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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
6 décembre 2009

Gomme arabique

Pour la consigne 83 des défis du samedi, il fallait faire deviner un nouveau métier totalement inventé au travers d'une lettre de motivation...
Voici la mienne, intitulée "Erase".



Madame, Monsieur,

Je me permets de vous contacter suite à votre annonce. Je pense avoir toutes les qualités requises pour cet emploi. En effet, mes capacités gommantes ne sont plus à prouver : j’ai travaillé avec les plus grands hommes politiques de France, mais aussi européens.

J’ai effectué un stage de formation auprès des présidents de multinationales dans un premier temps, essentiellement ceux des industries pétrolières, après quelques amas de mazout sur les côtes. Les habitants, ainsi que les animaux, ont eu un gommage personnalisé effectué par mes soins.

Par ailleurs, j’ai des entrées dans le milieu de la justice : certains coupables ont bénéficié de mon talent dans des affaires embarrassantes, ou lorsque leur violence avait été telle, j’ai facilité les choses pour les victimes et leurs familles tourmentées.

En conséquence, je pense pouvoir vous être grandement utile au sein de votre centre d’aide psychologique. Je veux maintenant aider les particuliers, ceux qui souffrent, ceux qui sont tourmentés pas leur passé, leurs ruptures, leurs deuils…

Je suis apte à remettre leurs compteurs à zéro, afin qu’ils puissent revivre dignement, sans douleur. Je suis parvenu à une technicité quasi parfaite, j’ose le dire. Je l’ai nommée la « technique soma ». Je souhaiterais que votre centre puisse en profiter au plus vite.

Je souhaite simplement ne pas être oublié, et laisser mon nom à la science moderne, tout en aidant les personnes en souffrance.

Dans l’attente de votre réponse, je reste à votre disposition pour tout entretien ou pour une démonstration de gommage éventuelle.

E. Rase

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21 novembre 2009

MIROIR

La consigne du défi 81 était simple et belle : MIROIR. Voici ma participation aux défis du samedi. Son titre : "L'Autre reflet de moi-même".

d_fi_81_miroir_image

(Cliquez pour agrandir)

31 octobre 2009

Consigne 79

La consigne 79 était assez longue, mais en voici l'essentiel : il fallait écrire un texte relativement sérieux (discours, manifeste, sermon, mode d'emploi, etc) débutant de façon sensée, puis de lentement le faire basculer vers le grand n'importe quoi. De plus, cinq notes de longueur croissante devaient être présentes dans le dit texte. Enfin, l'une de nos mensurations (peu importait laquelle) se trouverait quelque part...
Pleine d'inspiration, j'ai écrit deux défis. J'ai envoyé seulement le sermon intitulé "Marx attacks" aux défis du samedi. Je vous offre le second en "cadeau" ici...

Folie_des_Grandeurs_Magritte

Premier texte : "Marx attacks".

Mes biens chers frères, mes biens chères sœurs,

Nous sommes réunis en ce jour pour célébrer Dieu et tous les siens. Merci à vous tous d’être venus assister à cet office, placé sous le signe de la crise, tant économique que morale. Oui, nous découvrons ébahis une société qui se perd dans des plaisirs futiles, qui pense que ne pouvoir acheter ce qui lui plait est un réel souci*.

Non, mes frères ! Le bonheur n’est pas dans le périssable, dans le superflu, dans ce qui a un prix** ! Le bonheur, Dieu nous le donne, Dieu nous l’offre chaque jour : dans le sourire de nos enfants, dans l’amour de l’épouse, dans la bienveillance de l’époux, dans un travail gratifiant et honorable, dans un bon repas…

Mais c’est surtout l’épouse, celle qui s’occupe du foyer et de nos plaisirs quotidiens, qui est à récompenser. Je vois au premier rang de mes ouailles une délicieuse famille et de jeunes couples. Les femmes sont délicieuses, avec leurs jolies robes d’été colorées, leurs décolletés plongeants (au moins du 95C pour celle à ma droite), leurs mains fines…

Oui, mes frères, le bonheur est là ! Dans les décolletés offerts gracieusement par Dieu, dans la bouche pulpeuse de cette tentatrice (pour l’éliminer, tapez 2 sur votre clavier !***), dans ces doigts caressants…

Oui, mes sœurs ! Vous êtes Satan réincarné dans des plaisirs charnels, et je m’y vois bien, en Enfer : les flammes me chatouillent les mollets et plus encore… J’ai dû manger trop de chili con carne ce midi.

Mes frères, plongez dans vos lits et retirez vos chaussettes en fil de soie ! Honorez vos épouses des bienfaits qu’elles vous offrent ! Luttez contre le fléau du capitalisme outrancier ! Marx nous attaque ! Mars attacks too !

Satan est parmi nous, mais le pire est à venir : les merguez vont disparaître ! Luttons ensemble et veillons à ce que le pouvoir de la merguez perdure. Pour preuve de ma dévotion à la Sainte Saucisse**** Diaboliquement Piquante, j’ôte ma robe et me flagelle à coups de côtelettes d’agneau !

Le saint Agneau***** me sauvera, oui. Oh oui, la douceur des côtelettes sur ma chair piquante ! Je suis une merguez dont on doit retirer le piment ! Oh, que de saucisses érigées partout ! Je ne les avais jamais vues, sauf dans les plis de mon lit…

Ah, Marx, délivre-moi du mal !

 

*La notion philosophique du désir reprend bien cette question : on désire quelque chose ardemment, et une fois qu’on la possède, on n’en tire aucun plaisir car on désire alors autre chose encore.*

** Même à prix coûtant, évidemment, sinon à quoi servent donc les promotions à part nous attirer dans leurs filets ?**

*** 5€ la première minute, puis 3€ les suivantes, prix d’ami***

**** chipolatas et de Strasbourg ****

*****AOC*****


Deuxième texte : « Jeszcze Polska nie zginela, kiedy my zyjemi » *

La Pologne peut sembler aujourd’hui trop lointaine pour croire qu’au XIXème siècle un lien particulier unissait ce pays au nôtre. Pourtant, étudier l’influence des auteurs polonais exilés en France est totalement justifié.

Des ouvrages portant sur ce thème ont déjà été faits, mais pour la plupart en polonais, ou d’accès difficile. Les noms de Mickiewicz, Slowacki** et Norwid sont aujourd’hui quasiment méconnus des lecteurs français. Cependant, comme Mickiewicz la fait dire à l’un de ses personnages dans Les Confédérés de Bar, la Pologne était appelée « la sœur de la France » au XVIIIème siècle. On trouve même parfois le nom de « France du nord » pour cet Etat qui semble, de nos jours, si éloigné de nous.

Ces deux pays étaient cependant fortement liés au XIXème siècle sur un plan politique : quand Napoléon arriva sur les terres de la Sainte-Alliance et créa le duché de Varsovie (en 1806), les Polonais crurent pouvoir retrouver leur indépendance. Nombreux furent ceux qui s’engagèrent à ses côtés. Son impact sur le peuple polonais fut surprenant. On pensa même, plus tard, mettre le fils de Napoléon Ier sur le trône en plastique de Pologne.

Lors des périodes de crises de démence, les Polonais attendaient de la part de Louis-Phiphi et de ses ministres un soutien. En 1830, l’opinion publique française fut véritablement du côté de la « cause polonaise ». La plupart des milieux et des centres ainsi que le carré de l’hypoténuse, s’investirent dans cette lutte gréco-romaine et firent tout pour aider les quelques cinq mille réfugiés qui se trouvaient sur la clef de sol française.

On créa des pièces de théâtre, des collectes furent effectuées en faveur des émigrés, on déclamait des poèmes et on chantait « La Varsovienne », chant populaire qui a inspiré Marie-Paule Belle*** bien plus tard. La France était polonaise. On trouve des preuves de cet engouement dans la correspondance de grands auteurs français (Marc Lévy, Georges Cend, Bernard Musso, Sainte-Beuverie, Michelin), dans des œuvres poétiques majeures (Les Feuilles mortes et Le Chant de l’aurore de Viktor Hugo, ou encore dans l’œuvre complet de Van Damme), mais aussi dans le milieu musical grâce à Chopine et ses amis (Grégoire, Hallyday et Barbelivien****).

La barrière des moutons a été la principale difficulté de ce mémoire, d’autant qu’il a été écrit sous l’effet de la célèbre vodka Zubrowka. Alors toutes ces lettres bizarres de l’alphabet polonais sont passées à la trappe, parce que faut pas exagérer non plus, les bourreaux de travail et les autres, ils nous fatiguent.

Sinon, le plombier polonais n’est pas passé et ce n’est pas grave. En revanche, nie rozumiem. Il faudrait quand même apprendre le krakowiak en mangeant de la soupe aux choux. Le bortsch nous ferait le plus grand bien pour digérer ce travail universitaire aux qualités gustatives réduites. Filons voir un Kieslowski d’urgence, avant que le plombier***** ne frappe vraiment à la porte pour réparer mon siphon bouché (référence 95C chez Le Roi Merlin) !

 

* Traduction : « La Pologne n’est pas morte tant que nous vivons », extrait de l’hymne national polonais.*

** Prononciations approximatives retranscrites ponétiquement : [Mitskiévitch], [Souyouvatski].**
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***** Un homme, hélas !*****

26 octobre 2009

Consigne 78

Dans le feu de l'action ce we, j'en ai oublié de publier mon défi du samedi... La consigne partait d'une image "fabriquée".  Il s'agissait d'une sorte de bateau bleu sur l'eau... Voici mon texte. Il s'intitule  "Et vogue la galère".

Si nos larmes rentraient dans toutes les bouteilles vides du monde

Le niveau de l’eau ne serait plus un problème

On les viderait progressivement

Dans l’eau salée

Si tous nos chagrins pouvaient voguer au gré des flots

On aurait de jolis petits bateaux

A la dérive

Dont personne ne voudrait

Ou alors

On se noierait

Ou alors

On embarquerait

Et puis c’est tout

Et puis c’est tout

10 octobre 2009

Nikè et compagnie

Suite à la consigne 76 sur les interviews sportives, j'ai participé timidement aux défis du samedi cette semaine. Il fallait écrire trois versions : en cas de victoire, d'égalité et de défaite.
Voici mon défi, intitulé "Nikè et compagnie".

baskets


« Je tenais le match, je le sais. J’étais à l’aise dans mes baskets Niquele sans lesquelles je ne ferais rien, mais tout a basculé à un moment donné… Il faisait chaud, la sueur me coulait dans les yeux… J’ai cru que je voyais mal… J’ai compris que je perdais le match quand j’ai vu la navette spatiale atterrir… »

« Le problème, c’est qu’eux et nous, nous avions les mêmes baskets Adadas. Alors forcément, pour nous départager, c’était dur… L’amorti, la chambre à air intégrée, le mini frigidaire, l’ABS, les lacets phosphorescents et le GPS vers les buts, toutes ces options ne pouvaient nous départager. Mais la prochaine fois, on aura un autre sponsor, c’est sûr ! Comment ? Nos performances sportives ? Notre entrainement ? Euh… Je dois filer aux vestiaires, on m’attend pour des photos, désolé ! »

« Tout d’abord, je tiens à remercier mes sponsors sans qui rien n’aurait été possible, le maire de cette si belle ville qui nous a ouvert le stade pour une somme modique, ma grand-mère qui m’a donné le goût de l’effort, mon entraineur Joseph qui est un ami et… Pardon ? Non, je n’ai pas changé d’entraineur récemment. Euh, ah oui, c’est Jacques. Donc Jacques qui est mon ami depuis toujours, et mon chien avec qui je cours quotidiennement. C’était un beau match, vraiment. Je sortais d’une blessure au lobe d’oreille, et j’avais vraiment peur de ne pas assurer aujourd’hui. J’ai puisé au plus profond de moi-même, j’ai bien lacé mes chaussures Le Poulet sportif et j’ai foncé ! Non, vraiment, y’a pas à dire, on court vite avec ça. J’ai bien pris appui sur mes cuisses et j’ai couvert les ailes avant. Voilà, tout le secret est là. »

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26 septembre 2009

Déclics

Je programme ce post pour être synchrone avec les défis du samedi... pendant que je ferai cours. La consigne 74 portait sur une citation de Lamartine : "objets inanimés, avez-vous donc une âme ?"

Voici mon texte, qui s'intitule : "Déclics".



Elle n’en a jamais rien su. Des nuits à l’attendre dans le noir, de la poussière qui s’entassait sur mon corps, de la sueur qui coulait le long de mes hanches lorsqu’elle me tenait. Rien non plus sur la jouissance qu’elle me donnait du bout des doigts, des fenêtres qu’elle ouvrait sur ma vie, des pupilles qui se dilataient, encore moins de ma solitude dans le coffre de métal qui devait me protéger.

Elle sait pourtant le bonheur du soleil d’hiver sur mes joues, et mes paupières délicates. Les ombres ne m’ont jamais fait peur. Je ne pouvais pas avoir peur : elle était là.

Jamais elle n’a tremblé.

Ah, si, une fois. Enfin, elle a eu peur de trembler. Elle a craint de rater l’image parfaite, de ne pouvoir la saisir. Je sais qu’elle aime les portraits. Elle dit qu’elle rend les gens beaux. Qu’elle ressort d’eux cette beauté, parfois insaisissable.

C. était là, dans la lumière déclinante du début de soirée, après une promenade dans les monts auvergnats. Les pantalons et les pulls avaient souffert, mais nous étions arrivés jusqu’à Saint-Nectaire. Nous étions passés par les champs interdits. Les chemins de traverse. Le moment était parfait.

C., assise sur un banc de fortune, perdue dans le fil de ses pensées, vraisemblablement heureuse à ce moment-là, précis et infime. Prête à se lever, seule sa main se mouvait, comme un signe de départ.

Elle m’a pris entre ses mains légèrement tremblantes, à la fois empressées et savourant l’instant parfait. La lumière. L’arbre noueux en arrière-fond. Ne pas manquer le tronc ancien, qui entourait le visage de C.. Les yeux de cette dernière ont braqué notre regard, et ont ébauché un sourire. C’était le signal.

Elle n’a pas tremblé. Le portrait serait parfait, forcément. En noir et blanc, forcément.

Plus tard, quand C. sortirait violemment de sa vie, elle me rangerait dans une valise rembourrée. Je l’ai attendue des mois, des années peut-être. Ma meilleure amie. Ma plus belle amante. Celle qui se cache derrière moi pour mieux se voir au travers des autres. Inconnus ou personnes aimées.

Il y a maintenant des milliers de cadeaux que nous avons faits ensemble. De l’infiniment petit. Des nus. Du très proche. Des œuvres d’art. Paris. Beaucoup de portraits.

Elle n’a jamais tremblé. Juste failli une fois. C’était il y a longtemps. Des mois, des années, c’est sûr.

Elle n’en saura jamais rien. Des nuits à l’attendre dans le noir, de la poussière qui s’entasse parfois sur mon corps, de la sueur qui coule le long de mes hanches lorsqu’elle me tient. Rien non plus sur la jouissance qu’elle me donne du bout des doigts, des fenêtres qu’elle ouvre sur ma vie, des pupilles qui se dilatent, et encore moins de tout l’amour que l’on s’échange, entre deux miroirs…

 

12 septembre 2009

La nuit s'avance

La consigne 72 des défis du samedi portait sur la notion de temps qui passe : l'heure la plus longe, ou la plus courte, c'est selon...
Voici ma participation.

Dali_montre


Sous un soleil de plomb Sur les marches glacées Mes pas résonnent Ma bouche est sèche J’ai mis mon habit d’oiseau noir Sans ailes Celui qui me ceint Les larmes se retiennent Et puis tout se restreint Regards portés vers les Autres Que je veux plein d’amour Mais tout est aveugle Tout est assourdi Il n’y a rien sur mes lèvres Juste le silence Parfois l’ébauche d’un sourire Je me retourne Tout le monde est là Les assis Les debout Les vivants Qui voudraient le rejoindre Et le mort Tellement vivant Que l’on entend son rire Taper contre les vitraux Ma voix s’élève Je dis des mots Auxquels je ne crois pas Je ne retiens que l’Amour C’est déjà trop Et pas assez Ma voix s’élève Et se fait plus sûre Ma voix assène Ma voix martèle Il faut aimer Nous devons aimer Face à la bière C’est dérisoire Et puis si vrai Ma voix s’arrête Les larmes coulent La gorge sèche J’enveloppe d’un regard Tous ceux qui l’aiment Tous ceux qu’il aime Le savent déjà trop C’est le manque qui est insupportable C’est l’absence Qui devient présence Et que l’on hait Quelques gouttes bénies Sur son corps meurtri Sur son corps éteint Au-dessus du portrait Au sourire immense Un défilé sans fin Un amour sans fin Une douleur sans fin La fin la fin Je ne veux pas achever Il le faut bien A-t-on le choix

6 septembre 2009

Avant la sonnerie

Les défis du samedi ont repris. La consigne 71 était la suivante : il fallait raconter un événement, une chose, vus de différentes façons, sous plusieurs angles, en gros... Ce que l'on voit et ce que l'autre voit...

Voici ma production, faite un peu vite pour cause de rentrée...




Ohlalala, j’espère que j’vais être dans la classe à Chloé ! Kevin est là. Il est trop beau ! En plus il a bronzé. J’adoooore son t-shirt !

Bon, voyons un peu les gagnants de cette année. Pourvu que je n’aie pas encore Kevin en cours. Il a l’air toujours aussi… kévinesque. Les minettes sont drôles avec leur sac au creux du bras. Tiens, lui, il va arrêter de faire l’amour à son chewing-gum dès que nous serons en classe.

Vas-y, c’est quoi ces profs ? I’ sortent d’où ? Non, mais t’as vu sa tronche à c’ui-là ? Pourquoi elle m’regarde comme ça, la prof ? P’tain, j’la sens mal, c’te année ! Qu’est-ce que j’fous là ?

Je vais faire avec eux l’argumentation, d’abord. En lecture intégrale, Candide. Ou bien Orwell. Cela dépendra de leur  niveau. En même temps, la méthode du commentaire composé pour leur faire faire l’Eldorado en lecture analytique personnelle. Plusieurs apologues pour varier les plaisirs, et j’en mettrai quatre sur leur liste de Bac. Après, en lecture complémentaire…

Wouah, l’beau gosse ! Tes darons t’ont acheté les nouvelles Nike ? Trop cool.

Il ne faut pas qu’ils devinent que je suis néo-tit. Ne pas sourire. Oui, c’est ça, je ne vais pas sourire. Et puis faire de la discipline de suite. A l’IUFM, ils ne savent pas ce que c’est, eux, d’être en ZEP. Je crois n’avoir rien oublié ce matin. Je vais vérifier encore mon cartable. Ne pas sourire.

Pffff, ce qu’ils sont nuls ! Ils se la pètent mais c’est tout ce qu’ils savent faire. Moi je veux mon Bac. Mes parents ont raison.

Non seulement je dois gérer la rentrée, mais aussi les profs. Je sens bien qu’ils ne m’ont pas trop écouté hier, à la réunion. Pourtant, je trouvais mes efforts payants. Il y en a déjà trop qui viennent se plaindre. J’en ai pour des heures de boulot à tout refaire…

Si je garde ces heures de cours du vendredi matin, je ne vais pas pouvoir tenir. C’est effroyable. Je n’ai qu’un tiers-temps et ils me mettent tout le matin. Oh, que je suis mal ! Je sens les angoisses revenir. Il faut absolument que j’en reparle au proviseur.

Elle a l’air jeune la prof d’espagnol ! T’as vu ? Tu crois que c’est sa première année ? A ton avis, notre prof principal, il enseigne quelle matière ? Il est trop mignon !

Allez, c’est ma classe maintenant. On va pouvoir monter après l’appel. Ils ont de bonnes têtes. Je vais juste leur faire un peu peur au début. Après, je relâcherai la pression. Quelle angoisse, quand j’avais leur âge…

On m’a appelée ! Chloééééééééééééééé !

Installez-vous dans le calme. Je vais faire l’appel…

20 juillet 2009

Erotisme (2)

Voici ma troisième participation à la consigne 69 des défis du samedi ! Après une photographie et un poème, je me suis attelée à un texte en prose... Son titre : "Coup de soleil".


cerisier_Japon

Nous étions allongées dans l’herbe, protégées du sol par un mince plaid. Nous discutions de choses et d’autres, à l’abri de l’ombre majestueuse du cerisier de son jardin. Parfois, le soleil s’immisçait entre les feuilles, et je devais fermer les yeux pour éviter ses rayons.

Je portais une robe légère, fleurie, aux pans assez longs. J’avais retiré mes sandales, et mes pieds frôlaient l’herbe fraîche. Au détour d’un silence, je fermai les yeux, en souriant. J’étais bien.

Dans une demi-somnolence, je sentis qu’elle bougeait. Je crus entendre sa respiration près de mon oreille, et je frissonnai, en cet après-midi estival. Je pensai m’endormir.

Je crus que le vent se levait et faisait bruire les feuilles. Un souffle passa sur mon décolleté. Mes cheveux recouvrirent mon visage, pendant que mes seins pointaient, à cause de la brise fraîche et légère.

J’avais chaud, pourtant. De petites bêtes grimpèrent dans mon cou, puis le long de mes jambes. Je ne cherchai pas à les pousser ni à les faire disparaître, trop abandonnée au sommeil, nonchalante.

Le vent souleva soudain ma robe et laissa mes jambes à l’air libre, enfin. Je voulus les resserrer pour garder une certaine dignité, mais, malgré mon état, je me dis qu’elle dormait elle aussi, et que personne n’entrerait dans son immense jardin isolé. Je restai donc ainsi.

Les bêtes continuaient de grimper et de descendre le long de mes mollets, de mes cuisses, de mes hanches, parfois. C’était des allées et venues incessantes et discrètes, des frôlements d’insectes, doux comme des caresses.

Je plongeai dans ses sensations délicieuses et m’abandonnai. Les mille pattes vinrent jouer le long des dentelles de mes dessous, de façon insidieuse. Je crois que je gémis légèrement. Les pattes restèrent longtemps là, à chercher leur chemin, leur route perdue vers on ne sait quel trésor, vers on ne sait quelle nourriture.

Puis tout s’activa.

Je rêvai, je crois.

Au moment où je me réveillai en criant, je me relevai, cambrée, les mains au sol, les yeux fermés : le soleil était en moi.

18 juillet 2009

Erotisme

La consigne 69 coulait de source... Elle dure deux semaines. J'ai pour l'instant participé deux fois (et je compte  éventuellement poursuivre) : l'une en image, l'autre en texte. Les voici...


Titre : Cours de géographie

Dans les vallées

Dans les monts

De son corps

Je m’endors

Et me fonds

Dans les rebonds

Et les soupirs

J’atteins alors

Le frémissement

Et les délices

Ses seins de neige

Mes îles flottantes

Mes oasis

Et elle soupire

Et demande grâce

Dans les grottes

Dans les cavernes

Où je me cache

Il y a une femme

Qui s’endort

En souriant


Titre de la photo : La féline dort.

F_e_juillet006


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