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Cour de cassation a fait un pas en arrière concernant l'adoption au
sein de couples homosexuels, mardi 20 février, à peine une semaine
après un arrêt favorable de la cour d'appel d'Amiens. La plus haute
juridiction française a, en effet, interdit à la compagne de la mère
naturelle d'un enfant de pouvoir l'adopter, jugeant cette adoption
contraire à "l'intérêt supérieur" de l'enfant car elle ferait perdre l'autorité parentale à sa mère en la transférant au seul adoptant.
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La première chambre civile de la Cour a également exclu que la mère, pour
récupérer les droits perdus, engage une action en partage de l'autorité
parentale ce qui est "antinomique et contradictoire avec l'adoption demandée qui a pour effet de conférer l'autorité parentale au seul adoptant". L'article 365 du code civil prévoit que "l'adoptant
est seul investi à l'égard de l'adopté de tous les droits d'autorité
parentale (...) à moins qu'il ne soit le conjoint du père ou de la mère
de l'adopté", c'est-à-dire le mari ou la femme. Or le mariage homosexuel est illégal dans la loi actuelle, qui ne prévoit
qu'une forme d'union civile pour les personnes de même sexe, le pacs
(pacte civil de solidarité).
LA COUR DE CASSATION CONFIRME UN JUGEMENT DE LA COUR D'APPEL DE PARIS
La
Cour de cassation avait été saisie de deux décisions contradictoires de
cours d'appel. Dans le premier cas, la cour d'appel de Paris avait
considéré, le 6 mai 2004, que l'adoption de l'enfant "n'était
pas conforme à l'intérêt de l'enfant au motif que la mère naturelle
perdrait son autorité parentale et que la délégation d'autorité
parentale de la mère adoptive au profit de la mère naturelle ne serait
pas possible".
Une autre cour d'appel, celle de Bourges (Cher), avait, au contraire, admis, le 13 avril 2006, la possibilité d'une
telle adoption en considérant que la mère naturelle conserverait la
possibilité de demander un partage ou une délégation d'autorité
parentale. La Cour de cassation a, en effet, autorisé le 24
février 2006 qu'un parent homosexuel délègue tout ou partie de son
autorité parentale à son partenaire avec lequel il vit en union stable,
à condition que cette mesure soit prise dans l'intérêt supérieur de
l'enfant.
Cette
décision ne prend
pas position sur la question plus générale de l'adoption par les
couples homosexuels d'un enfant tiers jusqu'ici interdite par la loi.
Dans la campagne présidentielle, le programme du PS prévoit le
droit au mariage et à l'adoption pour les homosexuels, tandis que l'UMP
propose une simple amélioration des dispositions du code civil envers
les homosexuels. |