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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
7 août 2006

La vie continue

Findley
Timothy FINDLEY, Pilgrim,
Folio, environ 800 pages, 10.90€

Parce que ce livre est aux confins des plus grands troubles, entre fantastique, réalisme, poésie et histoire, je vous dis de l'acheter les yeux fermés. Il se dévore sans façons.
Je compte poursuivre mes lectures de cet auteur canadien très rapidement car la langue, même traduite, est belle, et la trame de l'oeuvre excellente.
Pour vous faire une vague idée du "pitch", voici la quatrième de couverture :

"17 avril 1912 : deux nuits après le naufrage du Titanic, un homme du nom de Pilgrim, auteur d'un livre fameux sur Léonard de Vinci, se pend dans son jardin à Londres. Il est retrouvé le lendemain et l'attestation de son décès est signée par deux médecins. Cinq heures plus tard, son cœur recommence à battre. La mort a refusé Pilgrim.
Réfugié dans le mutisme, Pilgrim est interné à la clinique psychiatrique Burghölzli de Zurich où l'un des médecins, Carl Gustav Jung, est immédiatement fasciné par ce cas hors du commun. Pilgrim, qui dit avoir vécu plusieurs vies, côtoyé Léonard de Vinci, sainte Thérèse d'Avila et participé à la construction de la cathédrale de Chartres, est-il un malade mythomane, un rêveur de génie ou la victime d'une étrange malédiction? Un roman ambitieux, fantastique, métaphysique, dans lequel apparaissent Henry James, Oscar Wilde, Monna Lisa... Un roman d'une construction brillante et hardie, à l'écriture jubilatoire."

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12 juillet 2006

Tromper l'ennui ?

linh

Philippe Claudel, La Petite fille de Monsieur Linh,
Roman Stock, 160 p., 15.50€



Afin de vaincre une insomnie la nuit dernière, j'ai lu d'une traite La petite fille de monsieur Linh de Philippe Claudel. C'est "frais", disons. La relation entre le grand-père et le nourrisson est joliment trouvée, ainsi que celle de l'amitié entre deux hommes étrangers l'un à l'autre; mais je trouve que le reste du livre est presque sans surprise.
Le pitch : un vieil homme asiatique est obligé de fuir son pays avec ses seuls et uniques biens, une photographie jaunie, de la terre de son village, et surtout son trésor, sa petite fille, rescapée miracle d'un massacre.
Disons que pour une lecture de vacances, c'est plutôt bien. Il ne faut pas espérer avoir pour autant un traité de philosophie orientale, malgré quelques passages assez poétiques.

12 juin 2006

Coetzee

coetzee

John Michael COETZEE (Prix Nobel 2003),
Elisabeth Costello, Points Seuil, 7€


En lisant ce genre de livres, je vais vraiment finir par me croire intellectuelle, moi. L'auteur n'est pas n'importe qui puisque c'est un Prix Nobel 2003 (si je ne m'abuse). L'histoire est difficile à résumer : elle est constituée de huit chapitres, relatant des moments différents de la vie d'Elisabeth Costello, auteur australien réputé; vieille femme à l'intellect suréchauffé...
De nombreuses réflexions sont tendues (surtout lors des "colloques" qu'elle tient dans des universités) sur les animaux, l'(in)humanité, la famille, la vieillesse, et bien sûr, et surtout, la littérature.
Le dernier chapitre est le plus déroutant de tous, ainsi que le post-scriptum final. L'écriture est très maîtrisée, souvent savante. Certaines idées du personnage principal dérangeantes, aussi. D'où l'intérêt de la chose.
J'avais envie de lire le dernier Coetzee, L'Homme ralenti, et je pense m'y atteler pour poursuivre ce chemin d'ordre intellectuel...

Un petite citation pour la route : " Car, en fin de compte, c'est tout ce que cela veut dire d'être en vie : c'est de pouvoir mourir"(p.288).

17 mai 2006

Littérature buissonnière

belleseigneur

Albert Cohen, Belle du Seigneur,
Gallimard, Folio, 1120p., 9€


Parce qu'une jeune demoiselle m'y a replongée sans le vouloir... Un extrait de Belle du Seigneur, roman troublant-fascinant d'Albert Cohen :
"Attentes, ô délices, attentes dès le matin et tout le long de la journée, attentes des heures du soir, délices de tout le temps savoir qu'il arriverait ce soir à neuf heures, et c'était déjà du bonheur. Aussitôt réveillée, elle courait ouvrir les volets et voir au ciel s'il ferait beau ce soir. Oui, il ferait beau, et il y aurait une nuit chaude avec beaucoup d'étoiles qu'ils regarderaient ensemble, et il y aurait du rossignol qu'ils écouteraient ensemble, elle tout près de lui, comme la première nuit, et ensuite ils iraient, iraient se promener dans la forêt, se promener en se donnant le bras. Alors, elle se promenait dans sa chambre, un bras arrondi, pour savourer déjà. Ou bien, elle tournait le bouton de la radio, et si c'était une marche guerrière déversée de bon matin, elle défilait avec le régiment, la main à la tempe, en raide salut militaire, parce qu'il serait là ce soir, si grand, si svelte, ô son regard.
Parfois, elle refermait les volets, tirait les rideaux, fermait à clef la porte de sa chambre, mettait des boules de cire dans ses oreilles pour n'être pas dérangée par les bruits du dehors, bruits que cette belle pédante appelait des réducteurs antagonistes. Dans l'obscurité et le silence, couchée, elle fermait les yeux pour se raconter, souriante, ce qui s'était passé hier soir, tout ce qu'ils avaient dit et tout ce qu'ils avaient fait, se le raconter, blottie et ramassée, avec des détails et des commentaires, s'offrir une fête de racontage à fond, comme elle disait, et puis se raconter aussi ce qui se passerait ce soir, et il lui arrivait alors de toucher ses seins.
Parfois, avant de se lever, elle chantait tout bas, tout bas pour n'être pas entendue par la domestique, chantait contre l'oreiller l'air de la Pentecôte de Bach, remplaçait le nom de Jésus par le nom de l'aimé, ce qui la gênait, mais c'était si agréable. Ou encore elle parlait à son père mort, lui disait son bonheur, lui demandait de bénir son amour. Ou encore elle écrivait le nom de l'aimé sur l'air, avec son index, l'écrivait dix fois, vingt fois. Et si, n'ayant pas encore pris son petit déjeuner, elle avait soudain un borborygme de faim, elle se fâchait contre le borborygme. Assez! criait-elle au borborygme. C'est vilain ! Tais-toi, je suis amoureuse! Bien sûr, elle se savait idiote, mais c'était exquis d'être idiote, toute seule, en liberté.
Ou encore elle décidait de faire une séance de regardage à fond. Mais d'abord se purifier, prendre un bain, indispensable pour le rite, mais attention, engagement d'honneur de ne pas se raconter dans le bain comment ce serait ce soir, sinon on n'en finirait plus et ça retarderait le rite. Vite le bain et puis vite avec lui, vite la séance de regardage ! A cloche-pied parce qu'elle était heureuse, elle courait vers la salle de bains. Devant la baignoire lente à se remplir, elle entonnait de toute âme l'air de la Pentecôte.


Mon âme croyante,
Sois fière et contente,
Voici venir ton divin roi.

Après le bain, c'était le même cérémonial que pour le racontage. Volets fermés, rideaux tirés, lampe de chevet allumée, boules de cire dans les oreilles. Le dehors n'existait plus et le rite pouvait être célébré. Les photographies étalées sur le lit, mais à l'envers pour ne pas risquer de les voir d'avance, elle s'étendait, prenait la photographie préférée, lui sur le sable d'une plage, la recouvrait tout entière de sa main, et c'était la fête de regarder. D'abord, rien que les pieds nus. Beaux, bien sûr, mais pas follement intéressants. Sa main remontait un peu, découvrait les jambes. C'était mieux, beaucoup mieux déjà. Aller plus haut ? Non, pas tout de suite, attendre jusqu'à n'en plus pouvoir. Enfin, par petits coups, sa main se déplaçait, révélant progressivement, et elle se repaissant. C'était lui, lui de ce soir. Ô le visage, le visage maintenant, lieu de bonheur, le visage, son beau tourment. Attention, ne pas regarder trop. Lorsqu'on regardait trop, on ne sentait plus. Oui, le visage était tout de même le plus important, quoique le reste aussi, tout le reste, même ce qui, enfin oui. Lui, tout lui, de tout lui sa religieuse.
Elle se défaisait de son peignoir, regardait tour à tour son homme nu et la femme nue de son homme. Ô Sol, sois ici, soupirait-elle, et elle éteignait, pensait à ce soir, dès qu'il arriverait, leurs bouches. Mais elle n'oubliait pas, ne voulait pas oublier que c'était lui qu'elle aimait avant tout, lui, son regard. Et ensuite il y aurait ce qu'il y aurait, l'homme et la femme, poids béni, ô lui, son homme. Lèvres ouvertes, lèvres humides, elle fermait les yeux, et ses genoux se rapprochaient.
Attentes, ô délices. Après le bain et le petit déjeuner, merveille de rêvasser à lui, étendue sur le gazon et roulée dans des couvertures, ou à plat ventre, les joues dans l'herbe et le nez contre de la terre, merveille de se rappeler sa voix et ses yeux et ses dents, merveille de chantonner, les yeux arrondis, en exagérant l'idiotie pour mieux se sentir végéter dans l'odeur d'herbe, merveille de se raconter l'arrivée de l'aimé ce soir, de se la raconter comme une pièce de théâtre, de se raconter ce qu'il lui dirait, ce qu'elle lui dirait. En somme, se disait-elle, le plus exquis c'est quand il n'est pas là, c'est quand il va venir et que je l'attends, et aussi c'est quand il est parti et que je me rappelle. Soudain, elle se levait, courait dans le jardin avec une terreur de joie, lançait un long cri de bonheur. Ou encore elle sautait par-dessus la haie de roses. Solal ! criait cette folle à chaque bond.
Parfois, le matin, alors qu'elle était absorbée par quelque tâche solitaire, tout occupée à cueillir des champignons ou des framboises, ou à coudre, ou à lire un livre de philosophie qui l'ennuyait, mais il fallait se cultiver pour lui, ou à lire avec honte et intérêt le courrier du cœur ou l'horoscope d'un hebdomadaire féminin, elle s'entendait tout à coup murmurer tendrement deux mots, sans l'avoir voulu, sans avoir pensé à lui. Mon amour, s'entendait-elle murmurer. Vous voyez, mon chéri, disait-elle alors à l'absent, vous voyez, même quand je ne pense pas à vous, en moi ça pense à vous.
Ensuite, elle rentrait, essayait des robes pour décider de laquelle elle mettrait ce soir, et alors elle se regardait dans la glace, se régalait d'être admirée par lui ce soir, prenait des attitudes divines, imaginait qu'elle était lui la regardant, afin de se représenter ce qu'il penserait vraiment de cette robe. Dites, vous m'aimez ? lui demandait-elle devant la glace, et elle lui faisait une moue adorable, hélas gaspillée. Ou encore elle lui écrivait sans raison, pour être avec lui, pour s'occuper de lui, pour lui dire des phrases ornées, intelligentes, et en être admirée. Elle envoyait la lettre par exprès ou allait en taxi l'apporter au Palais et la remettre à l'huissier. Très urgent, disait-elle à l'huissier.
Ou encore, prise d'une terrible envie de l'entendre, elle lui téléphonait, après avoir renvoyé tous chats éventuels de sa gorge et fait quelques essais d'intonations dorées, lui demandait mélodieusement et en anglais s'il l'aimait, en anglais à cause de la domestique aux aguets. Ensuite, toujours en anglais et d'une voix céleste, elle lui rappelait inutilement ce soir à neuf heures, lui demandait s'il pourrait lui apporter cette photo de lui à cheval, et aussi lui prêter cette cravate de commandeur si jolie, thanks awfully, puis l'informait qu'elle l'aimait, et de nouveau lui demandait s'il l'aimait, et alors, la réponse ayant été satisfaisante, elle faisait à l'embouchure du téléphone un sourire de cadeaux de Noël. La conversation terminée, elle raccrochait, sa main gauche tenant encore une touffe de ses cheveux et l'effilant comme au temps de son enfance lorsqu'elle devait, fillette gênée, répondre à une grande personne. La touffe lâchée et les ondes d'émoi disparues, elle souriait de nouveau. Oui, elle s'était bien comportée, sans enrouements et sans embrouillages de timidité. Oh oui, elle lui avait plu ! Chic, chic !
Un dimanche, alors qu'elle lui téléphonait au Ritz, sa voix s'étant soudain enrouée, elle n'avait pas osé se racler la gorge pour l'éclaircir, de peur du son ignoble qui la déshonorerait, et il l'aimerait moins. Alors, sans hésiter, elle avait brusquement raccroché, avait chassé une famille nombreuse de chats, avait prononcé quelques mots pour s'assurer que sa voix était redevenue divine, avait téléphoné de nouveau et bravement expliqué qu'ils avaient été coupés, lui avait demandé s'il avait regardé sa photographie en se réveillant, et comment était-il habillé, ah en robe de chambre, et laquelle ? Et l'aimait-il ? Merci, oh merci, moi aussi tellement, et savez-vous, aimé, tout à l'heure je suis allée dans une église pour penser à vous, une église catholique parce qu'on peut mieux s'y concentrer. Dites, voulez-vous que je mette ma robe roumaine ce soir ou la soie sauvage ? La roumaine ? Très bien. A moins que vous ne préfériez la rouge que vous avez aimée, je crois. La roumaine plutôt ? Vous en êtes sûr ? Vous n'en êtes pas fatigué ? Bien, ce sera la roumaine. Dis, tu m'aimes ?
Le téléphone terminé, elle restait immobile, le récepteur à la main, charmée par lui, charmée par elle. Soudain, je me rappelle. Une autre fois, étant en train de lui téléphoner et sentant qu'elle allait éternuer, elle avait raccroché sans plus, afin de lui cacher cet autre bruit dégradant. Bon, assez, ça suffit."
Les amours d'Ariane et Solal, chef d'oeuvre ironique et littéraire, qui ont mis trente ans à être édités en poche. L'écriture est envoûtante; la subtilité des sentiments désarmante. A lire, résolument (pour des lecteurs déjà aguerris, il me semble).

16 mai 2006

"Autofiction"

lunarpark

Bret Easton Ellis, Lunar Park,
Robert Laffont, coll. Pavillons, 380 p., 20€


Quel étrange livre. Quel livre étrange. Je ne sais qu'en penser. Tout se mêle : autofiction, gore, fantastique, policier, autobiographie romancée... Le pitch est quasi infaisable. Le premier chapitre déroutant; on hésite entre renoncer au livre ou s'accrocher. L'histoire tourne autour des drogues, d'une vie de famille déconstruite, d'un couple actrice célèbre/auteur scandaleux à succès, de disparitions d'enfants, de la création littéraire (les histoires inventées deviennent réelles), du décès du père... J'ai rarement été aussi mal à l'aise et apeurée en lisant un livre contemporain.
Soit B.E. Ellis est un génie (ce que beaucoup semblent dire), soit c'est un fou (ou bien est-ce la même chose ?). Soit ce livre est un chef d'oeuvre, soit c'est un amas d'histoires plus ou moins immondes. A vous de choisir.
Et je serais curieuse de connaître votre opinion sur ces points.

(Ce livre a été élu "Meilleur livre de l'année 2005" par le magazine Lire. Ce qui ne veut pas dire grand-chose, car j'estime fort peu ce dernier, mais bon. Tout comme  Frédéric Beigbeder à la critique dithyrambique ...)

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11 mai 2006

Une vie de prof

b_gaudeau

François Bégaudeau, Entre les murs,
éd. Verticales, 16.90€
(Prix France Culture-Télérama)

Si vous voulez :

  • savoir à quoi ressemble la réalité d'un classe actuelle
  • imaginer ce que je peux être en cours
  • savoir comment un prof joue au perroquet
  • avoir une vision moins caricaturale du métier
  • sourire aux méthodes du narrateur ou les fustiger
  • prendre du plaisir à lire quelques mois d'une vie de prof  "moderne"

Alors, alors... lisez Entre les murs. Je m'y suis beaucoup retrouvée : contrairement à d'autres ouvrages portant sur ce thème, celui-ci sonne juste (même si je n'adhère pas à tout) et me renvoie à l'image de la prof que je peux être en cours. Par ailleurs, l'oralité des élèves y est retranscrite très habilement. La trame narrative est très astucieuse et intelligente. Comme l'auteur l'écrit lui-même : "Diviser les discours par des des faits, les idées par des gestes. Juste documenter la quotidienneté laborieuse"...
Cerise sur le gâteau : cet ouvrage a reçu le prix Télérama-France Culture cette année.
Que demande le Peuple ?

20 avril 2006

Claudie Gallay

claudie_gallay

Claudie GALLAY, Seule Venise,
Actes Sud, Babel, 8.50€


Voilà un roman de la lenteur. Des phrases courtes comme des blessures; des silences; des pauses, des chapitres succincts. La narratrice se retrouve à Venise, un peu par hasard, en plein hiver, pour fuir la douleur de l'abandon. Son amour l'a quittée. Alors Venise devient l'échappatoire. Initiatique, aussi. Les personnages de la pension vénitienne sont crédibles et très attachants.
Il faut juste s'accorder le temps de l'adaptation à cette écriture (qui pourrait être la mienne, tant il semble difficile d'être dans la longueur pour cet auteur) et savourer ces instants où la vie revient.

"Que c'est triste Venise/Au temps des amours mortes", dit la chanson. Triste et beau. La vie, quoi.

10 avril 2006

Deambrosis

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Mercedes DEAMBROSIS, La Plieuse de parachutes
Ed. Buchet Chastel, diffusion Seuil, 12€

Il est rare qu'un livre m'empêche de dormir et me tienne autant en asphyxie. Lu cette nuit, d'une traite. C'est lié à mon histoire personnelle, certes, et j'en ai conscience.
Mais les critiques que j'avais lues sur cet ouvrage étaient très bonnes, aussi. L'écriture est particulière : pour respecter un semblant d'anonymat (qui se comprend en deuxième partie du livre), l'auteur "cache" les noms par des points de suspension; utilise des pronoms personnels assez nombreux pour qu'il y ait un semblant de confusion. Mais ce n'est qu'une astuce d'auteur.
La Plieuse de parachutes n'est  pas un roman comme les autres, et il est difficile de le résumer correctement. Disons que la mort est au centre, la misère humaine au milieu, l'espoir et le désespoir sur les côtés. Le langage y brille par son impuissance.
Comme nous sommes dérisoires, dans cet univers. Notre vie tient à des riens.
Et c'est pour ses riens que je survis.

8 avril 2006

Balzac

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Honoré de BALZAC, Béatrix et La Peau de chagrin,
Différentes éditions de poche, environ 4€

Moi qui aime tant Balzac, j'avais décidé de lire un de ses romans qui trônait dans ma bibliothèque depuis longtemps : Béatrix. C'est, disons, une histoire d'amour contrariée. Quel désespoir de dire que ce fut d'un ennui mortel ! Même les descriptions me paraissaient fades. Tout cela fleurait bon la morale, et non la critique d'une société parisienne infidèle et capricieuse. L'une des héroïnes a été inspirée par George Sand, grande amie de Balzac, mais on n'y voit guère son côté incandescent et provocateur...
Bref, si vous n'avez jamais lu de Balzac, évitez celui-ci et lisez donc La Peau de chagrin (rare oeuvre fantastique de l'auteur), Le Père Goriot ou encore Le Lys dans la vallée (sur la même trame que Béatrix mais c'est un chef d'oeuvre, là).

29 mars 2006

Paul Auster

(Pour entamer cette nouvelle catégorie "Lectures", je vais reprendre ce que j'ai parfois pu évoquer au détour d'un message ou un autre sur le blog.)

La nuit de l'oracle

Paul AUSTER, La Nuit de l'oracle,
Actes Sud, Babel, 7.50€

http://www.paulauster.co.uk/
http://actes-sud.fr

La Nuit de l'oracle de Paul Auster est son dernier livre publié en France chez Actes Sud. La quatrième de couverture m'a donné envie de me replonger dans ses écrits (le dernier entré dans ma bibliothèque était Mr Vertigo, et j'écris bien Mister et non Monsieur) :

"Après un long séjour à l'hôpital, l'écrivain Sidney Orr reprend goût à la vie. Mais il est accablé par l'ampleur de ses dettes et par l'angoisse de ne pas retrouver l'inspiration.
Un matin, il découvre une nouvelle papeterie au charme irrésistible. Il entre, attiré par un étrange carnet bleu. Le soir même, dans un état second, Sidney commence à écrire dans ce carnet une captivante histoire qui dépasse vite ses espérances. Sans qu'il devine où elle va le conduire, ni que le réel lui réserve les plus dangereuses surprises...
Virtuosité, puissance narrative, défi réciproque de l'improvisation et de la maîtrise : La Nuit de l'oracle précipite le lecteur au cœur des obsessions austériennes, dans un face à face entre fiction et destin. Comme si l'imaginaire n'était rien d'autre que le déroulement du temps avant la mort. Ou pire encore, son origine."

Il y avait bien longtemps que je n'avais pas eu cette envie.
Il faut dire que j'ai un souvenir absolument saisissant du premier roman de P.Auster que j'aie lu : Le Voyage d'Anna Blum.  Difficile d'effacer ce genre de souvenir et de ne pas attendre la même chose de tous les romans de ce même auteur. D'autant plus quand on connaît l'aura de Paul Auster sur la littéraure mondiale et ses succès éditoriaux.

Bref, son dernier roman est construit comme une matriochka : sur le mode de mises en abîme successives et entremêlées.  Au début, j'ai trouvé cela très bien trouvé, mais à force j'ai fini par me lasser de cette astuce.
L'écriture est brillante (j'ai pensé à Umberto Eco, dont on sent le génie à chaque ligne), la traduction excellente, le "pitch" très bon, pourtant je suis restée sur ma faim, je crois. Le dénouement est un peu trop rapide à mon goût, aussi.

Bilan : un livre à lire, et qui fait réfléchir, et dont on parle après lecture, c'est certain.

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