J'ai frôlé l'insomnie, cette nuit. C'est si rare que j'avais envie de le noter quelque part. Vers une heure du matin, j'ai fini le roman que Miss R m'avait offert, L'Homme qui voulait vivre sa vie de Douglas Kennedy. J'avais de bons espoirs car je voulais lire un livre de cet auteur depuis un moment. Je trouve que l'intrigue fait un assez bon scénario de film, mais elle est prévisible, et sur le plan littéraire, je n'ai rien vu de fulgurant. (Désolée, miss R...)
Mes journées passent dans une ambiance étrange : à la fois angoissée par instant (avec des pointes selon les jours), anesthésiée à d'autres, ou encore tranquille. Je ne sais pas trop où en j'en suis.
Je lutte parfois violemment pour ne pas contacter Flûtine (avant-hier, par exemple) ou alors j'ignore royalement cela, sachant que c'est inepte (comme hier). Elle voudrait que nous nous voyions courant janvier, pour nous rendre nos affaires et "parler en face à face". Pour se dire quoi, exactement ? La grosse différence entre elle et moi, c'est qu'elle me souhaite d'être heureuse, qu'elle me dit que "ohlala qu'est-ce qu'elle va être chanceuse celle qui me rencontrera"; tout cela dans une sérénité plus ou moins apparente (un soulagement ?). Alors que de mon côté, l'idée que Flûtine soit dans les bras d'une autre me révulse toujours autant.
Sans doute cherche-t-elle à s'ôter de la culpabilité en agissant ainsi (-> tu as mal maintenant, pourtant tu seras tellement bien sans moi, avec une autre qui t'aimera vraiment), mais ma colère ne retombe pas et mon dégoût à l'imaginer avec Mamie Nova (ou une autre) reste le même.
Alors, pour lutter contre ces passages à vide et ces angoisses qui me coupent les jambes, j'agis. J'ai par exemple transformé ma table de cuisine. Cette ancienne table de salon était noire, et j'avais décidé de la garder lors du déménagement car elle tenait dans ma nouvelle grande cuisine. Mais la couleur me gênait. J'ai alors opté pour un enduit d'application (n°1), une peinture à glacis (couleur artichaut, n°2) et une cire mat (rouge, n°3), qui m'attendaient depuis août.
n°1
n°2
n°3
Le résultat final me plaît, même s'il ne faudra pas que je pose sauvagement des objets dessus :
Sinon, toujours dans mes "actions", j'ai rechargé la batterie de mon scooter qui ne démarrait plus. Je l'ai démontée puis remontée, branchée sur un appareil spécial, et tout fonctionne à nouveau. J'aime bien me sentir débrouillarde : cela flatte mon petit ego mal en point.
Pour le reste, je tâche de corriger un peu mais les copies avancent au ralenti. Ce n'est rien comparé aux cours qui n'ont pas bougé d'un iota. Evidemment, la reprise m'angoisse aussi beaucoup car je ne me sens pas reposée (euphémisme) ni prête à affronter certaines difficultés vaillamment. D'un autre côté, le rythme de forcené qu'on nous impose m'aidera à moins penser à Flûtine, peut-être...
Ah et puis sinon, je ne sais que faire pour les places de concert que j'avais achetées pour elle et moi (le 31 janvier) : c'était mon cadeau pour son anniversaire (le 9 janvier...) et nos trois ans (le 10...). Je ne peux les rendre; je vais avoir un mal fou à les revendre; je ne me vois pas y aller avec quelqu'un d'autre, ou alors je vais pleurer tout du long; je ne sais si elle ira ni avec qui si je les lui donne. C'est ce que l'on appelle un choix cornélien, si je ne m'abuse...