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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
8 septembre 2012

Il existe encore des contes de fée

Hier, j'ai vécu l'un de ces moments qui justifie tout le travail fourni, les coups de blues et les déprimes momentanées, qui dépasse les attentes et surprend, au bon moment.

baguette magique

Après mes cours du matin, une surveillante frappe à la porte et me demande si je suis bien Mme Virgibri. J'acquièsce. Soulagée, elle me dit que quelqu'un me cherche partout, c'est une maman.

Très vite, je réfléchis et me dis qu'il n'est pas possible que j'aie commis un impair en une journée de rentrée, quand même. Et j'aperçois la dame. Je la reconnais : c'est la mère de l'un de mes anciens élèves de seconde (en 2011-2012). Je l'avais rencontrée par deux fois à l'époque où j'avais son fils , et eu au téléphone. Atteinte d'un cancer, elle gérait ses enfants au mieux, car le père était "absent". Son fils, R., avait de mauvais résultats en seconde car son voeu de fin de troisième n'avait pas été respecté : il rêvait de faire un BEP comptabilité, et ses professeurs l'avaient poussé à aller en seconde "car il avait le niveau". Ce genre de logique me donne des boutons, mais je ne m'y attarderai pas.

Il était donc malheureux. Il attendait que l'année passe, sans avoir conscience qu'il fallait nous parler de ce projet, et surtout qu'il ne serait pas prioritaire en fin de seconde pour ce type d'orientation.

Sa mère avait donc bousculé un peu les choses en nous expliquant son projet. Dans l'urgence, nous avions pris contact avec l'établissement privé qu'il visait. Nous avions préparé le dossier, pris contact avec la CPE et j'y avais ajouté une lettre de recommandation pour cet élève calme, sérieux et triste en nos murs. J'avais bien précisé à sa mère que les chances de R. étaient très minces, pour ne pas lui donner de faux espoirs, mais elle y croyait. Elle m'avait fait comprendre à demi mots qu'elle voudrait voir son fils heureux avant de mourir, si elle ne survivait pas à son cancer...

Hier, donc, j'ai appris que le dossier de R. avait été choisi pour passer des tests d'entrée dans cette école. Il était tellement motivé qu'il en était sorti premier, alors que tous ses concurrents étaient des fils à papa... Sa soeur s'était engagée pour payer ses frais de scolarité. Depuis, il est dans les premiers de sa classe, il est heureux et épanoui. Cerise sur le gâteau : il a décroché une bourse au mérite, qui lui paye maintenant sa scolarité.

Sa mère pense que ma lettre de recommandation a joué pour beaucoup, et que j'ai plus ou moins sauvé son fils car je l'ai écouté. Elle m'a tendu une assiette de pâtisseries marocaines pour me remercier. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai frissonné à son récit. Quand je le raconte ou l'écris ici, cela produit ce même effet. Je ne sais pas quelle est ma part dans cette réussite, et peu importe : R. est heureux et n'a finalement pas été broyé par le système comme tant d'autres.

Mon année a été illuminée par cette dame.

 

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6 septembre 2012

Eros est partout

J'avais presque oublié à quel point être en classe demande de l'énergie... J'ai donné cours six heures aujourd'hui (huit à compter de la semaine prochaine avec l'enseignement d'exploration en seconde), et donc découvert mes trois classes. L'une d'elles risque d'être explosive mais s'est tenue à carreau pour l'instant. Les deux autres ont l'air pas trop mal. A suivre... Je n'ai pas de quoi me plaindre, tant dans la composition des classes que pour mon emploi du temps.

Mon accueil a été identique aux autres années, mais je me sens tout de même plus à l'aise, malgré le petit noeud à l'estomac qui serrait le kiki, entre 7h30 et 8h, à la moindre de mes certitudes.

profs rentrée

Je me sens aussi plus rigoureuse organisée impliquée investie cadrée zut je ne sais pas comment le dire sans doute grâce à mes deux années d'agreg. J'ai trouvé : plus ambitieuse et plus sûre de moi. J'ose des textes différents, des thèmes grandioses (Eros et Thanatos, Médée...) sans pour autant me prendre au sérieux, ce qui me parait le plus important.

J'ai envie de tout prendre le plus légèrement possible (à se remémorer pour plus tard dans l'année), c'est-à-dire de dédramatiser certains aspects de notre métier. Sinon, il y aurait de quoi y laisser sa peau.

Pour éviter de ne penser qu'à cela, j'ai décidé de reprendre le tir à l'arc dans la compagnie de ma ville. Pour ceux qui s'y connaissent, il s'agit vraiment d'une compagnie et non d'un club, et cela se sent. Mais je ne vais pas m'offusquer du côté quelque peu sectaire parfois de ce type de pratique, et rester sur mon idée première de m'inscrire là. C'est à 5-10mn de chez moi en scooter, cela serait fort dommage de s'en priver.

Il est trop tôt pour dire si je referai de la compétition. Il va surtout falloir que je dérouille la bête et que je retrouve une certaine aisance pour gagner en sérénité. Ceci étant, j'ai beaucoup changé depuis que j'ai arrêté le tir; je ne serai donc sans doute pas la même archère...

 

3 septembre 2012

Où est le cheveu ?

Mon emploi du temps respecte tous les voeux que j'avais émis. Il va même au-delà de mes attentes : je termine le vendredi à 11h pour reprendre le mardi à 8h.

Je me retrouve PP avec Hype, sans l'avoir demandé : le prof avec qui j'étais prévue voulait être avec son copain d'espagnol, donc nous avons interverti. Du coup, je vais partager la classe avec une collègue qui m'amuse beaucoup. Et le comble, c'est que la seconde que nous aurons est l'une des deux classes européennes : là aussi, je n'avais rien demandé.

Mes équipes pédagogiques tiennent vraiment la route, sur les trois classes.

J'ai mis seulement 35mn ce matin et 20mn ce soir pour aller au lycée et en revenir.

J'ai reçu trois cadeaux de mes collègues : deux qui viennent du Royaume-Uni et un du Pérou.

Alors forcément, je cherche où va être le problème.

Une rentrée sous de tels augures, il y a un bail que je n'ai pas connu cela...

 

1 juin 2012

J'ai comme une envie... de makis

Il y a comme qui dirait un air de "je suis submergée par tout et rien" en ce moment : je sors de quatre heures trente de conseils de classe, après une journée "dynamique" avec les secondes. Par ailleurs, je gère les derniers cours, le bachotage des premières, et tutti quanti au lycée.

Ajoutez à cela que j'ai repris mes recherches zimmobilières, et que je branche le gps pour aller visiter des appartements soit après les cours, soit le samedi, vous comprendrez sans doute que le soir, parfois, je renonce à titiller le clavier...

Sachez tout de même que certains élèves m'ont donnée la banane, et que ça fait du bien quand on ne s'y attend pas vraiment.

Et promis, promis, I'll be back soon, mais là, j'ai besoin d'espérer mes makis (livrés sous peu) et de me détendre un peu : c'est toujours éprouvant, les conseils de seconde. Et accessoirement agaçant, quand certains collègues se la pètent grave (spéciale dédicace à Emy pour l'expression).

 

8 mars 2012

Pti bilan

Je n'avais pas pris conscience que les conseils de classe commençaient la semaine prochaine, dont celui de "ma" classe de première techno. Bilan : 93 83 bulletins remplis dans la journée. J'ai mal au poignet ce soir d'avoir tant manipulé la souris pour corriger, vérifier, annoter.

Sinon, mardi (et demain idem), j'ai fait passer quinze élèves en oraux blancs du Bac. Normalement, on ne va pas au-delà de treize... La journée fut longue (de 7h30 à 17h20 au lycée). Pour le plaisir, deux perles de ces grands moments de solitude.

La première, à propos de Néron dans Britannicus :

_ Comment s'appelle cette pratique qui consiste à prendre du plaisir en faisant souffrir l'autre ?

_ La *sodomie* ?

_ Nonnnn... Pas tout à fait...

Difficile de ne pas rire dans ces moments-là.

poussin_la_peste_

Poussin, La peste

La deuxième sur un extrait de Lagarce :

_ Quelle est cette maladie dont souffrait Lagarce ?

_ ...

_ Le fléau des années 80 ? Lagarce en est mort...

_ La peste ?

A part ça, le reste a été plan-plan, assez convenu et peu brillant.

Il va falloir courir après le temps pour corriger les copies de Bac blanc, travailler l'agreg, prévoir les cours en avance (je pars en voyage scolaire le 17, j'en reparlerai), assister aux conseils, et trouver l'énergie de tenir les élèves de seconde, bien excités après trois semaines de vacances (deux + celle banalisée du bac blanc).

Comment fait-on, déjà ?

 

PS : ah et puis mesdames, faites que chaque jour soit "notre" journée et que chaque jour, tous, nous défendions les droits de la femme.

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5 mars 2012

Y'a comme une erreur

Je pense que le calendrier, fourbe comme il est, me trompe et cherche à me faire mal : il n'est pas possible que je reprenne demain. Et encore moins avec 8 heures d'oraux d'affilée.

Non pas que je ressente une grande fatigue comme cela a pu être le cas récemment, mais je ne suis pas non plus en grande forme. Et je dois bien reconnaître qu'à l'approche des résultats de l'agreg, je me tends quelque peu...

Je reporte des projets plus ou moins ambitieux (lire enfin des livres par choix et non par obligation, même si je suis contente de découvrir certains auteurs; chercher un appartement dans lequel investir; reprendre correctement mon régime; retisser mon réseau social et amical...).

Non, je pense qu'il y a erreur : je ne peux pas reprendre demain.

Et pourtant, j'y serai à 7h30...

25 janvier 2012

Warrior

photo agreg

J'ai survécu à la deuxième épreuve, avec moins de tensions qu'hier. La Fontaine s'est invité aujourd'hui. Ma copie est correcte et sans prétention aucune. Juste correcte, ce qui n'est déjà pas si mal, je crois. J'ai eu l'impression d'être la montagne qui accouchait d'une souris. J'ai tenu, j'ai rendu mes deux copies doubles avec une quarantaine de titres de fables et environ douze citations. Mais là j'ai un tenace mal de tête qui persiste depuis hier. Etrange, isn't it ?

Je reviendrai vous parler de mes impressions, mais j'ai un stage demain et cours vendredi; j'ai faim (je mangerais bien un loup !) et la fatigue se fait sentir...

Et sinon, pour me récompenser, je me suis arrêtée à la Keufna et je me suis offert le dernier album de Juliette Gréco !

 

gréco

Merci pour vos messages de soutien amicaux et enthousiastes, au fait. :-)

24 janvier 2012

I'm still alive

Neuf pages, une drôle d'impression au début, de la panique avant, un sujet assez casse-gueule, je crois. Une copie honnête mais pas mirobolante. 6h45 à composer. Une chaleur étouffante. Mal de tête ce soir, du coup.

Alors les sushis et makis vont me réconforter.

Ah au fait, c'est le théâtre du XVIIIème qui est "tombé" : trois listes de personnages et scènes d'exposition de la trilogie de Beaumarchais.

Prions pour demain, que je puisse faire quelque chose de correct...

15 décembre 2011

Mots passants

J'ai décidé aujourd'hui de faire grève, pour toutes les fois où je ne l'ai pas faite en raison du retrait d'une journée de salaire : j'en ai assez de ce chantage pécuniaire. Et je ne veux pas être notée à la tête du client par un chef d'établissement non plus.

D'un autre côté, je me sens particulièrement fatiguée, aussi. Et je dois avouer que j'avais besoin d'une pause, même si les vacances s'annoncent : le concours blanc de sept heures m'achèvera samedi. Alors je me suis levée ce matin quand mes yeux l'ont exigé, vers 9h30. J'ai même pris deux tranches de mon délicieux pain d'épices (je commence à être au point !) avec mes cafés serrés.

Ensuite, j'ai travaillé : je suis parvenue à enfin rédiger une correction de commentaire, j'ai préparé divers documents pour mes premières. Je n'ai touché à aucune copie malgré mes quatre -demain cinq- paquets qui m'attendent. J'ai opté pour un classement de mes cours d'agreg, et quelques révisions. J'ambitionnais de porter mon attention sur Maupassant et La Fontaine, mais je n'ai pu finir que le premier, aidée par les chats.

photo

Côté agreg, il y a aussi une autre nouvelle que je trouve assez inquiétante : le programme de 2013 ( agreg_int_lettres_mod2013 ) est sorti. Jamais il n'était paru aussi tôt, et surtout avant l'écrit. A titre indicatif, quand il est paru l'an dernier en mars-avril, c'était déjà une révolution. Il y a deux ans, c'était en mai... Que doit-on comprendre ? Que le concours sera avancé d'autant, c'est-à-dire de six mois pour la session 2013 ? Je ne compte pas préparer l'agreg trois années de suite si je ne l'ai pas cette fois-ci, mais tout cela est dérangeant quand même...

A part ça, je suis heureuse de parvenir enfin à une vraie pause : l'ambiance au lycée se dégrade, et le travail me submerge, comme chaque année en cette période. Dans un peu plus d'un mois, je passerai à nouveau les écrits de l'agreg : j'ai d'autres chats à fouetter que gérer les querelles adolescentes des uns et des autres.

 Noyel sera fort simple cette année, je crois. Cette idée me plait. Je n'ai même pas acheté de sapin pour le balcon...

PS : j'ai plein d'envies de lectures hors agreg, comme je n'en avais pas eu depuis longtemps. Et cela me réjouit !

 

4 novembre 2011

Casser la voix

micro

Ce matin, je suis allée au lycée pour éviter à mes secondes d'avoir permanence dès 8h. Je savais que je ne tiendrais pas la journée. Ils se sont installés, j'ai écrit au tableau : "Bonjour à tous". Etonnés, ils ont lu ensuite : "Je suis aphone". Et là, forcément, j'entends certains : "Ça veut dire quoi ?".

J'ai alors fait les mêmes gestes qu'un chef d'orchestre au début d'une oeuvre délicate (je m'en rends compte maintenant), et j'ai murmuré, très bas et doucement : "Je n'ai plus de voix. Je suis à mon maximum." Ils ont souri, pas par méchanceté, mais de l'originalité de la situation.

J'ai écrit les consignes de travail, suis passée dans les rangs pour les aider. Le silence était exceptionnel. De façon drôle, quand nous avons corrigé les exercices, les élèves répondaient très bas, par mimétisme. J'ai trouvé cela amusant.

A la fin de l'heure, je les ai libérés, et suis allée voir l'adjoint du proviseur. J'avais à peine ouvert la bouche, qu'il me libérait à son tour. J'ai laissé des consignes pour mes premières, et j'en ai collé deux pour ne pas laisser traîner cette décision qui date du jour des vacances, puis je suis enfin rentrée chez moi, avant de repartir chez le médecin.

Bilan rapide : j'ai une laryngite aigüe. Finalement, j'ai eu raison de m'arrêter aujourd'hui et de dormir cet après-midi. Demain, grosse journée : quatre heures de surveillance le matin, et trois heures de cours à la Fac l'après-midi.

J'avais oublié que ça troublait autant de "perdre" sa voix, du moins de ne pas la maîtriser.

A vous les studios !

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