Tu le dois j'aurais dû M'engouffrer dans le soleil Descendre pour mieux remonter J'aurais dû impossible Découvrir les vallées Riantes et apaisées L'embouchure de l'amitié La musique m'aurait portée Le sourire aux lèvres Vers de nouveaux visages Vers de nouveaux rivages Partir je range la voiture Le silence aurait primé Peut-être Gêne complice Complices gênées Partie remise Les dés étaient pipés Je regrette le soleil D'un sourire Caché encore Un peu
Dernièrement, j'ai décidé d'améliorer encore mon intérieur. Mais c'était sans compter sur le hasard et mon sens des affaires.
J'ai depuis quelques semaines (tenez-vous bien, cela va être passionnant) des soucis d'abattant de toilette. Impossible de faire tenir l'une des vis. L'abattant se balade donc d'un côté à l'autre. N'en pouvant plus, je décide lundi d'aller en acheter un relativement cher chez Alinéa. Je l'avais repéré au moment de mon emménagement ici.
Après les cours, donc (oui, je sais, le suspense est insoutenable : je fais concurrence à Papistache dans les entrées ennuyeuses), je file chez Alinéa. Placardées à l'entrée, des affiches concernant de possibles soldes incroyables. Je suis toujours dubitative dans ces cas-là.
Je passe le seuil de l'entrée, je veux aller directement au rayon qui m'intéresse, mais mon regard de shoppeuse professionnelle se fixe sur un coin "bonnes affaires". Je découvre alors deux matelas indiens, l'un en 140 l'autre en 190, d'un bleu turquoise satiné, affublés de leurs coussins magnifiques. Je regarde le prix. Je le regarde à nouveau. (Buvez un verre d'eau si vous avez le coeur fragile, et reprenez votre souffle tant vous êtes fascinés et haletants...)
Tenez-vous bien : le grand matelas, intialement à 155€ passe à 25€ et le petit qui valait 115€ tombe à 20€.
Oui, vous avez bien lu. Enthousiaste, je pense aussitôt à mon pauvre canapé d'angle et à ses matelas rouges qui n'en peuvent plus. Si seulement les mesures étaient bonnes... Mais comment le savoir ? J'appelle ma mère, qui fonce illico chez moi. Je vois les clients acheter comme des petits pains les dits matelas.
Ma mère me rappelle : tout cela colle à la perfection ! Je vous épargne ensuite le récit des allées et venues pour les transporter, les déplier, les installer... Il a aussi fallu charger à bloc la voiture de ma mère des anciens matelas rouges et de leur dizaine de coussins. Au final, c'est comme si j'avais un canapé neuf pour 40€ (ce n'est pas de ma faute si le grand matelas est passé en caisse à 20€ lui aussi...).
Les chats l'adorent et moi aussi. Petit détail qui a son importance : sur le site d'Alinéa, mes achats sont soldés mais seulement de 30€ chacun environ... C'est le modèle Gipsy, si cela vous intrigue. Ah, et puis je n'ai toujours pas d'abattant neuf. ;-)
Autrement, j'ai aussi décidé de redonner une seconde vie à mon ensemble chaises/table de balcon. C'était un achat de mon amikea effectué il y a au moins deux ans. Le bois se fatiguait. J'ai choisi pour le traiter une teinte bleu pacifique. Je n'en suis qu'à la première couche. Dans les jours prochains, deuxième étalage de teinture puis cire incolore. Mais voici quand même deux photos pour vous en faire une idée :
Avant
Première couche
Alors, qui peut mieux faire comme entrée de blog inintéressante ?
Et voici mes trois autres textes, toujours classé dans l'ordre chronologique...
Puzzle
Carrés de thé
Feuilles de chocolat
Brin de cheveu
Brosse à herbe
Crayon à soie
Ver à papier
Tasse à repasser
Table à café
Carafe à pain
Machine d’eau
Bouquet à bulles
Enveloppe de fleurs
Chat de bien
Homme de race
Mise de plain-pied
Maison en demeure
Bille à pied
Verre en verre
Flûte de textes
Cahier en bois
Sans revoir
Au lieu
Silences
« Chut », dit-elle
doucement, tout doucement pour éviter de répondre. Ou pour assagir. Ou pour rassurer.
Ou pour éviter d’admettre qu’elle pleure.
Elle imagine toujours ce chut
comme un murmure, dit avec un sourire.
Rien d’autoritaire dans ce vœu de
silence.
Mais comment le faire comprendre
au travers d’une simple fenêtre de messagerie illuminée dans la nuit ?
Il manque la voix, le souffle,
les lèvres qui se plissent dans un rictus doux comme un nuage, les yeux qui
abaissent les paupières lentement, pour les relever ensuite sur un regard
sucré, presque implorant…
« Chut », dit-elle.
« Chut », dis-je… sur une messagerie qui sera toujours en-deçà de la
voix..
Feuillets d'automne
Octobre peut être rouge. Ou
brumeux. Jaune d’or aussi.
Octobre est souvent gris, pour
moi.
Octobre est le mois de ma
naissance. Je suis une fille de l’automne. Une fille aux feuilles qui
brunissent et volètent.
Octobre est le mois de ma mort. Je
suis morte et j’ai dû renaître de mes cendres juste avant la Toussaint, il y a
quinze ans.
Octobre est un mois que je
redoute toujours. Et un mois que j’aime pour ses couleurs.
Octobre est le mois où mon
anniversaire précède toujours celui de la mort de mon père. Comment peut-on
d’ailleurs parler d’anniversaire de mort ? Je me suis toujours posé la
question.
Octobre : mois d’or et de
cendres.
Je suis la fille de celui qui m’a
protégée avec ses branches nues. En toute saison.
Je suis la fille aux cheveux dans
le vent froid de l’automne, aux feuilles qui volètent au gré des souvenirs.
Je suis celle qui meurt et renaît
chaque année, chaque mois, chaque automne, chaque jour.
Le sommeil est mon passage de
l’un à l’autre.
Je vais m’y engouffrer, et vous
laisser là pour cette fois…
J'ai participé l'autre soir, pour la première fois de ma vie, à un marathon. Oui, moi, la non sportive, la récalcitrante du short, l'anti balleuse, je l'ai fait. Normal, remarquez : c'était un marathon d'écriture.
Le principe est simple : admettons que vous commenciez à écrire à 20h. Vous devez fournir un premier texte avant 21h. Et ainsi de suite chaque heure. J'en ai fait six en quatre heures, en compagnie de ma délicieuse camarade Val.
Le plus dur, c'est de se retrouver face au clavier sans trop savoir quelle voie suivre. Voici mes trois premiers textes, par ordre chronologique...
Ptit poème
Il en est de l’amour
Comme des gaufres
C’est chaud et croustillant
Sur le moment
Mais ramolli le lendemain
Quoique toujours délicieux
Il en est du silence
Comme des mots
On les savoure
On les partage
Quand les ondes
Sont les mêmes
Il en est des écrits
Comme des bijoux
Les plus précieux sont cachés
Les pacotilles s’exposent
Les pierres scintillent
Et l’on referme le coffre
Il en est du désir
Comme du feu
Il ne dure que si
On l’entretient
Il s’allume
Et nous brûle
Délicieusement
Il en est de mon texte
Comme d’une aventure
Celle qui éclot
Au détour d’un clavier
Celle qui avance lentement
De peur de tomber
Bouquet de fleurs
Elle portait une robe fleurie,
aux couleurs légères. On aurait dit un tableau impressionniste à elle seule : la lumière se dégageait d’elle, et
elle absorbait le soleil. Elle avait voulu porter un chapeau de paille, mais
celui-ci s’échappait à la moindre occasion.
Sa longue main fine de pianiste
le retenait, comme si les oiseaux pouvaient le lui voler. Ou le vent.
Tout rayonnait autour d’elle.
Nous n’osions jamais lui parler
d’autre chose que du lycée, de fleurs, de nos familles… Nous étions tous
amoureux d’elle. Mais elle, elle était libre et riait à gorge déployée dès que
nous parlions d’avenir ou d’amour.
Libre.
Libre…
Et puis elle est partie après le
Bac. Ses parents l’ont trainée dans une ville sombre, sans fenêtres sur la lune
ou le soleil. Elle était le soleil, mais celui-ci s’est éteint progressivement.
Elle ne nous a plus écrit et n’est pas revenue en vacances nous voir…
Je l’ai croisée des années plus
tard, par hasard. J’attachais ma bicyclette; elle arrangeait des bouquets. Les
tournesols se tournaient vers elle. Elle rayonnait à nouveau, dans ce quartier
parisien un peu bobo mais sympathique. Elle était devenue fleuriste. Comment
aurait-il pu en être autrement, d’ailleurs ?
J’étais heureux. Je ne suis pas
allé la saluer, même si j’étais toujours amoureux d’elle, évidemment.
Mon soleil.
Ma lune.
Ma fleur.
A rebours
J’aurais dû commencer par là.
Je suis assise à ma table de
salon, les chats passent parfois devant le clavier pour réclamer une caresse,
mais je dois les éloigner afin de m’en tenir au timing imposé par le marathon.
Je me suis fait un thé à la
menthe sucré, comme on le boit en Afrique (on en boit trois, normalement :
le premier sucré comme l’amour, le deuxième doux la vie, le dernier amer comme
la mort…) mais je me contenterais de l’amour pour ce soir.
J’ai chaussé mes lunettes pour
éviter une éventuelle fatigue oculaire, même si la correction est minime.
Seules trois petites lampes sont allumées, ce qui crée un espace feutré. Je
n’aime pas les lumières vives : elles m’agressent.
Voilà, le chat noir s’affale dans
mes bras et tricote contre moi. Peu pratique pour écrire, mais je ne peux
refuser tant d’amour sans condition.
Au loin, la Défense se perd peu à
peu dans la brume. J’écoute Fip en fond sonore. C’est doux.
Je me demandais en début de
soirée ce que j’allais écrire, un peu tétanisée par ce nouveau défi littéraire…
Progressivement, je m’apprivoise.
Face à l'ampleur du succès des défis du samedi, les textes sont dorénavants publiés en fonction de leur arrivée tout au long de la semaine. Le mien a été diffusé aujourd'hui...
Consigne :
Mme Katia Laipouls-Scière Vendredi 15 mai 2009 Aide-soignante de jour à la Résidence des Écureuils 28*** Berdoncière
Madame, Mademoiselle ou Monsieur,
Madame Mireille Icks vient de décéder, à l’âge de 94 ans, le 8 mai 2009, à la maison de retraite des Écureuils de Berdoncière.
Avant
de mourir, elle m’avait confié un petit agenda très usagé. J’y ai
trouvé toutes les adresses notées au cours de sa longue vie. Certaines
semblaient très anciennes. La vôtre y figurait.
Quels étaient
vos liens avec Madame Mireille ? A quelle époque de sa vie l’aviez-vous
fréquentée ? Quels souvenirs avez-vous conservés d’elle ?
Je ne
l’ai connue que fort âgée. Elle se livrait peu. Je voudrais que vous
m’aidiez à me faire une idée de son passé. J’ai entrepris d’écrire à
toutes les personnes dont je suis parvenue à déchiffrer les adresses.
Je
lirai toutes les réponses et, au cimetière, je brûlerai votre lettre et
laisserai tomber les cendres sur la modeste tombe de Madame Mireille.
J’étais seule à suivre son enterrement.
Vous serez aimable de
m’envoyer votre lettre à l’adresse suivante : samedidefi@hotmail.fr,
vous prendrez la précaution de préciser : “Tentative d'esquisser le
portrait d'une inconnue.”
Je vous prie d’agréer, Madame, Mademoiselle ou Monsieur, l’expression de mes sentiments les plus dévoués.
Katia L.-S.
P.S. : Ne vous
étonnez pas qu’une aide-soignante d’une maison de retraite de campagne
sache rédiger une lettre sans trop de fautes d’orthographe, j’ai
profité d’un des rares moments de lucidité hebdomadaire d’un gentil
vieux monsieur de la résidence qui a accepté de relire mon brouillon en
échange d’une sucrerie proscrite par la faculté “diafoirine”.
Et voici mon texte :
Mme Germaine Corvisier
4, rue de la Prairie
08000 Charleville-Mézières
Mme Katia Laipouls-Scière
Résidence des
Ecureuils
28***Berdoncière
Dimanche 17 mai.
Madame,
Je vous remercie pour votre
sollicitude et votre intérêt. Je suis très étonnée d’avoir de si tristes
nouvelles de Mireille, et ce après autant d’années… Je ne pensais pas qu’elle
aurait gardé mon adresse quelque part, ni aussi longtemps.
J’ai connu Mireille dans une
usine de l’Oise, pendant la guerre. Nous travaillions ensemble dans le même carré.
Oh, que tout cela me paraît loin ! Nous étions de toutes jeunes filles,
encore bien innocentes. Mireille avait environ deux ans de plus que moi, alors
je la prenais en modèle.
Le travail était dur à
l’usine, surtout en cette période de tensions. Je ne vous apprends rien, je
suppose. Vous avez beau être toute jeune et ne pas avoir connu la guerre, je me
doute que mes propos, qui pourraient passer pour des radotages de vieille
femme, vous sont familiers malgré tout : l’école a été là pour vous
l’apprendre, Dieu merci. Plus modestement que vous qui êtes aide-soignante, j’ai
eu mon certificat d’études, mais mes parents n’ont pas voulu que je poursuive,
et l’Histoire s’est chargée du reste… Voilà que je radote. Je reprends le fil
de mon récit, pardonnez-moi.
Nous passions l’heure de
déjeuner entre filles du même carré. Nos liens étaient assez forts, même s’il
existait quelques tensions parfois : de petites jalousies, des crêpages de
chignons, rien que de très banal, finalement.
Mireille paraissait
« délurée » aux yeux de certains ; moi je la trouvais légère,
riante, affable, rayonnante… Au sein de notre groupe d’ouvrières, elle avait
fait sa place tout naturellement en « chef de clan ». Les choses
s’étaient imposées d’elles-mêmes, sans qu’on sache trop pourquoi.
Le soir, après le travail,
nous rentrions vite avant le couvre-feu. La vie n’était pas drôle, mais nous
tâchions d’y mettre de la couleur : Mireille portait des robes fleuries un
peu osées pour l’époque, et moi je l’invitais parfois chez moi pour prendre une
chicorée. Mes parents tenaient un café, et nous avions le droit de temps à
autre d’en boire un succédané, meilleur que l’orge ou le gland de chêne, sans
goût…
Dans ces cas-là, Mireille
dormait à la maison, pour éviter les soucis des patrouilles du couvre-feu.
Elle devait dormir avec moi,
nous n’avions pas le choix. Cela ne nous posait aucun problème : nous
avions beau partager nos journées de travail, nous papotions une bonne partie
de la nuit sans souci !
Je crois que parler de
garçons, de futilités, de chiffons nous allégeait le quotidien. Les discussions
graves, nous les laissions aux hommes. La société le voulait encore ainsi…
La vie se dévidait devant
nous, les machines tournaient à plein régime, la peur était dans la rue, mais
nous avions notre train-train, même dans les pires moments de cette sale
période.
Un de ces « après-midi
chicorée », Mireille dut rester dormir car le couvre-feu était passé. Nous
avions peur ce soir-là à cause des bombardements : nous étions tous
descendus à la cave, puis remontés au bout de deux heures. C’est long, deux
heures… Il paraissait y avoir des dégâts aux alentours. Les bombes étaient
tombées non loin de là, semblait-il.
Mireille et moi tremblions
encore en nous couchant. J’ai commencé à pleurer, sans rien dire. Mireille l’a
senti et m’a gentiment prise dans ses bras. J’ai pleuré assez longtemps, me
semble-t-il. Sans doute ai-je voulu profiter de ce moment de tendresse volé à
celle que je voyais comme ma grande sœur. Elle me caressait les cheveux tout
doucement.
A un moment donné, elle a
chantonné très bas. C’était à peine un murmure. Je n’avais jamais entendu sa
voix ainsi. Elle était plus grave mais aussi plus délicate. Ou plus sensuelle,
je peux enfin oser dire le mot. J’ai cessé de pleurer à ce moment-là, pour pouvoir
mieux l’entendre.
Je ne saurais dire quelle
était la berceuse qu’elle a fredonnée pour moi : je ne la connaissais pas.
Je n’ai pas dit un mot. J’entendais Mireille respirer. Elle s’est détachée un
peu de moi, a soulevé mon menton, séché mes dernières larmes, et m’a souri.
Son sourire était différent
de d’habitude. Plus épanoui. Encore plus rayonnant. L’espace d’un instant, je
n’ai vu en elle que la Femme. Pas l’amie, pas la sœur que je n’avais jamais
eue, mais bien la Femme. Mireille a dû sentir mon trouble.
Elle avait toujours mon
menton sous ses doigts. Elle a posé son annulaire sur ses lèvres pour
m’indiquer que je devais rester silencieuse. Je ne savais plus penser. Je le
trouvais incroyablement belle. Elle a posé sa main gauche sur mes paupières. Je
l’ai laissée faire… J’ignore pourquoi encore aujourd’hui. Et elle m’a embrassée
délicatement. Pas comme ces baisers de cinéma fougueux et passionnés. Non,
juste ses lèvres sur les miennes, avec une infinie douceur. Elle est passée
plusieurs fois sur ma bouche, en parcourant de petits baisers silencieux mon
visage, comme pour avaler mes dernières larmes.
Mes yeux aussi ont découvert
cette douceur. J’étais fort troublée, moi qui n’avais jamais rien connu de tel…
Elle a retiré ensuite ses mains, s’est tournée et a fait semblant de
s’endormir, contre moi malgré tout. Je n‘ai pas fermé l’œil de la nuit.
Au matin, Mireille était
redevenue Mireille. Moi, j’étais retournée.
Les jours ont défilé comme
avant. Nous allions vers la liberté sans le savoir. Moi, je guettais un signe,
une explication, mais rien ne venait de la Mireille gaie et enchanteresse que
tout le monde appréciait ou enviait à l’usine, c’est selon.
La Libération venue,
d’autres choses s’offraient à nous. Tout était à inventer, à refaire, à vivre,
surtout pour les femmes, nous le sentions bien. Un jour, Mireille m’a annoncé
qu’elle partait plus au nord, qu’elle voulait chanter…
Je trouvais cela très
audacieux, mais fort peu étonnant de sa part. Nous avons échangé quelques
courriers par la suite. Je voulais maintenir le fil ténu qui nous reliait. Je
la tenais au courant de ma vie (rien que de très classique : mariage,
enfants, achat de la maison…). Et puis un jour je n’ai plus rien reçu de sa
part.
Je pensais qu’elle m’avait
oubliée. Je craignais aussi de mauvaises nouvelles. Les années ont passé ;
j’ai cherché dans les journaux quelques traces de ses concerts, en vain. Ce que
mes petits-enfants appellent « internet » n’existait pas, et d’après
ce qu’ils m’ont dit, c’est une mine d’informations.
Bref, je n’avais que peu de
ressources. Et puis après tant d’années, voilà que je reçois votre
lettre ! J’y apprends la mort de celle qui avait eu tant d’importance pour
moi, dans une région éloignée des derniers échos que j’avais eus d’elle…
Vous répondre m’a pris la
journée car ma vue a beaucoup baissé et mon grand âge ne m’aide guère… J’ai
tenu à écrire moi-même cette missive car je n’aurais pas trop aimé que mes
enfants apprennent aussi aisément cette partie de ma vie. J’irai quand même à
la Poste faire des photocopies avant de l’envoyer : je sais que la mort
peut me cueillir à n’importe quel moment, et je veux laisser des traces derrière
moi ; pas comme Mireille.
Mes enfants me disent têtue
de vouloir vivre ici, sans aide réelle. Je ne sais pourquoi Mireille a fini sa
vie en maison de retraite : cela ne lui ressemble guère. Je m’y refuse,
moi. J’ai vécu dans cette demeure avec mon mari et mes enfants. L’un d’eux y
est même né. Je mourrai là, c’est sans appel. Mon fils aîné l’a compris et
vient avec moi faire les courses. Il a même voulu que j’aie une aide-ménagère.
J’ai cédé récemment car mon arthrose me fait souffrir quand même… Mais ma
Mireille… Elle avait tant d’énergie et de fougue !
Je garde cette image
d’elle : légère, vivante, douce. Pardonnez ma franchise sur le lieu où
vous travaillez, mais ce sont pour moi des mouroirs. J’aurais dû y finir ma vie
aussi, je le sais. J’ai cette chance de vivre au milieu de mes fleurs, avec
tous mes souvenirs et les rires de mes petits-enfants infernaux ! Je peux maintenant
planter le souvenir de Mireille dans mon jardin.
Merci pour cela, Katia. Je
finis sur votre prénom, car vous avez l’âge d’être ma petite-fille sans doute.
Je vous quitte le sourire aux lèvres, en me disant que cette image de Mireille
brûlera au-dessus de sa tombe et finira peut-être sur la mienne, au gré du
vent…
* un book (= un bouc) * un petit mensonge vos bien un fromage * il le détacha fitefaie * se ci vodras une peine de prison * ta raison et ces pour ça qu'on dit... * rien ne met plus de séduisité en mon coeur * que fait tu issi ? * la souri euya de la chance * la veangance * en lui demandant de fermer les yeux et de le suivre
6ème dictée préparée
* je c'es seci ta mèn / je sais se qui t'amainent / se qui ta mènent (= je sais ce qui t'amène) * tu veu te debaracé de ta ceu de poisson * mes tu horatré male / tu auratrer mal / tu aura trait mal * l'éffroi faisset batre sont coeur
Hier, comme je sais lutter contre mon ennemi intérieur en temps voulu, j'ai bougé : quelques courses d'appoint au prix exorbitant faites après les cours, sieste, trajet pour rejoindre la Fée à un spectacle amateur sur le thème de NY, Chicago, Nougaro... Il y a eu des choses drôles (sans vouloir me moquer, hein) : les solistes étaient ultra mauvais, une chauve-souris volait au-dessus de nos têtes, et les gens derrière nous avaient un accent à couper au couteau. Sinon, dans les remerciements de circonstance, une prof de lycée a été congratulée avec force bouquet et compliments par ses élèves de seconde. Quand je vois ça, je me dis que c'est vraiment un métier génial : au bout d'un an d'efforts et de travail en commun, on parvient à tenir à bout de bras un projet et à avancer ensemble. Le mieux étant que les élèves en ont conscience à cet âge. C'est entre autres pour cela que je voudrais être en poste fixe : pour envisager des projets sur le long terme (et non pour recevoir un bouquet de fleurs, pffff ! Quoique...). Je me suis aussi redit que j'étudierai des textes de Nougaro sur l'argumentation, le jour où ça arrivera...
Après cela, j'ai englouti les kilomètres dans la nuit légèrement venteuse. J'adore conduire dans ces conditions. Etre seule au volant ne me dérange pas : je mets la musique un peu fort, je chante ou je me tais, je file dans une ambiance nocturne apaisante...
Les chats ont décidé à six heures qu'il était temps de se lever, mais j'ai résisté et me suis rendormie par trois fois : les cauchemars récurrents de ces derniers jours (et dont je n'ai guère de souvenir au réveil) m'épuisent.
Ce soir, c'est la Nuit des musées. J'ai découvert trop tard qu'au musée Cognacq-Jay il y avait des lectures de contes libertins puis érotiques. Il fallait s'inscrire jusqu'à... hier. Trop nul. De toutes les façons, y aller seule aurait été fort peu amusant.
Et puis nous sommes samedi et je n'ai pas encore publié ma participation aux défis pour la bonne et simple raison que cette semaine, il faut deviner qui est l'auteur de chaque texte (sur le thème de l'acidité) ! Et mes camarades rament - tout comme moi.
Je hais les jeudis. Ils n'ont rien de spécial, hormis le fait qu'il y a deux heures avec la 6ème sport. Et j'arrive à la limite avec eux. Est-il normal d'avoir des envies d'agir "physiquement", au-delà des mots, avec certains d'entre eux ? Ce matin encore, les cours ont été terribles. En montant dans la voiture, avant de quitter le collège, j'ai dû suspendre mes gestes et écouter le silence avant de démarrer. Je me dis juste après les cours que je vois la vulgarité mal dégrossie, l'humanité au stade de charbon et qui refuse de devenir diamant. Ou alors, c'est moi qui déforme les choses. Parce que j'ai peur d'être retombée dans une période de dépression, sans l'avoir vue venir, celle-là. Chaque après-midi, je ne fais rien. Sauf une sieste. Ou quasiment. Et en me forçant. Par exemple, là, je vais des oeufs durs, et c'est un exploit... Je néglige un peu l'appartement (mais pas trop, hein). Chaque soir, j'ai des angoisses au sujet des cours du lendemain. Aller au collège est ma victoire quotidienne. Tenir en cours aussi. Ce soir, la Fée joue au théâtre. J'aurais dû aller la voir. Mais je m'en sens incapable. Impression de décevoir beaucoup de monde. Et pourtant. Pourtant je devrais aller bien, comme diraient certains. J'ai la santé. Un boulot. Tout ça. Objectif de demain : faire quelques courses d'appoint. Et m'obliger à sortir l'après-midi, pour ne pas comater comme je le fais depuis des jours. Oui, je sais, c'est dérisoire. Mais il faut commencer quelque part...
J'avais acheté au mois de septembre, dans une brocante, un pied de lampe type Art déco pour 5€. C'était une lampe champignon, initialement, mais le globe a été cassé.
Pour une somme si faramineuse, je me suis dit qu'essayer de la retaper serait une bonne idée. Et la lampe trainait dans mon appartement depuis des mois.
On oublie la wii balance et le bazar, merci.
J'ai donc tenté aujourd'hui de la remettre en état de marche et d'y ajouter un abat-jour. L'ensemble m'a coûté environ 30€.
Alors bon, le résultat final semble donner un truc du genre "J'me l'a pète en miss bricolo !" mais j'ai un souci de vis qui tourne dans le vide et rend instable le haut de la lampe. Une fois que j'aurais remédié à cela, tout ira pour le mieux.
Etape électrique
Résultat presque final
Bon, sinon, en soi, mes histoires de bricolage n'ont rien de fabuleux, mais j'évacue beaucoup en faisant des travaux manuels. Cela me vide la tête. Prochaine étape : les chaises et la table de balcon à nourrir, peindre, cirer. Demandez le programme !