chaque espèce. J'ai acheté un oncibium jaune soleil (1) qui était bradé car il allait certainement être jeté. Je mets un point d'honneur à le sauver.
(1)
Ma préférée est un cambria d'un violet foncé tigré (2).
(2)
Et j'ai craqué pour une troisième, un dendrobium blanc à tiges (3 le mien avec plein de bourgeons, et en 4 une version fleurie).
(3)
(4)
Là, je viens de réaménager le salon en fonction des plantes. Et c'est beaucoup plus joli encore qu'avant.
Je vous propose un jeu, ou du moins une contribution : j'aimerais donner un nom à chacune de ces orchidées. J'écoute toutes vos propositions ! Cela peut aller du nom inventé à celui d'un personnage littéraire en passant par une couleur ou ce que vous voudrez. A vous !
Vous dites ? Les copies ? Les cours à préparer ? Ah oui, c'est vrai...