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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
2 septembre 2009

Virgibri au rapport

Comme je me suis levée trop tôt, je fais une petite entrée ce matin. Au programme du jour, il y a les réunions free style par équipes pédagogiques (le truc drôle, par exemple, c'est que je ne connais aucun collègue de la classe dont je suis PP), repas sur le pouce, accueil des secondes (je vais être super impressionnante, on y croit).
Quand j'aurais fait tout ce que j'ai à faire au LycéeDésiré, j'irai me racheter un support de pommeau de douche car le mien a lâché hier matin. Ben oui, avant la rentrée, ce n'était pas possible; le fourbe a attendu le 1er septembre pour sombrer. Je jongle donc depuis deux jours dans ma baignoire avec le pommeau, le gel douche, la fleur de bain.

pommeau_de_douche

Retour à la maison où je me changerai pitêtre : je suis en jupe, aujourd'hui... Evénement notable pour ceux qui me connaissent. Ensuite, scooter pour filer à mes cours d'histoire de l'art...

Heureusement, je n'aurai pas lycée le jeudi, ce qui me permettra de ne pas trop stresser le mercredi soir. Bon, ceci étant, j'ai un travail monstre à faire pour entamer les cours vendredi. Le comble, c'est qu'il s'agira sans doute de ma pire journée de la semaine.

Allez, je finis de me pomponner. Bonne journée à tous, et une pensée pour mes amis collègues. On est  850.000, quand même...

Edit de 17h10 : je ressors enfin du lycée. Je suis assez vidée pour éviter d'aller chercher mon support de douche. Temps de pause avant mon cours du soir. Piouh, que d'énergie dépensée, déjà !

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1 septembre 2009

Desperate teacher

Ayè, Virgibri a fait sa rentrée. Elle a la tête farcie d'informations et d'une bonne migraine. Faut dire qu'une journée complète de réunions (pas toujours utiles) dans une salle à l'acoustique effroyable, ça n'aide pas.
Alors, bilan :
Je suis PP d'une classe de seconde européenne avec un collègue de math : ben vi, dans les établissement "difficiles", c'est comme ça que ça se passe. Précision : j'avais demandé à ne pas l'être dans ma fiche de voeux... De fait, mes élèves de seconde m'auront en français, en ECJS et en professeur principal... Gniark gniark gniark !
J'ai un emploi du temps pas mal : scindé en deux blocs (mardi-mercredi et vendredi-samedi), avec de belles plages possibles pour bosser et corriger...
Parce que je pense qu'il n'y aura pas une période sans copies, en fait : des devoirs communs, des ambitions réussites, des bacs blancs sont déjà prévus pour l'année...
Mon organisation de début d'année niveau cours doit être revue rapido : certaines collègues ont voulu intervertir deux séquences, alors que j'avais prévu de super enchaînements pédagogiques...
Sinon, l'ensemble des profs a l'air très dynamique et une foule de projets coexistent.

Desperate_Housewives

A part ça, pour vous faire sourire, j'ai noté deux trois choses.
Ce matin, en partant avec mal au ventre, passait à la radio une chanson des Rolling Stones que j'ai failli prendre pour un message subliminal concernant ma journée : "Emotional rescue".

Le proviseur a une tête de garçon de boucher mais le charisme d'une huître. Il a un tic langagier : il répète à l'envi "à un moment donné".

Et puis son discours aux petits nouveaux sonnait parfois comme celui d'un prêtre ou d'un gourou : "Ne restez pas seul..."

Voilà, donc je suis une grande fille, maintenant : j'ai mon beau casier à l'étiquette rose pétard. Je le prendrai en photo pour Emy dans les jours prochains, promis.

Je retourne bosser avant de dîner devant la saison 5 des Desperate. Parce que je le vaux bien.

3 juillet 2009

Sous les pavés, la plage

J'ai été bien accueillie hier au LycéeDésiré. J'y suis restée de 14h30 à presque 21h. J'ai décidé de m'éclipser après le pot de fin d'année, car je me sentais entre deux eaux pour le repas (à la thématique amusante :  "petit mini bikini" !). Il faut savoir, parfois, se retirer sans chichi, je crois.

DSCF3475

L'équipe de lettres est chamarrée et rigolote : trois collègues super girly (vernis rouge, talons, mini jupe ou robe transparente, décolletés, chaussures de rechange pour la fête, etc), trois très effacées, les autres entre ces deux catégories. L'une est très branchée astrologie et tirait les cartes, une autre encore fait de la recherche avec le CNRS sur Flaubert... Une équipe variée, dont tout le monde me dit le plus grand bien, et c'est rassurant. Il faudra simplement que j'y trouve ma place.

Alors, au final, à la rentrée prochaine, j'aurai une bonne seconde, une STG, une ES, auxquelles s'ajoutent des TPE et l'ECJS (éducation civique, juridique et sociale). Traduction pour tout le monde : plein de boulot ! Mais cela me plaît. J'ai juste une crainte pour l'ECJS, car je n'en ai jamais fait. Je vais donc potasser ça pendant les vacances.

Les collègues sont prêts (il n'y a qu'un seul homme, mais je dois basculer au masculin mon accord même si le tout est trèèèès féminin) à m'aider. Globalement, cela me change aussi... J'ai les manuels en main, ma fiche de voeux est faite : yapluka bosser !

Mais je n'oublie pas une chose : je suis en vacances, et je vais devoir en profiter afin d'arriver en septembre en forme.

DSCF3477

Et je commencerai demain avec Ed, Emy, Micahuète et Comtesse en prenant un pot !

11 juin 2009

Le professeur imaginaire

Moli_re_malade_imaginaire

Au collège A la garderie, les élèves ne tiennent plus en place. Et les conseils, c'est seulement la semaine prochaine... La fin des cours, le 26. Vais-je tenir survivre ?
Ce matin, petite initiation au genre théâtral. Les questions fusent. Les plus belles :

* Madâââme, ça existait les avions au temps de Molière ?
* Et le Coca-Cola ?
* Et les voitures ?
* Ben oui, les voitures ça existait, espèce de teubè ! Tu crois qu'ça vient d'où les Ferrari ?
* Madame, Molière, c'est avant Jésus-Christ ?

J'en ai oublié d'autres, vous m'excuserez... Mais au bout de trois heures, j'ai la tête farcie de Ferrari à manivelle, entre autres.

Sinon, mon amie la secrétaire du principal tarde à envoyer mes demandes de remboursements kilométriques : il faut faire parvenir chaque mois un bilan de mes jours travaillés. Celui de mai n'a toujours pas été fait. Elle accusait une certaine impatience face à mes réitérations polies mais je sens que je vais devenir plus sèche, à force : le Rectorat a déjà quatre mois de retard de traitement. Ce dont se fiche la secrétaire, qui traitera ça "quand [elle aura] le temps, et puis de toute façon, ils feront un rappel d'un coup". Mais oui, et la marmotte, elle emballe le chocolat.

Ah et puis ce soir, à minuit, les résultats des mutations tomberont. J'y crois sans y croire tout en y croyant un peu mais pas trop hein. Faudrait pas espérer.

Quoique...

28 mai 2009

Rouge laqué, comme le canard

schtroumpf_cadeau

J'ai donné un cours particulier de philo, ce soir. Sujet choisi par mes soins : "Peut-on désirer sans souffrir ?"
Bon, le bilan, c'est "pas vraiment, même si on le veut". Je maîtrise l'art de la synthèse, hein ?
Sinon, en début de cours, la mère de mon élève (aujourd'hui en terminale, alors que je l'ai connu en 4ème...) est arrivée avec un petit paquet sous le bras : c'était une parure Waterman rouge laqué. Je n'en suis pas revenue. Comme ça, sans raison.

Snapshot_20090529_2

Snapshot_20090529_1

A part ça, les schtroumpfs ont été infernaux ce matin. Je dois absolument prendre le temps de vous raconter deux trois choses édifiantes...
Mais avant, repos de la guerrière. Demain , cours puis Karouf puis Tati puis BHV ! Piouh...

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27 mai 2009

IIIII IIIII IIIII IIIII IIIII...

violence__cole

Ce matin, j'ai fait un essai approximatif  avec la 6ème sport : j'ai mis une barre en face du nom de chaque élève, à chaque fois que je devais intervenir pour le reprendre, le faire taire, lui suggérer de copier la leçon, etc.
En 55mn de cours, j'ai comptabilisé au total 45 interventions environ...
Il a aussi fallu que je fasse venir une CPE en cours pour lui demander si ces chers petits pouvaient nettoyer la salle eux-mêmes : du jet de boulettes de papier, nous sommes passés au lancer de marqueur, stylo, règle... Ils s'agitent dès que j'ai le dos tourné. Donc, sur les 55 mn de cours, j'en retire 5 de visite de la CPE. Ce qui nous ramène à une intervention par minute à peu près...

Sinon, sur le grand débat du moment (à lire avec une voix nasillarde et le petit coup de trompette avant : "La violence à l'école"), aux relents politiques douteux, voici un article fort intéressant à lire. J'apprécie en particulier la réponse à la dernière question.

12 mai 2009

Impuissance

prof_et_jagger

www.dadoubd.canalblog.com

C'est moi, ou ce genre de nouvelles se banalise ? Je commence à me dire qu'à force d'effectuer des remplacements un peu partout, j'ai opté pour une prise de recul vitale mais pas toujours efficace.
Mon collège actuel, je n'en parle guère, parce que chaque cours heure passée sans trop de fracas me semble être une victoire. Je suis flic, pas prof. Je ne vois même pas ce que j'enseigne vraiment... Et pourtant, vous me demanderiez de vous décrire ce qui ne va pas, ma description paraîtrait presque ridicule aux yeux de certains lecteurs. Tout ce que je peux dire, c'est que j'ai souvent l'impression de vivre dans un monde parallèle, où mes règles de vie basiques ne sont qu'illusion : leur absence de limites m'effraie, parfois; me peine, toujours.
Alors oui, il m'arrive de cesser de couvrir leurs voix, de les regarder s'agiter sans que cela les perturbe, d'attendre de reprendre pied pour recommencer à lutter... C'est ça, ou j'en attrape un par le col. C'est ça ou je tombe dans la déprime. C'est ça ou je pleure en cours.

Et pourtant, pourtant, comme dit Peps, et tout le monde ne comprendra pas cette contradiction, c'est le plus beau métier du monde...

Edit du 13 mai à 13h30 : encore aujourd'hui, une agression...

3 avril 2009

Compact comme un sushi

Sushi_02

Ce matin, pour la première fois vraiment, je crois que j'ai été un peu dépassée. En faisant rentrer la sixième sport en cours, je cause avec un élève d'un détail sur le pas de la porte. Soudain, je vois James par terre, sa chaise tombée. Dans le brouhaha ambiant, il ne m'entend pas. Il se précipite alors vers Bombay, sans doute responsable de sa chute. Et là, je n'ai guère le temps d'agir : James accule Bombay dans un coin, lui donne des coups sourds (genou dans l'estomac, par exemple). Je leur crie d'arrêter; quelques autres se collent à eux; je bouscule ceux qui me gênent, j'attrape James par le sweat, qui décolle presque sous ma force... Il n'a qu'une envie, c'est d'y retourner, mais mon intervention semble l'étonner. "Me touche pas !" commençait-il par dire, mais sa phrase s'efface quand il voit que c'est moi...
Je hurle qu'il va prendre la porte. Je fonce au bureau, avec un bon coup de sang. J'en ai trois ou quatre qui viennent fouiner au-dessus de mon épaule pour voir ce que j'écris. Je les renvoie sèchement, sans grand succès : c'est à qui emmènera le fautif dans les couloirs. Bombay vient aussi, pour me dire que c'est lui qui a cherché James. Grand bien lui fasse, je le renvoie aussi puisqu'il a fait tomber James au début.
Je relève la tête, et, justement, plus de James à l'horizon. "Mais Madame, il est sorti, vous lui avez dit !" Je suis furax. Je comprends avec du recul que je suis partie trop vite vers le bureau... Pas le temps de faire un rapport, le zozo revient dans la classe, je nomme l'un des délégués pour les renvoyer vers la CPE.
Malgré tout cela, le "calme" a été fort relatif ensuite. Les élèves ont vu mon énervement et se sont rassérénés pendant cinq minutes. Ensuite, la classe a repris ses mauvaises habitudes.
Et j'en ai viré un troisième vingt minutes après, car il ne cessait de parler à voix haute de tout ce qui lui passait par la tête.

A part ça, impression d'avoir mal géré l'affaire. J'ai rédigé le rapport après mes cours. Je ne sais à quoi il servira. Le contact physique brutal que j'ai eu avec eux m'a perturbée.

Sinon, un petit scooter de 50cm3 au bruit de moustique géant ne savait pas conduire ce matin : il s'est accroché à mon rétroviseur.

Et là, j'ai très envie d'un japonais. D'une orgie de délices japonaises.

31 mars 2009

Sakapus is back again

Sakapus, la délicieuse et talentueuse prof que j'ai remplacée pendant six mois, m'a envoyé un mail hier soir, que je découvre au matin. Tenez-vous bien : je me suis trompée dans une référence sur la liste de Bac envoyée, et elle voudrait que je corrige moi-même cette coquille et que je lui renvoie la dite liste...
Je précise que je l'ai évidemment faite au format Word et qu'il n'y a aucun souci pour que Sakapus se bouge les phalanges et tapouille elle-même. D'autant qu'elle devra le faire pour les dernières séquences. Pensez-vous qu'elle va me demander de compléter la liste jusqu'au Bac ?
Mystère...

shadocks_1_

21 mars 2009

La journée de la jupe

ecole_publique

Le souci des miroirs grossissants ou des loupes, c'est qu'ils peuvent déformer. Le film n'y échappait pas hier soir, forcément. Si l'on passe sur les incohérences et les impossibilités notables (les profs et le principal devant les caméras et "se lâchant", le jeune fille qui pianote sur le portable du grand méchant pendant que la prof cause avec son arme à la main, le coup de boule qui laisse Adjani sans une marque ni un nez cassé, les ados qui ont l'âge d'être en seconde ou première, les voir sortir de la salle sans aucun policier autour, etc...), ce film a été un coup de poing pour moi, je crois.
Certes, ma soirée avait été un peu lourde et j'étais légèrement à cran. Mais quand même. Comme le disait Télérama, le film commence sur une critique incisive, et s'achève en tragédie. On le sent. On est au coeur d'une tragédie moderne.

Les mots des collégiens sont ceux que j'entends, leur violence, leur absence de limites, leurs incohérences (que le scénario met bien en valeur : racisme, expressions toutes faites, notion d'honneur variable...) sont celles auxquelles je suis souvent confrontée.

Mettre en avant les origines arabes de la prof (et celles d'Adjani, n'oublions pas qu'elle est métisse) à la fin du film est une idée lumineuse (l'acteur qui joeu son père est très charismatique, d'ailleurs). Et cette réplique admirable après avoir entendu la prof parler arabe :

_ Madame, vous n'aviez pas dit que vous étiez...

_ ... prof de français. Je suis prof de français.

Toute sa foi d'enseignante est là, toute sa foi en l'école laïque, toute cette foi qui ne suffit pas à les sauver, à les amener plus haut qu'eux-mêmes, à transcender les inégalités, les injustices...

Jusqu'au bout, Sonia, cette enseignante abattue par tant d'idéaux déçus, aura voulu protéger ses élèves. Elle aura voulu être une justicière.

La dernière image, celle des filles en jupe devant son cercueil, est une jolie boucle, quoiqu'un peu surfaite. Je me suis dit, en me retenant de pleurer, que cela avait été peut-être sa seule victoire.

Moi, j'ai fait le bilan de mes échecs : échecs de prof, échecs de coeur, échecs de poids.

Et j'ai cessé de me retenir de pleurer.

(Mardi à 11h, Isabelle Adjani est l'invitée de l'émission Le fou de roi sur France Inter). Et n'hésitez pas à réagir, à donner votre avis, tout ça, parce que ce film s'y prête, forcément, et que c'est l'un des enjeux de celui-ci !

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