Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Prof et plus si affinités
Archives
Prof et plus si affinités
5 janvier 2010

What a day !

3h30 : réveillée par Clochette qui faisait ses pattes sur mon tapis de gym (enfin, celui que j'ai piqué à S. il y a des lustres).
5h : zut, je suis en retard ? Ah non, je peux me rendormir un peu...
6h50 : les chats s'affalent sur moi car ils me sentent éveillée. Je traîne un peu car je commence à 9h ce matin.
7h30 : petit-déj. Deux biscottes, un jus de clémentines, deux espresso, un bol de céréales.
8h25 : je pars enfin alors j'avais prévu de décoller à 8h15 maximum pour faire des photocopies. Je n'ai pourtant pas arrêté.
8h40 : arrivée au lycée, je salue ceux que je croise et qui me souhaitent un machinal "bonne année" (ça durera toute la sainte journée, avec quelques bises bien senties). J'attaque mes photocopies, mais la diabolique machine qui les fait refuse d'être ma copine. Un tiroir se bloque. La dame chargée de la repro vient m'aider. Et vlan, les agrafes ne passent plus après la remise en route. Pffffffffffff !
8h45 : je lis les infos sur le grand tableau blanc, et découvre une réunion pour mardi prochain en tant que PP de seconde.
8h50 : je croise enfin mon camarade de TPE, alpagué par une collègue d'HG qui ne le lâche pas. Nous parvenons tant bien que mal à causer des dits TPE, qui semblent s'annoncer catastrophiques. Nous prévoyons nos séances, et je découvre que pendant deux d'entre elles, je ne serai pas là à cause de réunions et/ou de sorties, et que je serai seule dans trois semaines.
9h : je file donner mon premier cours de la journée avec les secondes en demi groupe.
9h55 : récréation. J'apprends par Asa qu'il y aura aussi réunion pédagogique de lettres mardi prochain et que le  Bac blanc se déroulera la première semaine de février. Youpi. J'appréhende un peu le cours suivant, avec les STG.
10h10 : je retrouve donc mes chers STG. Un seul d'entre eux répond à mes voeux de bonne année. Je leur rends leurs DST de 4h sur le théâtre. J'ai retiré des points à ceux qui avaient perturbé le bon déroulement de l'épreuve. Je parle de leurs erreurs de lecture des consignes ("Ben fallait le dire !") et les trouve dispersés, comme d'habitude.
11h : ils quittent le salle assez brutalement, et une élève m'apprend que les oraux prévus pour l'après-midi, "c'est pas possible, m'dame, on a cours". Désabusée (je les ai reportés trois fois, et affichés depuis un mois), je réponds agacée : "Eh bien tant pis, que voulez-vous que je vous dise ?". Je le regrette aussitôt, mais il est trop tard.

Professeur_ane

11h05 : j'ai trois heures de trou. Je descends en salle des profs (non chauffée). J'appelle la responsable du théâtre de la ville pour fixer les sorties culturelles de mes élèves. Elle est trèèèèèès bavarde : je ne peux raccrocher qu'à 11h50.
11h50-midi : je lis les bilans et les consignes que nous allons donner en TPE l'après-midi.
Midi : je pars déjeuner avec Dolly.
12h50 : j'essaye de me prendre un thé citron à la machine, mais ma pièce de deux euro est refusée.
13h-13h55 : je corrige deux copies, presque trois; je vois Krakoukass mon co-PP (tout content de me retrouver, et m'admirant en train de corriger...).

cracoucass

13h55-14h : je discute avec Katarina, une prof philo rousse pleine de charme et drôle, et nous montons ensemble en cours.

prof_philo

14h-15h : cours avec les ES. Je pensais avoir fini une lecture analytique avant les vacances, mais que nenni. Nous en sommes loin. Je la reprends donc, en espérant naïvement l'achever demain.
15h : récréation. Nous découvrons dans nos casiers les dates des conseils de classe. Une gageure. Celui de mes secondes est mi février. Autant dire qu'il faut arrêter les notes très tôt...
15h15-17h10 : deux heures de TPE, dont une, seule. Les élèves sont assez dispersés et ont besoin d'être cadrés sur tous les plans. Epuisant. Je ressors de là avec la migraine, qui revient en force.
17h45 : retour maison. Les chats me font la fête. Je suis censée corriger quinze copies de type Bac. Seconde gageure de la journée. Ma tête demande pitié. Et pourtant, je tapouille cette entrée... qui m'a pris trente minutes : le temps d'une correction de copie.

Publicité
11 décembre 2009

Liste de listes

Bilan rapide sur environ deux semaines

listes

Deux paquets de copies corrigés, quatre récupérés (suis mauvaise en calcul, oui).
Deux lectures analytiques prêtes, deux livres achetés pour peaufiner le cours, deux pièces de théâtre prévues en lecture, des places en sus pour des spectacles.
Un DST de quatre heures pour les premières, dont deux où je les surveillais. Les STG causaient et faisaient salon à 10 heures, en ayant rendu leurs copies (rapides à corriger, du coup). Les ES ont manqué de temps, eux...
Un roman d'anticipation et des exposés sur des oeuvres de Zola prévus pour la rentrée avec les secondes.
Deux dissertations et des contrôles de lecture pour les premières en janvier.
Trois conseils de classe de deux heures, dont un sur un jour de repos.
Trois heures d'oraux blancs pour des élèves volontaires.
Quelques rapports.
Deux réunions parents-profs, dont celle d'hier alors que je ne travaille pas le jeudi. Rentrée à 21 heures. Au total 36 parents rencontrés.
Une nouvelle élève incorporée en seconde, avec tous les cours à lui faire rattraper.
79 bulletins remplis, toujours de façon très complète dans les appréciations.
Une prof agressée que j'ai ramenée hier soir car elle craignait d'être attendue à la sortie, même si cela était hautement improbable.
Des parents reconnaissants, qui donnent envie de continuer dans la même veine.
Une soirée prévue la semaine prochaine avec mon petit cercle littéraire (raclette à la maison !).
Une sortie théâtre en tant qu'accompagnatrice vendredi soir prochain.
Une commission mardi après-midi pour présenter mon projet de lutte contre l'homophobie.
Ma collègue Tine agressée méchamment en cours par une élève sombrant dans l'extrêmisme à cause du cours sur Voltaire... Au final, l'élève a été exclue et Tine a reçu deux kilos de dattes de la part des parents, honteux de l'attitude de leur fille.
Un essai à faire avec un rétroprojecteur pour des séances vidéo sous peu (Gabin et Molière, pas des films pour occuper les élèves seulement, hein).
Quatre mots dans des carnets.
Les cours du mercredi soir au Louvre et l'achat du cadeau de Noyel de ma mère (une montre).
Des envois postaux divers et variés, mais la Poste avait une panne informatique.
Du métro avec Comtesse pour aller chercher Zelle.
Ikea pour le sapin, la déco de celui-ci, et des petits gâteaux aux mûres préparés à la dernière minute.
Et demain, après les cours, pot avec Emy.

Allez, je vais respirer un peu devant Canal+, puis séance miam devant la saison 1 d'Ally Mc Beal (qu'est-ce que je me retrouve en elle, dites donc !).

5 décembre 2009

Quand la forêt vous prend...

Hier, ma journée fut longue, longue, longue... Entre les heures mortelles avec les STG (j'ai failli m'endormir et je me trouvais très mauvaise prof, alors que j'avais fait ce cours de façon fort enlevée et enjouée aux ES), un petit Hugo (Victor, je ne parle pas de l'un de mes élèves) en seconde, et pour finir un conseil de première qui m'a semblé s'étendre à cause de ma fatigue, j'étais contente de rentrer chez moi le soir.

Victor_Hugo

D'autant que ce matin, c'était réunion parents-profs avec remise des bulletins en seconde dès 8h30. J'ai vu bien plus de parents que prévu (j'avais un planning, que j'ai tenu de main de maître, alors que mon co PP avait 20mn de retard sur ses créneaux horaires hyper sophistiqués), et ça m'a fait du bien de me sentir, pour la première fois vraiment, légitimée sur un poste.
Pas de remarques sur : mais quand partirez-vous ? qui vous remplacera ? qui remplacez-vous ? respectez-vous le programme ? nos enfants prennent-ils du retard ?, et j'en passe.
Là, quelques parents m'ont remerciée d'être investie dans mon travail, de tenir le blog, de leur parler mais surtout de les écouter, de faire un "programme génial" (dixit). Certains élèves craignaient de passer avec PR (prof rigide = mon co PP) et semblaient noués devant leurs parents. J'ai toujours tenté de les mettre en valeur, sans les tancer vertement. Les plus faibles et travailleurs, je les ai motivés. Une mère était prête à disputer sa fille, et s'est retrouvée embêtée quand j'ai dit que j'aurais eu envie de lui donner les encouragements... La gamine était incrédule. Elle avait déjà eu un rdv avec PR auparavant, et avait pleuré devant lui.

Voilà, tout cela me met du baume au coeur, car l'ambiance en STG me fait souvent douter. Il faut que je me remette moins en cause, et que je délègue une part de responsabilité aux élèves quant à la moyenne catastrophique (je n'ai jamais vu cela, toutes sections confondues, en sept ans de carrière) et à l'atmosphère lourde en cours.

Sinon, comme prévu, je suis allée chercher mon beau sapin Robin des Bois chez mon amikea. Il y avait beaucoup de monde, mais je suis astucieuse. Dans ma twingo, ça sentait la forêt. J'adore !


Pub La Vosgienne avec Dominique Lavanant 1994

27 novembre 2009

Aïdez-moi

Aujourd'hui, c'était l'Aïd. Mes STG l'ont tous fait. Certains ont dû se convertir hier. Mouarf.
Pas grave : j'avais mille choses à faire, dont le pré conseil de ma seconde avec mon co PP. Cela n'en finissait plus, et je sentais la moutarde me monter au nez progressivement. Il faut dire que sur le plan pédagogique, nous sommes aux antipodes. Par exemple, une élève qui a des difficultés bosse comme une folle. Elle parvient à plus de 10 dans pas mal de matières, sauf en math. Par ailleurs, j'ai appris en rencontrant sa mère que celle-ci avait perdu sa soeur en septembre. La gamine vit très mal la mort de sa tante. Je propose d'envisager les encouragements, pour lui redonner confiance et lui montrer que nous sommes là. Et puis mince, pour le moral, quoi ! Cela ne nous coûte rien. Eh bien, non : monsieur coincé (il faut que je lui trouve un surnom : z'avez des z'idées ?) refuse. Il ne veut pas entendre qu'il ne s'agit pas que de notes...
Le pré conseil a duré 1h40 et a failli me déclencher une migraine tant je luttais pour faire bonne figure par instant... Bon je l'admets, à d'autres, je l'ai envoyé dans la ligne des trente mètres. Je me flagellerai avant de dormir.

horloge_math

Comble de tout, une heure après, nous étions convoqués chez l'adjoint pour préparer le conseil (oui, c'est donc un pré pré conseil...). J'avais des envies de me pendre : entre l'adjoint qui a deux de tension et mon co PP rigide, j'avais l'air d'une danseuse du french cancan en comparaison... D'autant que le matin, mon collègue avait tenté de justifier les réclamations des élèves à son égard, et craignait, je pense, d'être houspillé. Hum.

Pour finir ma journée, j'ai enregistré les notes des commentaires composés de ES et rentré leurs moyennes : un désastre. Deux élèves ont au-dessus de 10.

Enfin, j'ai pris le temps de répondre à une amie de ma petite élève gay. Cette dernière servait de pigeon voyageur, et m'a transmis un texte écrit par sa copine d'une autre classe. Donc, sans savoir son nom, je lui ai répondu. J'espère que demain elle ira voir Jeanne, sa prof de français, qui est déjà au parfum... Mais le texte, je l'ai gardé et j'ai été la seule à le lire. C'est peut-être naïf, mais cette confiance me touche.

Allez, il est temps de dîner, je pense. Mon cher collègue lancerait son chronomètre de montre pour calculer en combien de temps je mange, peut-être : tenez-vous bien, quand la sonnerie de récré retentit, il l'enclenche. Il a programmé sa montre pour qu'elle bippe au moment de remonter en classe...

26 novembre 2009

Promenons-nous, dans les bois...

Je viens de rentrer d'un cours particulier, après avoir laissé le plombier me sauver des tuyaux bouchés dans la salle de bain.

chat_violence

Je découvre, atterrée, deux mails du lycée. Le premier, c'est un avis d'exclusion à l'encontre des deux élèves qui sont venus m'agresser verbalement devant la salle des profs. Soit. Je ne sais si cela arrangera les choses, mais au moins une réaction existe.
Le deuxième, c'est un mail du PP des STG qui me tient au courant des événements de la journée. Mes collègues ont débrayé cet après-midi, suite à un acte violent qui a eu lieu à 9h (du mobilier a été lancé par la fenêtre depuis une salle en étage). Apparemment, l'administration aurait réagi en balançant des exclusions et des sanctions pour redresser la barre (on avait l'impression ces derniers temps que les élèves prenaient de plus en plus de libertés et qu'il n'y avait aucun signal fort des chefs). D'où le mail n°1, en fait.
Bon, ben, c'est mega fun et surprenant, la vie au LycéeDésiré !

Publicité
25 novembre 2009

Communication

Rien que de très banal (?) :

enseignant_poilodent

  • quatre heures de cours dont le première mortellement ennuyeuse avec un groupe de seconde.
  • deux rapports en deux jours sur les STG. Celui d'aujourd'hui porte sur un élève qui est venu m'agresser verbalement à la récré devant la salle des professeurs.
  • après cet esclandre, énervée et dépitée, j'ai fait cours. J'ai fui vers la cantine car je devais faire passer des colles à des volontaires de première.
  • ayant fui, j'en ai oublié un rdv avec une mère d'élève. Heureusement, elle ne m'en a pas voulu d'avoir attendu 20mn et de ne pas m'avoir rencontrée...
  • toute petite dans mes souliers, je l'ai appelée ce soir. On a fait l'entretien par téléphone, et elle était charmante. Ouf !
  • les colles ont été fort moyennes : notes entre 7 et 10. Les élèves ont beaucoup de mal à réexploiter leurs connaissances et les points vus en cours.
  • ma petite élève gay communique avec moi par mail de temps à autre (une de ses amies n'ose parler à Jeanne, ma collègue de lettres sympa), et  semble prendre un peu d'assurance en cours. Je ne sais s'il y a un lien de cause à effet, mais j'aime à me le dire.
  • ce soir, je vais voir un humoriste au théâtre. Cela me fera du bien, j'espère.

Et vous, what's up ?

24 novembre 2009

Mon ego et moi-même

Ben_tout_est_ego

Avant de m'atteler à corriger des copies, sachez que les STG ont fait grève à ma place ce matin, mais juste une heure : celle de mon cours. Sont pas futés, vraiment.
Ceux qui devaient passer un oral avec moi cet après-midi ont annulé (enfin, le garçon n'a pas eu le courage des filles de  me le dire).
Ensuite, j'ai crû que les ES ne viendraient pas pour une petite heure de cours de français à 14h, mais si ! Donc mon ego est remonté quelque peu par rapport au matin. Nous avons décidé avec mon collègue d'annuler les  TPE afin que je ne souffre pas pendant deux heures, seule...
Sinon, je me sens bien dans cet établissement, vraiment. J'y ris, on m'y connaît, on m'appelle par mon nom, je râle comme les autres, on se soutient mutuellement. Les documentalistes m'ont même demandé d'écrire une petite critique "coup de coeur". A moi. Rien qu'à moi. Et mon blog pour les élèves tourne à 35 visites quotidiennes environ.
Pardon pour ceux qui le sont encore, mais je suis heureuse d'avoir quitté le statut de TZR.

Allez, les copies m'attendent ! Et je n'ai pas oublié Orlan etc...

Edit de 19h30 : Au secours, sauvez-moi ! Les copies me font peur : j'ai trouvé des "contes orientalaux" et "par simple intuissiant" ou encore "pour exemplifier"... Et tout cela en ES. HELP !

3 novembre 2009

Retour au réel

copies

Allez, c'est juré, j'attaque un paquet d'interrogations juste après cette petite entrée. Il me reste deux jours pour les faire (enfin trois, car je n'ai pas cours le jeudi), mais le souci, c'est que je n'ai même pas ouvert une seule copie de type Bac alors que j'en ai 42 à corriger en sus des interros. Sans compter celles des commentaires maison que j'ai donnés pour la rentrée et les contrôles de lecture prévus aussi au retour... Nawak, vraiment.
Donc aujourd'hui, un paquet, et des cours si j'ai fini. Faut dire que la météo n'incite pas à sortir, là. Une chance.
Ah et puis il faudra aussi que je vous parle des prix littéraires tombés hier, à l'occasion. Pour le Renaudot, je suis perplexe, vraiment...

Edit de 12h30 : le paquet est terminé ! Ce type de devoir est plus rapide à corriger (dix minutes "seulement" par copie), mais tout aussi déprimant que le reste... Seuls deux élèves sur 28 ont la moyenne. Je leur demandais de réfléchir, voyez-vous... Je vous donne la plus jolie perle du jour : "Jean Marie Arouet alias Jean de La Fontaine..." Là, pause repas et j'aviserai ensuite : cours ou bien copies...

1 novembre 2009

Charbonneuse

charbon

Il y a des jours où je vois tout en gris. Gris souris, gris cendré, gris tout court.
Après une nuit de cauchemars assez terribles et de réveils en sursaut, j'ai décidé de m'attaquer enfin au travail à faire pour le lycée. Les bras m'en tombent tant cela me paraît énorme. Je ne parle pas des copies, qui sont finalement monnaie courante dans notre métier. Mais plutôt de ces fameuses sorties au théâtre qui me bloquent totalement. Je me sens ridicule et dépassée. Inapte. J'ai enfin envoyé un mail à la responsable du théâtre local, mais cela ne m'avance guère : je dois choisir une pièce obligatoire pour chaque classe de première, avec en sus une autre pour les volontaires. Je ne sais pas de combien le lycée pourra aider, ni s'il reste un peu de budget pour mes classes.
Mes collègues ont prévu en gros huit sorties (!) comme une fleur, alors que j'en suis toujours au point mort. Je sais que je vais lutter avec certains élèves, pour qui cette dépense sera scandaleuse. Je suis donc toujours dans le flou total, et mon inaptitude à préparer tout cela annihile mon énergie. Il y a des moments où j'aurais envie d'en pleurer, car je ne supporte pas de ne rien maîtriser...

Pour la seconde, pas de théâtre en vue avec moi, mais je voudrais les emmener très vite au musée d'Orsay avant que les travaux ne commencent (et que certaines toiles ne partent aux quatre coins du monde mi décembre). Cela aussi, je dois l'organiser...

Ensuite, j'ai trois contrôles de lecture à préparer, dont un qui me laisse perplexe. Je dois prévoir le planning des oraux d'entraînement pour novembre, tout en sachant que certains élèves vont se défiler, et que cela tombera soit sur mes jours de repos, soit le matin tôt ou tard l'après-midi.

Reste encore l'intervention contre l'homophobie à prévoir et à lancer, et, évidemment, les cours sur le théâtre à prévoir, les paquets de copies de type Bac à corriger, les notes à rentrer sur le logiciel des moyennes...

Et puis là, la pluie cogne contre mes vitres. J'aperçois à peine les tours de la Défense au loin. Je porte un simili pyjama d'intérieur, avec une grosse polaire peu flatteuse. Je vais remanger des piccolini ce midi, avant de réattaquer mes cours.

Journée grise. Vert-de-gris.  Au charbon.

17 octobre 2009

Une surprise par semaine !

Quelque chose d'étrange m'est arrivé ce matin,  à la fin de mes deux heures de cours avec les ES. Amouna, élève un peu dissipée et souvent en franche camaraderie avec un groupe de garçons hâbleurs, est venue me voir. Elle a patiemment attendu que le dernier élève, le plus lent, sorte de la salle. Elle avait l'air embarrassé.
Elle m'a demandé si je serais d'accord pour qu'intervienne en cours une association, et qu'elle préférait me le demander à moi plutôt qu'à l'administration directement. Forcément, je demande quel type d'association. "Une association contre l'homophobie".

symbole_femme

Et pas la moindre, apparemment : la LGBT. Amouna a un contact dans l'association, qui a l'air de connaître les procédures : le lycée doit inviter des intervenants extérieurs à entrer dans l'enceinte de l'établissement, avec une autorisation. J'avais remarqué des rainbow flags (elle semble ignorer le sens de la chose car elle découvrait l'expression dans ma bouche, même en lui montrant sa dernière copie parsemée d'arc-en-ciel) et le symbole de la femme, disséminés sur sa trousse ou ses feuilles...
Je ne m'avance pas trop, et dis qu'il me faudrait plus d'informations si je veux parler en plus hauts lieux de cette idée.

Avant de sortir de la salle, je lui demande, en précisant bien qu'elle n'a aucune obligation de me répondre, pourquoi elle s'investit dans ce type de lutte et d'association. C'est une fausse question et je le sais, mais Amouna ne s'en doute guère, je crois. Elle bafouille, rougit comme un coquelicot, et me fait deviner qu'elle est gay. Les seuls mots qui ressortent de son embarras, sont "Ben... moi...", accompagnés d'un geste de la main.

Je lui dis qu'elle peut me parler quand elle le veut, si elle me comprend bien. Je la rassure en banalisant l'aveu, et pour cause.

Ceci étant, je descends les escaliers en souriant, dans un premier temps : la confiance qu'elle me porte en moins de deux mois de cours est touchante et flatteuse, surtout que je ne suis pas prof principal de la classe. Mais que faire de cette bombe à retardement concernant l'association ? Justement, je ne suis pas PP. Je ne suis pas l'infirmière, non plus. Et encore moins CPE ou CO PSY.

Je n'ai pas non plus souvenir d'avoir parlé d'homosexualité en cours, ou de tolérance à cet égard. Alors pourquoi Amouna m'a-t-elle choisie ? Ai-je été percée à jour sans le vouloir, contre mon gré ? A-t-elle déjà ce fameux gaydar que je n'ai pas ? Damned !

Il me reste deux ou trois alternatives : m'assumer et revendiquer le droit des homosexuels au sein du lycée ou me montrer gay friendly, comme on dit. Cela me créerait une sacrée réputation, là... Ou bien refiler le bébé et l'eau du bain à autrui, ce qui ne me convient guère non plus : si Amouna s'est adressée à moi, et qu'elle est sincère, elle m'a tendu une perche, que je ne peux décemment laisser tomber sans rien faire. Ou encore essayer de lui parler à part, afin de savoir ce qu'elle veut vraiment au travers de cette intervention, qui pourrait aussi la mettre en porte-à-faux dans la classe ou le lycée : elle est arabe ET gay... Dernière solution, que je dois envisager même si cela ne m'arrangerait guère : je lui plais... :-s

Bon, vivement les vacances, que je ne doive pas gérer un Jack-in-the-box toutes les semaines...

jack

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Newsletter
19 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 420 309
Publicité