Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Prof et plus si affinités

Archives
Prof et plus si affinités
3 avril 2009

Compact comme un sushi

Sushi_02

Ce matin, pour la première fois vraiment, je crois que j'ai été un peu dépassée. En faisant rentrer la sixième sport en cours, je cause avec un élève d'un détail sur le pas de la porte. Soudain, je vois James par terre, sa chaise tombée. Dans le brouhaha ambiant, il ne m'entend pas. Il se précipite alors vers Bombay, sans doute responsable de sa chute. Et là, je n'ai guère le temps d'agir : James accule Bombay dans un coin, lui donne des coups sourds (genou dans l'estomac, par exemple). Je leur crie d'arrêter; quelques autres se collent à eux; je bouscule ceux qui me gênent, j'attrape James par le sweat, qui décolle presque sous ma force... Il n'a qu'une envie, c'est d'y retourner, mais mon intervention semble l'étonner. "Me touche pas !" commençait-il par dire, mais sa phrase s'efface quand il voit que c'est moi...
Je hurle qu'il va prendre la porte. Je fonce au bureau, avec un bon coup de sang. J'en ai trois ou quatre qui viennent fouiner au-dessus de mon épaule pour voir ce que j'écris. Je les renvoie sèchement, sans grand succès : c'est à qui emmènera le fautif dans les couloirs. Bombay vient aussi, pour me dire que c'est lui qui a cherché James. Grand bien lui fasse, je le renvoie aussi puisqu'il a fait tomber James au début.
Je relève la tête, et, justement, plus de James à l'horizon. "Mais Madame, il est sorti, vous lui avez dit !" Je suis furax. Je comprends avec du recul que je suis partie trop vite vers le bureau... Pas le temps de faire un rapport, le zozo revient dans la classe, je nomme l'un des délégués pour les renvoyer vers la CPE.
Malgré tout cela, le "calme" a été fort relatif ensuite. Les élèves ont vu mon énervement et se sont rassérénés pendant cinq minutes. Ensuite, la classe a repris ses mauvaises habitudes.
Et j'en ai viré un troisième vingt minutes après, car il ne cessait de parler à voix haute de tout ce qui lui passait par la tête.

A part ça, impression d'avoir mal géré l'affaire. J'ai rédigé le rapport après mes cours. Je ne sais à quoi il servira. Le contact physique brutal que j'ai eu avec eux m'a perturbée.

Sinon, un petit scooter de 50cm3 au bruit de moustique géant ne savait pas conduire ce matin : il s'est accroché à mon rétroviseur.

Et là, j'ai très envie d'un japonais. D'une orgie de délices japonaises.

Publicité
2 avril 2009

Y'a des jours comme ça

La réunion de ce matin ne m'a rien apporté et réciproquement : sous couvert de "nous devons travailler en équipe", au bout d'un moment, ça se tirait dans les pattes à tout va et je n'avais rien à voir ni à faire là-dedans. J'aurais mieux fait de rester au lit.
J'ai quand même entendu des choses qui m'ont laissée dubitative : 1) on doit éduquer les élèves, ça fait partie du boulot, soit on l'accepte, soit on ne l'accepte pas, mais on doit les éduquer; 2) exclure un élève, c'est le priver du savoir; 3) mettre une mauvaise note, c'est décourager l'élève.
Ce que je vois, c'est que normalement nous n'avons pas à éduquer les élèves, sauf au niveau civique, à mon sens. Ensuite, quand j'exclus un élève fortement perturbateur, c'est que je n'ai plus le choix, et qu'il nuit plus à la classe encore qu'à lui-même. Par ailleurs, généralement, ce même élève se refuse au savoir... Enfin, les mauvaises notes sont aussi honnêtes : si un élève ne fait rien et a quinze sur vingt, comment être crédible ? Si celui-ci va en lycée ou en section pro, et se retrouve d'un coup avec des mauvaises notes, à qui la faute ? J'ai mes défauts en tant que prof, mais je crois que mes élèves n'ont jamais pu me faire le reproche de les surnoter/ de leur mentir. Et lorsque celui qui avait 5 parvient à décrocher 10, il tire sa gloire de son mérite, pas de l'hypocrisie de l'enseignant.

Je couve vraiment un rhume et j'ai eu bien du mal à me lever ce matin.

Je suis toujours aussi embarrassée pour les choix de mutation.

lapin_b_lier

Mon élève de cours particulier m'a posé un lapin. Sa mère étant à l'autre bout du monde, il a dû profiter de cette journée ensoleillée et de sa copine. Je le conçois : un cours sur les notes de synthèse pour les concours commerciaux, c'est moins exaltant -même avec moi !

J'ai cassé une chaîne de cou en argent.

Mais j'ai fait une délicieuse sieste sur le balcon par un temps fort doux...

1 avril 2009

Faites vos jeux !

roulette_casino

En allant chez Hermione, j'ai tilté : les mutations intra ont débuté ! Enfer et damnation, PERSONNE ne m'a prévenue. Ni dans mon établissement de rattachement, ni ailleurs. Voilà un bel exemple de pourritude. Et je n'ai que jusqu'à lundi midi pour me lancer dans la grande loterie nationale.

Pour tout dire, c'est l'enfer.

Plusieurs lycées non loin de chez moi et classés APV offrent un poste. Mais je ne sais rien de ces établissements. Ni si j'ai la moindre chance d'y accéder.

Je ferai les portes ouvertes de l'un d'eux samedi matin. Avec deux risques : 1) que ça me plaise beaucoup, que j'y croie, et que je n'aie pas le poste; 2) que ça me déplaise beaucoup, et que je sois encore plus désemparée pour mettre un lycée en premier choix.

Quelqu'un a une solution ? Des échos pour moi ? Parce que là, ça devient urgentissime...

Faites vos voeux, rien ne va plus !

1 avril 2009

- 1,5kg

cloche_ecole

Ce matin, en arrivant au collège, je lis sur un panneau une info de la veille pour le lendemain du type : "Jeudi, 2 heures banalisées suite à un CA sur la vie dans notre établissement. Prévenez vos élèves si vous y participez." Moi, je me dis que je vais faire cours car je ne suis là que de passage. La vie de TZR, c'est cela aussi : n'être qu'une passante. Bref.
J'arrive dans ma classe, je m'installe, la cloche sonne (j'aime imaginer une vraie cloche comme quand j'étais à l'école primaire), les élèves arrivent progressivement dans le couloir. Et là, j'apprends par eux que ces deux heures ont été banalisées pour tous les élèves. Sans qu'aucun prof ne fût prévenu, évidemment. Sinon, c'est pas marrant.
Donc, je suis obligée d'y aller demain à la même heure que d'habitude, sauf que j'assisterai à une réunion qui ne me concerne que très moyennement.

Remarquez, c'est comme la semaine dernière, quand on a découvert une nouvelle élève dans la sixième fusée, en ignorant son nom et d'où elle venait... Même le prof principal l'a eue en pochette surprise, sans avoir été aucunement mis au courant. Hum. Et encore aujourd'hui, je ne connais que son prénom...

Sinon, je crois que je couve un rhume ou quelque chose du genre. Forcément, il fallait que cela arrive avant New-York. Et mes chers petits collégiens n'arrangent rien en me cassant les oreilles, et en provoquant des débuts de migraine...

A part ça, ma vie sentimentale se réduit à néant. Je fais mon deuil de certaines choses, et envisage un célibat sur le long terme. Je ne vis pas ma fin de relation comme une libération, loin de là, mais j'essaye de la transformer en un tournant : le régime y participe, évidemment.

Il faudra aussi que je fasse une entrée sur mon renouvellement de carte d'identité que j'ai voulu effectuer en ce jour béni du premier avril. Quelle idée j'ai eue !

31 mars 2009

Sakapus is back again

Sakapus, la délicieuse et talentueuse prof que j'ai remplacée pendant six mois, m'a envoyé un mail hier soir, que je découvre au matin. Tenez-vous bien : je me suis trompée dans une référence sur la liste de Bac envoyée, et elle voudrait que je corrige moi-même cette coquille et que je lui renvoie la dite liste...
Je précise que je l'ai évidemment faite au format Word et qu'il n'y a aucun souci pour que Sakapus se bouge les phalanges et tapouille elle-même. D'autant qu'elle devra le faire pour les dernières séquences. Pensez-vous qu'elle va me demander de compléter la liste jusqu'au Bac ?
Mystère...

shadocks_1_

Publicité
30 mars 2009

Dégommée

Aujourd'hui, pour la première fois de ma carrière (et sans doute pas la dernière), j'ai reçu deux projectiles en faisant cours. Il s'agissait de morceaux de gomme. Cela paraît mou, une gomme. Ben non.

gomme

Le premier coup a été porté pendant que j'écrivais au tableau, et je l'ai reçu sur la cuisse. J'ai évidemment fortement réagi, demandé qui avait fait ça, etc. J'ai donné une heure trente au coupable pour venir s'excuser. Vingt minutes plus tard, je lâche les fauves en récré, et au milieu de l'agitation, je reçois un autre morceau de gomme sur... la tempe droite.
A la fin des deux heures avec cette 6ème aéronautique, personne n'était venu faire son mea culpa.

Voilà, c'était la partie "how to have fun in a classroom ?".

Sinon, ma mère m'a offert un mega cuit vapeur qui tue la graisse mais garde les vitamines. Et ça, c'est l'arme fatale de mon régime. Au fait, j'ai perdu 500 grammes en une semaine. Cela paraîtra dérisoire à certains, mais pas pour moi.

seb_vitacuisine

Et ça, c'était la partie "how to loose weight ?".

Allez, je vais tenter de me cuisiner mes filets de cabillaud dans mon arme fatale.

30 mars 2009

-500 grammes

Tout à l'heure, je vous raconterai mes dernières aventures de prof. Mais auparavant, dans ma folle vie exaltante, je vais aller chez Karouf faire des courses pour le régime et rejoindre ma mère, qui m'a déjà épuisée hier...

28 mars 2009

Les deux enfants

Consigne 53 : Chez le psy, cette semaine!

Installez vous sur le divan, confortablement.
Vous y êtes à l'aise ? Bien calé(e)s ?
...
Respirez un grand coup...
Encore plus profondément....
Fermez les yeux...
Complètement...
Parfait...
Vous êtes dans un endroit agréable, où ce qui se passe est bon. C'est sans doute hier, la semaine dernière, il y a 3 mois, 2 ans, 20 ans... Vous vous en souvenez....
Où êtes-vous?
Décrivez le lieu, l'entourage ce que vous y faites...


En 1996, je suis allée à la fête de la musique, seule, dans Paris. Je me suis promenée du côté des Tuileries, alors qu’il existait déjà cette petite fête foraine dans le parc.

J’avais bêtement tué des ballons au plomb, et remporté une peluche que je brandissais naïvement, comme un trophée de voyage en solitaire.

En arrivant sous les arcades du Louvre, j’ai écouté un saxophoniste, je crois. A côté de moi, une femme tenait dans ses bras sa petite fille. J’ai entendu son prénom : nous portions le même.

Trois jours plus tard, le 24 juin 1996 donc, j’écrivis ce texte au lycée, que j’intitulai Les Deux enfants

« Sans le savoir, elle portait votre nom. Une enfant de nulle part, derrière des lunettes trop épaisses pour des yeux d’innocence, dans les bras de sa mère. Un sourire exquis comme un fruit, qu’une voix de princesse recouvre joyeusement. La peluche que vous lui avez offerte n’a pas de nom. Sur le moment, vous n’en aviez pas trouvé. Un petit chien fripé, perdu dans vos mains de jeune fille lointaine, que l’enfant faisait danser sous vos yeux scintillants. C’était du bonheur pur. Un moment tout présent, que rien n’aurait osé altérer : ni vos souvenirs gangrénés par la solitude, ni vos doutes sur ce qu’il adviendra de vos amours multiples et unes. L’enfant et la mère souriaient. Devant ce chien sans nom, peluche douce de certitudes, des larmes ont perlé au fond de vous-même. L’enfant et la mère se sont éloignées. Les deux petites filles au même prénom se sont fait signe au revoir ; l’une tenant un petit chien marron fripé dans sa main toute ronde ; l‘autre tenant la fin de son enfance au fond de son regard, en faisant l’impossible –ne pas pleurer- pour qu’elle lui échappe définitivement. »

27 mars 2009

ça balance

J'ai tout mis dans le blender, et voilà le résultat :

J'ai décidé de me prendre en main niveau poids. J'ai atteint un "seuil d'inacceptabilité", sans doute dû à mon voyage prévu sur NY : je serai mal dans ma peau, mal vis-à-vis des autres (je n'ai pas attendu NY pour ça, remarquez) et je me sens mal physiquement. Alors je me suis donné deux ans maximum pour perdre les 20kg pris en cinq ans. Au programme, rien de violent : tableau hebdomadaire pour savoir ce que je mange, équilibrer la nourriture, arrêter les boissons sucrées, wii fit régulièrement, peut-être piscine. Je ne risque pas d'être très rigolote à cet égard les premiers mois, sans doute. Mais j'ai besoin de faire attention à moi et de cesser de m'auto-détruire (au moins sur ce plan-là).

p_se_personne

Je parle moins des cours et du collège parce que quand j'en sors, je cherche à déconnecter. J'ai souvent mal aux tympans; je suis assez désemparée face à mon impuissance concernant certains élèves, aussi... Les conseils de classe hier soir m'ont catastrophée : Droopy, le principal, baillait et a dû dire trois phrases en tout et pour tout. Pour les cas difficiles, il marmonnait un "Mmmm, d'accord... Elève suivant..." Seulement, c'est nous qui les avons en face, ces fameux énergumènes en perdition. J'ai trouvé que l'ensemble était bâclé. Les passages en cinquième étaient bradés (malgré des quartés gagnants à 5 en français/HG/math/anglais, plusieurs élèves n'ont eu aucune mise en garde ou réserve sur leur passage en classe supérieure). J'aurais mieux fait, peut-être, de rentrer chez moi à 11h30, plutôt que de rester au collège jusqu'à 17h15, heure du début des conseils...

boules_quies_ump

Ce midi, j'ai déjeuné avec Pep's, mon ancienne (étrange d'employer ce terme alors que je suis partie il y a seulement trois semaines) collègue de math au lycée. Nous avions rendez-vous en salle de profs. J'y ai étouffé : plus transparente que moi aurait été improbable. Les collègues ont fait comme si je n'étais pas là. J'étais Casper, quoi. Heureusement, Pep's est arrivée et nous avons bien ri pendant toute la pause déjeuner, dans un restaurant japonais. Il est finalement rare que je ne me sente pas obligée de faire la conversation, ou de tomber dans des circonvolutions diplomatiques de mise. Et puis c'est bon de rire de bêtises plus ou moins grosses. Phrase du midi : "Tant d'intelligence dans un si petit corps, c'est époustouflant !"

Pendant que je me faisais transparente en salle des profs, j'ai découvert un magazine littéraire très chouette : Books mag. Comme quoi, à toute chose malheur est bon.

Je me remets doucement à l'écriture et au mail art. Enfin, aux collages. Enfin, aux encres et aux plumes. Enfin, à des activités manuelles d'ordre artistique (oui, ça fait prétentieuse, mais comment le dire autrement ?).

Snapshot_20090327_7

Snapshot_20090327_5

Vous semblez ne pas trop aimer les nouvelles couleurs du blog... Cela me chagrine un peu mais j'ai envie de continuer quand même... Ou alors je change encore, mais je trouve ça lourdingue, là.

Voilà, le mix du jour est fini !

25 mars 2009

"Prendre un amour comme on prend le train"

new_york1

Dans environ quinze jours, je serai à New-York. Deux semaines de break réel. Deux semaines seule chez mon amie Kim. Je me concentre sur ce voyage (le premier depuis un bail) pour éviter de sombrer.
Je me retrouve avec mes angoisses, ma fatigue, mes kilos gênants, ma solitude, mais je m'accroche à ce périple comme à un radeau. New-York ne me sauvera de rien, je le sais. Mais être ailleurs, ce sera déjà beaucoup.
Notre époque moderne nous refuse l'isolement total, cependant : internet chez Kim et wifi dans les cafés, téléphone portable qui peut recevoir sms et appels... Il est loin le temps où, adolescente, je n'avais qu'un coup de fil à passer d'une cabine, en guise de message rassurant pour mes parents... On composait longuement le préfixe à l'international et le numéro; cela fonctionnait rarement du premier coup; on croisait les doigts pour que quelqu'un fût à la maison...

Allô, c'est moi. Papa ? Maman ? Oui oui tout va bien, je suis bien arrivée. Oui, je suis bien installée. Oui oui ,le voyage s'est bien passé. Je ne reste pas longtemps, ça coûte cher. Je vous embrasse. Oui oui Maman, ne t'inquiète pas. Bisous ! Bisous...

Là, ce sera un mot sur le blog, un mail impersonnel (mais y a-t-il des mails personnels ?), un signe virtuel quelconque. Même ma mère utilise le net aujourd'hui. Je ronchonnais de devoir les appeler quand j'avais quinze ans, mais je donnerais beaucoup pour devoir le refaire en arrivant à New-York.

Allô, Maman ? Papa ? Oui oui tout va bien. Le voyage était long mais ça s'est bien passé. Oui, Maman, je vais en profiter.  Oui, Papa, je ferai attention. Je sais que Papa aurait été content. Je ne reste pas longtemps, je suis chez Kim. Bisous ! Bisous...

Et personne avec qui partager cela.

C'est moi. Oui, tout va bien mais... tu me manques.Je t'aime.

Il n'y aura personne au bout du fil, cette fois-ci.

Publicité
Newsletter
19 abonnés
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 420 213
Publicité