Défilé de profs, saison 2008-2009.
Le prof de lettres qui raconte sa fille hystérique et à demi folle à 14 ans ("Tu ne sais pas la dernière de ma fille ? Comme on parlait avec ma femme et qu'elle voulait qu'on l'écoute, elle a pété mon écran d'ordi ! Elle est folle."), qui est systématiquement en retard à tous ses cours et fait semblant de s'en offusquer ("Putain, c'était la deuxième sonnerie !?), et qui laisse tout aussi systématiquement traîner sur les tables ses déchets (gobelets de café vides, détritus Mc Do...).
La prof d'anglais qui "adoooooooooooooooore Rihanna, elle est TROP belle !", et commence presque toutes ses phrases par "Mon mariiiii..." ou bien, grande variante, par "Géraaaaard, mon mariiiiiii..." (qui est prof de sport dans le même établissement). C'est aussi elle qui a découvert tardivement que nous avions des classes en commun pour le voyage en Irlande...
La prof d'espagnol à la voix qui agresse, et qui s'occupe des pots, collectes d'argent pour les cadeaux, bûches de Noyel, Beaujolais nouveau... Quand elle en annonce cela en salle des profs à la cantonnade, tout le monde semble s'en préoccuper comme de sa première tétine, et elle parle toute seule. Elle fait aussi partie de ces gens qui commentent TOUT ce qu'ils font : ah ben tiens je dois trier ma pochette, et puis je vais prendre un verre d'eau, ah mais où est mon stylo, je vais retourner à ma voiture, il faut que je fasse mes photocopies en prévision de...
Le prof d'allemand aux deux cents cravates (le chiffre est véridique) qui parle très fort, râle tout le temps, contre tout et tout le monde, et semble avoir des propos scabreux en cours...
Les deux profs enceintes qui vont accoucher à une semaine d'intervalle, et se comparent le ventre à chaque fois qu'elles se voient: "Oh ça pousse, hein ?" Oui, c'est fascinant. Donner la vie, blabla, nous sommes d'accord, mais savoir comment elles vont accoucher, je m'en passerais bien certains matins.
La prof d'éco super engagée dans le syndicalisme, à la voix de fumeuse qui râcle le fond de sa gorge toutes les cinq minutes, un peu survoltée, dans les nuages. Elle fait partie de ceux qui me demandent mon nom, ma mtière etc. Le seul truc, c'est que lorsque je lui ai dit que j''étais là depuis septembre, elle m'a répondu, interloquée : "Hein, t'es là depuis vingt-sept ans ?!" Dans la lune, je vous dis.
Le prof d'histoire-géo de deux mètres, qui se donne des airs de prof parfait : à l'écoute, sympa, apportant des croissants à l'administration, qui sait tout sur la pédagogie et la psychologie des ados. Le pire, c'est qu'il essaye toujours de faire de l'humour, d'avoir de la repartie, ou de rétorquer le bon mot intelligent, fin et drôle. En plus, il sifflote tout le temps pour montrer comme il est de bonne humeur et heureux de travailler. Cet homme parfait n'a jamais estimé qu'il pouvait me parler.
Le prof de physique-chimie super exigeant avec les élèves, et qui leur fait peur : cheveux courts au-dessus, longs sur la nuque, ongles démesurément longs aussi, pulls informes et infâmes. Il se donne des airs d'ours inspiré. Il a une tendance à accaparer la parole, surtout en conseil de classe.
Le prof de math qui m'a marché sur les pieds (au sens propre) une fois en se précipitant dans ma salle de classe car ses élèves avaient un contrôle. Il est toujours stressé, ne cesse de tourner et virer en salle des profs car il ne tient pas en place, et parle à longueur de temps. Il tente d'être drôle mais est le seul à rire. Il a des airs de psychotique effrayants.
C'est ce qui me vient pour l'instant, en étant tombée du lit à sept heures...
Edit du 02 février : en voici deux ou trois autres...
Le prof d'anglais faussement classieux et so british qui parle dès qu'il le peut dans la langue de Shakespeare pour faire profiter de son accent à tout le monde. Généralement, il rajoute à cela un sourire sur le côté du genre :"Si tu n'es pas initié, you can't understand". Avec sa fausse mèche-banane pleine de gel, ça me gêne.
Les profs -toujours les mêmes- qui te croisent aux toilettes mais qui éteignent en sortant avant toi, comme si tu n'existais pas. Ben oui, enfermée dans un wc, je disparais comme si j'étais à Poudlard. Généralement, ce sont les mêmes qui ne se lavent jamais les mains avant de sortir.