NY 1
J'écoutais ça en préparant ma valise... De circonstance, alors que je viens d'arriver sur New-York !
J'écoutais ça en préparant ma valise... De circonstance, alors que je viens d'arriver sur New-York !
Dans six heures, je décolle vers Ailleurs. Loin. De l'autre côté de l'océan. Je laisserai ici mes soucis, le collège, mes amours bancales, mes angoisses.
Je veux profiter (j'ai failli écrire quelque chose d'incorrect mais qui me plaît : "je me veux profiter...") de ce premier voyage depuis un bail. Le dernier, en dehors de l'Espagne estivale sur les cotes touristiques, c'était la Laponie. Il y a peut-être quatre ans, déjà...
J'ai pris de quoi écrire, de la musique, des livres, mon ordinateur portable et surtout, surtout, mon matériel photo. Je reprends mes passions enfouies on ne sait où -la photographie et l'écriture.
Vers deux heures du matin (heure française), je serai à New-York. Au programme, taxi avec Kim, un peu de repos, et dîner en ville. Là-bas, il sera sept heures du soir. Pas question pour moi de perdre une minute, même si je suis fatiguée.
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A très vite, de l'autre côté de la Terre...
Je le dis sans honte : ce matin, j'ai fui le collège à l'idée de ne pas y revenir pendant quinze jours. Les élèves ont été épuisants cette semaine, et assez insupportables.
Là, je finis de préparer mes bagages, je vais passer l'aspirateur, faire tourner un sèche-linge et repasser deux trois choses. Sinon, je crois que je suis prête pour ma virée américaine ! Seul souci : je dors tellement mal en ce moment que je n'ai qu'une envie, là, tout de suite : faire une sieste...
Et puis, comme ça, cette phrase entendue sur France Inter, dite par Richard Bohringer et que je m'attribue : je suis une désespérée joyeuse, et non une joyeuse désespérée.
J'ai effectivement commencé le Paul Auster, qui m'a happée dès les premières lignes. Je prépare au quotidien mon voyage (là, je ne vais pas tarder à anticiper la valise...), ce qui me prend du temps.
Je dors mal et me réveille beaucoup. Je suis en manque d'amour, je crois...
Mes élèves atteignent des sommets : ce matin, crise ingérable à cause d'une guêpe qui était dans la classe (impossible de savoir comment elle était entrée). Ils hurlaient, couraient dans la salle, ouvraient et fermaient les fenêtres, n'obéissaient à aucune consigne...
Autre exemple, de rédaction cette fois-ci : le sujet était inspiré de documents vus en classe sur les sirènes. "Vous rencontrez une sirène sur le lieu de vos vacances. Vous racontez cette rencontre et vous décrivez la sirène". La pièce maîtresse du paquet de la 6ème fusée disait ceci en substance, sur environ huit lignes pas plus : je rencontre une sirène - on plonge sous l'eau ensemble - elle me présente ses copines sirènes - je leur demande de me remonter à la surface toutes en même temps - les marins les tuent en sortant de l'eau - je porte plainte - je gagne - j'ai plein d'argent - je m'offre une Porsche Cayenne (écrit porche KN).
Véridique.
Sinon, je poursuis mon régime et mes entraînements sur la wii fit.
Allez, la valise m'appelle -et le repassage aussi...
Dans quatre jours et moins de 19 heures, je serai sur le départ pour New-York ! Alors, selon vous, dois-je me lancer dans mes lectures américaines maintenant, ou attendre d'être sur place pour en savourer la quintessence ?
Il s'agit de la désormais célèbre Trilogie new-yorkaise de Paul Auster et de Tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt (sa femme).
Dans environ quinze jours, je serai à New-York. Deux semaines de break réel. Deux semaines seule chez mon amie Kim. Je me concentre sur ce voyage (le premier depuis un bail) pour éviter de sombrer.
Je me retrouve avec mes angoisses, ma fatigue, mes kilos gênants, ma solitude, mais je m'accroche à ce périple comme à un radeau. New-York ne me sauvera de rien, je le sais. Mais être ailleurs, ce sera déjà beaucoup.
Notre époque moderne nous refuse l'isolement total, cependant : internet chez Kim et wifi dans les cafés, téléphone portable qui peut recevoir sms et appels... Il est loin le temps où, adolescente, je n'avais qu'un coup de fil à passer d'une cabine, en guise de message rassurant pour mes parents... On composait longuement le préfixe à l'international et le numéro; cela fonctionnait rarement du premier coup; on croisait les doigts pour que quelqu'un fût à la maison...
Allô, c'est moi. Papa ? Maman ? Oui oui tout va bien, je suis bien arrivée. Oui, je suis bien installée. Oui oui ,le voyage s'est bien passé. Je ne reste pas longtemps, ça coûte cher. Je vous embrasse. Oui oui Maman, ne t'inquiète pas. Bisous ! Bisous...
Là, ce sera un mot sur le blog, un mail impersonnel (mais y a-t-il des mails personnels ?), un signe virtuel quelconque. Même ma mère utilise le net aujourd'hui. Je ronchonnais de devoir les appeler quand j'avais quinze ans, mais je donnerais beaucoup pour devoir le refaire en arrivant à New-York.
Allô, Maman ? Papa ? Oui oui tout va bien. Le voyage était long mais ça s'est bien passé. Oui, Maman, je vais en profiter. Oui, Papa, je ferai attention. Je sais que Papa aurait été content. Je ne reste pas longtemps, je suis chez Kim. Bisous ! Bisous...
Et personne avec qui partager cela.
C'est moi. Oui, tout va bien mais... tu me manques.Je t'aime.
Il n'y aura personne au bout du fil, cette fois-ci.