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Prof et plus si affinités

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Prof et plus si affinités
13 mars 2009

Rainbow

bic_4_couleurs

Bilan du jour

Mon stylo quatre couleurs a été dérobé alors que je relevais les copies de la 6ème sport. La semaine dernière, c'était mon criterium qui avait disparu. Je l'avais "retrouvé" en morceaux dans les mains de Moumou, bavard impénitent et hâbleur pénible.
Outre le fait que ces menus larcins me vexent (j'ai toujours eu l'oeil du sioux, vif et en alerte), je me dis qu'il va falloir que je sois un peu plus parano et aux aguets. Et ça m'énerve.

Sinon, la 6ème ballon est vraiment plus faible que la 6ème fusée : les premiers sont parvenus à faire environ sept questions sur vingt dans une certaine agitation, alors que les seconds ont quasiment tout fait dans le calme...

A part ça, la serrure de ma salle de classe est totalement explosée et n'a pas été changée. C'est maintenant un trou béant dans lequel certains rigolos aiment à passer leurs doigts pendant que je fais cours... Je me demande combien de temps cela va prendre à être réparé...

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12 mars 2009

La reine des colles

glue_galaxy

Ce matin, j'avais trois heures de cours. J'aurais dû partir vers 11h45 du collège. Mais c'était sans compter sur l'humour de certains élèves anonymes : ils ont mis de la colle glue à l'intérieur des verrous de porte de deux salles de classe. Dont celle de Bibi, évidemment.
Au retour de la récréation, donc, je découvre que ma clef bloque et ne veut rien savoir. Je me penche en subtile enquêtrice, et trouve un filet de colle le long de la serrure. Bingo. Je pense à ce moment-là être la seule victime ,et rumine intérieurement sur mon bizutage un peu lourd. J'envoie chercher quelqu'un rapidement, et une volée de sixièmes part en courant, évidemment. Je croise deux autres collègues, dont une qui découvre ahurie que sa salle de classe est aussi inaccessible que la mienne. Une CPE et un surveillant débarquent, on a droit aux suspicions à l'encontre de deux élèves de 3ème, et mes gnomes sont encore plus énervés que d'habitude.
Bref, je change de salle pour cette heure-là, mais toutes mes affaires sont dans la mienne. La fin de la leçon, les feuilles d'exercices, de bêtes craies, mes stylos... Heureusement, j'avais eu la bonne idée de garder sur moi mon sac à dos avec mes papiers, mes clefs, etc.
J'ai improvisé la suite du cours dans l'agitation (en lycée, ce type d'impro aurait été fort ardu, mais là  aucun souci de maîtrise face à un cours sur... l'impératif), d'autant que six élèves étaient convoqués chez la CPE et sont revenus au compte-goutte. Cela n'a fait qu'ajouter à l'ambiance électrique. Les 6èmes, on ne peut pas les perturber gratuitement : une nouvelle prof, une nouvelle salle, l'histoire de la colle... Tout cela a fait la une de leur petit journal de classe.
J'achève enfin mes heures de cours, et vais aux nouvelles. Le monsieur de la loge tente de rassurer tout le monde en annonçant qu'il va percer la serrure. On commence déjà à évoquer le célèbre José, celui qui s'occupe de la maintenance et du bricolage.
Le souci, c'est que Saint José n'est pas parmi nous à 11h30. J'ai entendu plusieurs fois, au milieu de mes allées et venues pendant deux heures, la question "Il est où est José ?". A force, cela en devenait comique.
Autre trait d'humour, celui de Droopy, le principal, qui m'a soutenu que jamais au grand jamais, ce genre de choses n'était arrivé dans ce collège ! Amen.
Au final, après deux heures d'attente pour moi (qui m'ont permis de découvrir qui étaient mes collègues de lettres, alléluia), José est arrivé, José a su, José a ronchonné. Et José a fait. A coup de perceuse à percussion, pied de biche (ils étaient deux dessus !), tournevis et coups de marteau pendant trente minutes, José a vaincu la glue.
J'ai récupéré mes affaires à 14h. J'ai filé, la faim au ventre, en me demandant si demain la porte de ma salle serait réparée étant donné qu'elle est presque défoncée... En craignant aussi que les petits malfrats de service ne recommencent. Et, pour finir, en me disant que l'argent de l'Etat, le nôtre, donc, pourrait servir à bien d'autres choses qu'à changer des verrous englués.

Comme l'Education Nationale, remarquez...

trou_serrure_jaune

12 mars 2009

Teasing

Pourquoi suis-je rentrée à 14h30 au lieu de 12h ?
Pourquoi suis-je la reine de la glue ?
Pourquoi me sentè-je fatiguée ?

Vous saurez tout cela d'ici à ce soir... Mais là, je dois rattraper le temps "perdu" et travailler un peu...

11 mars 2009

Cercle vicieux

cercle_zen

Je voudrais m'aimer rien qu'un peu. Un tout petit peu. Pour qu'on m'aime.

Je voudrais qu'on m'aime. Rien qu'un petit peu. Pour m'aimer.

10 mars 2009

Adieu, Tchétchènes

Je me réveille en découvrant l'horreur absolue dans cet article. A part les voyages de notre président, les journalistes pourraient se pencher sur de véritables infos. Et la communauté internationale compte faire quoi ?
Comment se fait-il que l'on n'ait rien lu sur ce malade mental le 8 mars, soi disant journée de la femme ?

charia_onu

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9 mars 2009

ça sent l'eucalyptus

Comme j'ai été taggée par Le Cpe, voici la 6ème photo de mon dossier le plus récent :

2009_02_20_20022009839

C'est une peluche WWF, prise en photo avec mon téléphone pour l'envoyer à la Fée, qui adore les marsupiaux.
Alors, je tagge à mon tour Mlle Philo, Emy, Hermione et Prof anonyme (je manque d'amis, moi) !

9 mars 2009

Je suis l'âme errante

nadja

Je sens que je ne vais faire que passer dans ce nouvel établissement : j'y entre, je fais cours, je sors. Aucun collègue ne me parle, alors qu'une nouvelle tête à cette époque de l'année, cela intrigue.
Je survis comme je peux dans ce collège au profil difficile. Impression de ne pas savoir faire, alors que je ne pense pas être trop mauvaise prof, globalement. Encore un élève renvoyé aujourd'hui, deux carnets remplis, donc trois rapports. Mal aux deux tympans. Je n'avance pas dans le cours, non plus. Ce à quoi j'avais pensé comme travail pour une semaine m'en prendra trois, je pense.
Ces chers petits s'envoient pour rigoler des pointes de compas dès que j'ai le dos tourné. J'ai évité les blessures. Youpi.
Ils vont aussi faire une lettre au prof que je remplace, sur idée du prof principal. C'est sympa, mais ils comptent tous mettre "Revenez !", ce qui est terriblement flatteur pour moi, même si cela ne devrait pas m'atteindre : c'est pure logique. Je suis l'élément étranger qui perturbe leurs habitudes.

A quand la stabilité d'un poste pour être celle à qui l'on dit "Revenez !" ?

André Breton, lorsqu'il demanda à Nadja "Qui êtes-vous ?" répondit "Je suis l'âme errante"...

9 mars 2009

Trentenaire

2009_02_20_20022009841

Passé trente ans, on se fatigue plus vite. Les soirées jusqu'à pas d'heure, ce n'est plus notre truc, ou alors on met plusieurs jours à s'en remettre. A la soirée d'anniversaire de Pumpkin, samedi, que des femmes trentenaires autour de la table (et que des homos; diable, elles se reproduisent !) qui ont fini en buvant une tisane bio affalées au fond du canapé... L'une d'elles a vu juste : "Avant, j'aurais bu une bière et j'aurais filé en boîte finir ma nuit...", dit-elle avachie et à demi couchée. Pour ma part, je suis rentrée vers 1h30 et mon réveil fut assez chaotique.
Alors quoi ? On vieillit tant que ça ? Ou l'on peut taxer la vie active de notre état ?
Tout ce que je sais, c'est que mes nouveaux gnomes m'épuisent bien plus que mes quatre classes de lycée (malgré la seconde frappée, oui oui !). On a l'impression que ce n'est pas le même métier, presque. Enfin, l'énergie n'est pas dépensée dans les mêmes choses, disons.
Avoir trente ans, c'est aussi dresser quelques bilans. Qui est encore dans notre cercle d'amis ? On compte d'ailleurs les amitiés en douzaine d'années. On regarde dans le rétroviseur, on s'inquiète de ne plus y voir les mêmes gens. On se demande pourquoi certains ont disparu du paysage. Pourquoi ils ne reviennent pas nous faire un signe. On flirte avec la culpabilité : qu'est-ce que j'ai fait ? qu'aurais-je dû dire ? et aujourd'hui, comment réagir ?
Du coup, hier soir, je ne sais ce qui m'a pris, mais j'ai écrit un mail à C. (énième tentative auprès d'elle) , et j'ai tenté d'appeler Mousse, son mari. Quand il a décroché, j'ai manqué de courage et profité de la mise en route intempestive de son répondeur pour raccrocher sans dire un mot.
Je ne sais pourquoi je n'ai pas parlé. Enfin, si : sa voix était lointaine et altérée par le temps. Il faut dire que je ne les ai pas revus depuis plus de dix ans... Après cela, j'ai fait redescendre mes pulsations cardiaques, et j'ai envoyé un sms sur son fixe. J'ai tenté de rappeler une heure après, en vain : il ne décrochait plus et avait débranché le répondeur.
Alors quoi ? Je devrais laisser tomber ? Le message a beau être clair, je n'y parviens pas. Quand on a encore le choix de parler à l'Autre, celui qui nous manque, celui qui manque à notre vie, parce qu'il est là, tout proche, il m'est insupportable d'envisager l'idée d'y renoncer totalement.
Quand la mort m'aura tout ôté, soit. Mais avant, non.

2009_02_20_20022009840

Photos prises rue de Rivoli, février 2009

6 mars 2009

Prière

La prière du professeur de ZEP : "Donne-moi aujourd'hui le courage d'y aller. Pardonne à ceux qui vont m'offenser comme je pardonnerai au ministère qui m'a laissée tomber."» Anne Roumanoff

5 mars 2009

Victimes sociales

Bilan de cinq heures de cours et deux jours de remplacement dans un collège classé difficile :

  • cinq carnets relevés
  • un élève exclu au bout de dix minutes
  • un mal de tympan à l'oreille droite
  • deux vagues migraines
  • un nez en sang dans la cour en allant les chercher
  • une bousculade féroce et effrayante dans le couloir devant ma salle
  • des papiers à la pelle par terre

Qui ose encore dire que le métier de prof est une planque ?


Anne Roumanoff. La classe sensible en ZEP.

 

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