J'aurais aimé vous parler de plein de choses (la fête de la musique vue de ma télé, le poste allumé deux soirs d'affilée, les occupations ludiques avec mes petits monstres, mon we de ménage et de glissades à la lessive...), mais je me sens obnubilée par le résultat des mutations... Au pire je le saurai demain matin, au mieux ce soir. Désolée d'être si prompte à arrêter là mon blabla, mais je sens bien que je ne suis guère inspirée.
Edit de 14h30 : oh que je suis contente ! Les sujets de l'EAF sont en ligne : le théâtre est tombé dans les séries générales ! Youpiiiiiiiiiiiiiiii, je l'avais travaillé à fond avec les S ! Ils ne devront rien à Sakapus... (Désolée, je rougis un peu mais pas tant que ça) Restent les séries techno cet aprèm...
Sous la douche (oui, j'ai parfois des révélations sous la douche, allez savoir pourquoi), j'ai identifié mon stress pour les mutations. Oui, parce que d'habitude, il s'agit d'angoisses. Mais là, c'est plus subtil et je parviens moins à le gérer. Bref. Cela paraitrait excessif à certains, pourtant, l'attente du résultat des mutations équivaut à celle que j'avais en patientant il y a quatre ans pour savoir si j'avais décroché mon Capes. J'étais alors en Espagne, avoir accédé à l'oral avait déjà été un miracle, et je m'évertuais à faire de savants calculs en imaginant toutes les combinaisons possibles (on ne connaît pas ses notes d'écrit avant l'oral, et on apprend le tout d'un coup). Evidemment, mes combinaisons furent fausses. Ceci étant, j'étais donc en vacances en Espagne, et les résultats devaient paraître assez tard courant juillet, dans mon souvenir. Il fallait que je me connecte à internet pour les avoir. J'allais donc quasiment tous les deux jours dans un boui boui bazar web, aux ordinateurs équipés de tours avec jet de pièces de monnaie pour les faire fonctionner (ouf, ma phrase est enfin finie). Le web ramait totalement. J'ai dû attendre pour allumer l'ordi, attendre qu'internet explorer apparaisse, attendre que la page officielle des résultats s'affiche, attendre de pouvoir entrer mes codes, attendre que ceux-ci fonctionnent, et enfin attendre la page finale. Celle-ci est apparue d'un coup, sans prévenir, après environ une ou deux minutes de "ramage" devant un écran blanc.
Et puis bam ! "Vous êtes admise". J'en pleurais. J'avais du mal à y croire. Je ne voyais que les notes, finalement, et commençais à geindre sur celle du commentaire. "J'ai eu 8 sur Apollinaire !" et je chouinais. Il a fallu que S. me secoue presque en répétant à l'envi "Tu as ton Capes ! Tu as ton Capes !", alors qu'autour de nous personne ne comprenait ce que cela signifiait. "Et 16 en anglais ! Tu as ton Capes !" Cela voulait dire beaucoup pour nous, sur pas mal de plans. Mais raconter tout cela me noue encore, c'est étrange. Donc demain, j'aurai la même peur. C'est comme si j'avais à prouver une deuxième fois que je peux avoir mon Capes, même si les mutations n'ont rien à voir là-dedans : la "valeur" du professeur n'intervient aucunement. Si j'ai ma mutation, j'aurai mon concours une deuxième fois. Je serai à nouveau -ou pour la première fois aux yeux de quelques autres ?- professeur. Devant mon ordinateur ou l'écran de mon téléphone portable, je pleurerai sans doute. Seule, cette fois. Et je sais déjà que je publierai une entrée sur mon blog, de façon assez pathétique, pour tenter de partager cette nouvelle. Seule. C'est quand même bête, tout ça.
Grâce à mon amie Peps, je saurai dès que possible le résultat de la commission paritaire de lettres : une de ses collègues regardera le résultat quasi en direct et m'enverra un sms soit lundi soir, soit mardi matin pour me le dire... Le souci, c'est que je pense déjà à ce que je vais faire si je suis en lycée, tout ça... Faut que je me calme ! (Hein ?)
Hier soir, j'ai donc rencontré Laura. Nous avions rendez-vous au Louvre. Nous avons flâné dans les couloirs des peintres flamands un peu au hasard et dans le désordre. C'était sympa parce que l'on ne se prenait pas au sérieux. Nous avons fini la visite assises au 2ème étage, face à une cour intérieure magnifique aux statues immaculées. Papotage léger et un brin intime, surtout à propos de l'amitié. Ensuite, direction le Mc Do de la rue de Rivoli, histoire de s'installer quelque part (et parce que nous assumons bien aimer ça !). J'ai pu enfin lui remettre son cadeau. Il s'agissait de façon peu originale de deux livres. Ouf, elle ne les avait pas lus !
Sinon, je me suis offert le dernier album de Calogero avec mes chèques fidélité Keufna. Je suis globalement satisfaite : les quatre premiers titres sont excellents (dont un duo avec Grand corps malade). Le cinquième, "La bourgeoisie des sentiments", fait allusion à son histoire personnelle : sa femme l'a quittée pour... une femme. La chanson en elle-même est efficace et réussie, mais une phrase me gêne : "Je ne pensais pas que pour une simple histoire de cul..." Je prends cela au pied de la lettre : cela signifierait donc qu'entre femmes, il ne peut y avoir que du sexe. Et forcément, je n'aime guère ce genre de sous-entendus. Trois autres titres me paraissent assez fadasses voire larmoyants ("Nathan", "Tu es fait pour voler" et "Il conte"). Pour le reste, donc huit titres, je suis ravie. Et l'utilisation de rythmes un peu militaires, mêlés à des sons plutôt novateurs est une bonne idée.
J'aurais pu vous parler des élèves infernaux qui m'ont cassé la tête allègrement et sans vergogne ce matin. J'aurais pu vous dire que j'ai réaménagé mon balcon et que la mère de mon élève de cours particuliers m'a donné un jasmin étoilé à l'odeur délicieuse. J'aurais pu vous dire qu'il y a eu quelques menus travaux d'électricité chez moi, et que j'ai maintenant deux plafonniers et une suspension. J'aurais pu parler de ma commande Petit bateau et de ma nouvelle photocopieuse wi fi. J'aurais pu -encore- vous parler des angoisses que me procure l'attente des résultats des mutations.
J'aurais pu.
Mais j'ai préféré dormir tout mon saoul jusqu'à ce que Clochette saute et glisse sur les coussins du canapé. Canapé sur lequel je trônais en position foetale, cela s'entend.
Et maintenant je vais gentiment me préparer pour rejoindre Laura au Louvre, afin de lui remettre son cadeau pour la 100.000ème visite sur mon blog.
Demain, je ferai mieux comme entrée, promis. Bonne soirée à tous, si je ne repasse pas en rentrant...
Je voulais juste passer vous faire un coucou, et puis paf ! le chien je m'aperçois que sur la page d'accueil de canalblog, je suis là, enfin ! C'est la première fois. Bon, ce n'est pas avec le titre de mon blog mais tant pis...
Sinon, j'ai eu deux conseils de classe ce soir. Je suis ressortie dépitée, évidemment. Et puis Droopy, le principal, est vraiment naze.
Les schtroumpfs sont infernaux en ce moment : j'ai failli y laisser ma voix en trois heures de cours... Je vous dirai demain quelles aberrations j'ai entendu en cours...
A part ça, j'angoisse vraiment pour les mut', sachant que j'ai des échos divers et variés à ce sujet.
La douce brise qui enveloppe. Le cyclone qui arrache tout sur son passage. Le zéphyr qui caresse. Le mistral qui emmêle les cheveux et fouette le visage. Les alizés réguliers. La bise glaciale. La bourrasque rapide et soudaine. Le sirocco si chaud.
Mais le pire, tout marin le sait bien, c'est quand rien ne souffle. Quand aucun soupir ne vient flirter avec les voiles, et que le capitaine patiente, patiente, patiente. En vain.
Aujourd'hui, j'ai dû aller dans mon RAD (établissement de rattachement administratif) pour signer mes préférences de TZR au cas où je repiquerai pour une cinquième année... C'est le Proviseur qui m'a "accueillie" (dans une immonde robe fleurie des années 80...) par un grâcieux : "Oui, c'est pour quoi ?" Sur son visage, je lisais plutôt : "Qu'est-ce qu'elle veut, celle-là, encore ?" Certes, des parents venaient de quitter son bureau et cela semblait avoir été pénible pour elle, mais bon.
J'explique la raison de ma venue. Nous basculons dans un secrétariat : "Ginette, vous pouvez vous occuper de madame... madame... Supertzr ? Elle doit signer... je ne sais quoi !"
Tant de considération m'émeut toujours.
Sinon, j'ai appris que la moyenne avant d'avoir un poste fixe quand on est TZR est d'environ huit ans. Ça fait peur. Et si je décroche le pompon, cela relèvera du miracle, vraiment.
Autrement, au milieu du brouhaha ambiant de ma halte-garderie au collège, certains élèves ont des questions simples mais efficaces : sur le récit des origines du mal version biblique, ça se bouscule. Exemple : "Mais madame, ça veut dire qu'Adam et Eve ils ont des enfants... qui ont eu des enfants... et tout ça jusqu'à moi ?!", m'a interrogée le petit Kimimi qui est... noir.
J'adore qu'un adolescent de douze ans relève ce genre d'absurdité. :-)
Consigne 65 : insérer cet incipit quelque part -> "Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté
d'avoir accepté ce voyage." (La fascination du pire, de
Florian Zeller).
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. J’aurais dû dire non à ce
énième trajet, mais le capitaine 47 était cloué au lit. J’étais le seul pilote
disponible. J’en ai pourtant plein les pattes, et le décalage horaire me tue.
Je n’ai même pas eu le temps de me remettre de l’aller-retour en Argentine.
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Encore une énième conférence
sur l’œuvre de Proust à donner. Mais qu’est-ce qui m’a pris de me spécialiser
sur un auteur aussi célèbre et couru ? J’aurais dû en choisir un quasi
inconnu du grand public. Mais bon, Marcel et moi, ça date d’il y a si
longtemps… Je me souviens de cette première lecture Du côté de chez Swann, difficile et inaccessible, tant et si bien
que je me devais de recommencer par plusieurs fois les phrases aux tournures
alambiquées, aux sujets rejetés, aux propositions emboitées – et la merveille,
la révélation à mon cerveau lorsque ce puzzle devenait une image nette et
splendide, un tableau de maître auquel j’avais enfin accès, comme un pirate
découvrant par miracle la malle aux trésors ardemment cherchée pendant des
années !
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai r’gretté d'avoir accepté ce voyage. Bobonne qui réclamait un
cadeau pour nos trente ans de mariage, et patati et patata. On verra le
carnaval, blabla. Ouais, ben moi, tout ce qui m’intéresse dans c’t’histoire,
c’est de voir des minettes rouler des hanches gratos devant moi, avec leurs
gros lolos qui s’agitent, sans que mémère vienne râler !
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Je n’avais pas envie de laisser
les enfants à mes beaux-parents, ces gens sans goût et sans tendresse, qui nous
avaient reproché tant de fois « d’avoir fait des mômes en toute
indécence », puisque nous n’étions pas mariés. Le reproche changera
dorénavant, puisqu’on nous parlera d’avoir tant tardé, d’avoir jeté l’opprobre
sur la famille, tout ça. Mais au moins, nous sommes unis officiellement
maintenant. Je me moquais de ce que nos familles pouvaient penser. Mais
protéger les enfants, c’est tout ce qui m’importe. Et voilà qui est fait.
Sébastien voulait absolument que nous partions loin pour notre voyage de noces,
et seuls pour que l’on se retrouve vraiment, a-t-il dit. Moi, je me retrouve
quand ma tribu est là : mon amour, ma petite princesse et mon petit homme
… Un voyage en France m’aurait suffi, et les enfants, ce sont mes rayons de
soleil. Pas besoin de partir de l’autre côté de l’Atlantique pour être
heureuse.
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Je n’ai plus l’âge de faire
des orgies, je crois. Le nouveau petit steward était pourtant à croquer, et je
ne regrette pas cette nuit passée à le dévorer. Je pense qu’il a été surpris de
découvrir que le mythe de l’hôtesse de l’air n’est pas mort… Si je le retrouve
sur un prochain vol, je lui ferai danser la capoiera à deux sous les
draps ! Oh punaise, ma tête… Mes amis aspirine et fond de teint vont
encore me sauver. Allez, je vais appeler un taxi pour ne pas être en retard
cette fois-ci.
Au moment où le réveil
a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Mon psy m’avait dit :
« Prouvez-vous que vous êtes acteur de votre vie ! » Le seul
truc que j’ai trouvé à faire, puisque je passais des heures sur le net, ça a
été de surfer sur des sites de voyages de dernière minute. Une offre irrésistible,
hors saison, au soleil, avec l’excuse culturelle du carnaval. J’ai été un bon
danseur, autrefois. Enfin, surtout avec Michèle. Bien avant qu’elle ne me
quitte. Je me suis dit qu’aller là-bas, en terre de la samba, me redonnerait
peut-être l’envie de danser, et que je pourrais reconquérir Michèle…
Au moment où le
téléphone a sonné, j’ai regretté d’avoir accepté ce poste de dirigeant d’une
compagnie aérienne…