Enchantement
Pour ce jour de Noyel ensoleillé et pourtant glacé, une petite entrée sur le blog.
Mercredi, journée au chaud : je découvre les joies de la lecture à voix haute partagée... Nous lisons la correspondance entre Virginia Woolf et Vita Sackville-West avec délices (c'est le livre que j'avais acheté deux jours auparavant). Un concentré d'intelligence, de finesse, de drôlerie, de féminité. Tout aussi réjouissant que les entretiens de Marguerite Yourcenar avec Jacques Chancel.
Mondrian, Arbre gris, vers 1917
Jeudi, Flûtine et moi sommes allées voir l'expo Mondrian-De Stilj au centre Pompidou. J'étais curieuse de me frotter à un artiste que je connaissais mal, d'autant que la peinture "moderne" me touche peu.
Le début de la visite m'a plu : Mondrian et ses petits camarades sont passés par les mouvements du fauvisme, du symbolisme, etc, et certaines toiles me plaisaient bien. Puis, progressivement, on avance vers l'abstraction, les lignes, les rectangles, les couleurs primaires. Je comprends les enjeux et la révolution que cela a pu être, mais je persiste dans mon absence d'émotion face à ces oeuvres. Cela nous amène d'ailleurs à pas mal d'interrogations, Flûtine et moi.
Après l'expo, nous sommes rentrées pour effectuer nos courses alimentaires de Noyel : je ferai un hâchis parmentier de courgettes, et Flûtine des muffins à la carotte !
Plats effectués hier en journée, et dégustés vers 14h30... Nous filons en fin d'après-midi chez Comtesse, qui nous sustente de crêpes légères et de thé, avant que nous nous rendions vers un lieu que j'avais gardé secret depuis un mois (même si Flûtine avait trouvé !) : le théâtre des Bouffes du nord, où se jouait la dernière production de Peter Brook, Une Flûte enchantée. Tout était complet. Je m'attendais à quelque chose de réussi, mais comment vous dire cette merveille ?
L'opéra a été allégé, accompagné simplement au piano, ce qui met en valeur le chant. Cela ressemblait plus à une pièce de théâtre chantée, en fait. Je n'ai pas vu les deux heures passer, et le sourire au coin des yeux de Flûtine, que je devinais de temps à autre, m'emplissait de joie.
Je n'ai pas plus envie de m'étendre sur cette soirée, car elle en perdrait peut-être de sa saveur.
Nous avons rejoint dans la nuit verglaçante la gare à trois kilomètres de là, puis avons échangé un petit cadeau chacune une fois à la maison.
Maintenant, le soleil darde ses rayons en cette matinée douce, comme un dimanche; Flûtine s'est rendormie; je songe à préparer un petit brunch avant d'ouvrir nos derniers paquets...
J'espère que votre Noyel a été aussi réussi que le mien.