Déchue
Je viens de découvrir qu'un des mes vieux amis, qui m'avait éjectée de sa vie comme on se mouche il y presque deux ans, m'a carrément bannie de ses contacts sur le site copains d'avant. Je voulais lui redire que j'étais heureuse de le voir bien dans sa vie, car j'ai découvert son site perso, dans lequel j'avais appris qu'il était marié et papa.Bannir. La démarche me choque. Nous avons vécu pas mal de choses ensemble pendant dix ans, échangé, parlé, débattu, ri, pleuré, et tout d'un coup, je ne suis plus qu'une "bannie", comme si j'avais commis l'irréparable.
Ce qu'il me reprochait, en gros, c'était de percevoir en moi la prof, systématiquement, et que je voie en lui comme un petit frère. Bref, une forme de maternalisme à son égard, bien innocent à mon sens, et que j'apparentais à de la tendresse.
J'ai évidemment des torts dans toutes mes amitiés perdues. Mais je ne comprends pas, je n'admets pas ces pertes qui pourraient ne plus être irréversibles avec un minium de communication. Je n'ose plus les compter, les amis disparus et pourtant vivants; ceux qui m'ont fermé toutes les portes d'accès en les claquant bruyamment ou les calfeutrant presque en cachette.
Est-cela la vie, celle dont on me dit "la roue tourne, les relations aussi" ? J'en arrive à avoir bien peu de personnes autour de moi. La faute à qui, vraiment ? Des années à se poser cette question, à se remettre en cause; mais pour qui, pour quoi ?