Mélancolie
Etrangement, cela m'a fait tout drôle que l'on me dise que j'allais vivre le dernier jour de ma vingtaine aujourd'hui... Plus que de me dire que j'allais avoir trente ans.
Comme à chaque anniversaire, mais bien plus pour celui-ci car on y accorde une valeur symbolique, je pense beaucoup à C. (sans parler de mon père, car cela est une évidence). Avant d'être l'amie, elle fut mon professeur; celle qui devint mon plus grand modèle intellectuel et pédagogique, aussi. Notre proximité géographique me frustre terriblement face à la distance qui nous sépare aujourd'hui.
Avec une sorte de naïveté poétique, je me mets à rêver qu'elle va m'écrire, me faire un signe, lancer un drapeau blanc en ma journée d'anniversaire, comme une enfant croit aux miracles à Noël... Somme toute, c'est mon petit Noël, d'une certaine façon.
Et puis rien ne viendra, évidemment.
Je continuerai à attendre, à lui envoyer des signaux de temps à autre.
Je ne sais pas, je ne veux pas faire de croix sur mon passé heureux. Est-ce si affligeant que cela, à en croire certains ?