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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
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17 décembre 2008

Le lycée va me tuer ?

Je ne sais pas comment je me débrouille : j'ai pourtant l'impression d'être une fille organisée, je ne parviens pas à trouver du temps pour voir Sandy, aller chez Picpic m'acheter des trucs à manger, trouver l'énergie d'aller au tir à l'arc, faire mes cours longtemps à l'avance, et tout.

Comme tous les mercedis, ce matin, j'avais la tête dans l'aspirateur et la machine à laver. J'ai essayé de bazarder mes pommes qui faisaient la gueule en préparant un jus, mais ce n'est qu'une purée désagréable au palais et pas sucrée. Flute !

Hier midi, les élèves avaient trois heures banalisées en raison d'une série de mini concerts pour le Téléthon, du repas de Noyel, tout ça. Mes STG m'avaient gentiment et subtilement dit la veille : "On n'a que vous l'après-midi. On va attendre trois heures pour une heure de français !". Ce à quoi j'ai rétorqué que, moi aussi, j'allais attendre trois heures pour n'avoir qu'eux.
Evidemment, certains avaient disparu entre le matin et l'après-midi. D'autres sont arrivés en retard. Leur excuse : "J'étais au concert". Et moi, de répondre sur un ton faussement naïf : "Ah bon ? C'est étonnant, j'y étais et je ne vous ai pas vu".

Bêtement, hier midi, je pensais qu'un(e) collègue allait me dire de venir pour une fois à la cantine, puisqu'il y avait repas de Noyel. Je ne demandais pas à ce que l'on m'offre le repas, juste qu'on me propose de me joindre à un groupe.
Mais personne ne me l'a proposé. Encore moins quand ils sont revenus avec un sachet de chocolats, en prenant un air dédaigneux, en plus. Un sachet trainait deux heures plus tard sur une table; je l'ai pris pour le chipouillot de Sandy.

Mii_Sandy

Sandy en Mii sur ma Wii

Sinon, dans les aventures pédagogiques de Super TZR, il y a eu deux cas ces derniers jours.

Le premier : j'ai corrigé un soir de la semaine dernière un contrôle de lecture sur quatre nouvelles de Zola. Rien de bien violent en soi. Entre autres, il fallait résumer les nouvelles en 5-10 lignes. J'ai deux zozos de la seconde frappée qui m'ont écrit des horreurs du type : "il la saute dans une grotte" ou "un gars se fait sa femme". Certes, il y a plus grave dans la vie, mais j'ai fait des bonds : comment deux jeunes hommes peuvent-ils écrire sur une copie ceci, sachant que leur prof est une femme, en plus ? Bref, les copies ont atterri sur le bureau de l'adjoint car je ne savais qu'en faire : si je les rendais en m'offusquant, c'était la porte ouverte aux blagues vaseuses et aux sourires en coin. D'un autre côté, il m'était impossible de laisser passer cela.
Les copies ont remonté un cran de l'échelle : sur le bureau du proviseur. Ce dernier a convoqué les deux élèves, a appelé les parents, et ils ont reçu un avertissement écrit en bonne et due forme...
J'ai donc deux amis forever, now.

Le second : Barracuda, toujours lui, le mastodonte de la bagarre en seconde frappée (encore et toujours, oui), s'illustre actuellement dans divers domaines. En effet, il manque de soulever de terre un autre élève abasourdi en entrant dans mon cours vendredi dernier. Toujours dans ce même cours, il soutient mon regard alors que je me fâche assez rouge puisqu'il jouait au morpion avec l'un des délégués de la classe. Ensuite, il y aurait des preuves qu'il traficote au sein du lycée avec quelques herbes pas vraiment douces... Enfin, il a redécoré sa table hier pendant mon cours, en signant (pas malin, ça).
Un rapport a été envoyé aujourd'hui à l'adjoint par mes soins.
Barracuda va devenir my best friend.

Graffiti

A part ça, je ne vois pas pourquoi j'attends autant les vacances.

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29 novembre 2008

A couteaux tirés

laguiole

Ma journée d'hier fut, comment dire ? haute en couleurs...
Démarrage au matin avec la crainte d'être à nouveau trop juste dans mon timing mais la route se passe assez bien. Je suis chargée comme un bourricot, évidemment. Je fais mes photocopies, je file en cours avec les S pour achever ma séance musicale. Ils sont plus dissipés que d'habitude.
Je leur rends ensuite leur commentaire composé maison. J'explique les points faibles, les points forts, tout ça. A la fin des deux heures, deux élèves fort sérieuses m'attendent pour causer méthodologie et me parler de leurs craintes à cet égard. Nous causons pendant que je ferme la salle, que j'avance, parce que la seconde frappée m'attend et que je n'ai  que peu  de temps entre ces deux cours. La deuxième sonnerie retentit alors que je monte les dernières marches qui mènent au premier étage. J'arrive pile devant ma salle. Et là, je sens que rien ne va.
Les élèves sont d'habitude assez dispersés et agités, mais c'est autre chose qui se joue à ce moment-là. Un collègue est au milieu d'eux. Je devine la bagarre. Je m'engouffre dans la cohue. Plusieurs élèves me parlent; je ne comprends pas tout. Je vois Barracuda retenu par quatre camarades, les veines du cou saillantes, prêt à bondir. Surtout, il a du sang le long du visage.
Je cherche qui est son adversaire. Personne n'est dans un tel état d'exaltation ou d'énervement. Je regarde autour de moi, et je demande finalement ce qui se passe, un peu dans le vide. J'entends "C'est Girouette, madame !". Il était à côté de moi, d'un calme olympien. Je n'aurais jamais misé sur lui. Premier de la classe, compliments lors du conseil, bavard mais assez discret.

Je l'interroge, tout cela au milieu du brouhaha, de l'affolement, de la tension. Mon collègue gère Barracuda et écoute aussi.

_ Girouette, que s'est-il passé ?
_ Il m'a insulté, j'l'ai planté.
_ Quoi ?
_ J'l'ai planté.
_ Il y a une arme ?, en choeur avec mon collègue.
_ J'ai un couteau.

Aucune panique dans sa voix, aucune émotion apparente. A ce moment précis, la prof principale arrive (j'ai appris  plus tard qu'un élève était allé la chercher au moment de la bagarre). Elle embarque Girouette pendant que Barracuda est emmené à l'infirmerie.

Là, il a fallu que je me resaisisse : je devais prendre la classe et faire cours... Ils sont sonnés, trouvent que c'est grave (ouf !), sont relativement calmes. Mon cours est émaillé d'interventions de la PP pour avoir des témoins.

Fin du premier acte.

Après cette heure de cours étrange, j'avais un assez long trou. Je retrouve la PP en salle des profs, et j'en apprends plus... Les témoignages concordent sur plusieurs points. Entre le cours de math et celui de français, il a fallu que la classe traverse la passerelle, difficilement accessible à toute heure. Barracuda gênait Girouette. Ce dernier voulait passer. Barracuda lui sort une politesse du genre "Va te faire foutre" qui équivaut dans cette classe à "Désolé". Girouette rétorque par une tentative de coup de boule. Barracuda veut répliquer et se défendre mais il n'en a guère le temps : un couteau jaillit de nulle part par deux fois. La deuxième fois, Girouette attrape le menton de Barracuda et place le couteau au niveau de la jugulaire... Dans le feu de l'action et sans doute grâce à la force physique de Barracuda, le coup est manqué. La tempe et la nuque sont touchées. A partir de là, les trois profs dont je suis sont arrivés dans l'histoire.

Fin du deuxième acte.

Cet événement a pris environ trois minutes. Trois minutes où tout aurait pu basculer. Trois minutes où tout a basculé. Car finalement, viser la carotide, c'est vouloir tuer.

Mais une partie de l'administration veut étouffer l'affaire. Un tel acte dans un couloir de lycée est aberrant et très choquant. On a entendu "Il ne faut pas dramatiser" ou encore "Barracuda n'a qu'un strap, tout va bien" (il a été emmené par le Samu rapidement).

Pourtant, Girouette, selon son père, a des antécédents. On a su aussi qu'il se vantait auprès de ses camarades d'avoir massacré un homme à coups de marteau (vrai ou pas, on s'en fiche). Et le père de dire cette phrase étrange au téléphone : "Je croyais que c'était réglé..."

Un conseil de discipline est prévu pour savoir si Girouette reste parmi nous. L'exclure ne serait pas une solution, mais le garder non plus : il y aura des représailles, et les élèves de la classe ont peur. Et les profs que nous sommes sont dans la fosse tous les jours à devoir gérer des tensions déjà difficiles. Alors là...

On ne sait pas encore si les parents de Barracuda vont porter plainte. Il va y avoir une table ronde entre les parents et les deux enfants pour trouver une médiation. Sur le fond, c'est bien, mais on sait pertinemment que c'est parce que l'administration ne veut pas faire de vagues et enregistrer cette agression violente dans ses statistiques.
Par mesure de prévention, Girouette restera chez lui jusqu'au conseil de discipline.

Cet événement a provoqué beaucoup de discussions en salle des profs et a fait rejaillir pas mal de questions sans réponses.

L'après-midi, je retrouvais encore cette seconde frappée. Ils n'étaient plus sous le choc, et avaient réenclenché leur "dynamisme" épuisant.

Fin du troisième acte.

Après tout cela, j'ai enchaîné sur un conseil de classe de seconde très agréable : on aurait  dit qu'on parlait des bisounours. En comparaison du reste, c'est sûr...

Pour me détendre et parce que je l'avais prévu, je suis allée à une soirée Fnac adhérents mais je n'ai quasiment rien acheté sauf un coffret de Coldplay pour moi. La fatigue a sans doute joué sur mon entrain.

Allez savoir pourquoi...

27 novembre 2008

On nous en dit, des choses...

carla_bruni2_320

Une reprise assez extra d'une chanson de la première dame de France (hum) à lire ici : Reprise_Bruni_CFDT

Et pour s'amuser, on peut la chanter sur l'air de l'original :



22 novembre 2008

Aventure : ce qui peut arriver

d_artagnanprofile


L'aventure existe encore...

On a retrouvé la tombe de Copernic.
Celle de d'Artagnan l'aurait été aussi.
Le diamant bleu a été identifié.
La momie Hatchepsout aussi.
Mickael Jackson se serait converti à l'islam.

Et on cherche une dirigeante au PS.

Mais moi j'ai du mal à trouver du temps pour gérer mes aventures de prof.

Fou, non ?

20 novembre 2008

Jour de grève

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7 octobre 2008

Remplacement II, le retour

2008_10_03_03102008036

C'est officiel : je reprends le même remplacement jusqu'aux vacances de la Toussaint. Je ne commencerai que jeudi pour éviter le "M'dam', j'ai pô mon livre !" et la désertion possible des petits lapins à cause de la grève des profs.
Heureusement, l'administration et mes collègues me soutiennent : ils ont conscience du souci organisationnel (ça en jette, mais c'est juste pour dire : du foutoir immense dans la tête) de la prof malade du genou que je remplace (la prof, pas le genou).
On essaye donc de m'aider, et je ne refuse pas.
Les deux prochaines semaines vont être assez chargées puis que je compte lancer les contrôles de lecture dans toutes les classes, des devoirs en première, la méthodologie des épreuves du Bac, finir une séquence et en commencer une autre...
Mais j'ai le champ assez libre, je trouve. La PP de ma seconde Frappée m'a fait rire : elle m'a dit que je prenais les rênes et que c'est la prof titulaire du poste qui deviendrait ma remplaçante. Arf.
Bon, allez, je file prendre ma douche puis bosser. Cela va leur faire tout drôle, aux élèves, de me voir débarquer avec force polycopiés et travail...

6 octobre 2008

Les effets des causes et réciproquement

shadock_devise

"Il est bien entendu hors de question que je corrige des copies : je ne peux poser le pied par terre."

Ou encore : "Je vous laisse libre de faire la poésie comme vous l'entendez. Néanmoins, il faudrait leur faire lire Le Tartuffe et Antigone".

Et aussi : "Je viens encore d'effacer le mail que je vous avais fait..."

Je crois que je pourrais mettre ces phrases dans une nouvelle catégorie intitulée "Perles de profs".

Mais le souci, c'est que ça me fait moyennement rire depuis hier. Allez savoir pourquoi.

11 septembre 2008

Ce que l'on n'entend pas...

Des profs titulaires sont dans les situations suivantes (je n'invente pas, je ne fais qu'écouter mes amis collègues) :

  • une prof d'espagnol fait sa dernière année de carrière au CDI : pas d'heures pour elle dans son collège...
  • une TZR d'EPS est sans poste : elle vient tous les jours dans son établissement de rattachement et trace les lignes des couloirs d'athlé, nettoie le matériel...
  • des enseignants en poste fixe se retrouvent sur deux ou trois établissements à la fois, sans que les chefs des dits établissements parviennent à se mettre d'accord sur leur emploi du temps...
  • d'autres encore sont recrutés au CDI, à la distribution des livres, à la surveillance... Ou alors restent chez eux, en n'osant pas faire grand-chose puisqu'ils sont d'astreinte, et attendent sur le pied de guerre...

Et quand nous aurons chacun un poste, il sera certainement de courte durée et bien pourri. Darcos et son "La rentrée s'est très bien passée" me donnent des nausées.

darcos_samedi

27 août 2008

Le monde des hypocrites

sarkozy_darcos


Darcos annonce en grandes pompes que les néo-titulaires vont recevoir une prime exceptionnelle en novembre... Ce qu'il y a d'exceptionnel, c'est le mois du versement : tout néo-tit' a cette prime d'installation (sur deux ou trois académies, je crois), mais on ne la touche généralement que six mois après la rentrée. Dans mon souvenir, je l'avais eue en janvier...

De qui se moque-t-on ?

Ajout du 28/08 : un autre article fort édifiant à lire ici. Parce que 4.400€ annuels pour trois heures supp', j'ai hâte de voir ça.

23 juillet 2008

Calcul savant

calculatrice

Soit :

 

  • une moyenne de 20 heures de cours hebdomadaires
  • une préparation (en-deça des textes officiels) de 1h pour chaque cours (au lieu de 1h30)
  • 36 semaines de cours
  • environ 12 mn de correction par copie (normalement, c'est 15mn mais je fais une moyenne avec les copies qui se corrigent "vite"...)

J'arrive donc au résultat suivant :

 

  • corrections de copies cette année -> (23+28+22+29)x4 + (25+19)x3 + (24+26)x5 + (36+32)x2 + (31+18+20+15) = 408 + 132 + 250 + 136 = 1010 copies (les non-rendues n'ayant pas été prise en compte, of course) = 12.120mn = 202 heures (non pas sur 36 semaines mais sur 44 car nous corrigeons pendant les vacances).
  • préparations de cours-> 1x20x36= 720 heures
  • cours effectués en classe : 20x36 = 720 heures

TOTAL : 1642 heures annuelles, qui me rapprochent -dans l'absolu- d'un employé travaillant 35 heures (certes, elles disparaissent...) et ayant cinq semaines de congés (1645 heures).

 

Tout ceci est à prendre avec du recul car il s'agit de moyennes, totalement personnelles et arrondies, mais cela peut donner une idée plus concrète du travail effectué. C'est aussi pour moi que je le fais car j'ai besoin de "savoir" ce que j'ai produit tout au long de l'année...

 

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