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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
25 janvier 2009

Bagages à main, enclume au coeur

"L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas.» Jacques Lacan


Fuir n'est jamais la solution : on emporte avec toi ses problèmes et ses angoisses. D'ailleurs, ils pèsent lourd dans nos bagages.
J'ai cherché le bonheur, crû le trouver; il s'est évaporé. Aujourd'hui, je me dis que j'ai mal agi avec S., avec la Fée, avec moi-même surtout, peut-être.
Je me referme telle une huître, et j'enfouis loin ma perle.

J'ai tout pour aller bien sur un plan matériel, la santé n'est pas un souci hormis mon surpoids, et pourtant je me sens démesurément seule, abandonnée, en souffrance...

Je me suis abandonnée certainement il y a longtemps. Ou plutôt : "on" m'a abandonnée il y a longtemps. Le psy me l'avait bien dit : "Vous attendez, vous espérez quelque chose qui ne viendra jamais. Vous serez toujours le moteur, le déclencheur des actions, alors que l'autre est passif."

L'autre.

Celui qui , dans mon inconscient, m'a laissée alors que je n'avais pas deux ans. Celui qui, en faisant cela, m'a tatouée un "Je ne vaux rien" que je ne peux effacer. Celui qui a renoncé à son nom, que j'ai gardé jusqu'à mes six ans sans le savoir vraiment, en le sachant un peu.
Celui qui me lit sans réagir aux pires moments de ma vie : la séparation avec S., ma dépression, mon déménagement... Je l'aurais sans doute envoyé dans les pelotes, mais au moins il aurait essayé.

Je suis fatiguée de lutter, de m'imposer, de chercher à me trouver une certaine valeur au quotidien, qui justifierait mon existence. Je suis fatiguée de m'interroger sur l'amour ou l'intérêt que l'on me porte -et qui m'étonnent toujours. Je suis fatiguée de me réfugier dans la nourriture, sans pour autant être boulimique, mais l'image que je me renvoie correspond tellement mieux à ce que j'estime être...

Mon père, celui qui m'a donné son nom et tout ce qui va avec, n'a pas eu le temps de me rassurer un peu. De me dire qu'il était fier. Comme un paon. Je l'ai su des années après sa mort. Trop tard.
Je cherche souvent sa voix. Peur de l'oublier.

Je suis si fatiguée, depuis si longtemps...

enclume1


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Commentaires
V
Je ne connaissais pas le clip. J'ai toujours beaucoup aimé cette chanson. Merci, Le Clochard.
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L
http://www.dailymotion.com/video/x25pkx_veronique-sanson-pour-me-comprendre_music<br />
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E
J'aimerais aussi pouvoir te serrer fort et te dire que ça va passer, parce que même si ça reste là toujours, il y a des moments qui font oublier même les plus durs.<br /> Tu as le droit de ne pas aller bien et tu n'es pas obligée de te justifier en disant que tu as tout pour être heureuse. <br /> Je te fais d'énormes bisous en espérant que des moments meilleurs vont arriver bientôt.
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V
Oh, Leclochard, si tu savais comme cela me touche : en ce moment, je crois que c'est tout ce que je demande...<br /> Et merci pour la confiance, Ed...
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E
Pour l'entraînement à la vie, on a tous nos sacs à dos, plus ou moins chargés de boulets. Ton psy avait bien raison, on décide seul des choses, en faisant avec les contraintes et les sales coups de l'existence. Et tu me sembles capable d'en faire une réussite de cette vie. N'attends pas trop des autres, donne, prends ce qui te rend heureuse aussi. Et ne perds pas ta vie à la regretter ! <br /> Courage, tu vas y arriver ! Bisous.
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